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Poésie libre
Paris : Gigondas et petroleum
 Publié le 23/06/24  -  7 commentaires  -  1128 caractères  -  167 lectures    Autres textes du même auteur

Matières noires.


Gigondas et petroleum



Noir rouge gras lourd corpulent
Verre après verre
À mesure que j’ingurgitais un kilo de Gigondas
Mes défenses se sont fait la malle
Alors tu as commencé par casser une de mes côtes
Avec un marteau et un burin
Ça giclait rouge et blanc
Des éclats d’os mêlés de sang
Je ne sentais rien et te regardais faire en souriant
Après un oiseau est sorti de ma poitrine
Il a voleté un moment dans le salon
Tu l’as attrapé dans une tes mains et j’ai dit :
« Tu vois j’étais sûr d’abriter une tel être au fond de mon âme Merci de l’avoir délivré prends-en soin maintenant »
Mais tu l’as fourré dans une de tes poches
À côté des clés de voitures et du briquet
Le jour où il est mort étouffé
Une douleur m’a saisi le côté gauche
Et par le trou foré autrefois
Des kilos de vomissures noires et visqueuses
Sont sorties
Éclaboussant les carreaux des maisons alentour
Souillant de petroleum tous les secteurs de ma vie
Tu en avais toi-même plein la figure
Et sous ce masque gluant j’ai vu ta bouche s’ouvrir
Elle souriait


 
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   Myndie   
2/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

texte surréaliste, poésie du délirium tremens, peinture tragique et crue à la Francis Bacon, j'ai l'embarras du choix avec ce poème qui m' emmène dans un univers à la fois obscur et inquiétant, fait de peurs et de violences, et allégorique, un peu comme chez Vian ou Prévert :
«  Après un oiseau est sorti de ma poitrine
Il a voleté un moment dans le salon
Tu l’as attrapé dans une tes mains et j’ai dit :
« Tu vois j’étais sûr d’abriter une tel être au fond de mon âme »

Ces vers, portés par une écriture brute et nerveuse et dispensant inquiétude et dégoût sonnent pour moi comme un cri de désespoir. Ce qui peut sembler rebutant et malsain à l'aune des actions décrites n'est sans doute que l'expression des angoisses de son auteur.
Le rapport à la chair, les images tourmentées et morbides du corps supplicié ne sont pas sans évoquer les peintres expressionnistes et c'est pourquoi je citais Bacon précédemment.
Elle me plaît cette poésie qui ne cherche pas à illustrer « le beau » mais qui interroge le lecteur sur sa propre sensibilité.
Et la mienne me rappelle qu'étymologiquement, le terme « morbide » a un double sens : il signifie également harmonieux, délicat. C'est ce sens que je saisis au vol (!) avec l'oiseau qui nichait dans l'âme et dans ce dernier vers : « Elle souriait ».
merci pour le partage

   Polza   
7/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Je me suis dit après lecture : « Que l’on aime ou que l’on n’aime pas ce poème, il ne peut pas laisser indifférent ».

Il est intéressant de savoir que le petroleum (que vous écrivez sans accent dans le titre et avec accent au cœur du poème, je pense que la première option est la bonne) est (entre autres utilisations) un remède adapté aux personnes victimes de troubles mentaux. Il y a une certaine folie de la part du narrateur, c’est cohérent.

« A mesure que j’ingurgitais un kilo de Gigondas » vous n’avez peut-être voulu dire des kilos, car vous vous en servez plus bas, mais pourquoi pas des litres de Gigondas me suis-je dit ?

« Après un oiseau est sorti de ma poitrine

Il a voleté un moment dans le salon

Tu l’as attrapé dans une tes mains et j’ai dit :

« Tu vois j’étais sûr d’abriter une tel être au fond de mon âme Merci de l’avoir délivré prends-en soin maintenant » j’ai adoré ce passage, surréaliste et poétique à souhait ! Je pense que pour « une tel être » il s’agit d’une faute de frappe.

Souvent, j’ai du mal avec la poésie que je qualifierais d’absconse, mais il y a dans votre poème un supplément d’âme qui fait que je l’apprécie vraiment. Il y a une sorte de cohésion dans cette incohérence et c’est d’une grande beauté !

