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Poésie classique
Myo : Ton hiver
 Publié le 02/11/20  -  16 commentaires  -  750 caractères  -  353 lectures    Autres textes du même auteur

Le jour où rien ne ment.


Ton hiver



Apprends-moi ton hiver avant qu’il ne m’enlace,
Toi qui marches, serein, sans craindre le tourment
De son baiser glacé, le jour où rien ne ment,
Et d’un sourire clair fait fi de la menace.

Dis-moi comment dompter ce temps qui me fait face,
Puis craque sous le pas d’un chemin moins clément.
Ma flamme est si fragile au moindre tremblement ;
Je ne sais retenir le rêve qui s’efface.

Du secret de tes mains, je suivrai la leçon,
Quand s’invente l’amour d’une tendre façon
Et ne demande plus aux corps tant de souplesse.

Car bientôt, je le sais, sans le moindre soupçon,
Il me faudra payer de l’été la rançon.
Apprends-moi ton hiver... avant qu’il ne me blesse.


 
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   cherbiacuespe   
18/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il est des leçons qui ne se peuvent apprendre. Elles viennent à soi et on doit faire avec , seul. Tel est notre enfer, tel est notre sort.

Très beau poème, certes triste et ce n'est pas, ce n'est plus depuis longtemps le sel de ma vie. Mais c'est tellement bien écrit, bourré d'images et d'effets, d'idées. Une rime finement ciselée, efficace et à la poésie qui ne se conteste pas. Séduisant !

Cherbi Acuéspè
En EL

   Anonyme   
19/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime bien cette supplique d'un narrateur ou d'une narratrice à un aîné (« serein » est-il) pour apprendre à apprivoiser l'angoisse face au spectre du temps. Le thème est universel, l'appel émouvant et retenu de par la forme qui me paraît d'un pur classicisme.

Alors je regrette qu'au premier tercet vous renonciez à l'universalité des personnes mises en scène, mentor et disciple, pour restreindre leur relation à la sphère amoureuse... « Apprends-moi à niquer sans me déboîter la hanche et sans abandonner mon dentier autour de ton vit », voilà ce que j'entends comme message, et j'avoue vite dégringoler de la sphère de l'angoisse existentielle !
Pardonnez-moi, je force le trait pour tenter de faire ressentir le contraste qui m'a malheureusement frappée.

Les rimes me semblent soignées, solides mais pas très inventives. Je ne suis pas sûre qu'adopter les mêmes masculines pour les deux tercets soit une si bonne idée, cela me semble ôter de l'éclat, de la variété au poème. Belle fluidité des vers à mon avis.

Je n'ai pas compris
Dis-moi comment dompter ce temps qui me fait face,
Puis craque sous le pas d’un chemin moins clément.
Le temps est dépeint comme l'adversaire, le vainqueur, pourquoi craquerait-il, subirait-il le chemin moins clément (soit dit en passant, un chemin qui a un pas, donc un chemin qui marche, voilà qui me paraît une manière de dire vraiment maladroite...) ? Et je ne vois pas, grammaticalement parlant, comment ce pourrait être le narrateur ou la narratrice qui craque...

« le jour où rien ne ment » me paraît en effet une expression heureuse, évocatrice ; digne d'être mise en valeur dans le chapeau.

   Lebarde   
2/11/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Poésie contemporaine? Pourquoi donc?

Manque de confiance ou manque d'ambition, ou encore volonté de se tenir à l'écart de la catégorie, je vois pourtant là, sauf d'être contredit par les spécialistes, un bien joli sonnet qui répond à tous les critères du classique:
Versification sans faille, belles rimes, pas de hiatus ni de faute de césure, incontestablement la plume d'un(e) auteur(e) possédant une grande maitrise de l'écriture.

Comme le sujet est subtilement traité, la lecture de ce poème délicat et élégant me séduit et même m'enchante.

Les textes de cette qualité sont bien trop rares pour que je boude mon plaisir.

Merci et bravo
En EL
Lebarde admiratif et un tantinet jaloux

Ed: Je constate avec grand plaisir que le poème présenté en contemporain à logiquement été reclassé en classique.
Fait très rare pour être signalé.
Bravo Myo, maintenant que je vous connais.

   Anonyme   
2/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Je ne sais pas bien si l'hiver peut s'apprendre mais je le déteste
tellement.
Bon texte sans surprises ni grandes envolées lyriques mais bon,
ça tient la route.
Il n'est juste que le vers Ma flamme est si fragile qui m'interpelle
un peu, il me semble qu'après le si on aurait du trouver un qu'
quelque part.
J'aime moins également toutes les rimes masculines des tercets
avec le même son. En plus l'inversion de l'été la rançon n'est pas
des plus heureuses.

