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Poésie néo-classique
papipoete : Je m'appelle Gentiane
 Publié le 27/03/16  -  23 commentaires  -  908 caractères  -  384 lectures    Autres textes du même auteur

Le Salon de l'agriculture ouvre ce jour, et l'on entend des prises de paroles, du Président, d'un ministre, d'un paysan ; j'ai songé à me mettre dans la peau d'une vache…


Je m'appelle Gentiane



Notre coq venait de chanter
Réveillant toute mon étable
Qu'une ombre entreprit d'arpenter,
Manigançant un tour pendable ?

Je reconnus le maquignon,
Vis son bâton, sa blouse grise.
Il avait pris mon compagnon,
Ce taureau dont j'étais éprise.

Je l'entends encore mugir,
Regimber dans la bétaillère.
Le ciel commençait à rougir,
Quand je mollis sur ma litière.

Le marchand ouvrit mon loquet,
Me fit sortir hors de ma stalle.
Sous les jappements du roquet,
Partais-je pour la capitale ?

Les vaches y tiennent salon,
Un concours élit la plus belle !
J'imaginais mon étalon,
En mâle candidat rebelle !

Mon camion s'arrêta soudain ;
Ce mur d'où montait une plainte,
Qu'était donc ce lieu citadin ?
« Abattoir ? » trace à l'ocre peinte.


19 06 2015


 
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   Ramana   
8/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pour une vacherie, c'est une belle vacherie ! Cela me fait penser à ces pauvres filles à qui l'on a promis un job de mannequin à l'ouest bien rémunéré, et qui se retrouvent à l'abattage dans une rue glauque, contraintes et forcées.
Cela me rappelle aussi, comme le disait un personnage bien connu, que "les français sont des veaux", et que le pays peut donc être comparé à un vaste salon de l'agriculture où des maquignons viennent nous flatter, nous brosser le poil et nous promettre un avenir meilleur, alors que leur véritable finalité non avouée est de nous tondre la laine sur le dos.
J'ai pris du plaisir à lire votre texte, mais j'ai butté sur le dernier vers : "Abattoir , trace à l'ocre peinte." Où est le sujet qui trace ? Vous pourriez dire : "Abattoir" ? Tracé d'ocre peinte.
Merci pour ce suspense insoutenable !

   StayinOliv   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé le déroulement de votre poème qui de plus est d'actualité, tant au niveau de l'agriculture qu'au niveau de la folie vegan qui saisit de plus en plus de monde. Seul la premiere strophe m'a déçu. Elle est tournée bizarrement, il faudrait une virgule après chanter et le point d'interrogation n'a rien à faire là je pense. Sinon la chute est bien trouvée. De l'espoir elle se retrouve à abattoir. La gloire ou la mort. Bravo !

   Lulu   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoete,

on retrouve ici votre sensibilité à l'espèce animale, mais aussi votre sens de l'humour.

J'ai trouvé intéressant d'avoir le point de vue de Gentiane ; plus sensible, ainsi, qu'un point de vue extérieur. On se représente facilement sa vie, son parcours dans le cadre de ce salon dont il est question et cette perspective terrible de finir à l'abattoir...

Faites comme moi, ne mangez plus de vaches ! Cela ne me manque pas le moins du monde, même si je sais que ces dernières finissent quand même dans cette terrible chose qui les porte dans les assiettes...

Un très bon poème, en ce qui me concerne. J'ai aimé le lire au rythme de vos vers réguliers, et avec cette pointe d'humour qui affleure discrètement.

Bonne continuation.

   leni   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
c'est une bien triste histoire avec si je peux me permettre une chute
inattendue L'écriture est simple et imagée Je vois le maquignon qui a volé le compagnon C'est un texte construit à la Brassens Il aurait
mérité quelques vers en plus Une deuxième chute inattendue
J'ai aimé ce texte Merci Salut cordial Leni

   Anonyme   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avais déjà eu l'occasion de lire votre poème en espace lecture alors que le mien sur le même thème était également en attente. Je m'étais dis que ça aurait été marrant qu'ils soient publiés le même jours.
Votre traitement du sujet est différent mais la chute est sensiblement la même, et vous laissez juste entrevoir de manière pudique la sinistre fin de la bête au travers de ce mot - abattoir -
Certains ont apprécié une forme d'humour dans votre texte mais personnellement je trouve ce texte plutôt amer du début à la fin, il suffit déjà de lire la troisième strophe pour entrevoir le pire.
Opter pour le point de vue de l'animal (et son histoire d'amour) me gênait quelque peu au départ, car j'y voyais là une manière inévitable de tomber dans le pathos mais après relecture cela reste défendable car il s'agit au fond d'une histoire contée sous forme de vers.
Je ne suis d'ailleurs pas amateur de classique mais je ne sens pas ici la recherche de rime forcée, il y aurait même une certaine aisance à versifier.

