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Poésie contemporaine
papipoete : Disparition
 Publié le 15/07/19  -  23 commentaires  -  987 caractères  -  319 lectures    Autres textes du même auteur

L'an dernier, au pire de la canicule, la rivière Doubs disparut à travers des crevasses... on ne flâna plus sur ses berges, mais dans son lit asséché !


Disparition



La rivière fait chambre à part,
Depuis des mois elle découche
Pour l’autre lit loin du regard,
Sous terre où s’arrime la souche.

Au creux de l’oued asséché,
Rares miroirs, de maigres flaques
Montrent les cadavres entachés
De poissons morts dans ce cloaque.

Mille galets peints d’algues vertes
Jonchent l’aride corridor,
Qu’un ramassis de bois inerte
Bloque de bâbord à tribord.

Celle pour qui le Doubs défaille
N’est point Sirène du Saugeais,*
Mais une onde fuyant des failles
Vers la Loue dont elle est sujet.

Les chutes ne sont plus qu’échelles
Aux raides marches de tuffeau
Dans cette peinture irréelle,
"Un escalier pour l’échafaud".

Subito le ciel prend ombrage,
Il déverse un énorme grain
Le temps d’un éphémère orage
Au fleuve avalant ce chagrin…


* Saugeais : micronation du département du Doubs


 
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   poldutor   
17/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Poésie rappelant les risques liés au réchauffement général.
Quelques trouvailles : "La rivière fait chambre à part,
Depuis des mois elle découche"
"Mille galets peints d’algues vertes"

Prosodie impeccable en vers octosyllabiques, avec un petit bémol :

"Mon/trent /les /ca/da/vres /en/ta/chés" : 9 syllabes

"subito" (3 syllabes) : mot malvenu, pourquoi pas : /très/vi/te (3syllabes) exprimant la même idée ?

   Lebarde   
17/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Belle évocation géographique, géologique et climatique de cette curiosité naturelle qu'est le Doubs, rivière en milieu calcaire qui alimente par un réseau complexe de galeries karstiques, les fameuses résurgences de la Loue.
Les sécheresses persistantes de ces dernières saisons obligeraient presque à renouveler l'expérience historique bien que fortuite de 1901, résultant du rejet accidentel de Pernod, ce liquide coloré à l'odeur repérable, dans le réseau hydrographique, pour confirmer le cheminement mystérieux des eaux dans ce secteur du "Saugeais."

Beau poème classique en octosyllabes élégamment rythmées, à la lecture fluide et agréable.

J'ai apprécié tant le fond et son "histoire naturelle originale" que la forme délicatement poétique.

Bravo et merci pour le partage.

   embellie   
23/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte m'émeut par son aspect prémonitoire. Depuis que les scientifiques nous informent sur l'inévitable réchauffement de la planète, je ne peux m'empêcher d'y penser et d'essayer d'en prévoir les conséquences les plus immédiates pour les générations futures.
Il paraît certain que l'eau deviendra de plus en plus rare. Combien de rivières vont ainsi disparaître ?
Ce poème a un accent d’authenticité. Je pense que l'auteur nous décrit ce qu'il a lui-même constaté de visu, ce qui lui donne une intensité dramatique.
Le début est très poétique, avec la personnalisation de la rivière, cet élément du paysage primordial. Le dessèchement du cours d'eau est bien décrit, avec des détails précis :"Au creux de l’oued asséché, rares miroirs, de maigres flaques montrent les cadavres entachés de poissons morts dans ce cloaque."
Bien que la fin nous offre un énorme orage, il ne suffit pas, à mon sens, à effacer l'angoissante impression laissée par la description de cette rivière asséchée.

   Donaldo75   
26/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai bien aimé ce poème.

"La rivière fait chambre à part,
Depuis des mois elle découche
Pour l’autre lit loin du regard,
Sous terre où s’arrime la souche."

Je trouve ce quatrain d'introduction très réussi.

Le reste du poème joue sur les images, avec un brio pictural.

"Au creux de l’oued asséché,
Rares miroirs, de maigres flaques
Montrent les cadavres entachés
De poissons morts dans ce cloaque."

Il y a quand même un decrescendo dans ce poème qui n'arrive pas à garder son souffle initial, celui des trois premiers quatrains. Le dernier est le moins fort, même si son dernier vers est très réussi.

