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Anonyme
27/3/2021
a aimé ce texte
Bien ↓
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Je crois que Gandhi, fondateur de la nation indienne, voulait abolir le système de castes... À en croire votre poème on en est loin ! Je ne connais pas la situation, cela ne m'étonnerait guère en effet si le pays avait du mal à vaincre l'inertie des traditions.
Votre poème me paraît plutôt efficace dans sa dénonciation, la forme à reprises de vers illustre justement la difficulté à évoluer, l'ornière que représente le fait d'être né(e) intouchable. Cela dit, le constat m'apparaît trop terre-à-terre, vos vers ne disent pas autre chose que ce qu'ils disent ; cela empêche selon moi leur propos d'atteindre une véritable dimension poétique. |
Miguel
31/3/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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La parole donnée à celui qui ne l'a jamais. Un début de justice, et un réalisme souligné par le "je" du texte. La récurrence de la restriction "je ne suis rien" rappelle que tous les aspects de la vie d'un intouchable sont impactés par ce misérable statut. Les images sordides (le mouchoir, le caniveau) y contribuent aussi. Un poème poignant dans sa simplicité.
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inconnu1
19/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
J'ai peur que votre poème ne passe pas les canons de la catégorie néoclassique que vous avez sélectionnée. Les rimes doivent être au minimum suffisantes alors que caniveau-tombeau est une rime pauvre. Je reprocherai des césures pas toujours respectées et une inhomogénéité des diérèses (violer et tu-er). NB :Je m'aperçois que je n'ai que commenté la forme du poème et la catégorie d'Oniris. J'ai vu dans les forums que vous aviez déjà discuté de ce point avec le CE. De plus, comme souvent, je dis des bêtises car les césures en milieu de vers ne sont pas obligatoires dans les octosyllabes Il faut aussi parler du thème et du fond et de cette injustice fondamentale qui fait comme vous le dites qu'un homme n'est pas un homme mais un objet. L'art a pour but de dénoncer et de défendre les plus faibles et je ne peux qu'applaudir. Bien à vous NB : Que la prosodie est difficile et que je dis de bêtises. En regardant le Sorgel, je vois ceci: les diphtongues finales (oi, ou.. mais aussi au et eau) riment parfaitement. Donc tombeau et caniveau riment parfaitement. Et moi qui m'escrime depuis des mois à faire en sorte que la consonne précédente soit la même. Oups je suis désolé de faire autant de bourdes à vos dépends |
Robot
6/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Votre poème porte une idée forte en reflétant la vision que peut avoir un occidental sur cette plaie qui marque la vie de millions d'Indiens, même aprés que Gandhi soit parvenu à faire inscrire l'égalité entre les individus dans la constitution indienne. Des années aprés il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à la concrétisation.
Le texte parvient à nous dire en quelque mots bien ciblés la souffrance et la misère qui frappe "les déclassés". C'est en celà qu'il parvient à nous en faire prendre conscience. Cependant, il s'agit d'une vision limitée à l'idée du narrateur qui semble s'être glissé dans la peau de ce "dalit" mais n'aborde pas l'entière réalité du phénomène. Un peu comme le résumé d'un regard médiatique qui, par sa limitation, n'embrasse pas l'ensemble de la problématique. Ce serait trop long de développer mon point de vue ici, mais ce regard oublie bien d'autres aspects, y compris les évolutions positives, comme si l'ensemble de la population indienne était resté ancrée dans sa totalité à son époque moyenâgeuse. Je dirai pour faire court que l'Inde est multiple, diverse et complexe. Même sous cet unique aspect du phénomène "intouchable" on ne peut la réduire à un seul regard. Il y a des intouchables pauvres certes, mais aussi des intouchables plus aisés, même trés aisés, plus même que certains brahmanes censés être l'élite de l'ancienne société. Précision: Le titre commet une erreur assez fréquente. Les intouchables ne forment pas une caste, eux sont hors caste. Mais tous les hors caste ne sont pas des intouchables. Il y a quatre castes en Inde. les brahmanes: Prêtres, savants. les kshatriyas: dirigeants et guerriers. les vaishyas: (métiers nobles) artisans, paysans, agriculteurs et bergers. les shudras : serviteurs J'espère ne pas vous être paru pédant mais il me semble que votre poème était l'occasion de faire mieux cerner les contradictions qui traversent l'Inde du 21ème siècle. Votre texte avec son écriture réaliste et incarnée a le mérite de nous amener à réfléchir sur un aspect incertain de l'Inde actuelle. |
Donaldo75
7/4/2021
a aimé ce texte
Bien
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J’ai eu l’impression en lisant ce poème de me retrouver sur Arte avec une voix-off sur un documentaire consacrée à l’Inde et ses traditions. Ce n’est pas un reproche ou une critique, juste une impression de lecteur. Cette manière d’exposer le thème n’exclut pas la poésie ; par ailleurs, la forme néoclassique sied bien à ce thème si je reste sur cette impression de documentaire. Apprendre des choses par la poésie, ce n’est pas mal non plus. Le résultat est agréable à lire, ne voile pas le sujet et ne s’encombre pas dans des arcanes de diplomatie en clair-obscur ; je dirais même qu’il prend parti et ce n’est pas si courant de nos jours.
