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Poésie néo-classique
papipoete : Nichée
 Publié le 10/11/19  -  27 commentaires  -  1040 caractères  -  381 lectures    Autres textes du même auteur

Des mésanges ont toujours niché là depuis des années ; or, nous partons de notre maison l'été prochain...


Nichée



Accrochée à l’ancien portique
Où se balançaient nos enfants,
Une maisonnette atypique
Servait de nichoir au printemps.

Chaque avril voyait la mésange
Apporter sa brindille au nid
Mousse et crin, comme autant de langes,
En allers-retours infinis.

Puis la belle couvait ses œufs
Demeurant toute seule au gîte,
Pendant que Monsieur « cordon-bleu »
Ravitaillait sa tendre ermite.

Une huitaine d’oisillons,
Au bec vorace de chenilles,
Formaient bientôt un bataillon
Prêt à déserter la Bastille.

Ce film au scénario constant
Pour la floraison des narcisses
Je le visionnais tout le temps
Comme un signe de bons auspices…

Les fleurs ont perdu leurs couleurs.
Alors que mars tourne sa page
Pas de voisinage piailleur
N’égaiera hélas ces parages !

Il me faut quitter ma maison,
À tout jamais fermer ma porte…
Un triste avril sans couvaison
Restera pour moi saison morte…


 
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   Corto   
21/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On se sent vite immergé dans ce poème, ces observations, ces sentiments joliment présentés.
En peu de mots les descriptions sont précises, très visuelles et entraînent le lecteur vers cette "maisonnette atypique" où il se passe tant de choses.

Le parallèle entre ce nichoir et la maison réelle est d'ailleurs un complément d'image très bien amené.

La vie au nid est tendre et vivante, bravo pour cette formule:
"Pendant que Monsieur " cordon-bleu "
Ravitaillait sa tendre ermite."

La nostalgie arrive bien trop vite car on n'a guère envie de quitter cette chaude ambiance;
"Il me faut quitter ma maison" et de toutes ses forces le lecteur espère que longtemps encore Avril verra "la mésange
Apporter sa brindille au nid
Mousse et crin, comme autant de langes,
En allers-retours infinis."

Bravo à l'auteur pour ce chaud et délicat moment.

   Miguel   
25/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bien charmant poème plein de grâce et de nostalgie, de belles images pour évoquer les oiseaux de jadis. "cordon bleu" n'est pas le meilleur, même si j'en perçois le bienveillant humour, mais "tendre ermite" a mon suffrage. Strophe finale pleine d'émotion.

   Gemini   
26/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Le mot "atypique" du v3 me gêne un peu. J’imagine qu’il y a eu débat interne chez l’auteur pour le laisser. Magique ? Rustique ?

Le tableau, bucolique, de cette famille mésange, symbole du printemps, m’a paru tout à fait charmant. La forme en octosyllabes convient au propos ; ce dernier, un peu convenu, soit, rapporte la scène sans fioritures ni lyrisme, mais pas platement.
Cette rusticité convient d’ailleurs fort bien au thème.
En tant que lecteur je suis facilement rentré dans ce texte au ton nostalgique pour en ressentir les doux regrets.

Petite remarque de style, il me semble v25 qu’il aurait mieux valu écrire : "Il me faut quitter la maison". On a "fermer ma porte" à la suite, cela ne sert à rien de redoubler les possessifs dans la même phrase.

   cherbiacuespe   
26/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Petite poésie sans prétention sur un ton de regrets. Pas désagréable.

Je note le ravitaillement "de la tendre ermite" et le "bataillon
Prêts à déserter la Bastille", c'est mignon tout plein. Le vocabulaire utilisé n'est certes pas ronflant, pas d'images fortes, de formules magiques et, pourtant l'ensemble reste plaisant, facile, redoutablement léger.

Sujet futile et utile qui repose les neurones et les fatigues journalières. J'adhère à la démarche même si j'entends bien qu'il s'agit ici d'une amertume légitime à s'éloigner définitivement d'un univers rassurant et réconfortant. Cette poésie qui mérite le détour, il n'y est question, au fond, que d'amour...

