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Poésie libre
papipoete : Après la pluie [Sélection GL]
 Publié le 22/08/24  -  14 commentaires  -  1107 caractères  -  234 lectures    Autres textes du même auteur

Un novembre 2023.


Après la pluie [Sélection GL]



Sous les nues de coton,
les peupliers tout à ses bords
impudiques échalas,
sur la Seille*
tout nus, étendent
leurs branches défeuillées.

Le pont de chemin de fer
tout fier
d’une seule arche l’enjambe,
quand celui aux voitures,
au pilier central,
s’incline
se disperse.

Sous l’enfer de la canicule,
Seille agonise…
saigne d’un maigre filet
artère ridicule
cœur sans ardeur.
Suffoque sous la mousse,
malodorante couche
verdâtre nid à mouches.

Automne verse l’or du ciel,
emplit mares et fontaines ;
fait se prosterner
mages et marabouts.
Dame Nature
enfin prend son bain ;
toitures et chenaux
débordent de joie.

Seille roule ses flots,
refait son lit,
étend son matelas de galets
aussi propres que sous neufs.
D’une rive à l’autre,
Seille reprend ses aises
coule coule
d’eau plus transparente que cristal,
court court
sa pente dévale…


* Seille : rivière jurassienne.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   poldutor   
8/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour
La canicule étouffe tout même les plus riantes rivières les transformant en une affreuse couche verdâtre, berceau des mouches !
Mais que vient la pluie bienfaisante et la Seille revit.
Voici un poème bien optimiste en cette période de canicule et sécheresse, mais, chez nous, la Creuse coule de beaux flots frais.
Poésie libre montrant bien la transformation d'un cloaque en belle rivière riante.
Bravo.
poldutor en E.L

   Robot   
9/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une belle description d'un automne changeant de la sécheresse à l'abondance pluvieuse.
L'écriture est assez originale et intéressante.

   Lebarde   
11/8/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
La « Seille » est à l’honneur; après un été de sécheresse qui l’a vue agonir, elle reprend vie “et ses aises/coule coule d’eau plus transparente que cristal”.
La pluie est salvatrice pour la “Seille” et la nature et donne l’occasion à l’auteur que je crois reconnaître (ou pas?) de parler en libre sur un ton original et plaisant, d’un lieu qui lui est cher.

Le style, enlevé et vif, un peu télégraphique à mon goût, abuse peut-être de l’emploi des verbes, mais bon, c’est un parti d’écriture assumé par l’auteur que je veux bien comprendre sans trop cautionner pour autant…

En EL
Lebarde qui s’aventure sur un terrain qu’il connaît mal

   Vincent   
22/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour papipoete

Il n'y a pas que dame nature qui veut reprendre ses aises, enfin ce matin dix huit et nous respirons

J'ai beaucoup apprécié cette peinture de la Selle

Un texte très poétique avec de belles métaphores

Papi est bien poète

   Provencao   
22/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Bel ami,

Très heureuse de vous lire...vous me manquiez.


"Sous l’enfer de la canicule,
Seille agonise…
saigne d’un maigre filet
artère ridicule
cœur sans ardeur.
Suffoque sous la mousse,
malodorante couche
verdâtre nid à mouches."

Mon passage préféré, de cette Seille qui agonise... naît un poème.

Pourvu que s'offrent, entre les vers, "l'enfer caniculaire, la mousse malodorante ou verdâtre nid à mouches"...entre le réel et l’imaginaire, votre poésie nous invite à côtoyer l'évanescence et le sibyllin de Dame nature.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   ALDO   
22/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Comme la Seille, le flot de vos textes s'était tari.
Mais il reprend déjà ... l'avenir, sur son lit de fraîcheur.

Nous ne puisons pas nos stéréotypes à la même source, c'est vrai,

mais il y a des ponts : " celui aux voitures, au pilier central " qui " s'incline et se disperse" par exemple...

Il y a ces mages qui se prosternent et des mouches de chaleur.
Et puis l'automne est de l'or, une victoire sur l'été toujours noir.

Moi aussi j'aime l'automne porteur d'espoir !

