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Poésie néo-classique
papipoete : Rudes frimas
 Publié le 21/01/17  -  21 commentaires  -  773 caractères  -  436 lectures    Autres textes du même auteur

« Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » chante Aznavour, et je voulais à travers l'épilogue de ce poème, en voyant en plein frimas les magasins grand ouverts, me souvenir de la chaleur du fourneau qui était si précieuse… Il ne suffisait pas d'appuyer sur un bouton ! Tu radotes, me dirait-on…


Rudes frimas



L'hiver embastille Nogent,
Dessine ses douves de glace,
Trottoirs où quête l'indigent,
Sa main tendant une humble tasse.

La neige emballe un tas de bois,
L'amalgame en unique bûche
Où se terre un chat aux abois,
Grêle rescapé d'une embûche.

« Chauds les marrons, chauds, pas chérots ! »
En grillant une énième sèche,
Le camelot au brasero
Brouit la châtaigne d'Ardèche .

La baie aux vitres de carton
S'ouvre là-haut sur une fille
Tenant des miettes de croûton
Qu'aux passereaux elle éparpille.

Des boutiques « chic » seuil ouvert,
La chaleur au néant s'échappe
Telle débauche en plein hiver.
De froid, le sans-abri se drape…

20 10 2016


 
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   MissNeko   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ca c est du grand papipoete!
Vous ne radotez pas.
Votre poème possède une belle rythmique. J ai adoré la première strophe avec cette image de l hiver Comme prison de glace :
( embastille, douve de glace )
À la lecture de votre poème de nombreuses images afflues : on imagine la ville recouverte d'un épais manteau blanc, un chat qui a froid, les miettes donnés aux petits oiseaux.
Un peu image d Epinal ce poeme.

Merci pour ce partage. Bravo

   Vincendix   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoete,
Un texte limpide et agréable à lire et qui reproduit parfaitement un décor hivernal des années 50/60. Le tas de bois, le marchand de marrons, le mendiant…
Je ne sais pas comment je dois analyser « le chat aux abois », une phrase un peu surréaliste !
L’hiver évoqué est certainement plus « mordant » que celui que nous connaissons actuellement avec cette « vaguette » de froid que les médias amplifient, on est loin, dans ma région, des moins 30 de février 1956 en plein jour, il a fait à peine moins 10 la nuit.
Bon week-end

   Cristale   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"...
« Chauds les marrons, chauds, pas chérots ! »
En grillant une énième sèche,
Le camelot au brasero
Brouit la châtaigne d'Ardèche .
..."

Des vers croisés en octosyllabes dont la brièveté me donne une impression de bras croisés resserrés sur la poitrine à cause du froid.
Voyez quelles images votre poème diffuse...

Non vous ne radotez pas et c'est un plaisir de lire cet écrit comme un témoignage de la vie et des hivers d'hier, pas si lointains.

Merci Papipoète.

   Anonyme   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour.

Ce tableau de l'hiver que nous supportons toujours malgré
le réchauffement climatique à tous les étages, me semble bien convenu.
L'indigent avec sa tasse, les marrons chauds, les boutiques chics
qui gaspillent la chaleur : rien de bien nouveau sous le froid !

La rime, encore, dicte sa loi par endroit (bûche, embûche, sèche, Ardèche).
Non, autant j'avais apprécié votre dernière parution, autant cette fois
je n'adhère pas.

   Annick   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un ensemble vivant, très visuel : Un trottoir, un tas de bois, un camelot, une fille qui donne des miettes de croûton, des boutiques. Une belle approche, aussi aurais-je apprécié un poème plus long afin de compléter ces tableaux par d'autres, tout aussi pittoresques et suggestifs.

Les strophes que j'ai préférées :

L'hiver embastille Nogent,
Dessine ses douves de glace,
Trottoirs où quête l'indigent,
Sa main tendant une humble tasse.

La neige emballe un tas de bois,
L'amalgame en unique bûche
Où se terre un chat aux abois,
Grêle rescapé d'une embûche.

   Anonyme   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut papi ! Un poème qui colle parfaitement avec les frimas actuels.