Un texte sage qui se laisse lire.

   plumette   
2/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'ai imaginé en lisant ce sonnet l'histoire d'une femme qui n'est plus toute jeune mais pas encore vieille, qui commence par ne pas vouloir succomber au charme d'un homme à cheveux blanc, qui voit d'abord un écueil dans la différence d'âge, avant de prendre le parti de vivre ce qu'elle a à vivre avec celui qui va lui apprendre sa façon d'aborder l'hiver.

De bien jolies images, de la tendresse, des émotions retenues,

C'est doux, ça nous parle de nos fragilités et de ce que l'on peut apprendre de l'autre.

A vous relire!

   papipoete   
2/11/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Myo
Je crois avoir usé mon crédit de printemps, et je vois mon hiver se profiler, souffler dans mes cheveux blancs.
Toi qui me tends la main, comme ça pour rien, rien que pour m'emmener sur ces chemins, où je redoute que mes pas ne butent ou dérapent ; montre-moi comment on fait, quand est venu le temps " où rien ne ment "
NB il existe des gens qui ne veulent pas vieillir ; et courir le guilledou masculin, féminin ; être dans tous ses états quand passe un jupon ou une Triumph décapotée du vieux minet ; ce peut être pathétique !
le premier tercet de cette jolie supplique, parle de ce corps à qui l'on ne demande plus la souplesse, mais au coeur d'être toujours fringant !
Un poème que tout un chacun pourra envisager, quand le grand automne frappera à sa porte !
je verrais davantage la troisième saison, plutôt que l'hiver, quand les tisons ne sont plus ardents que dans l'âtre, mais notre " flamme si fragile au moindre tremblement "
Un sonnet au vocabulaire si humble, mais aux alexandrins si riches de beauté !
Comme d'autres auteurs décidément, vous faites ces derniers temps " feu de tout bois ", et nous réchauffez le coeur si tendrement !
je suis sûr que lus à vos patients, ces vers doivent allumer des soleils dans leurs yeux !

   Davide   
2/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Myo,

J'apprécie la posture du narrateur / de la narratrice qui, craignant les affres du déclin, exhorte son aimé(e) de l'accompagner sur le chemin glacé de l'hiver, de lui apprendre l'amour "d'une tendre façon". Il y a, derrière le paravent de l'amour vieillissant, un besoin d'authenticité et de transparence réciproques infiniment touchants.

Puis, j'ai beaucoup aimé les deux vers suivants, très inspirés, de cette flamme amoureuse que l'on veut éternelle, jusque dans les frimas de l'hiver :

"Ma flamme est si fragile au moindre tremblement ;
Je ne sais retenir le rêve qui s’efface."

L'ensemble est tout propret, bien écrit, avec une once de tendresse, mais il y manque un peu de magie. En fait, j'ai été contrarié par les rimes : le son [ace], beaucoup trop agressif, de mêmes que le [çon] dans les tercets (qui plus est, avec quatre occurrences !).
D'un autre côté, certains mots de vocabulaire m'ont déplu, : le mot "menace" (v4) un peu fort, "souplesse" (v11), image cavalière, puis les mots "soupçon" (v12), "payer" et "rançon" (v13), qui sont d'un champ lexical bien éloigné de la tendresse que l'on veut ressentir, notamment lorsqu'il s'agit de conclure le poème. C'est dommage.

Enfin, j'ai eu du mal à comprendre le vers 4 ; il m'a semblé voir une faute d'accord : "fait" au lieu de "fais", puisque le "sourire clair" semble être celui du bien-aimé / de la bien-aimée...

   Anonyme   
3/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Myo, bonjour

Le sablier du temps s’écoule inexorablement et l’Amour comme la glaise s’assèche avec le temps. Tout doucement s’achemine une existence vers la fin, mais le goût de survivre domine et votre page ondoie en supplique de tendresse : apprends-moi à apprivoiser l’hiver avant que ne sonne l’hallali que tant je redoute.

« Dis-moi comment dompter ce temps qui me fait face,
Puis craque sous le pas d’un chemin moins clément. »

Un très beau poème. Bravo !

   Vincente   
3/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime beaucoup les deux premiers vers. Ensuite l'enjambement qui ouvre sur le troisième me semble peu amène, ni peu aidant à raccrocher à son sujet son deuxième hémistiche.

Ensuite j'ai bien aimé la façon, modeste, assez démunie, de s'en remettre à l'autre "qui marche serein" et que l'on apprécie, ce tendre amour qui sécrète un savant et délicieux "secret de ses mains"… c'est joliment et sensiblement pensé.

Et voici que le dernier tercet "avoue" la crainte d'être quitté(e), abandonné(e), par celui-là même en qui tout espoir était fondé. Un bien dense rebond narratif s'impose dans cette toute fin du dernier vers : "… avant qu'il ne me blesse.."