Polza en EL

   papipoete   
23/6/2024
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
bonjour Paris
il en faut pour tous les gouts ; nous voici bien loin des contes d'Andersen, ou du Corbeau et le Renard !
façon Tarantino, ça gicle du sang noir ; ça déborde du vomi visqueux du fond des entrailles...
NB je ne vois guère à quoi fait allusion l'auteur, mais aux infos on voit " en vrai " de la chair à canon, dégouliner d'hommes de femmes d'enfants qu'on écrase sous les bombes... jusque dans des hôpitaux, asile sacré que la " bête immonde " viole.
" Gigondas et petroleum " ne prête ni à sourire, ni à compatir ; me direz-vous si je suis à côté de la plaque ?
vouliez-vous même parer vos lignes de bonheur et de charité ?

   Robot   
23/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Dans cette introspection morbide je ne goute guère de poésie.

Le narrateur ou la narratrice nous expose le dégout de lui même.
Cette profonde aversion égotique résulte probablement de dérèglement et de mal vécu. L'appui sur cet aspect dégoute le lecteur. Je ne ressens rien de positif pour ce personnage, sinon le rejet d'une certaine veulerie.
Peut-être l'emploi de la première personne m'éloigne-t-il de toute sympathie, comme si on cherchait à m'émouvoir dans le style "voyez comme je souffre !"
On pourrait se dire qu'il y a une recherche de thérapie dans ce besoin d'exposition s'il y avait tentative de trouver au fond quelque image un peu plus valorisante ! Mais rien, de l'auto-nihilisme qui ne cherche pas de porte de sortie.
J'ai l'impression que la personne interprète le sourire final comme une humiliation supplémentaire.
Je ne doute pas que de tels individus existent dans la réalité. Sont ils - elles prêts à s'ouvrir aux autres ? Rien est moins sûrs tant le récit nous montre une complaisance égocentrée dans ce qui est plus un renoncement qu'un désarroi.

Dans le sordide, le gore et le peu ragoutant je reconnais une certaine qualité de l'écriture.

   Jemabi   
24/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Violence et poésie intimement liés font ici bon ménage et donnent un texte empreint d'un surréalisme halluciné façon William Burroughs et son "festin nu". L'alcool remplace la drogue mais l'effet psychédélique est similaire quelle que soit l'emprise subie. On plonge dans un cauchemar où tout devient hors de contrôle, dans un au-delà du réel forcément dérangeant, voire déstabilisant pour des esprits trop rationnels. Mais selon moi, il se dégage de ce poème une force indéniable qui mérite d'être saluée.

   Yannblev   
28/6/2024
Bonjour Paris,

Le domaine de la poésie est du genre éclectique, dans la forme comme dans le fond. On est ainsi souvent confronté à des publications qui, forcément, perturbent un peu notre entendement en la matière. Ce texte qui a je n’en doute pas demandé réflexion et travail nous (en tout cas moi) invite à se poser absolument la question : « qu’est-ce qui me porterait à croire que cela pourrait à voir avec l’idée, subjective j’en conviens, que nous (j’ai) avons de l’intention poétique ? ». J’avoue que je n’y trouve pas grand-chose en première lecture et même cette impression qu’on « fait gras » et même plus avec insistance pour bien marquer les esprits. Etant sans doute faible d’esprit et dénué des facultés d’un psychothérapeute je n’en garde aucune marque et le regrette un peu.

Peut-être une autre fois, à vous lire.

   Provencao   
1/8/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Bonjour Paris,


"Mais tu l’as fourré dans une de tes poches
À côté des clés de voitures et du briquet
Le jour où il est mort étouffé
Une douleur m’a saisi le côté gauche
Et par le trou foré autrefois
Des kilos de vomissures noires et visqueuses
Sont sorties"

Ces violences représentées et offertes en votre poésie n'ont-elles de cesse d’exercer sur notre lecture, une attirance ou influence qui ne sauraient s'inclure aux impératifs de l'élévation et de la création morales?

Au plaisir de vous lire
Cordialement


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