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Poésie contemporaine
papipoete : Si loin d'Anvers
 Publié le 13/06/19  -  22 commentaires  -  943 caractères  -  330 lectures    Autres textes du même auteur

La pierre précieuse fait un long chemin, de sueur, parfois de désespoir avant de briller sur un présentoir…


Si loin d'Anvers



Aux lueurs de l’aube, le "garimpo"
Plie déjà le dos près de la rivière ;
Il sasse le sable au morne tempo
"Cribler jeter, cribler, chercher la pierre".

Le fleuve en furie affouilla des trous
Que la saison sèche à présent dévoile,
À prospecter jusqu’au moindre caillou
De l’aurore à la première étoile.

L’homme trime et découvre enfin de nuit,
En plein sommeil dans un merveilleux rêve,
La Topaze… mais le charme s’enfuit
Quand la lumière du jour prend la relève.

Si las, Fabio lève la tête aux cieux
Mains jointes, implorant l’Être Suprême ;
Il aimerait tant gratifier ses yeux
D’une escarboucle à sertir… en diadème !

Au bord de son puits tel un jappement,
Son vieux transistor aboie une nouvelle :
"Aux confins du ciel, un astre en diamant
Brillerait…" inéteignable chandelle !


18 12 2018


 
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   Gabrielle   
17/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une quête, certainement celle de tous, de la pierre tant convoitée, tant attendue, pour laquelle l'homme s'active du matin au soir...

Elle le suit même dans ses rêves.

Une métaphore où le topaze est associé à une quête du "moi" qui trouverait une réponse dans l'immensité du ciel.

Ainsi, en levant les yeux, le bien tant convoité serait-il accessible...

Merci à vous pour ce joli conte.

Bien à vous.

   Provencao   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
"Le fleuve en furie affouilla des trous
Que la saison sèche à présent dévoile,
À prospecter jusqu’au moindre caillou
De l’aurore à la première étoile. "

Belle et merveilleuse sagesse de vie en cette recherche "du caillou" qui prend essence en ce labeur," aux lueurs de l'aube," accordé à cet élan du rêve de la création engageant l'effort et la quête de soi.

Dure aventure sans retour qui requiert tout l'homme et dont" le sable au morne temps" demande à être sassé, toujours à nouveau, avec et entre tous ceux qui s'y trouvent embarqués...

Merveilleux écrit d'une aurore presque désenchantée, qu'il importe de notifier de convictions nourries de durs labeurs, dont le mérite cherche surtout à éveiller les éclats susceptibles d'élever en tout un chacun, la triste réalité...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   arigo   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je fais le chien entre ce poème et la notion philosophique du désir, si puissante au point d'obséder un homme. Ici, la topaze est évoquée, mais ce pourrait tout aussi bien être l'amour, la richesse ou autre désir que l'on pourrait chercher "De l'aurore à la première étoile".

La scène est joliment décrite. En peu de vers, l'histoire se dépeint parfaitement.

Merci pour ce partage,

Arigo

   Anje   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ces cinq quatrains décasyllabiques en rimes croisées alternativement masculines et féminines donnent un rythme agréable.
Mais si ma lecture fut plaisante, ma compréhension trébucha. Il me semble que l'on parle ici d'orpaillage, de la recherche de paillettes d'or dans les cours d'eau et je ne comprends pas bien l'appartition, même rêvée, de topaze ou d'escaboucle. Alors je me perds un peu et finalement je tombe sur le puits qui semble indiquer qu'il s'agit aussi de mine. En fin, j'ai buté sur "inéteignable", comprenant qu'inextinguible n'aurait pas été plus joli mais trouvant dommageable surtout à l'ultime vers.
J'aime bien l'histoire de ce garimpeiro penché sur sa batée du lever au coucher du soleil qui rêve d'un magnifique ciel étoilé dans son tamis. Un voyage sympathique "Si loin d'Anvers".

   Robot   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme un conte versifié ces quatrains nous parlent à la fois de la condition des chercheurs de pierres et de leurs rêves de fortune. Partant de l'homme courbé sur sa tâche ingrate pour nous emmener par son regard jusqu'aux étoiles "inéteignables" et inatteignable, tel cet astre en diamant à des années lumière.

