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Poésie néo-classique
papipoete : Azur ouaté
 Publié le 20/10/13  -  13 commentaires  -  639 caractères  -  303 lectures    Autres textes du même auteur

Je me suis essayé au "maillet" dans ce texte.


Azur ouaté



Mon Amour, il fait gris dehors,
L'épais brouillard nous enveloppe,
Et nimbe le moindre décor,
Grime le clocher en cyclope.

Las, l'été indien est mort.
Mon Amour, il fait gris dehors.
Au firmament à grise mine,
Un merle en colère fulmine.

Les feuilles au funeste essor
Teintent l'herbe de taches brunes.
Mon Amour, il fait gris dehors,
Pour tant d'interminables lunes !

Semés au vent les doux accords
Grattés à l'ombre de mon arbre !
Ma guitare semble de marbre,
Mon Amour, il fait gris dehors.



Pierre
25 10 2012


 
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   Anonyme   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Maillet techniquement bien réussi.
Ce n'est pas que je raffole de ces textes aux vers imposés
mais je ne suis pas là pour parler de ce que j'aime ou pas.
Pour la forme, je suggère : grimant le clocher en cyclope.

Oui chez nous aussi les lunes grises sont interminables.
Il est dommage qu'arbre n'est pas d'autres rimes que marbre !

Au final un petit maillet d'automne assez joliment réussi.

   Anonyme   
1/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel joli poème tout empreint de douceur, de tendresse et d'une gracieuse mélancolie. La forme rare adoptée pour les exprimer y est parfaitement adaptée par son aspect mélodique lié à la répétition du vers initial dans chaque quatrain reculée d'un rang. On peut apprécier ici toute la légèreté de l'octosyllabe parfaitement maîtrisé
C'est ce qui fait tout le charme de ces formes anciennes (ballades, rondels, rondeaux...) destinés plus au chant qu'à la déclamation.
Je ne formulerai qu'une réserve : pourquoi n'avoir pas tenté de conserver la même structure croisée dans tous les quatrains. Je pense cela possible et sans doute encore plus harmonieux.
Mais au fond cet aspect technique ne gâche rien au plaisir que j'ai éprouvé à vous lire. De plus je vous remercie d'avoir fait la démonstration de la valeur poétique indiscutable de ces adorables formes aujourd'hui ignorées ou négligées.

   Anonyme   
9/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je ne vois pas à quoi correspond au juste le maillet, mais je devine que l'idée est de faire circuler un même vers sur différent quatrains, en le déplaçant du premier au dernier vers.

Soit, et je trouve que vous ne vous tirez pas mal de l'exercice ; il se dégage du poème, à mon avis, une nostalgie aigre-douce qui a fait les beaux jours d'une quantité assez invraisemblable de vers (on ne peut pas dire que le sujet soit nouveau), et qu'en l'occurrence je trouve évocatrice.
Mais pourquoi modifier à chaque fois le régime des rimes ? Elles sont croisées dans les premier et troisième quatrains, plates dans le deuxième, embrassées dans le quatrième. Cela, pour moi, nuit à l'exercice. Si c'est une contrainte de la forme "maillet" (qui imposerait, par exemple, que chaque premier vers des quatrains présente la même rime), je ne la trouve pas heureuse, cela a eu tendance à distraire ma lecture, à me faire trouver l'ensemble brouillon.

Une mention pour le titre que j'aime beaucoup !

   Anonyme   
10/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
L'auteur a rimé une petite poésie pleine d'humilité, dont l'intérêt principal réside dans la musique qu'on y entend.
La simplicité est souvent taxée de médiocrité, mais faire simple et charmant est moins évident qu'on peut le penser : c'est réussi ici.

La dernière strophe, qui exprime le spleen et le désarroi du poète, est assez jolie à mon goût.

   Ioledane   
11/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne connais pas cette forme poétique, mais je la trouve assez plaisante et l’exercice me semble plutôt bien mené.
L’arrivée des longs mois d’automne et d’hiver est bien retranscrite, en simplicité mais avec de jolies images : « grime le clocher en cyclope » ou « firmament à grise mine ».
Le titre en revanche me paraît assez éloigné du texte, en décalage, c’est dommage.