   Anonyme   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

C'est mimi, comme on dit maintenant. Les nids ont souvent attiré
les vers du poète.
Par contre la fin m'interpelle un peu, je ne saisis pas bien le rapport
entre le fait de quitter la maison et l'absence de nid mais je n'ai, peut-être pas tout compris.
Toujours le même problème avec les rimes chez l'auteur :
atypique,infinis,ermite, entre autres.
Mais bon, il se dégage de ce texte enfantin, une certaine tendresse
qui fait que ce poème n'est pas désagréable à lire même
s'il n'atteint pas les sommets de la poésie.

   jfmoods   
10/11/2019
Ce poème est composé de 7 quatrains en octosyllabes à rimes croisées, pauvres, suffisantes et riches, égalitairement réparties entre féminines et masculines, majoritairement consonantiques.

Au fil des 5 premières strophes se déclinent, à l'imparfait de l'habitude, les strates d'un passé heureux où l'oiseau et sa progéniture ont en quelque sorte pris le relais d'une descendance à présent éloignée du nid (complément de lieu : "l’ancien portique / Où se balançaient nos enfants"). La mésange assure la croyance en l'avenir ("Comme un signe de bons auspices"). Elle accrédite une certitude : celle de la perpétuation de la vie au coeur même du lieu intime (marqueurs temporels : "au printemps", "Chaque avril", "Pour la floraison des narcisses", triptyque de la reproduction : "la belle couvait ses œufs", Monsieur [...] / Ravitaillait sa tendre ermite", "Une huitaine d’oisillons [...] / Formaient bientôt un bataillon", démonstratif : "Ce film au scénario constant").

Ce fragile équilibre se rompt au fil des deux dernières strophes. La désertion forcée du foyer signe la fin d'un lien privilégié, précieusement tissé avec le cycle des saisons. Le locuteur, naufragé sans boussole, se retrouve encalminé, aggloméré au gris du temps ("Les fleurs ont perdu leurs couleurs").

Merci pour ce partage !

   Donaldo75   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour papipoète,

Voici un poème dont j'aime beaucoup la tonalité un brin naïve au premier abord. Je trouve que c'est rafraîchissant, d'autant plus quand il est aussi bien tourné que celui-ci. Pourtant, la fin est nettement moins naïve, carrément plus triste, j'irai presque jusqu'à dire sombre.

« Les fleurs ont perdu leurs couleurs.
Alors que mars tourne sa page
Pas de voisinage piailleur
N’égaiera hélas ces parages »

C’est un peu ça le cycle des saisons, à l’instar de ce que Vivaldi nous fait sentir dans sa composition. Du coup, le dernier quatrain prend un tout autre sens.

« Il me faut quitter ma maison,
À tout jamais fermer ma porte…
Un triste avril sans couvaison
Restera pour moi saison morte »

Attention, je ne dis pas qu’il faut écouter Vivaldi pour comprendre ce poème – je préfère le préciser parce que parfois j’ai droit à des commentateurs qui raisonnent au premier degré et ne semblent pas vouloir le dépasser ; cette remarque n’est pas pour, l’auteur cependant – mais que dans l’esprit on n’en est pas loin.

Bravo !

Donaldo

   Annick   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
D'emblée l'auteur dit être le narrateur, dans l'exergue.

Ce qui m'a interpellée, c'est le parallèle constant entre les oisillons et les enfants de celui-ci :
D'abord, le choix d'accrocher la maisonnette atypique au portique des enfants, et non dans un arbre quelconque.
Ensuite, ce vocabulaire qui convient aux bébés comme "langes" ou lorsque le narrateur personnifie les oiseaux : " la belle", "Monsieur cordon-bleu", "sa tendre ermite", et qui renvoie au champ lexical de l'amour et de la famille.
Le terme "La Bastille" montre bien que ce lieu de couvaison est protégé comme une forteresse.

Cette période de couvaison correspond à une étape de la vie du narrateur et de sa famille. En quittant "leur" maison, il tire un trait, définitivement, sur cette étape particulière et trop courte peut-être, où l'on fait des enfants et où on les élève.
Ces derniers, devenus adultes comme les oisillons, ont déserté le nid pour voler de leurs propres ailes.
Peut-être que le narrateur, dans sa nouvelle demeure, retrouvera d'autres nids sous les arbres mais ils ne remplaceront jamais celui sous "l'ancien portique où se balançaient nos enfants".

Il n'y a pas de petit ou grand sujet. Celui-ci m'a emportée grâce à la tendresse et à la nostalgie qui s'en dégagent.