Ce texte peut nous entraîner plus loin dans la réflexion: Le rêve n'est-il pas là pour endiguer la révolte et faire accepter la soumission.

   leni   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour PAPIPOETE
du matin au soir l'homme cherche fortune il cherche la pierre

Aux lueurs de l’aube, le "garimpo"
Plie déjà le dos près de la rivière ;
Il sasse le sable au morne tempo
"Cribler jeter, cribler, chercher la pierre"

et l'homme trime trime encore

L’homme trime et découvre enfin de nuit,
En plein sommeil dans un merveilleux rêve,
La Topaze… mais le charme s’enfuit
Quand la lumière du jour prend la relève.


CE sera pour une autre fois


Son vieux transistor aboie une nouvelle :
"Aux confins du ciel, un astre en diamant
Brillerait…" inéteignable chandelle !

un poème conte écrit de superbe manière
La baraqua est remise à demain!
MERCI pour ce joli moment de lecture Mon salut amical LENI

   Anonyme   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

La recherche d'une pierre précieuse est bien convoitée pour améliorer le quotidien très modeste , voir misérable de ces travailleurs acharnés qui triment tels des forcenés sans compter les heures!
Certains travaillent pour leur compte, d'autres malheureusement pour le compte de personnes sans scrupules . (C'est mon avis personnel.)

Une belle lecture.

   Annick   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour papipoete

J'ai apprécié le personnage du "garimpo", esclave d'un asservissement consenti pour dénicher le Graal, au sens figuré du terme :

Aux lueurs de l’aube, le "garimpo"
Plie déjà le dos près de la rivière ;
Il sasse le sable au morne tempo
"Cribler jeter, cribler, chercher la pierre".

J'ai particulièrement apprécié le quatrième vers qui induit une cadence infernale, comme le geste répétitif et abrutissant de l'ouvrier d'usine :

Il sasse le sable au morne tempo
"Cribler jeter, cribler, chercher la pierre".

Le titre "Si loin d'Anvers", plus que la distance, marque l'opposition entre ce personnage pauvre, trimeur, asservi, esclave de lui-même et cette place mondiale de négociation des plus belles pierres précieuses du monde et valant une véritable fortune.

Belle mise en scène de ce personnage ordinaire, (c'est un ouvrier) et à la fois hors du commun, (il porte en lui un rêve prodigieux).

J'ai particulièrement aimé le dernier quatrain.

Au bord de son puits tel un jappement,
Son vieux transistor aboie une nouvelle :
"Aux confins du ciel, un astre en diamant
Brillerait…" inéteignable chandelle !

Merci.

   Anonyme   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un titre bien trouvé. En même temps que la distance kilométrique, il y a celle de la condition sociale.
Certains " plient le dos aux lueurs de l’aube ", d'autres négocient le luxe...

Il reste quand même à Fabio son " merveilleux rêve ", même si le jour le dissipe et le renvoie à sa vaine recherche.

Un sujet qui entraîne de la réflexion.
Belle poésie !

   TheDreamer   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien
J'aurai bien vu ce texte simplement déroulé d'un seul tenant en poésie en prose. Il me semble que cela n'aurait en rien diminué ses qualités. - L'orpaillage d'or, de pierres précieuses ou de métaux rares est une activité ô combien dangereuse et souvent polluante qu'exercent celles et ceux qui n'ont pas d'autres moyens de subsistance. - Votre poème montre bien la difficile exigence de la tâche pour un revenu misérable, les grossistes empochant la plus grosse part de la revente. Et surnageant parmi toute cette souffrance, le rêve inaccessible et doux de trouver la pierre qui permettra de quitter une vie d'un labeur douloureux. -

Merci.

   poldutor   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Papipoete,

Beau poème qui rappelle que les esclaves n'ont pas disparus partout, en effet ces chercheurs de gemmes peuvent être assimilés à des esclaves : un travail épuisant, un salaire misérable...
Il y a beaucoup d'appelés, mais très peu d'élus, et on peut comprendre que le rêve pallie la réalité; Dommage que le réveil démoli l'espoir.
De beaux vers :
"De l’aurore à la première étoile"
"D’une escarboucle à sertir… en diadème !"
"Aux confins du ciel, un astre en diamant
Brillerait…" inéteignable chandelle !
Cordialement.
poldutor

   senglar   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour papipoète,


Pauvre "garimpo" "Si loin d'Anvers" qui serait tout heureux de trouver une "Topaze", pierre discriminée. Ferait-elle sa fortune à jamais ? Au Brésil peut-être où il la rêve soleil bleu, à Anvers sûrement pas où l'on a protégé ses abattis.

