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Poésie contemporaine
papipoete : Réverbère
 Publié le 14/06/22  -  18 commentaires  -  882 caractères  -  286 lectures    Autres textes du même auteur

La nuit…


Réverbère



Un morne jour d’hiver prend fin,
Cède vite la place à l’ombre
De la nuit ; Dame Lune enfin
S’allume en ce dimanche sombre.

La brume traînant son manteau
Submerge l’accorte planète,
L’étouffe dans son ample étau
Sous sa coupe de proxénète.

« Te voici chandelle à Pierrot,
De l’épais brouillard prisonnière,
Lueur d’un pâle brasero
Pour une plume épistolière. »

Ni cratère, ni mer en toi,
Juste un halo nimbant ta face ;
Lundi, pleine au regard narquois,
Mardi vide au regard de glace.

Bientôt le jour va se lever
Son point embruiné depuis l’aube
Dans cet azurin délavé…
Comme drapé d’une sainte aube ?

Par chance, enfle le vent du nord
Chassant du ciel l’écran d’ouate.
Le firmament en clair décor
Resplendit, l’astre blond miroite.


 
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   Anonyme   
1/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai trébuché sur "l'accorte planète" tant pour moi le terme astronomique de planète ne peut s'appliquer à la Lune, satellite de la planète Terre. Mais, juste après, je tombe sur la rime planète/proxénète, et ça j'adore ! Beau contraste avec les rimes du premier quatrain que j'ai trouvées très, très ternes.
Je continue et j'aime bien les images à l'œuvre (sauf l'à mes yeux banal manteau de brume), le quatrième quatrain notamment est mon préféré.

À la fin de ma lecture, j'ai apprécié vos octosyllabes parfois décalés, les deux derniers vers closent comme il faut à mon avis ; une mention pour la rime ouate/miroite et aussi pour la diérèse à ouate. Je persiste toutefois à penser que le premier quatrain, c'était en quelque sorte un coup pour rien, que votre poème trouve sa voix ensuite.

   Anonyme   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

J'ai noté quelques petites choses qui ont entravé ma lecture et ma capacité à me plonger vraiment dans le texte. Quelques redondances : le morne hiver et le sombre dimanche. Un peu de Yoda (l'accorte planète, l'ample étau) Une ponctuation qui m'a semblé parfois un peu pittoresque, mais j'imagine que c'est du pinaillage ou bien des conventions qui m'échappent parce que les majuscules après des virgules, ça me désorganise un peu le cortex, avouerais-je. Également "proxénète" qui me sort aussi un peu du truc tant ce mot est laid dans le sens comme à l'oreille. Il y a en outre, je pense, une confusion entre épistolière (substantif : la poétesse) et épistolaire (l'adjectif relatif à la correspondance). Un peu de la maladresse (deux fois "regard" de suite) et du sorti du dico du poète (azurin qui rime avec purin ou crottin) etc...

Bref, j'ai ressenti néanmoins du travail mais aussi un manque de finition.

Anna en EL

   Miguel   
7/6/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le ton est un peu guindé, un peu maniéré, mais l'ensemble ne manque pas de grâce. Il y a quelque chose de naïf dans cette évocation, avec des images un peu usées, des clichés, mais c'est reposant et zen.

   Cyrill   
9/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un joli tableau prend vie dans ce poème où s’invite l’ami Pierrot. Le premier quatrain souffre d’un rythme que j’ai du mal à scander mais ensuite ça coule bien. La versatilité de la lune est bien rendue, je trouve, dans le quatrième quatrain qui égraine les jours et les regards.
Bien vue la coupe de proxénète ! Et le dernier quatrain me plaît beaucoup. Le précédent est laborieux, faire rimer aube avec aube, même avec un sens différent, n’est pas du meilleur effet. Et puis je ne comprends pas le point d’interrogation. Ni les suspensions le vers d’avant, on dirait que vous n’avez pas su comment tourner votre propos. Dommage.

   Donaldo75   
9/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Peut-être ai-je fumé la moquette mais je trouve un côté pictural à ce poème ; certes, le mythe de Pierrot et de la Lune n’est pas nouveau en poésie mais moi je l’aime bien et puis il n’est pas trop empreint de gros sabots dans ces vers. Après avoir dit ça, la forme mériterait plus de densité, moins de rondeur dans la versification un peu roborative. Proposé en contemporain – je suppose que l’auteur a vu des erreurs de prosodie et a préféré changer de catégorie – ce poème sent quand même pas mal le travail à l’ancienne, classique ou néoclassique – au diable les tiroirs tant qu’ils renferment des liqueurs inoubliables – que ce soit dans la rime ou dans la tonalité. « M’en fous, m’en fous, m’en fous » aurait dit un célèbre canard de la Warner Bros, ce poème me va comme ça.