   Robot   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pierre, Papypoète,
Ton maillet est excellent dans la forme et l'expression. Tu as pu remarquer que même sur Oniris certains ignorent cette forme poétique. Tu as su utiliser les contraintes pour en faire un poème empli d'un charme campagnard qui, quoi qu'on en pense, n'est pas dépassé et existe aujourd'hui si on veut bien le chercher. Mais pour le voir, il faut avoir ton œil exercé et sortir des embruns des villes. En tout cas, tu t'es habilement tiré de la variation de l'alternance des rimes imposées par la technique de cette forme poétique, et cela n'est pas donné à tout le monde, même aux meilleurs.

   Arielle   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis toujours touchée quand un auteur réveille une de ces formes anciennes et en orne ses vers comme il le ferait d'un bijou désuet qui n'aurait rien perdu de son charme.
La forme répétitive du maillet est particulièrement bien choisie pour chanter la mélancolie d'une saison grise qui s'installe.
Même si je regrette un peu, moi aussi, l'irrégularité dans la configuration des rimes (qui me semble facile à corriger) j'ai trouvé beaucoup de charme à ce petit poème dont la simplicité et la modestie n'empêchent pas quelques jolies trouvailles signalées dans de précédents commentaires.

   Marite   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tendresse et douceur enveloppées de "gris" mais pourtant rien de terne dans ce poème qui affecte la sensibilité et nous laisse paisibles et rêveurs. Je ne connaissais pas cette forme poétique qui me plaît beaucoup avec ce vers qui revient en écho dans chaque strophe " Mon Amour, il fait gris dehors". Merci Papipoète.

   senglar   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Papipoète,


Oui, c'est mignon tout plein et ça donne envie d'essayer d'en composer un, de "maillet". Les deux premières strophes sont à mon avis plus réussies que les deux autres où l'"essor" des feuilles est tout relatif et où les "doux accords" semblent peu compatibles avec une guitare de marbre.

" Mon Amour, il fait gris dehors"

:)

Je m'interroge aussi sur le titre, l'azur me semblant bien absent de ce mail dont les fulminations d'un merle déchirent peut-être la ouate. lol.

Senglar-Brabant

   Anonyme   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour papipoete... Je ne connaissais pas non plus cette forme poétique plutôt sympathique par ailleurs.
Un p'tit coup de maillet à chaque quatrain, histoire d'enfoncer le clou représenté ici par "Mon Amour, il fait gris dehors", et hop le tour est joué... Fallait y penser ! J'aurais bien vu un participe présent soit à nimbe soit à grime dans le premier quatrain... plutôt à nimbe d'ailleurs.
Bien aimé entre autre le firmament à grise mine... Joli poème avec ce qu'il faut de mélancolie pour annoncer la fin de l'été indien.

   Anonyme   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Ce genre se nomme un maillet ? Soit.
Je ne vois pas trop l'intérêt de faire évoluer la position d'un vers dans le cheminement des strophes. Il faut dire que je ne suis point un inconditionnel du classicisme...
Le poème est agréable avec de belles images.

   Miguel   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve que ce clocher en cyclope est une authentique trouvaille. Le reste est charmant et son auteur n'a pas à en rougir. J'aime aussi l'aspect incantatoire des formes fixes à vers répétés.

   Anonyme   
29/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème, cette chanson, quelle belle petite pièce !

Je dirai le mal que j'ai eu à lire son cinquième vers (mais c'est un poème dont l'écriture a déjà plus de deux ans) avec une diérèse inventée que je n'ai réussi à introduire qu'après plusieurs lectures détestant ce vers — « in-di-en » !

De beaux vers entrent dans ce maillet (Je ne connaissais pas cette forme.), et le vers qui revient est doux comme un jeune Verlaine.
J'aurais préféré « Au firmament à grise mine » sans liaison, mais que voulez-vous, je ferai semblant d'oublier une lettre pour adoucir la sonorité de ce beau vers ! « Un merle en colère fulmine. » imite l'octosyllabe à césure avec un accent tonique qui profite du "o" fermé de colère, cela donne de la voix !

J'aime beaucoup la troisième strophe dans son ensemble, même si tout est perfectible. La dernière strophe me plaît moins à l'avant dernier vers et peut-être parce que je suis las de la rime "arbre/marbre", mais vraiment, vraiment, ce vers qui se glisse dans différentes positions résonne d'une façon réussie à chaque fois, et c'est une belle petite prouesse.

Joli travail !


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