Merci papipoete pour votre sensibilité si particulière.

   Anje   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle est belle cette mésange ! Qu'il est bon d'observer, madame bâtisseuse, monsieur nourricier. Un poème qui garnit ma mangeoire de jolis vers.

Je comprends la nostalgie du narrateur qui laisse sa maison mais j'aurais arrêté ces quatrains sur leur point de suspension des bons auspices.

Il y aura sans nul doute un autre nichoir pour d'autres mésanges autour de cette autre maison.

   Robot   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une charmante poésie sur ce renouvellement de la nature que représente la naissance d'oisillons.
Dés le début l'imparfait sonne comme une alerte avant que les strophes finales viennent nous rappeler que les variations climatiques et les pesticides influent sur la reproduction de nos passereaux.
Mésanges à têtes noires ou bleues et moineaux sont de moins en moins visibles et c'est pire encore pour les rouge-queues, les rouge-gorges et les hirondelles ou les martinets.
Merci Papipoète pour ce texte bienvenu pour nous rappeler la fragilité de la nature et de ses équilibres.
Le même constat pourrait se justifier pour les chauve-souris, et pour les insectes butineurs. Et pour bien d'autres animaux.

On peut souhaiter que dans son nouveau logis l'année prochaine Papipoète retrouvera ses compagnons qui auront peut être migré en même temps que lui si les caprices désordonnés de la nature brutalisée par l'homme ne vient pas entraver les naissances prochaines.

   leni   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Mon com a disparu 2 fois cher papi
help à qui aux modérateurs
je vais revenir Je note BCP +
LENI

Cher papi
Ce com est le troisième
Ton poème est écrit avec l’âme qui cherche la beauté au coeur de
l’ordinaire Quand je dis ordinaire je pense à simplicité qui est une démarche
personnelle choisie Avant d’écrire tu dois mettre ton scaphandre pour
descendre au fond de tes pensées et de tes ressentis Ceci explique pourquoi
tu n’es jamais superficiel Et je te vois sur le chemin où tu jetais des cailloux
blancs Ta dernière ballade t’as amené chez les mésanges Et tu vas écrire
et me faire plaisir car les mésanges sont mes amies
C e jour du 10novembre je leur ai donné des graines de tournesol et des
cacahuètes elles ne sont pas farouches elles savent me rappeler leur
petite faim Au moment des nids je leur offre les poils de mon chat
j’en ai connu deux qui venaient à mon appel alors qu’elles nichaient
dans le fond d’ un tube de plus d’un mètre
Je ne peux résister au plaisir de te conter ceci J’étais routard dans le Queyras
Sur un chemin du bout du monde en bord de route loin de toute habitation
J’aperçois une boite à lettres et sur cette boite un message Facteur ne pas déranger
Je soulève le couvercle de la boite et je vois une nichée de becs jaunes ouverts et tendus vers moi
Tu aurais aimé
Je reviens à tes moutons et à ton joli texte
Je vais d’abord tenter d’éditer ceci avant de continuer ma parlotte sur le site

Ce film au scénario constant
Pour la floraison des narcisses
Je le visionnais tout le temps
Comme un signe de bons auspices…

Que c'est bien dit
et voici un extrait du film

Chaque avril voyait la mésange
Apporter sa brindille au nid
Mousse et crin, comme autant de langes,
En allers-retours infinis.

tu m'as fait un plaisir subtil

oui je continue à chercher le merveilleux au coeur de l'ordinaire
merci mon Ami
LENI

   Anonyme   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une douce poésie, empreinte de tendresse et d'humour aussi, pour brosser le tableau de cette '' nichée ".

Chacun des parents tient son rôle
" Puis la belle couvait ses œufs
Demeurant toute seule au gîte,
Pendant que Monsieur « cordon-bleu »
Ravitaillait sa tendre ermite."

" Pas de voisinage piailleur
N’égaiera hélas ces parages !"
" Un triste avril sans couvaison
Restera pour moi saison morte…"
La mélancolie clôt cette poésie.

Je sais que vous aimez beaucoup les mésanges.
Et même sans voir leur nichée, dans votre nouvelle demeure " avril " vous offrira toujours leur joli chant.

Merci pour cette belle lecture.

