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Poésie contemporaine
Ornicar : Pif ! Paf ! Plouf !
 Publié le 25/11/23  -  11 commentaires  -  2112 caractères  -  170 lectures    Autres textes du même auteur

« C'est un roc !… C'est un pic !… C'est un cap ! » (Cyrano de Bergerac)

Sans prétendre au talent du terrible bretteur,
Puisse un seul de mes vers rendre hommage à l'auteur.


Pif ! Paf ! Plouf !



Ah !… Ce nez !… Qu'il vous plaît, monsieur, de l'évoquer.
Suis-je le Cyrano de ces lieux, paltoquet ?
La gageure est de taille et me vaut sans relâche
D'essuyer votre affront, d'honorer tel panache.

Jouez donc les fâcheux puisque vous y tenez,
À votre camouflet je lance un… pied de nez !
Par suite au débotté, cette leçon d'escrime
Puis en guise d'estoc, fais mon choix de la rime ;

Une seule me sied ! En bois d'if, mouche fine,
Et relevant le gant de ma pointe sanguine,
De nulle autre à présent je ne veux disposer ;
Du fait et sans faillir, j'entame l'exposé.

Oui, je le suis, mon cher ! Affublé d'un grand pif !
Ce nez dont je suis fier, de Gascogne est natif.
Qui vous permet, faquin, de croquer le motif
Mais sans un poil d'esprit, l'auguste pendentif ?

Je feinte, j'esquive et me fends. Démonstratif :
À l'assaut d'un tel pic, soyez plus offensif !
L'esquisse et le propos n'y sont guère inventifs
Qui, dénigrant cet os, succombent aux Poncifs ;

Prenez garde, maraud, que d'un verbe incisif
Ne triomphe à son tour mon fleuret compulsif,
Emportant à sa suite un peu de votre suif,
Votre nom, au tranchant de son fil narratif,

Car vous l'êtes ma foi, fauteur sinon… fautif ;
Serez-vous quitte, lors ? D'un mot, touché au vif ?
Blanc comme linge au bout d'un vers apéritif
Tiré de mon fourreau des plus récréatifs ?

Ayez soin d'écouter l'ombrageux plumitif
Victime du succès de son double fictif,
Et si l'exercice est par trop répétitif,
Hardi ! Crevons l'abcès d'un trait figuratif !

Pour l'heure seulement, de ma lame captif,
Retenez la leçon sans vous montrer rétif :
Ma tirade n'est rien que l'éclat d'un canif
Qui vous pique le cuir, vous poursuit de ses riffs,

D'un fleuron qui m'est cher, le moindre des tarifs,
Épinglant la manière, épargnant son esquif,
Mais au mètre étalon de l'organe olfactif,
Vous chutez, dirait-on, sur un fameux récif !


 
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   Gemini   
9/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
C’est une péninsule !
On pourra dire que l’hommage est appuyé, et la ressemblance avec la scène originale sensible. On reconnaît aussi la verve de Rostand.

La présentation de l’accrochage (Le "Pif !" des trois premiers quatrains) ne m’a pas paru claire dans la formulation de quelques vers. (v4) : je n’ai pas saisi s’il fallait "essuyer" ou laver "l’affront" ni à qui appartenait ce "tel panache" (salue-t-on le courage d’un homme qui vient de vous offenser ?). Dans le Cid, peut-être (dont on sent l’influence au passage)…
Au vers 7, je n’ai pas vu non plus comment s’articulait cette "leçon d’escrime", et pensé que le jeu de mots était plus important que le sens.

Pour la suite (le "Paf !"), le choix du monorime sent l’exercice de style. On brette avec la rime ("exercice par trop répétitif", dit d’ailleurs l’offensé, qui doit s’en rendre compte, oubliant cependant qu'il puisse être « rébarbatif »). On versifie ses paroles en menaçant de duel (c’est là qu’on sent le Cid). On noie l’adversaire de vers jusqu’au "Plouf !", du vers final (j’aurais mis « Vous vous êtes échoué » plus visuel que "chutez" et plus en rapport avec "esquif").

Cette tirade du nez m'a semblé longuette (car on en tire, des vers !)
On prend l’arme de la plume pour défendre son honneur, mais les vers ici prennent des airs de bravade, différant en cela des originaux plus variés qui moquent le manque d’esprit par un étalage d’inventivité.
Mais si le locuteur se paie de mots, on devine qu’en s’écoutant parler, il se calme, et refroidit sa colère
En bon Cyrano, héros magnifique, il termine vainqueur faute d’un répondant (sans doute au bec cloué, comme dans la pièce).