Peu importe ce poème m'apparaît comme une gemme, ciselée à faire la fortune de papipoète et c'est bien cela l'important.

Pourquoi se payer une topaze quand le poète nous l'offre en escarboucle sur diadème de quatrains brillant des mille feux de l'astre en diamant, "inéteignable chandelle".

Un poème bien serti pour une poésie bien sentie !


senglar

   Zorino   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Papipoete,

La ruée vers l'or est un peu la destinée de chacun d'entre nous. Et par "or", je n'entends pas forcément ce métal précieux couleur pastis imbibé d'eau :-)

Je vois dans ce beau poème une belle métaphore avec la vie. "Never give up" comme disent les amerloques. Qui cherche trouve ! Encore faut-il se donner la peine de chercher.

Courage Fabio, je sens que Madame sera bientôt cadenassée par un beau diadème autour de la tête.
Un poème aussi riche que le sera un jour Fabio d'Anvers.

Merci pour le partage

   taha   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
PAPIPOETE bonjour,
Le sujet de votre poème, cher ami, un thème ultra-humaniste, avec en arrière-plan, un canevas sur lequel se tortillent des mailles sangsues et ces vampires insatiables, que sont les agents anthropophages de la thésaurisation ; ici les chasseurs de diamants (réf. Anvers) et leur cortège d'esclaves.

Un projet poétique, qui semble présager des vers artificieux, surfaits, convenus… traitant de la cruauté de l’homme et de l’inévitable vertu du poète, qui nous raconte, en catimini, ses états d’âme d’homme sensible et apitoyé.

Pourtant vous ne tombez pas dans la nasse de ces âmes « pieuses » qui raffolent d’arborer une compassion larmoyante.

Vos mots font la différence, on croirait entendre les coups des masses qui viennent se fracturer sur la pierre, au rythme fracassant de mots-images d’une rare homogénéité : sasse, morne tempo, cribler…pierre, affouilla, trous, puits, tel un jappement…jusqu’aux noms, « garimpo » Fabio, rien ne détonne !
Tout y est, et jamais rien n’est servi au premier degré, jamais le détestable, le très moral donneur de leçon ne pointe du nez.
Tout est à appréhender à travers le voile diaphane de la poésie.
Vous avez sculpté ce poème à coup de burin, derrière l’écran pudique de la retenue. Chapeau bas PAPIPOETE

   Davide   
13/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour papipoete,

Le clivage entre deux mondes est si joliment suggéré, avec un titre bien à propos.
Nulle critique ici, juste un regard tendre et magique (oui, c'est le mot) qui donne à réfléchir.

Comme je vois ce poème en néo-classique, je me permets une remarque (mais, que l'auteur la considère comme un détail) : le rythme des décasyllabes est irrégulier, la césure n'est pas bien marquée, c'est dommage...
Pour autant, la lecture n'en est pas moins plaisante.

Entre autres belles images (tout est beau, en fait !) j'ai savouré le jeu de mots "enfin de nuit", très évocateur de ce qu'endure Fabio, de même que l'usage de mots peu communs, mais bien choisis : "garimpo", "affouilla" ou "escarboucle".

Oui, un très beau texte !

Merci du partage,

Davide

   jfmoods   
14/6/2019
I) Un homme déterminé à faire fortune

1) Le courage

"Aux lueurs de l’aube, le "garimpo" / Plie déjà le dos près de la rivière"

2) Un labeur obstiné

"Cribler jeter, cribler, chercher la pierre", "jusqu’au moindre caillou / De l’aurore à la première étoile"

3) Une nature complice

"Le fleuve en furie affouilla des trous / Que la saison sèche à présent dévoile"

II) Une quête sans fin

1) Une obsession qui vous ronge

"découvre enfin de nuit, / En plein sommeil dans un merveilleux rêve, / La Topaze"

2) La ferveur d'une prière

"las, Fabio lève la tête aux cieux / Mains jointes, implorant / l’Être Suprême"

3) L'écueil du désir

""Aux confins du ciel, un astre en diamant / Brillerait…" inéteignable chandelle !""

