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Poésie contemporaine
passager : Labeur poétique
 Publié le 08/09/19  -  12 commentaires  -  723 caractères  -  274 lectures    Autres textes du même auteur

La poésie nécessitant un labeur exigeant n'en reste pas moins un reflet de l'art éternel.


Labeur poétique



Mon labeur poétique acquis pour vous servir
Se plaît à fabriquer la rime pauvre et riche,
Dans un style classique, où le vers se défriche
Tout au long de ses pieds parcourus sans sévir.

C'est dans un pur français plaisant à s'assouvir
Dans la création que mon talent se niche.
Il se cache avec joie en refusant la triche,
Quand il s'agit d'écrire et de toujours ravir.

Votre attente éclairée accueillie à l'envi
S'écrira par mes traits servant ceux de la vie.
En choisissant ces mots je saurai vous toucher.

Souhaits impérieux, vertus inspiratrices,
Poursuivent à la trace une image à chercher.
Un poème achevé se plie à vos caprices.


 
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   Provencao   
12/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"C'est dans un pur français plaisant à s'assouvir
Dans la création que mon talent se niche.
Il se cache avec joie en refusant la triche,
quand il s'agit d'écrire et de toujours ravir."

Ce reflet de l'art éternel, dont vous nous parlez, est ouvert et s'ouvre à la puissance créatrice de l'image inspirée, qui se fait exercice, présence â assouvir, métamorphose â la sagesse.

J'ai aimé cet enjeu presque esthétique de cette poésie, qui se veut rester libre à l'égard de cette joie se pliant à de drôles de caprices....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Corto   
12/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
"Labeur poétique" est une expression curieuse. D'un poète on attend plutôt une inspiration, une fulgurance, une envolée, un feu ou une vision, une communication, une imagination.
Bref avec "labeur" tout cela commence mal. Car ce labeur qui est réel vient dans un second temps pour mettre en forme, certains dans les rigueurs du classique, d'autres dans des modes plus primesautiers.

La première strophe développe cette notion de "labeur" y compris avec (les pauvres !) "pieds parcourus sans sévir".

La seconde strophe montre l'orgueil de la démarche avec "C'est dans un pur français...que mon talent se niche".

La troisième strophe est aussi bien prétentieuse "Votre attente éclairée accueillie à l'envie S'écrira par mes traits servant ceux de la vie."

On a ici un bel exemple de discours élitiste suranné qui réduit la poésie à un travail pour exalter des règles nées il y a longtemps, si longtemps.

La vie continue, la poésie aussi, surtout celle qui sait évoluer.

S'agissant ici de classique les spécialistes vérifieront sans doute les normes.

Je ne formule une appréciation que parce qu'elle est "obligatoire".

   Miguel   
16/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une belle forme classique et une réflexion sur la création poétique ; on peut se retrouver là dedans ; toutefois je me demande si le "sans sévir" du vers 4 n'est pas une cheville, car je ne le comprends pas bien, comme le vers 7 d'ailleurs, dont le mot "triche", un peu familier, semble contredire le propos de l'auteur.

   archibald   
21/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Je commente rarement de façon négative, la plupart du temps je passe mon chemin. Je vais pour une fois faire exception car ce texte est le parfait exemple de ce que je pense de cette inclination pour l'écriture classique. La recherche à tout prix du respect des règles, et notamment de la rime parfaite, conduisent trop souvent à une expression maladroite ou peu compréhensible. Ce poème est bien laborieux en effet.
Dès l'exergue, il me semble qu'il y a un paradoxe ; j'aurais remplacé « n'en reste pas moins » par « est par conséquent ». Au deuxième vers, « la rime toujours riche » me semble convenir davantage au thème du poème. Ensuite, que veulent dire « le vers se défriche/Tout au long de ses pieds parcourus sans sévir. », « Il se cache avec joie en refusant la triche, », « Votre attente éclairée accueillie à l'envie/S'écrira par mes traits servant ceux de la vie. » ? Je me demande même si l'auteur n'a pas voulu utiliser la locution adverbiale « à l'envi ».
Désolé pour ce poète que je ne connais pas puisque je commente en EL, ce texte est loin d'être mauvais et ce n'est sûrement pas lui qui mérite le plus mes réprobations ; je vois bien le travail (je ne le vois que trop) et je comprends l'idée d'ensemble, mais ce poème est emblématique de la fascination que le vers classique exerce sur bon nombre d'auteurs de ce site. Je suis même sûr que des lecteurs apprécieront le classicisme de ce sonnet, mais il y a bien plus difficile que de respecter les contraintes de la prosodie, c'est de satisfaire aux contraintes de la poésie.

   Lebarde   
8/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La difficulté d’écrire c’est le sujet du poème.
Oui c’est toujours laborieux et ambitieux.

Pour produire une poésie qui soit comprise et appréciée par tous les lecteurs qui sont souvent auteurs et connaissent donc la difficulté de l’entreprise, il faut aussi une dose d’audace et de courage.

Quand il est proposé un sonnet classique ( il paraît que c’est l’une des formes les plus compliquées), le lecteur ne peut pas reprocher à l’auteur la métrique et les rimes du sonnet puisque c’est la règle du jeu!
Dans le cas présent les règles classiques sont presque respectées hormis la rime envi/vies qui justifie le déclassement.

Dans l’expression il y a bien quelques lourdeurs qui gâchent un peu la poésie et la fluidité d’ensemble; ce qui tempérera mon appréciation, même si je reconnais là un travail intéressant.

