Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
OiseauLyre : Jazz [Sélection GL]
 Publié le 14/08/17  -  7 commentaires  -  1294 caractères  -  135 lectures    Autres textes du même auteur

Une évocation.


Jazz [Sélection GL]



Minuit est à deux heures de marche
il y a un parterre de défaites et de chimères qui tachent les chaussures et finiront par s'écrouler vers le ciel
dehors la nuit mutante et métallique
ses façades froides
ses dents de scie
ses folies distillées d'alcool et d'insomnie
que nous sommes bêtes
d'essayer de gagner des heures sur la vie

And the horn that ate a sun

Cette musique paiera pour son insolence
mais qu'importe l'oubli quand
elle a moissonné les nuits
fait s'écraser la bienséance
Un air momentané nargue mon orgueil
chaud et humide comme un corps ou une haleine
je ne suis alors plus dans tes bras maudits
Irène
pleins de reproches et d'amour assassiné
je flotte entre des doigts de cordes pincées
je déchire mon âge
je soulève des naissances
Je suis bourré

With its damned music and its breathful run

Un soleil s'est levé à la place de l'autre
il fait briller le laiton qui est mort
le béton de la ville finira par nous piétiner
tout comme le temps
qui nous piétine déjà
finira par courir sur nos voix
le jour s'est fermé comme une porte
muet je me résigne
le silence est affreux.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Brume   
28/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

La première strophe est sublime.
J'aime la cadence du rythme, irrégulière, et cette tonalité amère.
Il y a des petites lourdeurs ça et là comme :

- "fait s'écraser la bienséance " - mais je ne trouve pas d'autres termes pour le remplacer. J'ai pensé à "fait taire la bienséance" mais j'ai bien peur que cela modifie le sens que vous lui avez donné.

- " chaud et humide comme un corps ou une haleine" - déjà faudrait choisir soit "comme un corps "ou "comme une haleine". De toute
façon je trouve que ce passage n'apporte rien, il affaibli l'énergie.

Et 2x le verbe piétiner dans la dernière strophe. Je pense que le vers "piétiner" n'est pas adéquate avec le béton qui est un élément lourd et imposant. Pourquoi pas "écraser?"

On frôle l'abus d'adjectifs; ça reste raisonnable.

Mais globalement j'aime l'ambiance et l'originalité des images.

   Zoe-Pivers   
28/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Minuit est à deux heures de marche" Ah ben forcément ! d'entrée, j'accroche :)
Et me voilà partie à déambuler dans ce décor sombre et froid quand une voix me sort de mon trip : " que nous sommes bêtes d' essayer de gagner des heures sur la vie " Dans ces conditions, je me dis que c'est pas faux...
Puis cet air de jazz (j'imagine)
Et me voilà partie à suivre les pas des propos, une menace puis le ton monte et finit par s'envoler avant de retomber bras ballants : "Je suis bourré" C'est touchant, je compatis
Puis cet air de jazz (j'imagine encore)
Et le réveil, il y a bien un soleil mais ce n'est pas le bon, le béton, le temps sont menaçants et puis il y a la solitude et le silence. Et là, l'émotion...

Il y a un clin d’œil à Irène Serra ?

J'ai beaucoup aimé vous lire
Merci
Zoé

   Anonyme   
14/8/2017
Commenté en EL

Je n'ai jamais rien compris au Jazz ( j'en suis resté au style New-Orleans c'est dire...) et comment juger l'évocation d'un genre que je ne comprends pas?

Incompétence donc vote neutre...

   papipoete   
14/8/2017
bonjour OiseauLyre,
( fort joli pseudo ) Je lis votre texte, en butant sur chaque image dont le sens ne me vient pas à l'esprit .
Je pense qu'il faut être féru de jazz, admiratif d' Irène ( ? ) pour déambuler ravi, au milieu de vos lignes !

   Damy   
14/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
https://www.youtube.com/watch?v=hTcahQwAyJs

https://www.youtube.com/watch?v=H21KB4OX1gk (?)

;-)

Peut-être qu'une chanson de votre texte m'aurait plus touchée...

Bien à vous,
Damy

   Anonyme   
14/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour OiseauLyre,

Je vais commenter en live, j'espère que vous ne serez pas fâché de ma méthode du jour qui peut paraître folle, mais qui cependant correspond pour moi à votre texte :
les meilleurs du Jazz sont -et je ne connais strictement rien au jazz- sont les Improvisateurs.

Pour le titre : plutôt pas trop attirée je répète que je ne connais pas cette musique, ou si peu.
Sélection GL : voir si je suis d'accord avec eux. (sélecteur, je lis les poèmes en aveugle aussi, et ne me souvenais pas de votre texte).

J'ouvre donc : l'exergue, pas mal, ni trop ni trop peu, juste pour inciter à poursuivre.

L'aspect visuel : yes ! là j'approuve, agrée, etc.
Bémol : de l'anglais en "refrain" ; comment vais-je avouer que je ne connais pas plus l'anglais que le jazz ?
Je poursuis tout de même, je peux sortir sans bruit, pour laisser la musique seule avec le narrateur.
Irène ? Qui est Irène ? Laisser jouer la musique....peu importe ; tu peux toujours bisser le morceau.
...
...
J’écoute toujours, je suis ravie, quelles belles images, quels bons accords, chut, j'écoute...

Merci de ce très bel émouvant moment, OiseauLyre, et de m'avoir permis(e) de délirer sur du jazz, ça ne m'était jamais arrivé.

   HadrienM   
28/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une exceptionnelle âme musicale dans le poème ; on y sent le tournoiement et, systématiquement et simultanément, malgré les élans solaires de liberté, le tutoiement de la mort et de l'atmosphère sombre de l'humaine condition. "Essayer de gagner des heures sur la vie" : la voilà l'angoisse du poète et du musicien, et l'élan musicien, sorte de supplément ontologique, parvient, dans une nuance démiurgique (se déclarer pour quelques "heures", justement supérieur à la mort et au réel) à délier les langues et jouir de la liberté noire et insolente de la musique.

"Cette musique paiera pour son insolence" : l'amour de la liberté est traduit dans le poème comme la forme d'humanité la plus sale et la plus nécessaire.

Félicitations pour l'orgueil, le préjugé et définitivement votre liberté. A vous lire,


Oniris Copyright © 2007-2023