   BernardG   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir,

Un poème réussi !
J'ai aimé ce départ charmant, cette ambiance printanière qui se décline encore sur 4 quatrains......et d'un coup, une atmosphère plus sombre (les 2 derniers quatrains) où j'ai perçu une tristesse qui m'a touché......
Merci pour l'émotion transmise.....

Bernard G.

   Anonyme   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
« Chaque avril voyait la mésange
Apporter sa brindille au nid
Mousse et crin, comme autant de langes,
En allers-retours infinis. »

J’apprécie beaucoup ce quatrain et tout particulièrement le 3ème vers….

Un petit bijou de tendresse autour de ces enfançons et pour une poésie sans apprêt qui ne laisse pas indifférent ; mais où le poète nous donne la mesure de son talent. Amour de la nature, nostalgie, justesse de ton. C’est charmant, c'est rafraîchissant. Merci pour ce moment de douceur !

   Vincente   
10/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L'onde de mélancolie qui émane de ce poème est très touchante. Ce qu'il nous raconte pourrait être la douleur d'une classique fin de tranche de vie, oui mais l'auteur a su lui donner de l'ampleur par une mise en perspective ingénieuse, mais aussi très sincère, et bien sympathique ; vous voyez cet aimable petit avant-plan où se déroule la mignonne et modeste saynète, eh bien son charme délicat aide à s'attendrir sur l'oiseau plutôt que de s'affliger de ce qui pour lui "Restera… saison morte…".

La narration offre une parallèle émouvant, la vie très cadencée de l'oiseau évoque la vie à l'aimable rythme du narrateur, le couple oiseau, le couple humain demeuraient ainsi en bel harmonie, l'un dans sa "maison atypique" et l'autre dans sa maison de "longtemps".

L'écriture est très plaisante, dans un style de conte réaliste, naturaliste, elle parle une langue attentive et entend nous faire partager, pour s'alléger un peu, la tristesse qu'elle avoue pudiquement.

   Anonyme   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoète,

Une poésie mignonette et attendrissante, mais ausi empreinte de mélancolie et de tristesse
Point de mésanges chez moi mais plutot des merlettes qui vienent chaque année faire leur nid dans nos sapins.

"Il me faut quitter ma maison,
À tout jamais fermer ma porte…
Un triste avril sans couvaison
Restera pour moi saison morte…"

Ce quatain marque la fin d'une belle histoire, les regrets de ne plus voir, chaque année, un couple de mésanges, et leurs oisillons égayer vos journées.
Mais sait on jamais, peut être qu'un autre couple d'oiseaux viendra chez vous faire son nid.

Un poème touchant .

   Davide   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour papipoete,

J'ai été séduit par la douceur de ce poème.

Il y a d'abord cette mésange ouvrière et pleine d'amour pour ses petits, un joli tableau champêtre, puis le narrateur attendri qui la couve des yeux chaque fois que le printemps renaît.
Comme en miroir, le cocon familial à peine suggéré par les "enfants" qui "se balançaient" sur "l'ancien portique" a quelque chose d'émouvant ; le mot "maisonnette", d'ailleurs, raccorde les deux univers.

Les deux dernières strophes signent un bien triste dénouement, celui d'un déménagement. Hélas, le film de cette couvaison ne sera pas projeté cette année. Avril en gaieté deviendra "saison morte".
Les vers en clôture ("Un triste avril sans couvaison / Restera pour moi saison morte…") sont affirmatifs d'un douleur irrévocable.

Quelle belle idée que ce poème faisant se rencontrer ces deux destins, celui d'une mésange affectueuse et celui d'un narrateur au regard tendre !

Les octosyllabes sont élégants de bout en bout, mais j'avoue avoir un faible pour la deuxième strophe, tellement visuelle.
Pour le détail, j'ai un peu moins aimé "tout le temps" (v19) et la répétition de "ma" (v25 et v26), évitable.

   Lebarde   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Papipoète bonjour

Joli poème , sobre, sans prétention qui décrit avec une finesse et une justesse d'observation naturaliste, la destinée de mésanges qui ont pris l'habitude depuis de longues années de nicher dans le portique où se balançaient les enfants du narrateur.
Evidemment ce poème est beau, charmant superbement écrit et très agréable à lire.
Mais il masque tellement mal ou plutôt dévoile tellement clairement, le lecteur en est touché et affecté, la nostalgie, la tristesse et un réel désarroi du narrateur/observateur qui bientôt devra quitter la maison qu'il a habitée toute une vie.

