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Poésie en prose
papipoete : Dans la chaleur du ranch provençal
 Publié le 22/09/22  -  15 commentaires  -  1563 caractères  -  180 lectures    Autres textes du même auteur

Alors que les chevaux patientent à l’ombre.


Dans la chaleur du ranch provençal



Le Mistral, tantôt gigantesque soufflet, attise la forge du Soleil, assèche la plus petite rosée ; tantôt marionnettiste, malmène les cyprès voguant toute voile dehors, agite les mille feuilles des bambous, fait se prosterner les roseaux sans jamais rompre.
Courbant l’échine, les paravents en peignoir d’écailles vertes dévoilent le firmament glabre du moindre nuage, comme rasé par le sabre d’un barbier céleste.
Éole inspire profondément, après un court répit expulse un ouragan sur les bougies d’un gâteau d’anniversaire imaginaire, puis s’apaise…
À peine une pause et voilà qu’enfle à nouveau « lou Mistrau » et se déchaîne jusqu’à perdre haleine, avant de lancer une nouvelle offensive !
Dans le même temps, un concert en plein air est donné par l’orchestre des cigales, ensemble tonitruant de percussions, d’où jaillit régulièrement le suraigu d’un cantor, lançant un énième claquement de cymbales.
Musiciennes « façon » bûcheronnes, zélées les artistes ailées camouflées scient inlassablement une bûche, d’un bref va-et-vient de passe-partout, sur le bois d’un tronc fictif plus long qu’un jour d‘été.
« gsi gsi… gsi gsi… gsi gsi… gsi gsi… »

De la carrière déserte du corral, un tournoiement de sable fin s’arrache, s’envole en poussière… chaule les chevaux au repos, le toit rouge du mas, le verdâtre de la nature assoupie.
Le soir venu, dans les Alpilles le vent endormi, les cavalières s’avancent au côté de leurs montures et une fois en selle au centre du carrousel, l’on peut clamer « tournez manège ! ».


 
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   Anonyme   
9/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Oui, j'ai apprécié l'écriture visuelle, les chevaux chaulés, le vent dont on se demande s'il ne va pas s'essouffler à force (non), le ciel glabre de nuées. J'ai trouvé le tableau efficacement brossé bien que non dénué de clichés (la forge du Soleil par exemple, « perdre haleine»), mais n'ai pas vu l'intérêt de la dernière phrase ; j'ai eu l'impression que vous aviez voulu rappeler le décor du ranch, mais à mon avis cette dernière phrase, avec ses figures humaines, s'articule mal avec l'ensemble du texte purement « paysager ».

   BeL13ver   
16/9/2022
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Il ne suffit pas d'aligner les mots appartenant au langage soutenu pour faire un poème en prose. J'ai aussi eu bien du mal avec les onomatopées des cigales, qui tranchent avec le reste du texte.

Je crois qu'ici l'objectif est de restituer la vision de ses chevaux qui sont logés dans un ranch des Alpilles. Je trouve qu'il y a de bonnes idées, comme le premier paragraphe, délicat et franchement poétique. L'auteur veut aussi rendre hommage à la langue provençale avec quelques expressions et idiomatismes du cru.

Cependant, ce texte me semble être trop brouillon pour me convaincre. Dommage.

BeL13ver, en EL.

   Anonyme   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Papi,

Ta prose poétique descriptive et contemplative est assez élégante dans toute la première partie. L’ambiance est parfaitement décrite. Ensuite, c’est moins bon. Les onomatopées cigalesques détonnent un peu et je trouve que le dernier paragraphe manque d’ampleur pour que j’arrive à me représenter ce ranch provençal moi, qui suis très peu familière avec le Sud de la France.

Merci pour cette lecture gratuite et ensoleillée ainsi que le temps que tu as passé dessus.

Anna apprentie écuyère.

   Robot   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoète,
Rien à retirer de cette belle prose évocatrice.
Je te propose seulement deux petites modifications de structure.
Je débuterais le texte par la dernière phrase afin de faire apparaître clairement le contexte du ranch avec les cavalières.
"Le soir venu, dans les Alpilles le vent endormi, les cavalières s’avancent au côté de leurs montures et une fois en selle au centre du carrousel, l’on peut clamer « tournez manège ! »."
Ainsi la prose se terminerait, à mon idée, plus judicieusement sur l'avant dernière phrase. "Dans la carrière déserte du corral..."