   Pimpette   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tres bon...sauf la chute que je pardonne difficilement...je plaisante!

Tres bien écrit cet hymne à une Marguerite...d'une clarté totale et c'est indispensable pour ce genre de sujet...le taureau aimé pris en otage n'est pas mal non plus!

   phoebus   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
L'artifice poétique verse, parfois dans l'impersonnel et d'un certain point de vue, le but qu'il poursuit c'est le vrai. Son ennemi personnel c'est le faux. On pourrait dire que c'est même le comble pour un artifice, lui qui veut immortaliser la souffrance animalière en la rendant moins exclusivement humaine.

   Anonyme   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une belle histoire d'amour entre une vache et un taureau, enfin presque... Car si j'ai bien compris, Gentiane croit se rendre au salon de l'agriculture alors qu'on l'a mène à l'abattoir !?! Une bien triste histoire, finalement...

Ce qui me rend triste c'est que la vache a été trompée alors qu'elle ne demandait rien à personne. Ne pouvait-on pas la laisser brouter tranquille, dans un champ verdoyant ?!?...

Je trouve ça vache (avec ou sans jeu de mots) !

Le fait de se retrouver plongé dans les pensées de cette fabuleuse Gentiane m'a ému au point de relire plusieurs fois ce poème. Humour, légèreté, finesse de l'écriture, chute implacable... Des rimes riches et suffisantes respectant l'alternance masculines/féminines, etc.

Une vraie splendeur !

Wall-E

   Anonyme   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut papi ! Tout d'abord un plus pour les rimes riches et non forcées... L'Abattoir en guise de Salon, je l'ai senti venir dès le premier quatrain mais ça n'est pas un reproche. La chronologie est respectée et cette pauvre vache après avoir fourni veaux et lait se verra étiqueter "bovin de réforme" avant de se transformer en carcasse sanguinolente mais je ne veux pas ici entamer une polémique sur les carnivores qui s'en repaissent car appartenant moi-même à cette catégorie.

Deux ou trois modifications possibles qui me sautent aux yeux :

En mâle candidat rebelle !
En candidat mâle et rebelle... se lit plus facilement.

Je ne comprends pas très bien le dernier vers...

« Abattoir ? » trace à l'ocre peinte.

On doit pouvoir trouver bien mieux !

Un bon texte pour le fond et la forme même si quelques améliorations peuvent être apportées à cette dernière.
Merci et bonne continuation.

   Anonyme   
27/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ma grande considération envers les animaux (si, si, je confirme !) ainsi que mon "statut" de végétarien (depuis plus de vingt ans) ne pouvaient pas me laisser insensible à ce texte.
<< Manigançant un tour pendable ? >> Anthropomorphique certes, car l'animal ne connaît pas la fourberie, mais révélateur justement de la différence...
De plus, une idylle non aboutie vient un peu égayer le fond.
<< Les vaches y tiennent salon,
Un concours élit la plus belle ! >> comme toutes les expositions d'animaux qui ne sont que pour flatter l'égo des propriétaires ; car bien sûr l'animal s'en tape prodigieusement.

   Vincendix   
28/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je crois que Gentiane ne se faisait pas d’illusion en reconnaissant le maquignon avec son bâton et sa blouse grise. Si elle avait été sélectionnée pour le salon de l’agriculture, elle aurait été douchée, brossée, maquillée.

Un poème sympathique pour un animal tout aussi sympa, le sort de la vache à lait est tracé d’avance et on peut faire le parallèle avec l’être humain, du moins avec une grande partie.

   Anonyme   
28/3/2016
Bonjour

Avec l'incipit sur le Salon de l'Agriculture je ne m'attendais pas
à un tel épilogue.
C'est bien écrit dans l'ensemble mais je regrette vraiment
ce dernier vers qui,révélant le fin mot de l'histoire, aurait du être
mieux pensé et préparé.
Le plus dommageable est que ce vers ultime est celui que le lecteur
retient.