Bravo !

   Pouet   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

un poème sur un sujet très précis qui ne manque pas d'attrait.

L'entame est bien vue avec son "chambre à part" et son "découche".
Les trois premières strophes auront ma préférence pour ma part.

Ensuite, c'est personnel, mais je n'ai pas été très emballé par l'expression "un escalier pour l'échafaud" (le côté un peu "espiègle" de par son jeu de mots avec "ascenseur pour l'échafaud" ne m'a pas paru adapté à la tonalité du poème) ainsi que par l'emploi de "subito" qui m'a semblé, je ne saurais l'expliquer clairement, un peu incongru.

Mais je trouve au final ici un poème bien écrit qui se révèle assez émouvant et dans lequel on ressent l'implication de l'auteur.

Au plaisir.

PS: pardon pour les redites, ne lisant les commentaires qu'après coup.

   ours   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoete,

J'ai d'abord lu votre poème comme une balade bucolique dans un lieu insolite, éphémère du moins je l'espère, puis je me suis aperçu que rode la mort quasiment à chaque strophe : "lit ... sous terre", "cadavres", "poissons morts", "inerte", "échafaud"

Eh oui, il n'y a pas de vie sans eau, et nous devrons faire face à cette crise. Votre poème me rappelle finalement à une bien triste réalité. Ne pas s'en soucier, serait-ce là notre propre échafaud ?

"Au fleuve avalant ce chagrin… " tout est dit


Merci pour le partage.

   Robot   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Lorsqu'on connaît les lieux il est plus facile d'assimiler les images du poète.
Le narrateur évite de s'appesantir sur les causes et c'est une sage prudence. En effet, de mémoire jusqu'à 60 ans en arrière, les périodes de canicules ont toujours provoqué en été, notamment aux confins du bourg d'Arçon, l'assèchement aux "pertes" du Doubs qui alimentent la résurgence de la Loue. Il est cependant bien possible qu'elles soient beaucoup plus fréquentes avec les sécheresses de plus en plus longues de ces dernières années.

L'introduction du poème est métaphoriquement engageante pour poursuivre la lecture au fil de quatrains tout aussi bien imagés.

Je n'aime pas trop ce "subito" de la fin. Je sais Papipoète que tu ne prendras pas ombrage d'un avis. Alors, sans vouloir me faire donneur de leçon puis-je modestement suggérer: "Mais lorsque le ciel prend ombrage"

L'image finale est très suggestive de ce cours d'eau avalant ce chagrin bien insuffisant pour réalimenter son flux.

   Anonyme   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cet anthropomorphisme du premier quatrain est original et fait sourire.
Mais le sourire s'efface vite devant ces images de " l'oued asséché ",
" cadavres de poissons morts ", " aride corridor "...

Laissant au lecteur le soin d'en définir les causes, l'auteur ne s'attarde que sur l'aspect triste et désolant de cette rivière sans eau.

Les trois premiers quatrains ont ma préférence.

   Myndie   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour papipoete,

coïncidence : j’ai pensé à mon cher Jura après avoir vu ce reportage sur la souffrance des sapins des massifs vosgiens roussis par la sécheresse ; j’ai pensé aux cascades du Hérisson, imaginant leur habituel grondement aujourd'hui affaibli, me disant qu’elles éparpillent sans doute bien moins sauvagement leur brouillard d’écume irisée…
Et puis voilà qu'arrive votre poème qui me touche, vous le devinez, à l’instar de votre dernier opus sur Vouglans.

Je trouve que votre texte est bien écrit, à une petite rupture de rythme près (v7). ; mais surtout, je trouve que vous avez su fort adroitement amener ce thème bien d’actualité dans le giron de la poésie :
bien vu, la personnification de la rivière qui découche et du ciel chagrin qui « prend ombrage » ;
jolies sonorités en b qui suggèrent bien l’accumulation des obstacles qui encombrent le lit de la rivière
« qu'un ramassis de bois inerte
bloque de bâbord à tribord" 
Et images inventives :
« mille galets peints d'algues vertes »

« les chutes ne sont plus qu'échelles
aux raides marches de tuffeau »
(voilà, c'est ce que je voulais dire mais vous l'avez fait bien mieux que moi!^^)
Le dernier quatrain est mon préféré.