   Mintaka   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Papipoete,
Un poème pictural que j'arrive bien à me représenter sur une toile avec ses différentes lueurs; nocturnes, de l'aube, de brume et d'un pâle brasero.
Une vision poétique avec une écriture aux teintes douces et paisibles.
Quelques facilités comme "Cède vite la place à l'ombre" qui mériterait un meilleur traitement ou bizarrerie comme "Ample étau". Ample qui fait plutôt penser à quelque chose de confortable.. Large aurait eu ma préférence, mais peut-être est-ce l'intérêt premier de cet oxymore?
Enfin, hormis ces quelques détails, j'ai agréablement été porté par vos octosyllabes, qui je sais sont votre préférence à vous.
Au plaisir

   pieralun   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Papi,

Des octosyllabes, bravo! J’en suis bien incapable.

Quelques très beaux passages dont je suis admiratif :
- le troisième quatrain est splendide, de plus, le rythme et la fluidité sont parfaits
Le quatrième est super également avec son paradoxe entre le Lund et le Mardi
J’ai moins aimé :
- l’enjambement du premier quatrain, sur un octosyllabe, fait perdre le rythme et même la rime il me semble
- proxénète !!! pour la rime
- embruiné….pas très fluide

Le quatrain de chute est beau. Bravo Papi, un petit exploit pour moi

   poldutor   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour papipoete
Vous êtes vraiment le spécialiste des octosyllabes, ce qui rend vos poésie fluides, agréables à lire. A propos de la Lune "planète", il n'y a pas forcément erreur car vues de l'espace, la Terre et la Lune forment une planète double compte tenu de la taille du satellite et seule la Terre en possède un, d'une telle taille dans le système solaire!
Votre poème semble être un événement dont vous êtes le témoin car on est en plein sur les lieux.
Lever de la Lune sur un fond de ciel très brumeux :
"la brume...L’étouffe dans son ample étau
Sous sa coupe de proxénète."
l'image est osée mais très forte!

puis la douceur avec "l'ami Pierrot".

Mais l'épais brouillard ne permet pas de distinguer le relief...

enfin le dernier quatrain mon préféré :

"Par chance, enfle le vent du nord
Chassant du ciel l’écran d’ouate.
Le firmament en clair décor
Resplendit, l’astre blond miroite."
De la belle ouvrage.
Merci pour ce moment astronomiquement frisquet.
Cordialement.
poldutor

   StephTask   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une planète, le ciel, la lune. Je cours me délecter de ces octosyllabes.
Même si les images sont classiques et le style aussi, je n’avais jamais imaginé que la Terre puisse être une compagne étouffante pour la lune, c’est joliment trouvé et je salue l’audace du vers qui finit avec “proxénète”.
J’avoue avoir un peu tiqué sur “Ni cratère, ni mer en toi”. En fait, les cratères sont très nombreux sur la lune en raison de l’absence d’atmosphère. Quant à la mer, il existe tout de même la Mer de la Tranquillité. Certes, il s’agit d’une plaine de basalte…
En conclusion, c’est un joli travail que j’ai bien aimé.

   Stephane   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour et bravo papipoete,

Je pense que ce poème est le meilleur que vous ayez jamais écris, du moins de ce que j'ai pu lire de vous.

Oui, tout y est : la nuit, la lune, ce halo d'un réverbère "perdu" dans le froid de l'hiver.

Une atmosphère et une ambiance comme je les aime.

C'est sublime !

Stéphane

   Cristale   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour papipoète,

Alos comme ça on se permet des enjambements dont on reproche l'usage à sa petite camarade ?
Je plaisante vous vous en doutez bien (mais je note ^^).
Les octosyllabes se déroulent sereinement sous votre plume.
J'entends l'"aqueuscent" du midi entre vos mots. J'évoque les "e" muets sonores...Est-ce normal ?

Vous jouez avec les mots telle la rime "aube", l'une pour le lever du jour, l'autre pour le vêtement.
J'apprends ainsi que la brume se fait proxénète, aussi je me disais bien qu'il y avait anguille sous roche ...