   lala   
28/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour papipoete,

Je retrouve l'espace de votre inspiration, la campagne, les animaux, un coq, un chien et deux bovins tous insouciants dans leur environnement. Je remarque une grande innovation ! Point d'autobiographie dans cette histoire-là !
Votre récit versifié se lit avec le sourire s'agissant d'un « tour pendable » (le ? ne me semble pas justifié).
L'ensemble est rythmé, habile, soigné.
Cependant, je trouve la dernière strophe un peu maladroite :
« Mon camion s'arrêta soudain ; » Je compte neuf pieds. Je remplacerais le point-virgule par un point.
« Ce mur d'où montait une plainte, » Il s'agit plutôt du LIEU d'où monte une plainte. Je ne retrouve pas le verbe auquel se rapporte ce sujet. Trace ?
« Qu'était donc ce lieu citadin ? » A l'oreille, je n'aime pas « qu'était donc ».
« Abattoir ? » trace à l'ocre peinte. Je ne comprends pas la construction de la phrase. S'il est écrit Abattoir, avec des guillemets, le ? n'a pas sa place. Trace ou tracé ?
Je suis sûre que vous pourrez remanier ce final en feu d'artifice !
Excellente journée !

   Cristale   
28/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Vous nous présentez, sous forme de prosopopée, les états d'âme de cette Gentiane amoureuse qui se voit déjà avec sa robe ambrée déambuler sur les podium. La réalité est bien cruelle.

Une figure de style rarement employée qui mérite un petit + car l'exercice n'est pas si facile qu'il n'y parait.

Bravo Papipoète !

Cristale

   MissNeko   
28/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour
Que j aime votre poème tant sur le fond que sur la forme!
Je suis très sensible à la cause animal et ce voyage dans la peau d une vache m a profondément plu.
Merci

   emilia   
28/3/2016
Salon de l’agriculture oblige, la race bovine fait partie du spectacle et tout le monde a pu voir les soins et les apprêts consacrés à ces nouvelles « miss » de l’actualité… Une charmante femelle énamourée portant le prénom fleuri de « Gentiane » semble devoir perdre ses belles illusions entre farce et tragédie, car la réalité qui l’attend à la fin de son voyage est bien plus noire et fidèle au destin commercial que l’humain lui réserve : l’abattoir !
Ainsi que Fugu a déjà pu l’exprimer, une façon de sensibiliser le lecteur à cette coupable responsabilité qui fait partie de nos habitudes alimentaires et nous questionne sur le droit animal…

   mina   
29/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Ah même quand on est vache , on peut se faire des illusions . L'originalité du sujet m'a plu.

   Francis   
29/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je verrais bien une suite comme "animal farm" de George Orwell. La Gentiane m'a ému et la plume m'a séduit. Comme d'autres lecteurs l'ont dit, le dernier vers pourrait être un peu modifié. L'image de la bétaillère quittant la cour de ferme ravive des souvenirs d'enfance et, en particulier, celui de Pierrot, un magnifique cheval blanc.

   madawaza   
29/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Papipoète
Petite contine gentiment écrite.
Je vais déguster mon steak en pensant à Gentiane (humour noir !)
Mais j'ai apprécié l'écriture.

   Anonyme   
29/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

De la légèreté dans la gravité, ou vice versa. l'ensemble se lit agréablement. Toutefois, je trouve le dernier quatrain un peu brouillon, pas très habilement tourné.

Bravo pour ce vers :

"Le ciel commençait à rougir"

qui, discrètement, annonce l'issue sanglante.

Et aussi, ce contrepied de l' "étalon" pour évoquer le taureau, m'a amusé.

A.

   luciole   
29/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème bien construit, bien pensé. J'ai pris du plaisir à le lire.
Il est vrai que, comme pour certains lecteurs, le dernier vers m'a un peu gênée.
Cet unique bémol me fait revoir mon estimation à la baisse.

   Anonyme   
30/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Papipoete

Dommage cela aurait pu être la vie rêvée de Gentiane .....

C'est un peu "vache" de vous dire cela mais je vous aurai plutôt vu en taureau ( humour ) mais pas dans la peau d'une vache !
Savez -vous qu'il y a un film qui vient de sortir " La vache " , celle-ci s'appelle Jacqueline .....bon je reviens au poème , c'est le but de ma présence ici

Agréable lecture ..au début on y croit ( comme elle ) à son départ pour le salon et puis paf ! ce dernier quatrain un peu abrupt ....je n'y ai pas trouvé la même qualité que les précédents .....en dehors de l'image qu'il véhicule je ne l'ai pas trouvé poétique ( surtout les trois derniers vers ) !
A bientôt

   Annick   
14/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
C'est un thème qui me touche beaucoup. J'ai l'impression qu'on ne pouvait raconter les choses autrement, tant c'est dit avec toute la sensibilité qui convient pour ce genre de situation. Toute en retenue et la fin que l'on pressent. Merci pour ce très beau poème.
La vache Mimolettte a eu en effet plus de chance...


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