Qu'il ne pense surtout pas que ce départ est une désertion ou un abandon.
Surtout pas!

Les mésanges continueront bien sûr à fréquenter les lieux qu'il affectionne et lui, le narrateur/observateur, qui avec appréhension et regret doit les quitter, retrouvera, là où il ira, encore beaucoup d'autres nichées de mésanges.

Surtout, surtout qu'il ne soit pas triste, sa vie continuera ailleurs comme celle des jeunes mésanges, qui dès leur sortie du nid, on le sait bien, s'en vont plus loin, charmer les yeux et adoucir les pensées d'un autre papy.

Savez vous que moi aussi comme tant d'autres, j'alimente toute l'année dans mon jardin, des mangeoires connues de tous les oiseaux des alentours, où se retrouvent les moineaux et les verdiers bruyants et belliqueux mais aussi en nombre, les mésanges charbonnières avec leur cravate noire sur leur gorge jaune, les plus petites mésanges bleues avec leur calotte, qui sont là en toutes saisons.
L'automne venu, arrivent les pinsons colorés, moins agiles qui cherchent les graines au sol et les chardonnerets magnifiques qui font toujours la loi sur la mangeoire qu'ils investissent, sans oublier le rouge gorge, discret sur les branches basses, toujours seul et irascible en cette période de l'année.

Il y a aussi les merles et les tourterelles, trop nombreuses à mon goût que viennent de leur vol bruyant troubler la scène pour récupérer les graines dispersées ici ou là.

Dans un bouleau tout près de la véranda, j'ai installé un nichoir qu'un couple de mésanges occupe dès le mois d'avril pour y élever une ou deux nichées selon les années et les vicissitudes de la vie des oiseaux.
Je regarde, depuis mon fauteuil/observatoire, leurs activités et va-et vient incessants qu'elles essaient de rendre discrets quand elles nourrissent leur exigeante couvée.
Parfois Je constate attristé, que suite à la disparition "accidentelle"de l'un des parents ( il y a aussi quelques chats à circuler dans le jardin) , le survivant ne pouvant subvenir seul à la nourriture de la nichée gourmande est contraint d'abandonner le nid dans lequel je retrouve plus tard des oisillons morts de faim.

C'est la rude loi de la nature.

Bon j'arrête là mon bavardage....

En ce qui concerne la forme :
Pourquoi diable toutes ces rimes singulier/pluriel, certes tolérées en néo-classique mais tellement inhabituelles chez vous papipoète?

Ce n'est qu'une remarque sans importance qui n'a en aucune façon altéré le plaisir que j'ai eu à vous lire.

Bravo et merci

Lebarde

   emilia   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un très joli poème faisant le parallèle entre le nid familial et la « nichée » des mésanges, où la même tendresse se partage, où s’élève la famille dont les enfants ont occupé la place centrale, entourés de la même attention et du même dévouement… ; mais, arrive le jour où la « Bastille » sera désertée quand les petits quittent le nid inévitablement et notre « Papi » narrateur glisse une douloureuse confidence si émouvante : « Il me faut quitter ma maison, mon « nid » et « à tout jamais fermer ma porte » sur « mes » souvenirs… ; l’on pressent combien ce départ proche peut-être difficile et lourd à porter, qu’une page se tourne empreinte de tristesse que l’on aimerait pouvoir atténuer par empathie, en souhaitant que la nouvelle habitation offrira dans la nature proche d’autres sources d’égaiement…

   STEPHANIE90   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Papipoete,

un poème dont j'ai apprécié la nostalgique lecture sur des souvenirs qui se tournent comme dans la page d'un livre dans une maison qui a abrité tant d'évènements de la vie d'un homme.
Et le fait de s'identifier à cette mésange qui chaque année était de retour est une bonne idée et renforce l'idée de la sécurité d'un lieu connu qui nous protège de l'extérieur et avec qui l'on a partager tant de choses.
Il est dommage que ce ne soit pas un classique, surement à cause du pluriel mélangé au singulier, mais finalement est-ce vraiment si important ?
Car hélas le temps file et ne nous retient pas dans les endroits que l'on aime tant.

Merci pour cette lecture touchante qui vient du cœur... De l'écriture à votre patte comme j'aurai aimé apprendre à l'école, elle m'aurait comme d'autre donner envie d'écrire; un peu comme Lafontaine, Victor Hugo, Pierre Perret où Yves Montant avec ces feuilles mortes et bien d'autres qui m'en ont donné l'envie à l'époque.