Merci papipoete pour cette jolie lecture

myndie

   hersen   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà un poème, sous ses dehors bucoliques, qui nous rappelle la règle : n'en prendre que ce qu'il nous faut. Nécessité de l'eau. D'en prendre soin, de ne pas la polluer et de ne prélever que ce qui nous est utile;

vaste programme !

Car sourd de ton poème toute la beauté du lieu, malheureusement se desséchant, déshabillé de son eau.

Excellente première strophe (même si les autres ne sont pas en reste :)

Ton poème est très visuel et le lecteur n'a aucun mal à se laisser embarqué sur ce fleuve sec et à te suivre : Suivez le guide, nous intimes-tu, car on comprend que tu connais ce lieu comme le fond de ta poche.

merci de ce joli poème, mais aussi merci de nous rappeler que les rivières vivent, elles aussi, et qu'elles peuvent mourir !

   Anonyme   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Les effets des canicules et secheresses de plus en plus fréquentes assèchent les rivières ( ici le Doubs ) laissant de minces chances aux poissons d'y survivre.
Une belle poésie, qui fait prendre conscience que le réchauffement climatique est un réel problème.
J'ai une préférence pour les deux premiers quatrains.

   Cristale   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un constat joliment poétisé qui laisse malgré tout un arrière-goût d'amertume. Après avoir vu avec effroi le lit vide de l'Ardèche, il y a de nombreuses années déjà, je compatis à la triste destinée de votre rivière.

Ici, la vocabulaire est riche de descriptifs permettant une lecture picturale vraiment vivante.

J'aime beaucoup la personnification de la rivière qui fait chambre à part et du fleuve avalant le chagrin du ciel.

Il s'en serait fallu de peu pour obtenir une versification régulière, ce qui retient le petit + qui chatouille mon clavier.

Merci Papipoète,
Cristale

   senglar   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour papipoete,


Oh ! Quel dommage ce "Subito", pourtant tout à fait dans le sujet puisqu'il se traduit par "Subitement" mais trop connoté, pluri connoté : "Santo subito", "Subito presto" et "Subito" familier, qui fait corps étranger dans ce texte magnifique. Pour ma part je le ressens en décalage alors que tout était parfait et enchanteur malgré la catastrophe climatique et/ou géologique jusque là.

S'il vous plaît papipoete, trouvez un autre mot pour que ce chef-d'oeuvre soit parfait :) Tout y est bon et assorti et adéquat, des vers aux mots et des mots aux vers. Je ne peux rien isoler, tout se tient comme l'appareillage des pierres d'une belle façade, les veine d'un beau marbre...

Mais ce "Subito" Oh ! L'horrible chose ! L'horrible animal !


senglar

   Luz   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir papipoete,

Très belle poésie sur un phénomène de plus en plus fréquent, autrefois seulement réservé aux rivières du Midi qui, l'été, forment des chemins.
Les octosyllabes donnent du rythme à ce poème, qui de ce fait, n'est pas une plainte, mais un constat, un cri retenu, une colère froide en quelque sorte. J'espère au moins que l'an dernier il resta un peu d'eau dans la Loue, célèbre pour ses truites...

Merci,

Luz

   STEPHANIE90   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Merci Papipoète pour ce bel hommage à nos beaux cours d'eau Franc-comtois. Mon ruisseau "la Savoureuse" se jette dans le Doubs et à connu le même assèchement que par chez toi l'année dernière, au point qu'il était impossible de s'y baigner et que nos magnifiques écrevisses en début d'été, un mois plus tard jonchaient les roches. J'étais dépitée, vraiment triste.

Comme d'autres, j'ai un peu trébuché sur ce "subito" mais c'est un cris du cœur, n'est-ce-pas ??? On pardonne tout aux cœurs en peines...

J'ai préféré les trois premières strophes.
Peut-être devrions nous faire une danse de la pluie... Amitiés,
Stéphanie

   VictorO   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo pour cette poésie, papipoete. Elle a le mérite de partir d'un fait très précis, presque journalistique, pour nous faire voyager et réfléchir sur le monde en général. De belles images poétiques (qui ont déjà été citées).

