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Poésie classique
Oligue : La dualité du temps
 Publié le 21/01/19  -  14 commentaires  -  1035 caractères  -  269 lectures    Autres textes du même auteur

Au fil du temps, il semble accélérer...


La dualité du temps



Un jeune adolescent d’un bel air obstiné
Emprunte le sentier longeant le cimetière,
Son attitude est franche et sa posture altière,
Au plus grand avenir se sent prédestiné.

Indolence et retard sont tout ce qu’il déteste,
Il aimerait pour lors conjurer la lenteur
Qu’enfin le temps se hâte et ne soit tourmenteur,
Hélas au même rythme avance sans conteste.

Quand le jeune dépasse un homme suranné
Claudiquant d’une jambe en s’aidant de sa canne,
Il se tourne et lui lance un bonjour spontané,
De ce vieil être frêle un grand bonheur émane.

Et l’aîné qui sourit de voir autant d’allant,
Heureux, suit son chemin, va vers un siège rouge,
Puis s’assied face au lac, attend que rien ne bouge,
Profite du soleil : c’est là tout son talent.

Bientôt viendra le jour de sonner l’armistice,
D’arrêter le combat qu’il sait déjà perdu,
Restent les souvenirs d’un amour éperdu,
Il aurait juste aimé que le temps ralentisse.


 
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   Gemini   
8/1/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le titre me paraît très (trop) explicite. Mais le sujet est intéressant ; Valéry parlait d'une "intoxication par la hâte".
Le parallèle est bien imaginé, harmonieusement construit, avec deux strophes (à rimes embrassées) pour chacun des protagonistes, et une (à rimes croisées !) pour leur rencontre, comme une balance à deux plateaux où l’on présente deux faits que le lecteur soupèse.
J’ai beaucoup de petites remarques concernant l’écriture.
V3 j’aurais mis « sa » posture altière. L’ellipse du pronom (il) au v4 est gênante pour la lecture.
V6 point virgule en fin de vers, virgule au v7 (j’arrête là pour la ponctuation assez négligée dans l'ensemble), et j’ai du mal à comprendre le v8 (je ne vois pas le sujet de « avance »).
V9, je trouve mal approprié l’emploi de « suranné » concernant ce vieil homme qu’on découvre à peine. J’ai du mal à admettre que seule une apparence physique permette de qualifier quelqu’un de suranné. À la suite, v10 la phrase est construite de telle manière qu’on a l’impression que c’est à cause de sa canne que le vieux boite.
V14, le siège « rouge » n’a, on le sent trop, de couleur que pour la rime. Je me suis ensuite demandé si ce n’était pas un clin d’œil à la phrase mnémotechnique des marins (fussent-ils d'eau douce sur un lac) : rouge sur rouge rien ne bouge. V15, pour le sens, j’ai l’impression qu’il manque un « plus » avant « rien ne bouge ».
V17 je ne sais pas si on dit plus « un jour viendra de sonner » que « viendra sonner », mais je penche pour la seconde proposition. D’autre part, je crois qu’un armistice se signe ou se conclut, plus qu’il ne se sonne. J’ai, en plus, un peu de mal avec cette métaphore, car un armistice n’est qu’une suspension et en rien une fin.
Ça fait beaucoup de petites choses qui, pour moi, gâchent toutes les bonnes que je n’ai pas encore relevées : de bonnes rimes, des mots simples un ton et une versification justes... et un beau dernier vers.

   Corto   
8/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Texte très fin sur le temps qui passe.
On visualise facilement l'adolescent plein d'énergie et qui voit tout l'avenir devant lui. Belle trouvaille dès le second vers avec "le sentier longeant le cimetière" qui évoque déjà le second personnage.
Cet adolescent est logiquement impatient car le temps avance trop lentement. Ce qui ne l'empêche pas de saluer avec entrain "un homme suranné Claudiquant d’une jambe en s’aidant de sa canne".
De son côté l’aîné "sourit de voir autant d’allant" puis "attend que rien ne bouge".
L'opposition de rythme et d'attente devant la vie est très bien illustrée.
Bravo pour cette belle évocation paisible entre deux personnages chacun à une extrémité de son existence.