Bravo

   Annick   
22/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour papipoete,

Je suis heureuse de vous retrouver sur cette page, comme ici, la Seille, qui retrouve son lit. J'ai pris plaisir à commenter votre poème dont le sujet me tient à cœur.

Un thème récurrent, cher à l'auteur : le cycle de la nature au rythme des saisons.

C'est une description de la rivière Seille où l'auteur s'attache à montrer au lecteur ses rives, plus particulièrement les peupliers qui la bordent et le pont qui l’enjambe dans la première et seconde strophes.
Ce qui fait le charme de ce poème, ce sont les éléments de la nature personnifiés :

"les peupliers tout à ses bords
impudiques échalas,
sur la Seille*
tout nus étendent
leurs branches défeuillées..."

"Le pont de chemin de fer
tout fier
d’une seule arche l’enjambe..."

Cette personnification se poursuit avec la description de "Seille" qui perd son article défini "la" et devient ainsi un personnage à part entière. Elle souffre, elle est épuisée (dans les deux sens du terme) et le ton ainsi que le vocabulaire évoquent bien le drame qui se joue :

"Seille agonise…
saigne d’un maigre filet
artère ridicule
cœur sans ardeur.
Suffoque sous la mousse..."

Les images sont riches d'émotions, prégnantes.

L'automne succèdant à l'enfer de l'été montre parfaitement la résilience de la rivière. Agonisante, elle reprend vigueur et beauté. C'est une renaissance :

"Seille reprend ses aises
coule coule
d’eau plus transparente que cristal,
court court
sa pente dévale…"

La répétition des verbes "coule" et "court" met en relief la tonicité, la vigueur dont fait de nouveau preuve ce cours d'eau.

Le poème met en exergue les contrastes : la sécheresse et l'abondance d'eau, l'agonie et la renaissance. On y perçoit la nature cyclique de la vie. Rien de plus normal.

Et pourtant, même si l'auteur ne l'évoque pas dans ce poème, il y a cette idée lancinante, implicite qui fait qu'à cause du changement climatique, la rivière pourrait mourir pour de bon. Mais c'est une autre histoire. Le poème se termine par une note d'espoir et de sérénité retrouvée. La rivière est bien à sa place, dans son lit.

Merci, cher poète, pour ce poème tout en sensibilité, entre poésie et réalité.

   Rosaura   
22/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Que voici un ton plein d’entrain pour nous dépeindre la Seille « sous le pont de chemin de fer tout fier », (j’aime bien). D’abord décrite dans son décor de canicule puis secourue par l’automne où mages et ramages se prosternent et batifolent. Automne, Seille, Dame Nature et Marabouts font bon ménage et plantent là ces échalas de peupliers impudiques (de l’humour) ! Autant de personnages au caractère bien trempé d’une fable bucolique ! Un Baume, Messieurs-Dames, rafraîchissant sous la houlette de Dame rivière jurassienne !

   Quidonc   
23/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce poème se distingue par sa capacité à capturer les transformations d'un paysage après un épisode de sécheresse, suivi d'une pluie salvatrice. Il est riche en images évocatrices, qui capture avec justesse la transformation de la nature sous l'effet des éléments. Sa simplicité apparente cache une profondeur qui réside dans l'évocation d'un cycle perpétuel de destruction et de renaissance, un thème universel et intemporel.
Le poème joue efficacement sur les contrastes entre les périodes de sécheresse et les bienfaits de la pluie, créant un cycle naturel qui parle de mort et de renaissance. Les descriptions sont précises, parfois crues, mais toujours empreintes de poésie. Le choix des mots est judicieux pour évoquer les sensations de délabrement puis de régénération. L'utilisation des personnifications pour la Seille et Dame Nature renforce l'empathie du lecteur pour ce paysage malmené.
Les esprit chagrins pourraient ergoter sur la structure du poème qui, bien qu'efficace, pourrait être perçue comme un peu trop linéaire et prévisible. Le déroulement du poème suit un cheminement attendu : la destruction due à la canicule suivie par la régénération après la pluie.
Quoi qu'il en soit, coule coule, d’eau plus transparente que cristal, court court , sa pente dévale…
Merci pour ce partage désaltérant

