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Poésie contemporaine
Ornicar : Reddition
 Publié le 11/02/24  -  5 commentaires  -  785 caractères  -  168 lectures    Autres textes du même auteur

Qu'il est doux de sombrer dans les bras de Morphée, délaissant mollement l'ouvrage qu'on lisait.


Reddition



La nuit de son encre a biffé la trace
d'un jour moribond depuis trop longtemps.
Tendre et belliqueuse la lune embusquée
coule à ma lucarne un œil hypnotique
frappe les trois coups au clos de mes songes
frêle citadelle en papier broché
m'accule au repli mon âme et mes sens
pris à découvert comme à contrecœur.


C'est l'état de siège et l'instant de grâce…


Billet sans retour sur un bout de quai
et terminus gare désert des Tartares.
Seul sur mon rocher gardien du silence
d'horizons perdus de mots en sursis
j'attends un sursaut qui ne viendra plus.
Mes paupières lasses battent la chamade
faible et déjà vieux je cède et me rends
l'heure au marque-page couleur drapeau blanc.


 
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   papipoete   
11/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Ornicar
cela m'étonne toujours de voir paraître un texte sans commentaire en LA...bref !
La lecture est ma compagne de dernière minute, qui bientôt va me dire " extinction des feus, on ferme ! "
je tenterai de lui désobéir, mais mes paupières lui font un clin d'oeil... on va y aller !
NB billet sans retour sur le bout de quai en papier broché, mais dès demain quand " la nuit de son encre biffera la trace d'un jour moribond... " le train du sommeil s'annoncera, et les pendules se tairont.
de jolies tournures comme ces deux premiers vers...

   Robot   
11/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Des vers qui se lisent avec souplesse pour évoquer cet endormissement qui gagne peu à peu le lecteur. Il sombre dans le vague en semi conscience entre la perte de sa lecture et la sommeil qui s'appesantit.
Je ne peux choisir entre les vers car tous m'apparaissent plaisants et singuliers.

   Malitorne   
11/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
C’est bien écrit, assurément, mais d’un faible intérêt tout de même. On va dire que c’est la poésie des petites choses du quotidien. Bientôt une versification sur le bonheur du petit-déjeuner ? Sur le plaisir de prendre une douche ? Je vous charrie, ne le prenez pas mal car je vous sais capable de bien mieux, de bien plus profond. Sans doute aviez-vous besoin d’un instant de repos, d’une phase de légèreté pareille à un souffle de sable.

   Ornicar   
17/2/2024

   Damy   
12/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne connais pas le roman de Dino Buzzati, même si le titre, "Le désert des Tartares" me dit quelque chose.
Vous ne désertez pas face à la mort qui survient à la fois "comme l'état de siège et l'instant de grâce…", vous hissez drapeau blanc.
C'est avec beaucoup de pudeur et de poésie que vous abordez les derniers instants, les dernières pages, les derniers mots de la vie comme si vous alliez vous endormir tout simplement.

"Reddition" m'a beaucoup ému. Puissions nous tous disparaître dans cet état de conscience, ce qui éviterait la promulgation d'une loi pour les vieux en souffrance. La votre invite à la sagesse.

Merci


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