J'ai bien aimé les "gsi gsi" qui donnent une note provençale et font penser à Mistral ou Pagnol.

   Provencao   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour bel ami papipoete,

Heureuse de vous lire à nouveau...

Passionnée et vous le savez par cette Provence sublime, je ne pouvais qu'être en phase avec votre prose.

L'écriture a tenu pendant de nombreuses années le secret des origines, elle participe complètement à la délicatesse des cultures, et dans ce monde que nous vivons condamnée à 'instinct, à l'empressement, au minimalisme culturel et au démantèlement des folklores, traditions. Pour tout cela , moi, j'ai aimé en vos mots,
ce Mistral qui s'affaire dans le secret de ce ranch,à parfaire la beauté du monde, à écouter l'orchestre des cigales, à porter la ciselure de ces cavalières et à conserver ouvert le ciel de ces traditions.

Un petit clin d'oeil à " gsi gsi...." que seuls les Provencaux connaissent.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   poldutor   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour papipoete
Je vous savais poète en vers mais pas en prose, et vous pouvez dire que vous m'avez épaté...
C'est tellement poétique votre description du "mistrau"!
: tantôt soufflet...tantôt marionnettiste...

"les paravents en peignoir d’écailles"

"...un concert...donné par l’orchestre des cigales,..."(gsi, gsi...c'est tout à fait cela)

"un tournoiement de sable fin s’arrache...chaule les chevaux au repos..."

De belles images.
Bravo, voila bien "notre" mistral!
Cordialement.
poldutor

   Lotier   
22/9/2022
Je n'ai pas encore étudié cette catégorie Poésie en prose, ce qui ne m'empêche pas de lire ce texte.
Les images s'enchaînent avec seul le contexte comme fil directeur ; on aurait peu croire au personnage Mistral comme seul acteur du texte, mais les cigales viennent apporter un répons au vent. Le cadre se met ainsi en place.
La personnification du vent est aussi vieille que la civilisation, c'est toujours un plaisir de le mettre en scène, avec ou sans le chapeau de Mireille…
Pourquoi « Ranch » et pas « Mas » ? À cause du glissement de sens touristique ?
À propos de glissement de sens, il est utilisé ici en surabondance et, selon l'étendue qu'on se fait du mot, tombe juste ou non pour le lecteur. Par exemple « glabre » et « chaule » ne passe pas ici pour moi. « prosterner » ou « bûcheronnes », oui. Ah, métonymie, quand tu nous tiens !

   senglar   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour papipoète,


Ce poème en prose clame en rafales l'expérience du vécu. Qui n'imaginait pas ce que peut être, ce qu'est le mistral désormais le sait.

Mistral !

Souffle de poète tonitruant, de prophète triomphant. Il courbe les échines et s'avère un géant. Il a ses humeurs et les cigales zélées l'accompagnent. Il ne fête que lui-même, il est son propre hymne et il a toute une ribambelle pour le clamer. Le sable lui obéit, et les chevaux, le mas, la nature aussi.
Et cependant ce maître est un servant, il a préparé le terrain aux cavalières des Alpilles.
Ah ! Femme quand tu nous tiens ! Le Mistral lui-même est à genoux !

J'ai lu ici le chant passionné d'un chevalier servant.

   Donaldo75   
22/9/2022
Salut papipoete,

C’est sympa de te retrouver en poésie en prose, au-delà du registre auquel tu nous as habitué. Je dirais que ce texte se tient jusqu’à la dernière phrase dont je me demande ce qu’elle est venue faire là sauf si elle représente une tentative d’humour. J’ai bien ri en lisant le chant des cigales et ce « gsi gsi… gsi gsi… gsi gsi… gsi gsi… » qui nous rappelle tellement d’images pagnolesques. C’est d’ailleurs le sentiment qui prédomine en fin de lecture, l'impression d'un tableau, d'une imagerie provençale finalement assez classique.

   Anonyme   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bravo Papipo pour cette prose tout en allitérations sifflantes, chuintantes, feulantes.

J'aurais, égoïstement aimé plus de référents directs à la Provence que j'aime, les accents, le côté texan français ^^, la moiteur, mais je trouve que tu t'est pas mal débrouillé pour qu'on se sente au Sud.