Malgré quelques rimes peu ou pas évidentes : ("apéritif", "canif", "riffs"), des erreurs de ponctuation qui choquent le sens (à qui appartient l’"esquif" du dernier quatrain ?), l’ensemble est cocasse, maniéré, mais façon Cyrano de Bergerac, et l’on sent que l’auteur s’est plu à déployer de l’éloquence.

La longueur de la tirade et la répétition de la rime, crissante à mes oreilles, gâchent un peu, pour moi, cette mise an abyme qui sort de l’ordinaire par le sujet (la Toussaint est passée, on peut se dérider), et qui mérite d’être saluée.

   poldutor   
9/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour
Amusante poésie à la manière de Cyrano et sa tirade du nez, en moins saignant toute fois...
J'ai admiré votre capacité à écrire sept quatrains en rime en "if" tout en ne forçant pas la mesure et rester dans l'histoire. J'ai appris le mot riff.
Bravo.
Cordialement.
poldutor en E.L

   fanny   
11/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je rends hommage à l'auteur qui rend hommage à l'auteur dans des vers astucieux et cocasses qui fleurent bon une grande maîtrise de la langue et nous offrent un texte aussi divertissant que soigné.
C'est un réel plaisir que la lecture de ce poème contemporain qui n'a rien à envier à un classique dans le travail de versification et la qualité de l'expression écrite, cette catégorie laissant plus de marge de manœuvre dans le cadre de ce poème qui aurait sûrement pâti de l'application de toutes les règles classiques.
Respect donc pour ce réjouissant pif démonstratif dont le propos reste inattendu à défaut d'être inventif et qui nous en met plein la vue d'un talent plumitif dont je me garderai bien de provoquer en duel le fleuret compulsif du verbe incisif.
Bravo l'artpif,
En El, fanny, olfactivement votre.

   Lebarde   
11/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La tirade du nez… combien de fois n’a-t-elle pas été déclamée, jouée, copiée, plagiée, réécrite « à la manière de », et sur l’instant il me vient à l’esprit celle de deux humoristes fameux que les plus anciens reconnaitront et qui faisaient rire à mon époque avec ces répliques :
« - Votre nez Môssieur, votre nez, c’est un roc, un pic, un cap…une péninsule, que dis-je la péninsule Ibérique…
- C’est quoi la péninsule Ibérique ?
- Eh qué! c’est l’Italie mon gros couillon ! ».

Votre version a ses mérites,
- celui d’abord de rendre hommage à Edmond Rostand,
- celui aussi d’un propos vigoureux et plaisant, de dodécasyllabes presque parfaits, d’un ton humoristique comme il le sied bien au sujet,
mais aussi, ce qui est un défaut pour moi, mais sans doute pas pour vous, puisque vous l’avez voulu et subtilement annoncé en fin de la deuxième strophe,
(« Puis en guise d'estoc, (je) fais mon choix de la rime /Une seule me sied ! En bois d'if, mouche fine,)

vous faites, après deux strophes en « rimes traditionnelles » presque correctes (évoquer/paltoquet), délibérément le choix d’une rime unique en if jusqu’à la fin du poème.

Après un examen très attentif et compréhensif et sans vouloir être agressif ni péjoratif ou abuser des superlatifs, même si sous un effet impulsif, j’ai donné précédemment des qualificatifs explicatifs à mon motif, je trouve le scénario jouissif et créatif.
Pourtant l’apport excessif, massif, un tantinet bourre-pif des rimes en if rend, sur le fameux tarbouif maladif, le propos bourratif, répulsif voir rébarbatif et me laisse pensif, convulsif et un brin répressif.

J’arrête là mon délire qui à défaut d’être laudatif deviendrait provocatif ?!

Vous l’avez compris votre poème me plait bien avec de petites réserves qui ne m’empêchent pas d’en apprécier l’humour « potache » et rafraichissant qui un instant m’a rajeuni, en me donnant l’occasion de rédiger en dérivatif ce commentaire admiratif.

Merci du partage et mille excuses pour cette dérive.

En EL

Lebarde dépressif ?

   papipoete   
25/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Ornicar
Une réflexion sur cet attribut facial, que l'on aimait chez Cléopatre ( mais pas que ) et de Cyrano qui en faisait tout un fromage... de vers à jongler avec maestria.
Mais je songe aussi à celle ou celui, dont le PIF est injure à sa beauté, et redoute le moindre le regard, dont la focale pointe sur ce nez.
NB bien sûr que votre joute poétique est plaisante à lire, et demanda bien des défis à relever... mais la longueur de ce récit va à l'encontre de ce que l'on m'apprit ( beaucoup trop long )
Pour cette raison, je ne noterai point la qualité mais le travail abattu, mais...

