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Anonyme
15/10/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Je trouve ce poème assez inquiétant dans son obscurité : s'agit-il de chanter l'auto-mutilation ? Si tel est le sujet, on ne peut pas dire, c'est original. S'il s'agit d'un assassinat, moins.
Sur la forme, je la trouve plutôt forcée, alambiquée, ce qui s'illustre notamment dans ces rimes : "anémie"/"me", "ylang-ylang"/"yang". Au final, un poème qui me laisse perplexe sans franchement m'émouvoir. En gros, un objet insolite pour moi comme un couteau pour une poule... |
Anonyme
18/10/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Il me semble découvrir deux hiatus (le ying le yang, vers 7) qui pourraient compromettre la catégorie. Le ying, d’ailleurs, s’écrit plus justement « yin ».
Pour le reste, il y a des audaces comme caser ce « Fire, walk with me! » ou la très très rare rime en yang "ylang-ylang/yang", ce qu'il faut saluer. Malgré la très bonne référence culturelle, je me demande si l'on peut sortir une "Érinye" du groupe. Dit-on une Moire ou une Parque ? Ne serait-ce pas comme singulariser un pluriel invariable ? Comme dire "un beau-art" ? Je ne fais que poser la question. Il y a une répétition (trois fois) du mot "front" (vers 3,15,20). Enfin, si le style est assez coulant, pour le sens, je dois avouer que je n'ai pas tout compris. Dès le départ, "le creux dessin" bloque. L'image qui suit "le paradoxe assis sur mon front de charbon" n'éclaire pas mieux, et même si par la suite j'ai parfois cru cerner le propos, la pensée finale est très (très) embrouillée (malgré, ou à cause de, l'exergue et le titre). Un vers résume parfaitement la chose : « Je suis ce soliloque à mon cerveau confus ». |
Labrisse
3/11/2012
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Bonjour cher Perthro...
Bon techniquement on peut faire ressortir de ces rimes croisées de pauvres et de suffisantes ce défaut du classique extrêmement "capilo-tracté" ... c'est le vers 17 surtout qui me le fait dire: Ô/vous/ zob/si/di/yiên'/na/ci/yé/ré/rain/nou/fêr... effectivement on a bien un alexandrin héhéhé de 12,5 pieds nom de dieu!... mais le jeu des liaison ne permet qu'une lecture peu évidente, peu coulée... défaut que je retrouve (moindrement quand même) sur presque tous les vers; et cela est à mon sens un défaut rédhibitoire. La lecture de la Poésie doit se faire en abandon, tant en prononciation, que par la syntaxe (difficile ici), tout autant que par le sens du discours... Désolé, mais je ne suis pas assez "intelligent" pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette pièce. Pourtant, il est effectivement chez vous un duel d'audace, une volonté d'empoigner l'affaire à la "de Nerval"... ce qui n'est pas pour me déplaire et pourrait nous sortir de cette poésie "molle" du tout venant à la mode. Dommage que ce soit sibyllin, escamoté, caparaçonné. Labrisse |
stellamaris
3/11/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Perthro, je te connais déjà par ton blog, en voyant ton nom ici je savais que je ne serais pas déçu... Et je ne l'ai pas été.
Quelle force dans ces images ! Une poésie dont on ne sort pas indemne... Oh, je ne dirais pas qu'intellectuellement j'ai tout compris ! Mais est-ce vraiment un mal ? La poésie est censée parler à l'âme avant de parler à la tête - Ce n'est pas pour rien que le premier poète que j'ai posté ici était un éloge de la folie - et là, je l'ai reçu de plein fouet... Bravo ! Avec toute mon amitié. |
CharlesVerbaud
3/11/2012
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Pas ↓
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La rime anémie / me n'est pas acceptable, ce n'est pas parce que me s'écrit avec un e qu'elle est féminine. En l'occurrence, e ici se prononce i, et il manque ensuite le e muet qui est prononcé dans anémi-e. Le me anglais est une rime masculine en français, et rime avec endormi.
L'irruption brutale de l'Anglais dans ce poème me semble par ailleurs sans intérêt. acier, airain ou fer, Les liaison sont infaisables, il y a deux hiatus acier / airain, airain / ou. Faire rimer confus et diffus, c'est faire rimer un mot avec son composé, ce n'est pas valable. Opium accepte la diérèse, mais l'usage le plus courant fixé par Baudelaire est la synérèse (contre l'étymologie). Un texte verbeux, volontairement obscur sans doute, qui se complait à accumuler des clichés. Jusqu'à la fin je me suis demandé quand interviendrait un dieu grec, et, bingo, voici une Érinye. La première strophe ressemble à la première du Deschido de Nerval "Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé". Il y a effectivement un côté Nerval dans l'écriture, et j'avoue avoir du mal avec Nerval. Tout l'appareillage symbolico-surréaliste est là : usagé, chaos, anémie, paradoxe, opium, cerveau confus, destin diffus, couteau, front possédé, sang, enfer... Bon, bref, sacrifice, folie, mythologie sombre voire satanisme, franchement pas ma tasse de thé. |
brabant
3/11/2012
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Bien ↑
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Bonjour Perthro,
[Bonjour respectueux, je frémis un peu face au destin. lol :)] Boo...ooon, allons-y (puisque pas encore foudroyé) : "Vous, toujours attentifs à briser l'équilibre" OK, mais je constate que l'équilibre n'est pas brisé dans cette élégie bien balancée/cadencée... ... Pour la lame, je choisis l'obsidienne propice aux grands envols. Curieux mélange, peut-être hétéroclite de "barbon/"Fire, walk with me !"/yin... yang/soliloque/Erynie... [liste non exhaustive]" mais c'est le propre de l'Heroïc Fantasy qui construit son propre système sur les ors et débris des autres, syncrétistimique. En ai-je ressenti la magie, ce poème n'est qu'une gemme, il me faudrait soupeser le collier, pierre semi-précieuse donc, doigt glissé dans une druse. Pas toujours évident de pénétrer dans une caverne, fût-elle une invite alibabesque !... On craint toujours la pyrite.. Mais non ! Je plaisante :) J'ai aimé ! |
David
3/4/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Perthro,
J'ai l'impression d'avoir lu un "méchant poème", une ode aux scarifications, mais rien n'est dit explicitement sur l'action de ces lames, le dernier vers pourrait même évoquer son propre scalp ! la musique des mots est très belle, le vocabulaire sonne un humour absurde, comme avec : "Car l’opium n’est plus que de l’ylang-ylang" Un poème de contrastes qui ferait ce qu'il dit, si trop de culte de son propre soin peut mener à l'hypocondrie, que pourrait donner cette légère évocation du contraire... un peu de lucidité sur le monde autour peut-être. |