Bon, je t'avoue que le "chat aux abois" m'a un peu surpris bien que l'expression peut aussi s'adresser à ce petit félin familier comme à tout autre animal.
Quelques rimes un peu forcées, et surtout bûches/embûches, ne m'ont pas empêché d'apprécier cette série de quatrains qui nous décrivent avec justesse et poésie deux époques distinctes...
Celle que nous les vieux avons connue, avec ses poêles à bois, ses braseros, ses marrons chauds et celle d'aujourd'hui avec son chauffage "nucléaire" et ses portes parfois malencontreusement ouvertes tandis que le SDF crève sous son tas de cartons...
Merci papi, fais gaffe aux particules fines et surtout ne prends pas froid !

   Francis   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'hiver n'est pas vécu de la même manière qu'on soit chat de salon ou chat de gouttière. Il y a moins de camelots mais plus de sans- abri. En petites touches : douves de glace, neige sur un tas de bois, moineaux affamés, senteurs de marrons chauds...la plume peint agréablement les décors dans lesquels elle place les personnages.

   Michel64   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Papipoete,

Chaque quatrain me fait penser à une photographie en noir et blanc de Robert Doisneau.
L'ambiance hivernale est bien rendue et j'imagine les années d'après guerre.
L'épisode du chat rescapé d'une embûche semble vraiment être là pour la rime, mais l'ensemble est plaisant.
Au plaisir de vous relire

   leni   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut papipoète
c'est un joli cliché d'époque C'est simple comme bonjour et c'est cool

j'aime particulièrement ce Quatrain

Chauds les marrons, chauds, pas chérots ! »
En grillant une énième sèche,
Le camelot au brasero
Brouit la châtaigne d'Ardèche .

On ne peut le dire plus smplement

ce poème respire la sérénité Bravo Amitiés Leni

   Robot   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ah, papipoète, ce que j'aime dans ce texte, comme dans beaucoup de ceux déjà parus, c'est ce réalisme et cette simplicité qui les caractérisent.
On vit ce qui est conté dans ces quatrains.
"« Chauds les marrons, chauds, pas chérots ! »
En grillant une énième sèche,
Le camelot au brasero
Brouit la châtaigne d'Ardèche ."
Un petit tableau ces quatre vers.

Moins séduit par le second quatrain et son chat aux abois. le texte s'en passerait aisément.

Et cette description de la misère exposée sans en faire trop, mais qui rend la vision d'autant plus marquante.

   Myndie   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour papipoete,

Non, vous ne radotez pas ! Même si l’on dit que « vivre avec le passé c’est voler le présent », ça fait du bien de se remémorer ces choses vécues qui font ce que nous sommes aujourd’hui.
Votre poème comporte de belles trouvailles, bien servies par des sonorités éloquentes :
« dessine des douves de glace »
« brouit la châtaigne d’Ardèche ».

Originalité cependant atténuée par quelques facilités d’écriture : les rimes de la 2ème strophe, par quelques dissonances : les o-o-o du 11ème vers, et par le dernier vers : je ne suis pas fan de l’inversion pour la rime à tout prix.
Enfin, pour bien exprimer la réflexion réprobatrice de ce vers « Telle débauche en plein hiver », c’est ici que j’aurais apposé les points de suspension. Avis tout à fait personnel.
Cela étant, j’ai bien aimé vos rudes frimas

myndie

   Anonyme   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un tableau hivernal bien rendu. L'époque est différente mais on retrouve quand même aujourd'hui des situations identiques mais sous un autre aspect.

" Chauds les marrons, chauds " Ils sont toujours là, avec le "brasero"... à gaz...
" pas chérot" ça c'est une autre histoire.
"La baie aux vitres de carton" ; le double vitrage maintenant.

" le sans-abri se drape… " là, par contre on n'évolue pas beaucoup...

