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Ramana
1/3/2017
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Si les deux premières strophes sont explicites, je n'ai pas bien compris où vous voulez en venir dans la troisième strophe qui me parait confuse.
D'autre part, la dispense de césure, même en catégorie contemporaine, me rend la lecture chaotique à partir de neuf syllabes. Une césure systématique serait bienvenue, dans l'idéal 4+5 ou 5+4. A la limite, deux césures 3+3+3, cela passerait encore, mais il ne s'agit que de mon ressenti personnel. Et je ne dis pas que votre texte n'est que du vent ! Cordialement, |
silvieta
5/3/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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A propos de l'incipit: non, je ne sais pas à la manière de qui.
Le charme de ce poème tient à sa musique ainsi qu'à son mouvement, peut-être aussi aux morts annoncées qu'il véhicule. Les allitérations en "v" de la première strophe sont omniprésentes et remarquables. La deuxième strophe est moins sonore mais cinétique, ce qui a son intérêt aussi. La troisième strophe déçoit. Elle semble plaquée histoire d'ajouter une troisième strophe à l'ensemble. "Pour enfin m'en aller en t'aimant" : qui ? que? quoi? dont? où? on est perdu. Restent le rimes assez jolies là aussi. |
Anonyme
23/3/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour.
De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. » Voilà, je pense pour le qui vous savez. Ce petit poème possède un charme bien à lui et qui fait qu'on s'y arrête alors qu'il ne transcende pas les codes de la poésie. L'énnéa devrait être plus souvent employé et je ne le trouve pas si déséquilibré que cela, à mi chemin entre la poésie libérée et le classique ou néo. Un bon petit texte qui me touche mais sans trop savoir pourquoi. |
Michel64
23/3/2017
a aimé ce texte
Bien ↓
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A propos de l'incipit: moi non plus (voir commentaire de Silvieta), je ne sais pas à la manière de qui.
Sur la forme : J'ai beaucoup aimé les trois premiers vers qui se disent très bien en 3,3,3 mais je regrette le quatrième qui vient casser ce rythme, avec en plus une répétition très évitable. (peut-être avec : A ton souffle...s'éteignent mes jours). Le deuxième quatrain est un peu heurté aussi par le sixième vers, de même le dernier quatrain avec encore une difficulté à dire l'avant dernier vers. Les rimes de l'ensemble sont tout à fait acceptables à mon goût hormis au dernier quatrain où elles n'utilisent que des sons trop proches. Une alternance aurait été bienvenue. Pour le fond, le dernier quatrain qui devrait amener une conclusion me laisse dubitatif. Je ne comprend pas bien. "Que n'ai-je espéré, seul, cette transe ? Pour enfin m'en aller… en t'aimant." Aimant qui ? enfin le vent? Pourquoi? Un être cher? la mort? Je trouve le propos peu clair et j'aurais peut-être des explications à la lecture d'autres commentaires ou directement par vous plus tard. Néanmoins il y a de beaux vers et je suis sûr que vos futurs poèmes sauront m'emporter. Michel |
Anonyme
23/3/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une lecture agréable que ce " vent venu ".