   Anonyme   
21/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

C'est un bon texte classique qui reflète une triste réalité :
l'accélération du temps lorsque l'on vieillit. Je ne sais pas d'où vient
ce phénomène, les aiguilles réelles tournant toujours à la même vitesse.
C'est bien écrit, on peut tout juste regretter la strophe 3 et son
changement de rimes : alternées au lieu d'embrassées mais ce n'est
pas interdit en classique.

La rencontre de la jeunesse avec son image future en quelque sorte.

   papipoete   
21/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Oligue
" Vous m'avez espionné ? " En effet, je suis trait pour trait cet " homme suranné " qui marche à la vitesse d'une tortue, tapant le sol de sa cane et lorgnant avec envie vers le banc, qui là-bas se profile !
Et ça double à droite à gauche, même si quelqu'un arrive en face, sans faire attention ! Tiens ! un gamin qui me dépasse et me salue...étonnant ! Le premier " bonjour " aujourd'hui !
Et la dernière strophe n'est pas encore tout à fait pour moi, mais je la vois comme un mirage qui s'éclaircit de plus en plus !
NB que n'avons-nous pas, jeunes, souhaité que s'accélère le temps ? et maintenant, même en tirant à soi les rênes du sablier, il file, file le temps !
L'avant-dernier quatrain est mon préféré, car j'en pratique chaque vers sans modération ...
un infime bémol au 9e vers , " suranné " convient-il pour décrire un vieil homme ? ( je vois ce mot plus pour un décor, un appareil ) mais il peut c'est vrai exister un " pépé " en pantoufles faisant sa marche du matin...
dit en alexandrins, ce poème est bien chaussé pour cette balade " classique " .

   Anje   
21/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très joli poème qui aurait peut-être mérité un titre moins explicite.

J'aime beaucoup l'image en miroir de l'adolescent et du vieillard, subtile représentation de la sensation opposée de la vitesse du temps. Dans ce tableau, la troisième strophe avec son changement de rime est un parfait passage de l'un à l'autre des personnages juste au moment du dépassement. Puis le poème s'achève sur une rime qui s'éternise : il aurait juste aimé que le temps ralentisse.

   Annick   
21/1/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un poème tout en oppositions :

L'adolescent et le vieillard

jeunesse/ vieillesse,

Son attitude est franche et sa posture altière/un homme suranné
Claudiquant d’une jambe en s’aidant de sa canne,

Emprunte le sentier longeant le cimetière,/Puis s’assied face au lac, attend que rien ne bouge,

Au plus grand avenir se sent prédestiné/Profite du soleil : c’est là tout son talent.

Qu’enfin le temps se hâte et ne soit tourmenteur,/Heureux, suit son chemin, va vers un siège rouge.

Il aimerait pour lors conjurer la lenteur/Il aurait juste aimé que le temps ralentisse. etc...

Le vieillard semble le double de l'adolescent dans un temps futur. Les deux temps sont superposés ainsi que les personnages. L'un d'ailleurs dépasse l'autre...

Le fait que les deux personnages se dirigent vers le cimetière montre la fatalité de la destinée. Jeune ou vieux emprunte le même chemin. L'un est pressé de vivre, il a le temps... L'autre est presque arrivé au but... Il n'a plus le temps :

Bientôt viendra le jour de sonner l’armistice,
D’arrêter le combat qu’il sait déjà perdu,
Restent les souvenirs d’un amour éperdu,
Il aurait juste aimé que le temps ralentisse

Une réflexion sur la vie que j'ai particulièrement appréciée.
Une allégorie sous la forme d'un poème joliment écrit.

Un magnifique dernier quatrain!

   Anonyme   
21/1/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le Temps est aussi mystérieux que malicieux.
Pour la jeunesse impatiente il est bien lent ! Alors qu'à l'automne il nous paraît vertigineux.

