Nico, il me semble, je crois d'ailleurs que cette remarque t'as déjà été faite, que tu as tendance à mettre trop de mots. Tu gagnes en explication ce que tu perds en fluidité. La première strophe par exemple: " Tu me réchauffes dans cette grange
De ta douceur pale et étrange
Les poils hérissés se recouchent
Dans cette forêt où je me couche"

C'est pas parfait mais c'est rythmé et tu ne perds pas le sens je crois. Toutes tes strophes sont ainsi remaniables. Suggère, ne détaille pas, concision, simplicité apporteront encore plus de poids à ton propos, tes images sont belles, tu as à mon sens une belle marge de progression. Force et inspiration!

Il manque du rythme qui vient de l'absence de vers réguliers. La syntaxe est également à retravailler. En fait, ce sont des virgules inutiles qu'il faudrait supprimer comme dans le vers 4 après "forêt" ou dans le dernier vers.
Pour le fond, il ya de l'idée, une grange, une campagne qui t'inspire beaucoup (si je me rappelle l'un de tes textes).

Par rapport aux autres, je ne serais pas cru avec des mots, car je trouve que ce poème est très original, on sens que le feu t'a beaucoup inspiré. Je trouve que ce poème est à la fois magique et flamboyant. Je le trouve tres bien. Bonne continuation dans ton ouvrage, et bonne lecture.

Ce poème est agréable par l'image qui s'en dégage et là s'est réussi. le mot stratégique me gène un peu. Je le trouve plus militaire que poétique. Il manque aussi un peu de rythme. C'est une impression. Pas un jugement car je n'y connais pas grand chose en poésie. Cela m'a fait plaisir de te lire

Je trouve aussi qu'il y avait matière à faire quelque chose de plus flamboyant et aussi de plus terrible, sinistre, irréparable.
Il suffit de regarder là où le feu est passé pour comprendre sa force et son horreur.
En Provence, on connait bien cela et voir des endroits magnifiques ressembler à des paysages lunaires, c'est fou ce que cela fait mal.
Néanmoins, ton poème est beau par sa forme et son fond, il manque juste un peu de rythme et de violence.

Je suis d'acord avec Notrac...

Suggère, ne développe pas...

Ceci dit, ce poème, son rythme étrange, avec dans le troisième quatrain, ce dernier vers à trois césure me semble particulièrement intéressant...

"Emporté dans mes rêves,
J’en oublie le feu qui se lève,
Qui grandit et qui m’entoure,
Qui dévore et avance, tout meurt dans ce four,"

Dans ce deuxième quatrain, je ferais sauter "tout meurt dans ce four", qui alourdit et donne une rime simple, trop puérile à mon gout....
Je remplacerai ce morceau par quelque chose de court, fugace comme une étincelle ou un feu de paille... Au risque de créer une rupture, un hocquet dans le rythme... C'est le but...


Les images poétiques sont beaucoup mieux appréhendé, il me semble...
Et il commence à se dégager de tous ça une petite richesse d'évocation qui me semble potentiellement prometteuse...

J'aime particulièrement ce vers, pour son originalité d'évocation "biominérale" :

"Lui remet en échange, de l’humus et du cartilage"

Même s'il pourrait être mieux tourné et plus à propos...

Sinon, je suis aussi d'accord avec Ghislainha pour l'ablation des deux virgules qu'il suggère et qui casse le rythme naturel de ton poème et de ton thème "le feu"...

Pour conclure :

Creuse encore ta singularité et ton pouvoir de suggestion... Oublie le coté exposé. Creuse tes idées pour en extraire l'essence poétique...

N'hésite pas, à mon avis, à dérégler et de démembrer tes vers...
Surtout si cela vient renforcer le thème de ton poème...

L'académisme ne permet pas de tout faire passer. Au contraire, parfois, il gélifie des émotions et fossillise des sentiments... Le vrai rythme qui colle le mieux à l'espritde ton thème se trouve parfois en dehors des conventions rhétoriques et de la syntaxe habituelle.

C'est donc parfois en déforgeant qu'on devient un bon forgeron...