   Ascar   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoete !

j'ai bien aimé la lecture de ce poème figuratif. On embarque au premier mot et on se laisse porter par les flots de cette narration... Belle peinture ; La rudesse de l'hiver est bien rendu et ça sent bon la châtaigne grillée.
Malheureusement les plus démunis souffrent de cette rigueur et vous soulignez que leur triste situation dénote avec l'opulence et le gaspillage de notre époque.

merci pour cette parenthèse

   Marite   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoète ! Je ne regrette qu'une chose en terminant la lecture de ce poème, c'est de ne pas maîtriser suffisamment l'art du dessin à main levée car, l'on trouve dans ces vers tous les éléments permettant de croquer une scène hivernale très vivante. En fait, je me la suis tout de suite représentée, chaque sujet prend sa place dans l'esquisse : les douves de glace, l'indigent, le tas de bois, le chat, le marchand de marrons, la jeune fille à la fenêtre attirant les oiseaux avec quelques miettes, et les boutiques ... c'est assez extraordinaire !

   TheDreamer   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un petit poème plein de simplicité qui conte doucement la vie des gens dans 5 quatrains d'octosyllabes en rimes croisées écrits dans une musicalité assez agréable. Je ne précise pas la raison pour laquelle le poème est classé en "néo-classique". Vous devez la connaître.

Le thème de l'indigence est rabattu et pour tout dire assez difficile à appréhender. Parmi les poètes anciens qui s'y sont confrontés, un nom demeure à mon esprit : Jean Richepin et son recueil "La chanson des gueux" paru en 1876 chez Kistmaeckers, éditeur bruxellois.

   luciole   
21/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir papipoète,

Je trouve que le poème est bon, il coule bien. Il s'agit évidemment d'un thème archi-rebattu et d'images qui ne sont pas neuves mais le poème est fluide et bien rimé. Un joli travail.

   Ioledane   
23/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime assez ce tableau hivernal qui dévoile quelques jolies images : l'hiver qui embastille Nogent, la neige qui emballe un tas de bois, la baie aux vitres de carton qui s'ouvre sur une fille.
La rime "bûche / embûche" ne me paraît pas des plus heureuse. « Chauds les marrons, chauds, pas chérots ! » sent la rime un peu forcée (à moins que ce ne soit authentique, si c'est le cas je retire !). Bien aimé lire le verbe "brouir" qu'on ne rencontre plus beaucoup.
J'aurais trouvé le final un peu plus 'fort' si le dernier quatrain s'était achevé par ce vers : "La chaleur au néant s'échappe". A défaut, le pauvre sans-abri me laisse un peu glacée.

   Zorino   
24/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un très beau poème, fluide et agréable à lire, dont l'histoire si touchante ainsi que la musicalité m'ont inspiré une modeste chanson, appréciée me semble-t-il par l'auteur.
Merci Papipoete pour ce beau moment de nostalgie hivernale. Il ne manquait que quelques enfants jouant aux boules de neige ou faisant un joli bonhomme blanc, au nez en forme de carotte et à l'écharpe élimée...

   silvieta   
25/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Aujourd'hui j'ai décidé de découvrir quelques nouveaux poèmes en parcourant les listes des fils de remerciements.

Bravo pour ce poème. Les images successives, scènes d'un quotidien d'une petite ville, évoquent jusqu'aux moindres détails ces "rudes frimas" du titre.

On frissonne en lisant. C'est dire à quel point c'est réussi.

Rien à jeter non plus dans les rimes très riches, en croisées régulières.

Je le relirai en été quand la canicule assommera le pays, pour l'effet climatiseur.

   Hareng   
1/2/2017
Modéré : commentaire trop peu argumenté

   Proseuse   
7/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ha! Papipoète, merci de nous montrer l' hiver avec ... chaleur - humaine- et non pas celle des magasins de luxe ouvert sur le froid , mais à poser votre regard sur tous ces petits détails et métiers de l' hiver ! la saison , ici, n' est pas triste et vous lui redonnez un peu ses blasons !
Juste, les rimes parfois, me gênent , mais c' est aussi parce que j' ai depuis toujours pris le parti de n' en point faire ! j' ai parfois l' idée que dans la poésie classique ou néo-classique plutôt que le poète, c' est la rime qui gouverne ! ... je dis bien .. parfois ! pas toujours !
en tout les cas merci pour ce partage et à bientôt de vous relire


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