Ces vers en ennéasyllabes ne me gênent pas du tout. Je leur trouve au contraire une belle musicalité et rythme qui en musique accepterait une mesure à 3/4 sans problème. |
Anonyme
23/3/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Noran,
Oulala malheureux, votre incipit pourrait en titiller quelques-uns :) Le lecteur n’aime pas forcément être pris en défaut. Moi votre clin d’œil de complicité érudite m’amuse. Et puis, c’était vraiment trop facile de reconnaître Victor Hugo. A ce propos, Hugo, contrairement à votre modèle, devait considérer l’ennéasyllabe comme impraticable. Voulant un jour imiter au rabais ses superbes Djinns, j’étais allé relire le poème de ce génie. Celui-ci décline des strophes montantes puis descendantes de deux à dix syllabes… sauf l’ennéasyllabe… comme par hasard. D’ailleurs je ne sais pas si Verlaine en a écrit beaucoup d’autres sur ce modèle, ce que je sais c’est qu’il ne réclamait pas de faire école, et disait de son Art Poétique : « Après tout, ce n’était qu’une chanson ». Si Hugo avait eu besoin que je lui tape sur l’épaule, je l’aurais soutenu. C’est que le mètre, au-delà de l’octosyllabe, a besoin de marquer une césure la plus régulière possible, sauf à vouloir jouer sur des variations de rythmes difficiles à contrôler. Ici, on pourrait dire qu’on s’appuie sur un rythme 3/6 ou 6/3 qui passent bien tous les deux (je compte les vers 8 et 9 parmi eux dans le cas 3/6, car la tonique est bien marquée sur la troisième syllabe, à cause de la terminaison en e). Mais il y a dans les deux choix quelques ruptures. Par exemple si on choisit le rythme 3/6 : - Dans le premier, « Au vent venu… s'éteignent mes jours » est un 4/5 - Dans le deuxième, « Riant du temps dont l'ample dessein » est un 4/5 - Dans le dernier, « Que n'ai-je espéré, seul, cette transe ? » est un 5/4 ! Mais chacun a le droit d’y trouver son bonheur. Je pointe un écart dans la recherche éventuelle d’une reproduction phonique, mais je ne suis pas scandalisé non plus :) Sinon, dans le premier quatrain : « Ô mon vent venu droit d'autres plaines De nouveau je savoure ton cours Quand lavé du reflux de mes peines, Au vent venu… s'éteignent mes jours. » J’aurais préféré que « lavés » qualifie « mes jours » plutôt que le banal « je, ou moi ». Il y a malgré tout un savoir faire indéniable, et je vous encourage vivement à poursuivre dans la voie (et la voix) du classique, peut-être en le modernisant davantage. Ludi reconnaissant à mes aînés à syllabes, de m’en avoir éloigné. |
emilia
23/3/2017
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Un petit poème élégiaque « à la manière de… », bien sympathique, dont le charme provient sans doute du respect des règles proposées dans « l’art poétique » et qui définissent sa musicalité : le rythme impair, le jeu des sonorités et les échos phoniques des assonances ( ou/an/u) et des allitérations (v/d/r), le lexique choisi, les rimes alternées (au lieu d’être embrassées), l’apostrophe et l’anaphore, en favorisant l’irrégularité et en évoquant ce distique :
« Que ton vers soit la chose envolée /Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée… » Votre dernier vers laisse bien percevoir ce « lamento » prédominant du son (an)… ; au plaisir de vous lire… |
jfmoods
24/3/2017
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Ce poème est composé de trois quatrains en ennéasyllabes, à rimes croisées, riches, suffisantes et pauvres, alternativement féminines et masculines. Une certaine variété dans le rythme des vers permet de ne pas endormir l'attention du lecteur. À ce titre, l'entête (qui fait allusion au poème "Art poétique" de Verlaine) ramène judicieusement à la mémoire du lecteur un vers devenu célèbre ("Sans rien en lui qui pèse ou qui pose"). Les assonances ("an", "u", "ou") et les allitérations ("v", "t" / "d") portent l'élégie, l'expression de la douleur du locuteur.
Les euphémismes ("lavé du reflux de mes peines", "s‘éteignent mes jours", "m'en aller"), le groupe nominal ("trêves fanées"), l'allégorie ("temps dont l'ample dessein / Se nourrit des rêves qu'il décime"), le participe passé ("fourbu") et l'adjectif qualificatif ("seul") signalent, pour le locuteur, la proximité de la mort. À qui s'adresse l'apostrophe qui entame la première et la dernière strophe ("Ô" x 2) ? Est-ce au "vent venu" du titre ou du vers 4, celui qui, métaphoriquement, nous emmène vers l'autre monde ? Probablement pas. Le jeu des possessifs ("savoure ton cours", "notre danse", "suspendu à ton chant"), ainsi que la thématique de l'allégresse (participes présents : "galopant", "Riant", groupe nominal : "les cimes") plaident plutôt pour l'hypothèse du fils, aimé, absent depuis longtemps (groupe nominal : "autres plaines"), dont on convoque l'image (présentatif : "Te voilà"), ce fils qui aurait pu combler du bonheur d'une réconciliation les dernières heures d'une vie (gradation anaphorique : "que n'ai-je attendu", "que n'ai-je espéré", adjectif démonstratif : "cette transe", adverbe marquant le soulagement : "enfin", écho des points de suspension, gérondif : "en t'aimant"). Merci pour ce partage ! |