Cette " dualité " est bien exprimée ici, avec ces deux personnages - deux époques de la vie - qui se croisent.

" Un jeune adolescent " me semble redondant ; de même que " suranné " pas très adapté pour désigner un homme.

Un texte intéressant.

   Miguel   
21/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un charmant poème qui parle à ceux de mon âge. "... et la vie m'apparut rapide comme un train qui passe", écrit Maupassant. Les sentiments et pensées des deux protagonistes sont d'une vérité que seule l'expérience de l'âge peut faire apprécier, les vers sont fluides e musicaux, et la nostalgie de la fin tellement bien exprimée. je suis ces deux êtres ; quand j'étais jeune, j'écrivais ma hâte de voir couler le temps, et j'écris maintenant mes regrets du passé. Bravo pour ce poème qui est mon portrait, et sans doute celui de beaucoup d'autres.
"Un homme suranné" me semble tellement bien exprimer ce que la jeunesse éprouve devant la vieillesse ...

   Anonyme   
22/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
C'est une belle poésie que ce "choc "de générations :
Un jeune homme souhaitant que le temps passe plus vite, à l'image de l'adolescent pressé d'attendre la majorité...
L'autre, âgé, souhaitant que l'horloge du temps retarde un peu ...
J'ai beaucoup aimé là réalité de votre poème .

   Cristale   
22/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Oligue,

En lisant votre poème, j'ai vu comme dans un film en accéléré défiler les silhouettes d'un très jeune homme devenu jeune adulte puis adulte vieillissant et cet homme âgé qui regarde en arrière le temps longuement écoulé et pourtant passé trop vite.

Une versification sans faille sur un rythme parfaitement mélodieux le tout doté d'un joli jeu de rimes. Quelques détails de syntaxes relevés par d'autres, je ne m'y attarderai donc pas mais je trouve dommage se changement de rythme à la troisième strophe qui justifie ma notation. Sinon j'aurais poussé le curseur sur le +

Bravo Oligue !
Avec mes encouragements,
Cristale

   BlaseSaintLuc   
22/1/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est assez beau, mais je suis déçu, je m'attendais à un échange entre les deux personnages, au sujet du temps justement.
L'homme suranné fort bien décrit je ne l'ai point rencontrer, le temps paressant s'accélérer sur la fin, tout les "vieux " que je croise sont plus pressé que moi tout juste s'ils ne vous passent pas devant à la caisse sous prétexte de l'âge, OK un s'il vous plaît, je n'entends guère.

À l'inverse mon fils de dix ans dit tous les jours qu'il ne veut pas vieillir

>https://youtu.be/mkXimQMveMc

Dans ce texte, les générations ne se parlent pas, dommage.

   lucilius   
23/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette dualité intergénérationnelle est terriblement indécente parce que provocante. Sauf que le vainqueur n'est pas forcément celui que l'on attend. Regard intelligemment posé sur la cadence temporelle du métronome de la vie.

   chVlu   
26/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
ce poème se lit comme on descend une rivière apaisée. La relativité n'est pas qu'une formule en physique c'est aussi un ressenti Ce point de vue est à mon sens plus celui de l'homme mur que du jeune. Le rythme des rimes est en phase avec cette idée pourtant c'est le jeune qui nous emmène dans cette promenade le long du temps.
Une envie m'est venu de chercher si les même vers pouvait trouver un agencement où l'homme tranquille croiserait le jeune qu'il fut. Je ne l'ai pas creusée.
En tout cas une lecture très agréable.

   Stephane   
27/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Oligue,

Un poème très triste sur le temps qui passe et nous amène vers une fin inéluctable. L'émotion est palpable et transparaît dans chaque vers avec élégance et sensibilité.

Le dernier quatrain parle de lui-même :

"Bientôt viendra le jour de sonner l’armistice,
D’arrêter le combat qu’il sait déjà perdu,
Restent les souvenirs d’un amour éperdu,
Il aurait juste aimé que le temps ralentisse."

Dualité du temps...

Stéphane


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