Merci, il fait froid en Belgique ce matin, tu m'as réchauffée !

Au plaisir de te relire.

   Cristale   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est bien l'accent des cigales papipoète, impossible de s'y tromper ^^
Une prose poétique... très poétique dans sa personnalisation des éléments de la nature.

Ça souffle, ça chauffe, ça remue jusqu'au joli final dans le calme du soir où les cavalières animent le carroussel.

Merci papipoète pour cette prose
...et la pose en photo :)

Cristale

   Yannblev   
23/9/2022
Bonjour Papipoète,

On est tous de quelque part et attaché plus ou moins à nos bases. Pour moi du far-ouest j’avoue que le mistral me parle beaucoup moins que le taol avel et nos balades équestres trouvent tout leur charme dans des cavales sur les sables à marée basse. J’entends bien cependant ces cigales qui scient les arbres. C’est donc bien que ce poème qui vous avez voulu en prose a su choisir les mots qu’il fallait et dans la syntaxe de rigueur pour emmener le lecteur dans ce vent particulier qui doit avoir, je suppose, l’accent de Marius et de Fernandel. La chaleur méridionale est bien au rendez-vous.

Merci pour la balade

   Queribus   
29/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

O peuchère comme tu m'as fait plaisir avec tes jolies phrases à la Daudet et ton hommage à la Provence qui le mérite bien. Un bravo particulier pour ce gsi -gsi d'anthologie qui devrait figurer dans les dictionnaires et je ne parle pas du mistrau. D'aucuns chipoteront sur certaines tournures ou certains mots plus ou moins à leur place. personnellement, je suis ravi de ma lecture et puis, comme j'habite dans le coin, on pourra un jour, si tu veux, se faire une bien belle balade dans les lieux évoqués.

Bien à toi.

   Cyrill   
3/10/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Salut Papipoete,

C’est un joli tableau en prose, auquel j’avoue ne pas avoir été très sensible. Le vent et les cigales ont pourtant l’accent provençal, à n’en pas douter. J’ai également rencontré de belles images : soufflet, marionnettiste pour le Mistral. « scient inlassablement une bûche » pour les cigales, enfin « chaule les chevaux au repos, le toit rouge du mas »
Puis on passe au corral, et là, je suis moins partie prenante, je ne me sens plus vraiment en pays poétique, avec ce « tournez manège » qui clôture chevaux et cavalières.
J’ai aussi quelques remarques à faire au sujets de tournures qui, si elles ne sont pas fautives, ne me conviennent pas bien :
« Le Mistral … fait se prosterner les roseaux sans jamais rompre ». On dirait que s’est le Mistral qui ne se rompt jamais, alors que de toute évidence c’est aux roseaux que vous avez pensé. ‘sans que jamais ils ne se rompent’ m’aurait paru plus juste.
« … les bougies d’un gâteau d’anniversaire imaginaire » : je trouve incongrue cette image, qui rapetisse le chouette « expulse un ouragan ».
« zélées les artistes ailées », pas très heureux, de mon point de vue.
J’ai regretté aussi les guillemets pour lou Mistalou et gsi gsi. Oh peuchère qu' ils auraient mieux coulé sans, selon mon goût bien sûr.
Que de critiques me direz-vous ! Certes, vous répondrai-je, je vous préfère largement en octo !

   Lavekrep   
30/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonsoir Papipoete,
on ressent votre amour pour la Provence, je l'ai beaucoup aimée et surtout les Alpilles. Cependant, à trop vouloir poétiser les images, on peut tomber parfois la surexposition.
J'aime beaucoup: malmène les cyprès voguant toute voile dehors, agite les mille feuilles des bambous, fait se prosterner les roseaux
Moins : sans jamais rompre.
J'aime beaucoup: les paravents en peignoir d’écailles vertes dévoilent le firmament glabre du moindre nuage,
Moins: comme rasé par le sabre d’un barbier céleste.
Quant aux cigales, je ne peux pas les imaginer en bûcheronnes et pour moi leur chant est sans point de suspension.
J'ai moins apprécié ce texte que celui que j'ai lu la semaine dernière mais je vous relirai avec grand plaisir.
Lavekrep Codaraque


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