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Poésie classique
papipoete : Je marche comme ça
 Publié le 11/06/14  -  13 commentaires  -  1188 caractères  -  574 lectures    Autres textes du même auteur

Je devrais être "au ciel" depuis longtemps, mais j'ai été épargné par le sort réservé à ceux nés sous une mauvaise étoile…

(Gérardine)


Je marche comme ça



Ah je brûlerais d'être artisan de mes pas,
Savoir leur commander de forcer la cadence,
Hélas de ce pouvoir, je ne dispose pas.
Une myopathie affecta mon enfance ;
Jamais je ne prendrai la route des sherpas !

De cauteleuses mains celèrent l'impotence
Du vilain caneton claudiquant des deux pieds.
Je me moquai bientôt de ma piètre apparence,
Quémandant une pièce aux pauvres sans-papiers !


Vint le temps de séduire au dancing une fille,
Boiteux je dansais tel ces comiques troupiers,
Las je dus me résoudre à toiser le quadrille.

De Vénus, goûterai-je aux précieux appas
En conquérant un jour son ardente Bastille ?

Ah je brûlerais d'être artisan de mes pas.



04 07 2013


 
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   Miguel   
30/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Un premier vers frappant qui trouve une force supplémentaire dans l'anadiplose dont il fait l'objet, ce retour à la fin, comme un rêve obsessionnel. Un vers 5 très fort aussi, avec son "Jamais" en ouverture, son évocation d'aventure et sa modalité exclamative : expression douloureuse de la résignation.
L'arythmie du vers 11, loin d'être une faiblesse, est un procédé imitatif très fort par rapport à son contenu.
L'interjection "Las" et la forme interrogative donnent à la fin du texte une tonalité d'un pathétique qui touche le coeur du lecteur.
Mais si l'on évoque "la Bastille de Vénus", l'image, bien qu'on la comprenne, n'est pas heureuse.
De même, en l'état, le poème me semble souffrir d'une ponctuation un peu approximative.
Mais il y a là de réelles qualités de poète.

   Anonyme   
4/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé ce poème subtile et drôle qui fait de belle manière dans l'autodérision. Le rythme est alerte et même enlevé, d'une grâce qui convoque finement le sujet douloureux dans le palais sublimant de la poésie. Bravo !

   Anonyme   
11/6/2014
Bonjour papipoète

La forme de ce poème est originale
Vos strophes semblent suivre un compte à rebours 5/4/3/2/1
A la chute, vous reprenez le premier vers.

Petit bijou d'autodérision, le neuvième est mon préféré
"Quémandant une pièce aux pauvres sans-papiers !"

Merci papipoète et bravo.

   Pimpette   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bien joué!
le passage adroit d'un sujet douloureux à une petite réussite drôle et poétique était une vraie gageure!

"Une myopathie affecta mon enfance ;
Jamais je ne prendrai la route des sherpas !"

...un saut magique de la myopathie aux sherpas!
Bravo Papipoète....je vous admire...

   Anonyme   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

C'est un joli poème classique sur un sujet difficile qui est traité
ici avec beaucoup de recul et d'ironie ou de dérision.

En passant, je remarque la place de "jamais" en tête de vers !
(voir poème Sagesse).C'est très bien ainsi.

Peut-être que le vers 10 devrait commencer par : au dancing ?

Un point d'exclamation après Las ?

J'aime bien le :

En conquérant un jour son ardente Bastille ?

Bien à vous.

   Robot   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour papypoète,
Une Gérardine réussie. Forme poétique peu connue, car il ne s'agit pas du prénom d'une bien aimée. (rires)
Du sentiment traité avec un humour grinçant, c'est rare chez toi et ça me fait plaisir que tu aies tenté l'exercice en sortant des poèmes naturalistes dont tu nous as régalé précédemment.
Je ne comprends pas les réserves qui te sont faites à propos du vers
"En conquérant un jour son ardente Bastille ?"
L'amour n'est-il pas une Bastille à conquérir encore plus lorsqu'un handicap vous fait douter. Je trouve l'image à mon goût et tout à fait adaptée.
J'apprécie beaucoup le vers:
"Toiser le quadrille"
car c'était aussi le dominer, regarder de haut les danseurs pour affirmer la dignité. Bien vu !
Dans la première strophe je trouve que , la rime - "pas" "pas" "sherpas" - répétée trois fois donne un rythme de danse fort bien adapté pour amener la cadence du quadrille.