   Corto   
25/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Au secours Edmond, un poète se cache à Arnaga.
C'est jour d'amusement profitons-en. Pas question de compter les pieds ni de critiquer les ifs qui occupent brillamment le jardin. La facétie est plaisante, le ton est exubérant, la rodomontade sent sa Gascogne provocatrice.
Et puis que diable, le personnage reste presque affable quand on pense qu'en d'autres lieux il aurait dit:
"à la fin de l'envoi je touche".

   Provencao   
25/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Ornicar,


"Oui, je le suis, mon cher ! Affublé d'un grand pif !
Ce nez dont je suis fier, de Gascogne est natif.
Qui vous permet, faquin, de croquer le motif
Mais sans un poil d'esprit, l'auguste pendentif ?"

Mon préféré

J'aime beaucoup cette bouffonnerie, cette pitrerie qui portent cette cohérence, cette affinité ( à la différence de la moquerie ....) avec cette distance heureuse entre la vérité et le triste du sérieux.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Polza   
25/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Ornicar,

En ce qui me concerne, l’exercice est réussi haut la main, peau de lapin, la maîtresse en maillot de bain !

J’ai passé un agréable moment de lecture, je n’ai trouvé à aucun moment que le trait était forcé.

J’ai beaucoup aimé « Et si l’exercice est trop répétitif », je ne sais pas si c’est voulu, mais j’ai trouvé que c’était comme si l’auteur s’adressait à la fois au Vicomte de Valvert et en même temps, comme s’il interpellait le lecteur de façon humoristique.

Et puis toutes ces rimes en If, il fallait à la fois oser et à la fois y arriver, le résultat n’en est que plus magistral. En plus, quand je pense If, je pense Kipling et j’aime ça, alors avec moi c’était gagné d’avance !

Un petit bémol cela dit (il en faut bien un), « sur un fameux récif », j’aurais vu un autre adjectif que fameux avec récif, mais ce n’est qu’un léger détail.

« Puisse un seul de mes vers rendre hommage à l’auteur ». Vous jouez la modestie, j’en ai compté bien plus qu’un seul !

   Mokhtar   
27/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je soupçonne l'auteur plus entrainé par des motivations ludiques que par l'ambition de faire œuvre comparable à l'auteur qu'il s'est choisi.

Les strophes sans alternance de rimes semblent le fruit d'un défi, celui de placer le maximum de terminaisons en "if", ce qui évidemment induit le risque de parfois tomber dans l'acrobatie. Tout en offrant des passages d'un humour réjouissant, avec des trouvailles qui ne manquent pas de sel. .
Pourquoi pas s'offrir ce genre de fantaisie sur un site d'écriture ?

Toutefois, il convient de remarquer que les 3 premières strophes (et particulièrement la seconde) sont très inspirées, bien dans l'allure du texte inspirateur, et de bonne qualité littéraire. A croire que leur élaboration soignée et rigoureuse a engendré l'envie de se détendre en partant dans la fantaisie.

Joli travail en tout cas.

   Catelena   
28/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une fantaisie pleine de charme, qui a du Cyrano dans le pif... ou dans le paf, au choix, mais qui ne fait sûrement pas plouf, tant l'écriture et l'ambiance, surtout celle des trois premières strophes, soutiennent haut-la-main la comparaison avec l’œuvre citée en exergue.

Ensuite, on comprend que l'humour prend le pas, et s'amuse des ifs semés à tout-va. Ce qui allège un peu la lourdeur occasionnée par ces rimes répétitives jusqu'à plus soif, comme des riffs rock 'n' rolll en quelque sorte, le jeu des guitares en moins.

Par la même occasion, cela a ''cassé'' l'impression première de lire du Cyrano dans le texte. Un pastiche dont je me serais vite lassée à la longue.

J'applaudis le travail nécessaire au recueil des mots et à leur mise en situation, plutôt bien réussie, sur dix quatrains tout de même !

Bravo, Ornicar !
et merci pour la généreuse tranche de rire.


Cat-Elena
devenue Roxane, pour l'occasion ^^

   Eki   
1/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Pourquoi devrait-on vous tirer les vers du nez ?
Alors que votre plume nous décrit ce pif en distillant le parfum de vos vers altiers.
Hommage ambitieux au poète !
Chaque strophe est une fantaisie où votre plume audacieuse nous offre ses coups d'esbroufe...

Celle que je dois choisir, aucune ! puisque je les aime toutes....même si je dois reconnaître que je ne suis pas toujours attirée par ce style de poésie.

C'est un beau pied de nez !
C'est vous le cyrano de ces lieux....Cyrano/Ornicar !


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