   Vincente   
15/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup l'évocation douloureuse de cette rivière en détresse. Les mots et leurs images y sont justes, le rythme coule sans entrave, ce qui est un comble pour dire un assèchement. L'ensemble se découvre en une scène attentive bien que torturée, poésie et description y font bon ménage ; l'on voit bien le spectacle affligeant et l'on adopte la rancœur du poète. Rien pourtant n'est mis en cause de façon déclarée pour donner les raisons de la catastrophe, seulement, sous-jacent, on imagine que le dérèglement climatique ne doit pas être étranger à l'événement.

La première strophe est ma préférée, et je trouve très prégnant le vers final "Au fleuve avalant ce chagrin…". Un début et une fin excellente, voilà qui borde avec brio un ensemble bien intéressant.

   Anonyme   
16/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour papipoète,

Un bon poème contemporain.

J'aime la poésie évoquant la nature, je suis donc ravie.
Globalement bien réalisé, quelques petits détails ont retenus mon attention :

Le premier vers avec son verbe "faire" me semble plus faible que les autres.
Les allitérations sont saupoudrées élégamment, à mon avis :
"Pour l’autre lit loin du regard," :coule de source.
" fuyant des failles " , j'aime.

"Bloque de bâbord à tribord." ne me convainc pas évoquant la rivière.

"Subito" du registre familier ne me paraît pas vraiment à sa place.

J'ai aimé les inversions sujets-verbes et noms-adjectifs, assez présents mais pas systématiques.

Merci du partage
Éclaircie

   Anje   
16/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un contemporain qui coule joliment pour une désolante évaporation.
J'ai simplement trouvé l'oued un peu délocalisé et subito trop familier mais j'ai surtout trouvé de belles images. Le premier vers "la rivière fait chambre à part" m'a immédiatement séduit.
L'auteur sait faire parler les eaux, tant les lacs pleins que la rivière vide.

   Davide   
16/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour papipoete,

Lorsque j'étais enfant, je chaussais les bottes et m'en allais - avec des copains - m'amuser dans les petits ruisseaux devant chez moi ; l'eau fraîche promettait d'agréables moments lorsque la chaleur commençait à s'installer... Mais depuis quelques années, tout est à sec !

J'aime la cadence des octosyllabes, les images employées, les chaudes couleurs de cette peinture nostalgique, brûlant sous un soleil implacable. Le dernier vers "Au fleuve avalant ce chagrin…" clôt en majesté ce poème.

Merci papipoete,

Davide

   Marite   
16/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoète ! Le titre de ce poème a attisé ma curiosité, je m'attendais à de la souffrance, des larmes et c'est avec surprise que j'en ai découvert le contenu. Avoir personnifié la rivière avec cette histoire de lit et surtout de "chambre à part" est tout simplement génial et très amusant. Par ailleurs, au fil des strophes, on découvre le paysage et les berges asséchées de cette rivière. Comme d'autres commentateurs le choix du mot "oued" m'a un peu gênée mais l'ensemble est si bien écrit que c'est un tout petit bémol. Ah! j'oubliais, merci pour nous avoir fait découvrir cette micronation le Saugeais, j'ignorais que cela existait sur le territoire.

   solo974   
2/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour papipoete,
Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé le titre que vous avez choisi : l'absence de déterminant, en effet, constitue un gros plus selon moi car cela confère à votre poème une forme d'universalité.
J'ai par ailleurs apprécié que le champ lexical de la destruction ("maigres flaques", "cadavres", "morts", "cloaque", "Jonchent", "inerte", "failles", "chagrin") soit très développé : cela renforce beaucoup, en effet, l'unité poétique de votre texte.
Bien à vous et à vous relire !

   leni   
12/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte m"avait échappé sorry mon Ami papipoète
il y a une belle unité dans ce poème et des images joliment choisies

La rivière fait chambre à part,
Depuis des mois elle découche
Pour l’autre lit loin du regard,
Sous terre où s’arrime la souche.
Cà c'est pure trouvaille La chambre à part

Qu’un ramassis de bois inerte
Bloque de bâbord à tribord. SUPER DE BABORD A TRIBORD

"Un escalier pour l’échafaud".JOLIE IMAGE

Au fleuve avalant ce chagrin… MAGNIFIQUE


Tes images sont projetées comme à la lanterne magique

Très réussi Merci AMI LENI


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