Papipoète admire la nuit avec ses yeux de poète et justement, vu que la lune fait son cinéma, je regarderai cette nuit de mardi si elle est "vide au regard de glace". La nuit dernière ce fût un lundi, je l'ai vue "pleine au regard narquois".

Donc vous faites rimer "ouate" et "miroite", soit ^^ (prononcez le t)

J'aime bien me délecter avec le select "em-bru-i-né", cette diérèse a ce petit quelque chose de pré-ci-eux, d'élégant qui me plaît. "Azurin" j'aime bien aussi, j'y vois un bleu-ciel turquoise comme la couleur de la mer d'Iroise.
J'aime un peu plus, entre-autres, les deux derniers quatrains.
De jolies assonnances qui tintent sur les "en" "an" parsèment le dernier quatrain.

Continuez de rêver papipoète, personne ne pourra vous prendre ces moments là.

Merci pour cette douce nuit.
Cristale

   Lebarde   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une fois encore notre papipoete, le spécialiste incontesté des octosyllabes, nous présente ce qu’il sait faire de mieux en la matière.

Dommage et pourtant il a su et saurait encore le faire bien évidemment, notre talentueux poète oublie, (volontairement nous dit il?) de fignoler les rimes pour ne briguer que le neo.
Quel dommage, votre pensée, votre sensibilité et votre plume sont si bien formatées pour le classique.
Vous nous apprenez que du crépuscule à l’aube votre regard se tourne vers la lune que vous savez admirer dans tous ses états et toutes ses couleurs, au point d’y passer la nuit jusqu’à voir « l’astre blond miroiter » quand «  le vent du nord » a la bonté de « chasser du ciel l’écran d’ouate ».
Vous été un vrai contemplatif.

Un très beau texte d’une subtile et délicate écriture.
Dans ce domaine vous serez toujours le meilleur.

Merci et bravo
Lebarde

   Provencao   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Bel ami papipoete,

Un véritable coup de coeur, ce réverbère...

"Par chance, enfle le vent du nord
Chassant du ciel l’écran d’ouate.
Le firmament en clair décor
Resplendit, l’astre blond miroite."

Une poésie à mon sens très inspirée, je dirais que c'est cette poésie qui s'exprime à travers vous. Votre style imprime un cachet original à ce Réverbère.

Votre écriture naïve peut aussi désigner l’atmosphère de ce morne jour d'hiver imaginaire en lequel vous nous transportez, et laisse une part à l'ingéniosité ...

Bravo bel ami

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Annick   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quel beau poème plein d'inventivité !

Le narrateur évoque la lune à la troisième personne, puis comme s'il s'agissait de quelqu'un de familier, il la tutoie. (J'aurais mis des guillemets également à la 3e strophe).

J'ai particulièrement apprécié ce quatrain :

« Te voici chandelle à Pierrot,
De l’épais brouillard prisonnière,
Lueur d’un pâle brasero
Pour une plume épistolière. »

Des mots comme "chandelle", "brasero", "épistolière", "embruiné", "azurin" donne au poème un supplément d'âme.

Je ne suis pas contre le mot "proxénète". Par contre, je ne parviens pas à le replacer dans le contexte. Je suis certaine que vous éclairerez "ma chandelle" lors de vos remerciements.

Charme, poésie, originalité : voilà pourquoi j'ai été séduite par Dame Lune.

   inconnu1   
14/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Effectivement, comme d'autres l'ont dit, ce poème a beaucoup de qualités : un vocabulaire recherché et inventif, de belles images pleines de figures de style, bref de la poésie

Bien à vous

   Robot   
15/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai apprécié la simplicité expressive de ce poème et gouté les images que les vers dessinent dans chaque quatrain.
Ceux que je préfère, le 3 et le 4

   Bodelere   
29/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Beau poème papipoete,
Bien sûr, on a tellement écrit sur ce sujet mais ça fait du bien de temps en temps de mettre un peut de miel dans sa poésie par une belle nuit de lune
Bien à vous

   Jahel   
1/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir Papipoète,

Une poésie écrite avec des mots simples qui donnent au texte toute la limpidité de cette nuit d'hiver où brille la lune-réverbère.
J'ai aimé les strophes 3 et 4. Seul le mot proxénète m'a un peu gêné.
Je verrais bien, dans la limpidité de cristal noir de cette froide nuit, voltiger les mouches d'or que sont les claires étoiles autour de ce réverbère, de cette lune-fleur tels des éphémères (clin d'oeil).

Merci Papipoète pour cette agréable lecture.

Jahel


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