   Anonyme   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoete,

Je lis l’espoir dans le premier vers
Et l’acceptation dans le dernier qui se répète.

L’ambition est à la hauteur de ces sherpas que jamais il ne deviendra.
L’autodérision découle de ce poème, avec beaucoup de force « quémandant la pièce aux pauvres sans-papiers »

A la question : « De Vénus, goûterai-je aux précieux appas », j’ai envie de répondre que pour cela, l’humour est un bel atout :))

Merci pour le partage

Cat

   Arielle   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup votre démarche, papipoete ! cette autodérision du vilain petit canard qui pose sur son handicap la magie de la poésie et lui donne la grâce du cygne.
Je ne connaissais pas cette forme de gérardine que je trouve très musicale et dont j'aimerais bien connaître les règles précises (j'ai beau chercher sur le net, je ne les trouve pas)

   Anonyme   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut papi... Tout d'abord, merci de m'avoir fait découvrir la Gérardine. Comme les commentateurs précédents j'ai beaucoup aimé cette façon de traiter le handicap d'une belle écriture classique non dénuée d'humour...
Un petit plus pour ces vers...
De Vénus, goûterai-je aux précieux appas
En conquérant un jour son ardente Bastille ?
... mais le poème dans son ensemble est de très belle facture.
Bravo et merci

   chVlu   
11/6/2014
un bel exercice de style, bien déroulé sans que échafaudage qui a servi à la construction ne laisse pas de trace.
Pourtant la gérardine à l'air de savoir ce qu'elle veut et vous le lui donnez avec élégance.
Je trouve que la myopathie dans la première strophe fait un peu pavé dans la marre, comme si la réalité, étant crument dite, prenait trop de force dans un ensemble plus discret.
"Jamais .........des sherpas", la route des sherpas me parait un peu éloigné du possible au commun des valides pour signifier le banal pour beaucoup que la maladie interdit.
"Quémandant une ....sans -papiers" j'ai pas saisi ce qui veut être dit le lien ou antinomie entre la quête et la situation de l'immigré clandestin.
Les trois dernières strophes sont pour moi les plus séduisantes même si "Vint le temps au dancing de séduire une fille" je ne sais pas comment rythmer la lecture (un groupe nominal à déplacer, une ponctuation à placer ....?).
Ceci étant écrit, n'écartons pas l'hypothèse que mon cerveau fusse atteint de myopathie poétique et ne puisse vous suivre vers ce pic.

Je veux quand même répéter en fin que vous avez à mes yeux bien maitrisé la figure de style, inconnue pour moi avant cette lecture, sans que la sueur ne transpire.

   Anonyme   
11/6/2014
Commentaire modéré

   Anonyme   
12/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sujet qui me touche, une forme très finement travaillée.
J'ai tenté de chercher (via google) les caractéristiques de cette "Gérardine" et je n'ai pas trouvé, je laisse aux connaisseurs le soin de vous féliciter pour la technique.
Je savoure ce poème tel que je le lis, avec toute son autodérision, avec un mélange subtil de vocabulaire classique, romantique, ("appas, troupier, Ah, Las, ardente Bastille") avec des mots plus modernes ou techniques (myopathie, dancing, sans-papiers).

Écrire une dysharmonie dans un texte aussi harmonieux est une belle pirouette !

   Anonyme   
12/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
J'aime beaucoup la forme de ce poème. Elle allège par sa belle musicalité le côté sombre du sujet.
La poésie, c'est aussi mettre du beau dans le laid.
Je vous dis bravo pour cette prouesse.

   Anje   
22/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Affouillant Oniris à la recherche de vers en forme de Gérardine, un sanglier rêveur s'émerveilla devant ce "je marche comme çà". Belle leçon d'optimisme et belle leçon prosodique, se dit l'animal, je vais garder çà sous mon groin. Ah, comme j'aimerais avancer dans ces pas...


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