"Si loin d'Anvers", si près de la misère ! Si près de l'envers de la vie rêvée !

Merci pour ce partage !

   Donaldo75   
14/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour papipoete,

Cela faisait longtemps que je n'avais commenté un de tes poèmes.

Récemment, j'ai vu un morceau de la série télévisée "Guyane" pendant lequel la fièvre de l'or prenait de pauvres malheureux prêts à s'entretuer pour quelques assiettes de terre mouillée. Quand j'ai lu ce poème, après coup, les images sont remontées à la surface.

Ici, comme d'habitude chez toi, c'est une histoire que le lecteur découvre, pas forcément évocatrice ou demandant une interprétation forcée. La forme est très réussie - on sent bien la maitrise - et fait passer la scène de manière fluide.

Et la fin, cette histoire de planète de diamant, est savoureuse.

Merci pour le partage.

Donaldo

   hersen   
14/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La vraie lumière est-elle bien celle que l'on cherche ?

J'aime beaucoup ton poème pour l'incertitude dans laquelle il me plonge.

Car si Fabio peut voir ce qui brille dans le ciel, pauvre homme, cela devrait-il lui suffire, quand par les diamantaires et leur négoce il est esclave de son travail harassant.


Ce poème est à la fois un questionnement sur soi-même et un questionnement social, ce que j'aime beaucoup.

   Cristale   
14/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Tant que l'on ira pas cueillir les étoiles pour faire de leur brillant des pierres de joaillerie, les exploitants des mines de diamants, d'or et autres pierres dites précieuses ont de "beaux" jours devant eux.

La misère d'un chercheur de rêves se révèlent à travers vos mots.
Peu importe la catégorie du poème, la teneur de celui-ci mérite une reconnaissance pour ses qualités humaines.

Bravo et merci Papipoète.
Cristale

   Queribus   
15/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Le problème est bien connu depuis longtemps, il y a ceux qui cherchent fortune au fond d'une battée et ceux qui gravitent autour (marchands d'outils, d'objets, de nourriture, etc.)et qui, eux font plus souvent fortune que les garimpos sans parler des courtiers et autres intermédiaires. On peut élargir le problème de façon universelle et parler par exemple des producteurs de lait et de fruits qui se donnent un maximum de peine pour produire de la marchandise que les grandes surfaces revendent à prix d'or. etc.

Pour ce qui est de l'écriture de votre texte, je le trouve plutôt bien écrit même si il y a quelques problèmes de césure (en première à la quatrième syllabe ou plus rarement à la cinquième dans le cas du décasyllabe). Il est vrai aussi qu'entre néo-classique, poésie moderne, contemporaine, libre, et libérée, slams et chansons une chatte n'y trouve plus ses petits. Il faudra qu'un jour quelqu'un (ou une institution) se penche sur le problème pour définir de nouvelles règles pour éviter cette confusion des genres qui me semble prévaloir aujourd'hui mais, bien entendu, il y a des problèmes plus graves dans notre pauvre monde.

Quoi qu'il en soit, j'ai pris beaucoup de plaisir à vous lire( comme d'hab) et j'espère avoir bientôt l'occasion de vous lire à nouveau.

Bien à vous

   Anonyme   
17/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Papipoète,

Que seront-ils prêts à faire demain, les hommes, pour atteindre cet astre de diamants ?

Nul doute, encore beaucoup de cupidité, de sueurs et de sang versés dans les mines à ciel ouvert ou enfouis sous la terre.

Un poème qui a le mérite de dire les choses telles qu'elles sont. Mais tant qu'il y aura des transistors... il faudra des Papipoètes pour poétiser sur ces faits sordides de la société.

Merci pour le partage


Cat

   STEPHANIE90   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Papipoete,

une très belle poésie avec de nombreuses assonances et une belle musicalité pour nous compter l'histoire du grand "Fabio", le chercheur de Pierre. Il me semble y voir un travail minutieux pour nous conter son dur labeur.

Merci d'avoir illuminé le puits de cet "homme" de votre chandelle poétique. A vous relire,

StéphaNIe


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