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Chansons et Slams
noyan : Les nuisibles
 Publié le 14/07/10  -  6 commentaires  -  2674 caractères  -  62 lectures    Autres textes du même auteur

Je guette ma proie à l'ombre
De tous les gardes-chasses.


Les nuisibles



Un triste fait divers annonce un disparu
Sur une page froissée d'un vieux papier journal,
Un jeune homme ordinaire, à la frime incongrue
Que j'avais repéré zonant dans un local.

Un beau soir sans lumière et sans me voir venir
Sans un bruit, sans un cri je lui coupai la gorge.
Il commençait sa nuit pour aller la finir
Dessous les chrysanthèmes de madame Laforge.


Armé d'un chapeau sombre,
Paré de ma besace,
Je guette ma proie à l'ombre
De tous les gardes-chasses.
Tout compte fait ma passion
Régule la densité
De la population
Vivant dans ma cité.


Alors que la nuit noire grignote les volets
Les hommes de la battue recherchent Marie-Chantale,
Une jeune femme ordinaire portant un corselet
Dont la frime est de mode : le luxe ornemental.

J'étais dans son parking caché dans le plénum
Et de moi elle ne vit qu'une lame succincte
Le corps de ma victime gardait tout son feu comme
La chaleur du moteur de la voiture éteinte.


Armé d'un chapeau sombre,
Paré de ma besace,
Je guette ma proie à l'ombre
De tous les gardes-chasses.
Tout compte fait ma passion
Régule la densité
De la population
Vivant dans ma cité.


Dans ma rue les façades n'ont plus leur gouttereau
C'est pourquoi les troquets recherchent leur pilier,
Un vieil homme ordinaire, en frime pour les bistros
Libéré d'allégeance à sa femme décédée.

La tête remplie d'alcool, le cœur vidé d'espoir,
Le long d'une ruelle il ondulait à peine.
Lorsque je mis sa vie sur le fil du rasoir,
J'exécutai le geste sans amour et sans haine.


Armé d'un chapeau sombre,
Paré de ma besace,
Je guette ma proie à l'ombre
De tous les gardes-chasses.
Tout compte fait ma passion
Régule la densité
De la population
Vivant dans ma cité.


Ce cher monsieur le maire aujourd'hui est parti
Frimer dans un meeting d'un altermondialiste,
Ce cher monsieur hélas n'est plus de la partie
Pour récolter des voies ou pour gonfler sa liste.

J'attendais patiemment dans une tenue civile,
Il surgit devant moi en me disant ces mots :
« Je ne reverrai plus mon bel Hôtel de ville ! »
Puis il me distribua quelques coups de couteaux.


Armé d'un chapeau sombre,
Paré de ma besace,
Je suis une proie à l'ombre
De tous les gardes-chasses.
Absence de compassion
Quand la nécessité
Tue la population
Vivant dans la cité.


 
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   Lunastrelle   
24/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un rythme certain, j'y suis allée à mon rythme. Cependant je reste dubitative, parce que pour moi il manque de la ponctuation parfois, du coup je ne sais pas si les retours à la ligne expriment aussi de la ponctuation...

"Les hommes de la battue recherchent Marie-Chantale,
Une jeune femme ordinaire portant un corselet": je trouve ce passage là un peu étrange, du moins il ne s'insère pas vraiment dans l'écrit, il est comme hors du temps... Je ne sais pas si c'est fait exprès, en tout cas j'ai du mal...

"J'attendais patiemment dans une tenue civile,
Il surgit devant moi en me disant ces mots:
« Je ne reverrai plus mon bel Hôtel de ville!»
Puis il me distribua quelques coups de couteaux." : un peu trop surréaliste le dernier vers, un peu comme un cheveu sur la soupe, enfin pour moi... En tout cas je ne l'aime pas trop... J'attendais une chute plus "logique"...

Mis à part ces "défauts", le texte s'articule bien (dans tous les sens du terme, sans mauvais jeu de mots)...

   Maëlle   
29/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une chanson sympthique (enfin, si on veut), entre Thomas Fersen et les rengaines anarchistes. Le rythme est plutôt bon, par contre, le dernier couplet est incompréhensible: le maire tue l'assassin?


deux broutilles:
"Les hommes de la battue recherchent Marie-Chantale," à le lire, j'attendrais "cherchent"
"Frimer dans un meeting d'un altermondialiste," "d'un altermondialiste" distingue une personne précise, du coup, "le meeting" précis semble plus approprié qu'un vague meeting.

   Damy   
3/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne connais pas les règles des chansons et slams, mais il me semble que le rythme est plus difficile à tenir quand il y a un nombre de syllabes inégal par vers.
De plus, même chanté, le hiatus "une proie à l'ombre" risque de faire tache.
Enfin, je ne saisis pas la morale de l'histoire: la République aurait-elle toujours le dernier mot?

   tibullicarmina   
5/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Beaucoup d'humour dans cette chanson, un humour détaché et caustique. C'est un texte léger et amusant qu'une mélodie mettrait certainement en valeur. Littérairement parlant, ce texte n'a sans doute pas grande valeur, mais dans sa catégorie, il se lit facilement et je ne vois vraiment pas que lui reprocher.
Pour moi, un bon moment de détente.

   Marite   
14/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien aimé les mots et le rythme de ce texte. Avec un fond musical approprié je crois qu'il est aisé de le mémoriser. J'adore le refrain.

   ANIMAL   
16/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup à la fois le fond et la forme de cette chanson. Je l'imagine bien chantée avec la gouaille d'un François Béranger.

Le thème est d'un cynisme adorable et plein d'humour noir de chez noir.

Le retournement de situation de la fin n'est peut-être pas assez explicite, j'ai dû relire plusieurs fois pour comprendre que notre voyou a été victime d'un coup de "karcher" dans la cité. Enfin c'est ce que j'ai compris.

C'est le seul bémol que je mettrai à ce très joli texte.


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