Merci passager

Lebarde

   Ioledane   
8/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Assurément, la prosodie classique est maîtrisée et ce sonnet est sans défaut sur le plan formel.
Toutefois, le sujet est à mon goût assez peu poétique, de plus je ne vois guère d'images dans la manière dont il est traité ; j'y vois effectivement un "labeur" plus qu'une envolée, un rêve ...
Les deux ne sont pas incompatibles, heureusement !
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas été touchée par ces mots choisis. Pour autant, je salue l'exercice qui n'avait rien de facile.

   senglar   
8/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour passager,


"Un poème achevé se plie à vos caprices."

On peut ne pas être d'accord avec la thèse ; mais on ne peut qu'être d'accord avec l'incipit : "La poésie nécessitant un labeur exigeant n'en reste pas moins un reflet de l'art éternel."

Je préfère un ton tel que "Se plaît à fabriquer... /... un pur français plaisant..." à :
"Souhaits impérieux, vertus inspiratrices,"
Le poète ne devrait fonctionner ni au martinet ni au mécénat, il ne devrait avoir ni à craindre ni à plaire.

Bien que le corset ait donné de belles oeuvres c'est aux sources de l'idéal et de la liberté que le poète doit s'abreuver. Je crois que Voltaire qui se plia aux deux types d'exercices en aurait été d'accord :)

Pas vrai ;)


senglar

   papipoete   
8/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour passager
La poésie est un art, difficile pour peu qu'on veuille plaire, émouvoir par de riches rimes, mais c'est justement pour cela que, " dans un pur français plaisant à s'assouvir " que j'écris... ainsi parla le poète !
NB c'est beaucoup pour cela, que je fais comme l'auteur, parce que ce n'est pas tout cuit, et qu'il faut bien des préparatifs avant de servir le menu...
Le tout est simplement écrit, mais pas désagréable si ce n'est le 4e vers " ... sans sévir ", dont je ne saisis pas l'idée !
le 1er vers du premier tercet, avec le mot " envi " ne rime pas avec " vie " ( masculin/féminin )

   Recanatese   
9/9/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonsoir,

L’exercice de style est pour moi une réussite, il n’y a pas de doute et on devine le travail qu’il y a derrière.
Une chose me gêne cependant : vous semblez, par votre écrit, établir une sorte de hiérarchie entre les différents styles. Ainsi, un poète qui écrirait d’un seul jet en s’affranchissant des règles classiques serait un poète de bas-étage ?
Des fervents défenseurs d’une certaine « modernité », qui ne jurent que par le vers libre, affranchi de toute contrainte, m’ont déjà tenu un discours très sévère à l’encontre de la forme classique : j’en fus tout aussi contrarié.
Par ailleurs, je m’impose moi-même des contraintes lorsque j’écris (rimes, longueur des vers…) Je comprends donc cette idée de dur labeur. Pourtant, j’ai toujours admiré les auteurs qui s’en libéraient, la contrainte la plus difficile étant, en ce qui me concerne, l’absence de contraintes.
Votre poème n’en demeure pas moins maîtrisé du point de vue du style, les tournures sont élégantes et font honneur à la langue.
Au plaisir de vous relire, malgré ces quelques réticences sur le fond.
Recanatese

   Anonyme   
9/9/2019
Bonjour

Un texte qui pourrait être intéressant si... la poésie classique
n'était pas qu'une accumulation des règles qui la sert.
De par le choix de la rime en 'vir', le pari était pratiquement perdu
d'avance car il est très rare qu'une rime difficile à plier ne dicte
pas sa loi à un endroit ou à un autre.
Dès le deuxième vers la rime est pauvre OU riche, pas les deux.
Et la rime pauvre est interdite en classique.
Et puis on tombe dans la facilité des rimes avec ce : sans sévir.

Mais bon, quelque bonne chose :

Il se cache avec joie en refusant la triche

Et j'aime bien le dernier tercet dans son ensemble.

Voilà, l'auteur nous montre par son labeur poétique que l'on a rien
sans un travail sur la prosodie, du moins dans la catégorie classique.
Et qu'il ne faut pas oublier quand même l'essentiel : la Poésie.

   hersen   
11/9/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
C'est un poème qui dit bien ce qu'il veut dire, bien qu'il ne l'exprime pas si poétiquement. Il y a du labeur, on le ressent, et le travail, toujours, écrasera la poésie.
Le labeur, si l'on doit l'appeler ainsi, est histoire d'alcôve entre auteur et poème. mais je n'aime guère qu'on me rappelle le mal de chien que l'auteur s'est donné.
je regrette qu'ici, le labeur prenne le pas sur la démarche, mille fois plus intéressante en poésie;

Certains points me paraissent contestables, comme par exemple "c'est dans un pur français plaisant à s'assouvir dans la création...".
Le mot "pur" me gêne, il est un frein à l'expression (à mon avis) et confère à une certaine rigidité bien peu en phase avec la création, justement.

Mais je reconnais à ce poème d'être explicite quant à l'idée que l'auteur se fait de la poésie. En ce sens, il fonctionne bien.

La poésie revêt tant de formes, écrites ou non, qu'il est à mon sens dommage de l'enfermer dans un "labeur".

Je pense pour ma part qu'un poème ne doit se plier aux caprices de personne, mais qu'il doit au contraire laisser des traces profondes ou légères, rejoindre le jardin poétique du lecteur pour que s'ébattent des bribes de poésie en toute liberté, se frottant les unes aux autres.

Sur la forme, (hormis le fait qu'on perçoive ce fameux labeur, mais je pense que l'auteur l'a voulu ainsi) il y a une certaine lourdeur, je ne perçois pas de musicalité, ce qui renforce cette notion dérangeante de labeur poétique.

   BernardG   
9/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai aimé ce sonnet (irrégulier) à la fois dans le thème et la construction.

Seul le vocable triche m'a semblé un peu déplacé mais l'ensemble est agréable à la lecture et l'idée qui sous tend le thème adroitement développée.

Merci


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