   Lariviere   
24/8/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour Papipoète,

Le retour ?... ;)

J'avoue que je suis mitigé sur ce genre de texte. Si celui ci est évocateur et permet d'appréhender sans problème le thème, je trouve que le traitement est très léger, ce qui peut être un objectif de réalisation qui ne m'emballe guère personnellement. Ce que je reproche à ce genre de texte, c'est un fil déroulé sans grande fantaisie pour donner un résultat et des images trop attendues, qui ne transcendant pas vraiment la thématique. Les petites prises de risques stylistiques presque lyriques de la fin (coule, coule, court, court) m'ont fait sourire mais ne me convainquent pas plus que ça, je trouve ça un peu trop naïf. Le vers de fin lui aussi me parait trop facile, donnant une fin un peu précipité, peut être en écho à cette riviere réveillé.

Donc ce genre de texte n'est pas ma tasse de maté poétique, mais il en faut pour tous les gout. Pour finir sur une note positive, je le redis le thème et sa réalisation donnent des images tout à fait réalistes et évocatrices bien servies sur la forme par un découpage agréable qui facilite la visualisation des descriptions, de plus il y a une certaine fraicheur qui se dégage du poème, c'est un fait.

Bonne continuation !

   MadameRosa   
26/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Papipoète.
La poésie libre n'est pas chose aisée, contrairement à ce qu'on pourrait souvent penser.
Votre poème est fort bien mené car j'ai ressenti de vives émotions à cette lecture.
Cette sécheresse dont la dureté est imagée par le métal.
Et puis cette libération venue du ciel avec la pluie salvatrice qui libère comme une bouffée d'air.
Bravo.

   Cristale   
27/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Parlez-moi d'une rivière et j'accours pour y baigner mes mots !

"Dame Nature
enfin prend son bain ;
toitures et chenaux
débordent de joie."

Paysage noyé de pluie, canicule vaincue, et coule la rivière libérée de sa soif.

Un poème visuel, une fraîcheur d'automne humide et bienfaitrice, un discours sans esbrouffe.
Quelques tournures grammaticales qui me gênent un peu, mais spécifiques à l'auteur, donc : un style. C'est bien d'avoir du style (^-^)

   Cyrill   
1/9/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
bonjour Papipoete,

Si je suis sensible aux transformation de la nature en général, j’ai trouvé que ce poème s’embarrasse de formulations trop chantournées sans pour autant que les images soient surprenantes. Plutôt banales trouvé-je, ces expressions telles que « l’enfer de la canicule », « roule ses flots », « aussi propres que sous neufs » et autre « eau plus transparente que cristal » ; et enfin, cet incontournable « Dame Nature » qui semble m’avertir avec force gestes que nous sommes en poésie, de la même façon que l’éclipse presque systématique des déterminants.
Une agréable surprise néanmoins avec ces trois vers : « Suffoque sous la mousse,/malodorante couche/verdâtre nid à mouche. ». Leur régularité métrique et leur proximité sonore en font un îlot stagnant au sein de la poésie qui par sa catégorie se libère de ces contraintes, comme est censée faire la rivière. Quelque chose d’oppressant, donc, avec cette adéquation fond-forme bien trouvée.
Au plaisir.

   Yannblev   
1/9/2024
Bonjour Papipoète,

On ne perd jamais son temps en contemplant la rivière, toujours la même mais jamais pareille.
C’est un voyage que vous faites et nous offrez sans bouger des berges de la Seille. Rien ne vous échappe et ce coup d’œil quasi photographique relate précieusement et poétiquement tout ce qui passe et qui se passe dans l’éternel tableau du fil de l’eau et des saisons.
Comme je ne comprends pas toujours cette forme qui « va à la ligne » parfois sans autre raison que d’y aller j’ai, sans permission, repenser le poème sans cette disposition quand elle ne se justifie pas vraiment et je trouve qu’il gagne au change… mais je ne suis pas objectif en l’occurrence.

En tous cas, merci pour la balade.


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