Le vers le plus séduisant a été pour moi :
"Du secret de tes mains, je suivrai la leçon". Le fait que les "mains" soient ici signifiantes au propre comme au figuré, au physique comme au psychique, porte leur secret dans de vastes directions ; des caresses apaisantes aux massages réparateurs, des attouchements transcendants au "opérations" salvatrices, des façons de s'emparer d'un sujet à celles de le livrer abouti, etc…
La "main" quel bel outil poétique… !

Ce qui m'a sensiblement gêné, c'est d'avoir "entendu" un peu trop la prosodie, (peut-être est-ce dû en partie aux césures systématiques à l'hémistiche ?...) comme si elle irriguait par trop le propos ; c'est bien sûr très subjectif, mais étant effectif en ce qui me concerne, je préfère le signaler ; j'apprécie quand celle-ci apporte ses harmonies et sa cohésion sans prendre le pas sur la part essentielle du sujet.

   Mokhtar   
4/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La lecture du premier quatrain fait un peu gymkhana.

Il y a d’abord le rejet « de son baiser glacé » qui désoriente un peu au premier abord.
Puis ce quatrième vers où, naturellement, on est tenté d’attribuer l’action de « faire fi » au « jour » qui précède, avant que l’absence de sens renvoie au « Toi » du second vers qui aurait dû entrainer l’orthographe « fais » (comme le remarque Davide).

Le vers 6 fait aussi problème avec ce « pas d’un chemin », image impropre, alors que semble-t-il vous avez voulu dire quelque chose comme : « et que craquent mes pas au chemin moins clément »

Enfin le « moindre soupçon » du second tercet (pour l’idée d’hésitation ou de doute) n’est pas optimal.

Ces observations techniques (Oniris est fait pour çà) ne doivent pas cacher l’intérêt que m’inspire ce texte.

Le thème de la femme fragile et angoissée à l’approche de la vieillesse, cherchant à se rassurer auprès de son compagnon, me séduit totalement. De très belles et riches expressions, déjà relevées par mes prédécesseurs, sont remarquables. Je trouve que l’évolution des plaisirs physiques a été traitée avec beaucoup de délicatesse. Enfin, les deux derniers vers sont superbes.

Il me semble qu’après certains remaniements techniques, ce poème aurait tous les atouts pour se situer dans le haut de gamme.

   Luz   
4/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myo,

Un très beau poème, très fort, dans une relation à la vie et son rapport au temps.
Je ne sais si on peut apprendre l'hiver ; peut-être plutôt est-ce lui qui nous apporte, qui nous force à un semblant ou à une illusion de sérénité. La lassitude au final...
Merci.

Luz

   Ascar   
4/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myo,

J’ai trouvé ce poème d’une grande délicatesse. Sur la forme, cneT un très beau sonnet avec une fin très bien maîtrisée.

Sur le fonds, le sujet pourtant maintes fois revisité, est traité d’une façon très originale.

Tout cela nous montre que si le corps est en hiver, l’esprit peut rester en été

Merci pour ce partage.

   Myo   
5/11/2020

   Cristale   
7/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myo,

Ils ont déjà tout dit et c'est en retardataire que je viens poser quelques mots sous ce sonnet ma foi bien plaisant.
Elle en automne, lui en hiver. Si cela peut rassurer la narratrice, les femmes entrent dans l'hiver relativement tard par rapport à la plupart des hommes en ce qui concerne "la souplesse des corps" et tout ce que cela englobe. C'est physiologique. Evidemment, il va falloir s'accorder et c'est bien exprimé dans ces vers :

"Du secret de tes mains, je suivrai la leçon,
Quand s’invente l’amour d’une tendre façon"

J'ai bien aimé les rimes embrassantes des quatrains, en "ace", elles sont efficaces et bien choisies en évitant la monotonie, perso je les prononce en une douce expiration, limite un soupir, autant que les rimes embrassées, en "ment", toutes aussi posées...agréablement.

Promis, je ne parle pas du quatuor masculin uniforme des tercets. On vous en a déjà fait suffisemment, à bon escient, le reproche. Vous avez suivi votre cheminement poétique on ne peut vous en blâmer. Le poète est un rêveur mais on lui demande aussi d'être technicien, c'est un comble :)
Je sais votre application silencieuse concernant la versification régulière, alors voilà, Myo, restez encore un peu en été et acceptez mes encouragements.

Cristale

   fugace   
8/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe poème d'amour qui aborde le décalage d'âge entre deux êtres.
Je le reçois comme une version sereine de "Mourir d'aimer".
On en demande beaucoup d'autres de la même sensibilité pleine de pudeur.
Merci à vous.

   Miguel   
10/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Si j'excepte la lourde inversion "de l'été la rançon" et le "fait" du vers 4, (il devrait y avoir "fais" : toi qui...) je suis sous le charme de ces vers mélodieux et tendres. Chacun est un petit moment de grâce, et je les ai savourés un à un, ce qui peut-être m'a fait rater une impression d'ensemble. Mais qu'importe, j'ai bien aimé.


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