Stéphanie

   Cristale   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Poème émotion, nostalgie au bord des yeux, les octosyllabes de Papipoète zinzinulent comme autant de mésanges picorant sur le fil de ses vers.

Un regard observateur et attentif au moindre mouvement de ces jolis passereaux, parents exemplaires qui viennent chaque année façonner leur maisonnée de brindille et de mousse, c'est joliment dit :
"Chaque avril voyait la mésange
Apporter sa brindille au nid
Mousse et crin, comme autant de langes,
En allers-retours infinis."

Chaque quatrain nous offre une jolie scène, un scénario attendrissant, je ne les citerai pas tous sinon il me faudrait recopier tout le poème :)

Mais cette année elles ne sont pas là...les narcisses ont fleuri sans elles. Le narrateur attristé dit qu'il doit quitter sa maison... un déménagement sans doute, une dernière saison en ces lieux sans "elles" et c'est une saison morte à jamais :

"Il me faut quitter ma maison,
À tout jamais fermer ma porte…
Un triste avril sans couvaison
Restera pour moi saison morte…"

Merci Papipoète.

Cristale

   Anonyme   
12/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je fis partie du paysage, le temps du récit. Spectateur conquis, rimeur envieux (car je n'ai pas cette âme fleur-bleue), j'arrive à regretter de n'être romantique.
C'est charmant car la plume est douce, rien n'accroche.

------Une huitaine d’oisillons,
Au bec vorace de chenilles,
Formaient bientôt un bataillon
Prêt à déserter la Bastille------
----------Splendide!-------------

   troupi   
12/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Papy,

C'était il y a deux ans que je quittais mon jardin de mésanges, rouges-gorges, huppes et j'en passe alors te dire à quel point je comprends ton amertume de ne plus voir cette mini faune qui vit si près de nous.
"Accrochée à l’ancien portique
Où se balançaient nos enfants,
Une maisonnette atypique
Servait de nichoir au printemps." ce quatrain est un mini poème à lui tout seul.
Ceux qui suivent racontent avec plus ou moins de légèreté la vie de la famille mésange jusqu'au dernier quatrain qui annonce le vrai drame, "Il me faut quitter ma maison,
À tout jamais fermer ma porte…" et l'absence des oiseaux ne semble plus représenter qu'un prétexte à la morte saison.
C'est ma façon de voir ce poème assez triste en somme.
Les printemps sont toujours des renouveaux et celui qui sait regarder des mésanges qui nichent saura aussi regarder autre chose tout aussi captivant.
A bientôt.

   hersen   
12/11/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un joli petit texte, à l'instar de la joliesse de ces oiseaux.

peut-être le trouvé-je un peu trop explicatif, peut-être que des images auraient pu se substituer une explication de cette nichée.

j'aime particulièrement le sous-sens : car la nichée, bien sûr, se perpétuera, même si le propriétaire en partance ne la verra pas.
D'où la question : faut-il "voir" les choses pour que nous pensions qu'elles aient lieu ?
Un couvaison dans la nouvelle maison ? j'y crois ! :))

   virgo34   
17/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème empreint de mélancolie et de nostalgie qui raconte simplement la nature au printemps. Cela n'empêche pas la pointe d'humour qui l'émaille de temps en temps.

   archibald   
19/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup le vers : « Servait de nichoir au printemps ». C'est un raccourci (« servait de nichoir aux oiseaux du printemps ») souvent utilisé en poésie et qui porte un nom en réthorique ; métonymie ? synecdoque ? jfmoods nous renseignera peut-être.
Aimable petit poème pastoral, bucolique et mélancolique d'une touchante simplicité.
Là où tu iras, je te souhaite de retrouver tes amies. Je suis souvent à la campagne et peut y voir des mésanges, ce n'est pas encore une espèce menacée. Enfin, pas tout de suite...

   Vincendix   
21/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour papipoete,
Un poème émouvant, j'imagine le déchirement que peut provoquer l'abandon d'une maison, je n'ose penser que cette échéance m'arrivera un jour...
Un sentiment tellement bien exprimé, porté par la présence de ce nid de mésanges qu'il est impossible de déménager.
Vincent


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