D’où je me trouve je les observe
Y en a qui s’marrent pour pas pleurer
Des qu’ont perdu toute leur sève
Et qui n’font rien pour la r’trouver

Certains par deux s’en vont serrés
Tous les cinq pas en s’embrassant
Comme s’ils voulaient se rassurer
Du triste avenir qui les attend

De les sentir
Tout près de moi
J’en ai pipi
J’en ai caca
Ces ahuris
Quand je les vois
Ça m’fout pipi
Ça m’fout caca

D’autres traînent leurs gosses criant braillant
Leur gueulant d’ssus encore plus fort
Comme pour les réduire à néant
Ces fruits d’leurs conjugaux efforts

Il y a aussi des solitaires
Qui ont déjà l’pied dans la tombe
Qui puent la sueur de leur calvaire
De végéter sur cette map’monde

De les sentir
Tout près de moi
J’en ai pipi
J’en ai caca
Ces ahuris
Quand je les vois
Ça m’fout pipi
Ça m’fout caca

Regardez-moi ces abrutis
Les grimaces qu’ils me dédicacent
Avec leurs cacahouètes pourries
Allez barrez-vous d’mon espace

Mais ils insistent tous ces têtus
C’est marrant un gorille sans ciel
D’un bras d’honneur je les salue
À travers ces barreaux mortels

De les sentir
Tout près de moi
J’en ai pipi
J’en ai caca
Ces ahuris
Quand je les vois
Ça m’fout pipi
Ça m’fout caca

Alors soudain j’craque malheureux
Sur mon perchoir j’pleure à crever
Car ils sont tout ce que je veux
Mais eux ont la belle liberté