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Poésie néo-classique
papipoete : L'arbre
 Publié le 17/11/18  -  10 commentaires  -  1042 caractères  -  222 lectures    Autres textes du même auteur

Une artiste a trouvé un support original pour peindre tout de blanc.


L'arbre



J’étais le dernier survivant
Debout, au milieu de la plaine,
D’un mur végétal brise-vent
Aux grands fûts de la même veine.

Nous protégions le fier château
Du Seigneur le Maître de forges,
Serrés dans notre boqueteau
Qu’agrémentait le rouge-gorge.

Mais vinrent les grandes chaleurs
Assoiffer sans pitié mes frères,
Infligeant alors grands malheurs ;
Taillis défeuillés, pauvres hères !

Avant de décroître vilain,
L’an neuf m’orna d’une ramure
Qu’à l’affût guignait le Malin,
Dépouillant à mort ma mâture.

Un peintre ici vint à passer,
Qu’intrigua mon sombre squelette.
Parer de blanc un trépassé
Germa bientôt en sa palette.

Cette déesse aux mille bras ?
Serait-ce l’orme aux mille branches !
Laque ivoire « abracadabra ! »
« Quan Âm » oh belle Dame Blanche !*

23-06-2018


* Quam Âm : divinité bouddhiste aux mille bras, forme féminine du bodhisattva


 
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   lucilius   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Il suffit d'un coup de pinceau d'un peintre figuratif, pour qu'un arbuste squelettique prenne l'apparat d'une divinité bouddhiste. L'art de transformer le laid en beau, le dépouillement en enrichissement, la répulsion en adoration.
Lecture plaisante. Je trouve juste un peu trop enfantine l'expression magique "Abracadabra".

   Miguel   
5/11/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Tout va bien jusqu'aux taillis ; après, cela s'obscurcit et tombe dans le sibyllin. Et encore : pourquoi les grandes chaleurs assoiffent-elles les "frères" et pas notre arbre narrateur ? Que signifie "décroitre vilain" ? L'an neuf me semble croitre, au contraire. Je ne comprends pas très bien.

   Vincente   
17/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je me suis laissé porter avec plaisir dans le charme désuet de ce joli poème. L’œil attentionné et attendri du narrateur est bien servi par la qualité de sa plume.
Quelle belle inspiration que de peindre en blanc un bel arbre qui s'éteint, qui se pâlit d'ivoire intemporel !
J'ai particulièrement aimé l'avant-dernière strophe :
"Un peintre ici vint à passer,
Qu’intrigua mon sombre squelette.
Parer de blanc un trépassé
Germa bientôt en sa palette."

   Anonyme   
17/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme c'est triste un arbre mort dans la nature...

Heureusement que ce " peintre ici vint à passer " et eut cette belle idée (qui est celle de l'auteur) le peindre tout en blanc.

Et voilà que ce morne squelette devient une " Dame blanche, "
une " déesse aux mille bras ".

Je suis moins séduit par le quatrième quatrain, que je trouve un peu laborieux, ainsi que cet "abracadabra ".

Une lecture plaisante.

   Annick   
17/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème, au sujet d'un orme auquel le peintre donne "une seconde vie", ne manque pas de raffinement avec son vocabulaire médiéval, ou désuet : le fier château, Du Seigneur le Maître de forges, vilain, L’an neuf, le Malin, pauvres hères, un trépassé ...

Les inversions de sujets sont autant de révérences gracieuses : Qu’agrémentait le rouge-gorge - Mais vinrent les grandes chaleurs -Qu’à l’affût guignait le Malin - Qu’intrigua mon sombre squelette.

Cet arbre personnifié s'exprimant à la première personne m'a fait penser à ces vilains du moyen âge, paysans misérables, dont la survie dépendait en grande partie des récoltes souvent maigres, hélas, à cause de la sécheresse ou des intempéries...

La dernière strophe change de narrateur : comme la conclusion originale d'un joli conte.
Et la magie opère : "Abracadabra" ! L'arbre est divinisé.

Qui n'a pas rêvé d'être mort et beau à la fois ! Mais le plus tard possible...

   leni   
17/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
un squelette peint devient divinité ou ce que l'on veut TOUT est dans l'imagination Les papillons ou des taches d'encre permettent de créer un test psychologique ( RORCHARD?)
Évidemment celui qui ne pense qu'à ça sera vite repéré???

Avant de décroître vilain,
L’an neuf m’orna d’une ramure
Qu’à l’affût guignait le Malin,
Dépouillant à mort ma mâture.

a vos pinceaux

INHABITUEL et IMAGINATIF MERCI AMITIES LENI

   Queribus   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

J'ai apprécié dans ce texte la bonne maitrise de la poésie néo-classique. Par contre, le fonds l'est apparu un peu décousu avec des expressions à la limite de la préciosité' ou moyenâgeuses ("Infligeant alors grands malheurs", "Avant de décroitre vilain", "Qu'à l'affut guignait le malin","Dépouillant à mort ma mature",); j'aurais apprécié plus de simplicité et un langage plus direct.

Bien à vous.

   hersen   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime dans cette poésie comment l'imaginaire d'un peintre, sa vision, transforme un arbre qui a eu tant de peine en déesse !

Tu as fait dans le land art, cette fois-ci !

   Francis   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vieil arbre solitaire, symbole de sagesse , Le pinceau du peintre et la plume de l'auteur t'ont immortalisé. Des racines à la cime tu sembles rejoindre le ciel. Ton vieux squelette et tes branches desséchées te donnent la silhouette d'une déesse orientale.

   Robot   
21/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Papipoète,

Il est bien beau ton arbre et en regardant la photo on comprend encore mieux ce qui a inspiré tes vers.

Que la déesse aux mille bras qui renaît te soit propice.


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