Merci pour le partage. |
Provencao
18/4/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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"Tel un sale mouchoir jetable,
Je ne suis rien qu’un Intouchable, L’on me confine au caniveau… Je creuse le trou d’un tombeau…" Merci pour cette poésie forte, vraie et si juste. J'ai beaucoup aimé cette non filiation et opprobre, qui sont en vos vers des plus édifiants . Entendre autrui signifie non seulement accueillir la simple histoire de l’autre, mais en outre s'empêcher d'être irascible, violent envers lui. Vous avez fort bien décliner cette humiliation visant à imposer, à ordonner à autrui un sentiment d’infériorité, à écorcher l’amour-propre de l’autre et la conscience de soi d’une communauté culturelle. Je finirais, si vous me l'accordez par cette citation de M. L King: " Mieux vaut souffrir dans la dignité, qu'accepter la ségrégation dans l'humiliation " Merci papipoete. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Anonyme
18/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Papipoete, bonjour
« Je ne suis rien qu’un intouchable, » « Depuis hier jusqu’à mon futur » « Je creuse le trou d’un tombeau… » Sur les bords du Gange, une fange de la société la plus pauvre de la population indienne qu’on appelle aussi « Les enfants de Dieu » se trouve reléguée en marge du monde. Dans un dépouillement qui va à l’essentiel, le narrateur nous embarque loin, au-dehors comme au-dedans, dans l’Inde de la caste la plus vulnérable. Encore un poème qui bouleverse nos cœurs. dream |
Myo
18/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Papipoète,
Qu'il est difficile de faire bouger des siècles de traditions, de coutumes quelquefois barbares, pour des raisons qui nous paraissent aujourd'hui bien obscures... Cela ne pourra se faire qu'avec, une fois de plus, l'ouverture d'esprit et la culture mais ce n'est pas toujours ce que les puissants souhaitent. Il est tellement plus facile d'asseoir son pouvoir sur l'ignorance. Un poème qui met en exergue cet état de fait indéniable d'une inégalité de naissance. J'y lis l'acceptation fataliste de cette appartenance, sans révolte avec de plus ce sentiment de culpabilité inculqué depuis l'enfance. Un sujet complexe que vous avez formulé d'une façon très terre-à-terre. Myo |
Damy
18/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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« Je ne suis rien qu’un Intouchable » qui glisse sur les vers de strophe en strophe a quelque chose d’inéluctable sur la condition d’où l’on ne peut revenir. Le destin est joué, scellé, du premier vers jusqu’au dernier.
Votre poème a l’allure de la désespérance qui a entraîné chez moi un long soupir d’impuissance. Je ne vous remercie pas pour ce sentiment lourd à porter mais pour la manière dont votre poème l’a fait naître. |
Ioledane
18/4/2021
a aimé ce texte
Bien
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"Impur car né d'un être impur", cela dit tout.
J'ai bien aimé la reprise du vers "Je ne suis rien qu'un Intouchable" à chaque quatrain, une ligne plus bas à chaque fois, de manière à ouvrir et clôturer le poème. Pas de grande envolée poétique ici, mais un propos simple, qui constate. J'ignore totalement pour ma part si un Intouchable aurait l'idée de s'exprimer ainsi (je ne parle pas des vers mais du contenu) ; l'exercice n'en est pas moins intéressant. De même qu'à "Asura", j'aurais apprécié une note à "Dalit" - je suis peut-être particulièrement inculte mais je ne connaissais pas cette désignation des Intouchables. |
Ligs
18/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Papipoète,
J'aime bien vos octosyllabes, ils sont fluides et agréables à lire. Notamment ce retour lancinant du refrain "je ne suis rien qu'un Intouchable" Je ne me prononcerai pas sur le fond, je ne connais pas l'Inde, mais j'apprécie le choix du thème, peu commun, et la poésie engagée. |
Anonyme
19/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Papipoète, je ne me souviens pas vous avoir déjà lu sur un sujet aussi "lointain". Je ne lis pas tout de vous comme d'aucun autre Onirien.
Le titre est frappant, l'exergue confirme le lieu du "forfait", avec sobriété, sans emphase excessive. Ensuite le poème en lui-même, qui, je suppose a été proposé en contemporain, une catégorie qui lui sied à merveille. Tant il est incroyable que les castes soient encore d'actualité en 2021. Et selon un genre précis, dont je ne me souviens plus le nom Pantoum ?). Si les trois premiers quatrains sont très réussis, à mes yeux, j'avoue que le dernier me laisse dubitative. Car soit, je ne sais pas lire et les délits figurants dans ce paragraphe seraient du seul fait des intouchables, soit je ne sais pas mieux lire, et je ne sens pas assez la nuance / les trois premiers quatrains évoquent les intouchables, le dernier toute la structure de la société hindoue. De la bel ouvrage, cependant Éclaircie |
emilia
19/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Merci et bravo à vous de nous rappeler cette terrible injustice qui perdure en Inde, malgré la suppression officielle de « l’intouchabilité » dans la constitution indienne, mais où malheureusement le système de la hiérarchie des castes s’applique toujours comme un héritage maudit…, dans cette forme poétique que vous connaissez bien le « maillet » qui se prête avec justesse, avec ce vers refrain rappelé dans chacun des quatre quatrains « Je ne suis qu’un Intouchable » et dont la cause reste à défendre…
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Cristale
19/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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C'est terrible de constater qu'au vingt-et-unième siècle existe encore ce genre de ségrégations barbares.
Le poème dit en peu de vers l'essentiel de ce que vivent ces pauvres gens, nés pauvres et condamnés à le rester jusqu'à leur mort. Un triste et désolant tableau gravé sur de jolis octosyllabes et je m'en fiche de la diérèse loupée, les couleurs de cette page irisent des larmes retenues. Je sais qu'un poème ne changera pas des millénaires de traditions mais si la poésie avait le pouvoir de rendre le monde meilleur, ce serait un peu grâce à vous. Merci papipoète |