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Anonyme
5/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Eh bien, voilà du classique pas titubant, si j'ose dire. Gouleyant, même. Le propos m'apparaît net et pourtant tout à fait approprié pour décrire la trajectoire de l'ivresse : d'abord le plaisir visuel de la robe du vin, son velours dans la gorge, l'euphorie qui déjà peine à trouver ses mots, à rassembler ses idées, le basculement au premier tercet avec mon vers préféré
Et j’invoque la Lune, en pleurs sur le gazon. vers le chagrin du vin triste, enfin les regrets d'avoir une fois de plus sombré. L'alcoolisme ici n'est pas sordide mais n'en apporte pas moins le malheur. J'apprécie que, sans en faire des tonnes sur le thème de l'alcool dégradant, vous évitiez de céder à l'image "glamour" de l'ivresse. Bien vu, à mon avis. Mon bémol portera sur les rimes que je trouve peu inventives. Dardent/attardent, tout à fait correcte bien sûr, mais lourde, plutôt laide selon moi. |
Angieblue
5/4/2021
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Passionnément
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Voilà une description très poétique de l'état d'ivresse.
C'est élégant et recherché. J'aime beaucoup: "empourpre le cristal/ D’une peau de velours au raisin dérobée, " C'est très poétique et sensoriel. Joli aussi: "Mon cœur désennuyé trône à l’ombre du mal." L'image est très noble avec le verbe "trôner". Très poétique aussi le premier tercet avec le songe, les midis clairs et l'invocation de la lune par le narrateur en pleurs. Et enfin, superbe le dernier tercet avec la métaphore du palais fait de murs de prison. De plus, ça reprend l'idée déjà contenue dans le 2ème quatrain avec le verbe "trôner". L'ivresse qui donne une illusion de luxe et de royauté, mais qui n'est au fond qu'une tentation diabolique, un "démon, jouant de mille charmes", une prison à l'apparence dorée... Je trouve ce sonnet parfait avec une belle cohérence et une belle continuité dans les images pour décrire ce paradis artificiel qui n'est, en réalité, qu'un paradis perdu. De plus, l'émotion est là. Bravo! c'est de la grande poésie qui envoûte! |
Miguel
5/4/2021
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Beaucoup
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Je ne vois pas très bien de quel mal il est question au vers 5. S'il ne s'agit que d'une cuite ... Cela étant, la belle image à tonalité classique du cristal empourpré me séduit, ainsi que nombre de beaux vers, mélodieux et légers, et l'évocation des vignes ensoleillées. Belle trouvaille, dans la chute, que cette antithèse du palais et de la prison.
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domi
10/4/2021
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Passionnément
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C'est magnifique !
"Et j'invoque la Lune, en pleurs sur le gazon" "Puis, vers le firmament tout étoilé de larmes"... Ces deux vers, non seulement sont très beaux poétiquement, mais tranchent - en douceur, aprèrs le mot "féal - avec le côté idyllique des deux premiers quatrains, pour exprimer avec émotion la douleur de celui qui est "prisonnier" de son addiction. Un poème que je trouve admirable, digne d'un Baudelaire, sur le fond, et même sur la forme... |
inconnu1
25/4/2021
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Beaucoup ↑
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Vos interventions se font rares (un poème tous les 4 mois au cours de la dernière année), mais sont toujours aussi pertinentes et riches d'enseignement.
Bon, je vais finir par me dire qu'Oniris n'est pas un site très sain pour la santé, vu le nombre de poèmes sur l'alcool, mais celui-ci ne manque pas d'originalité. Certains diraient qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, c'est encore mieux quand le flacon est en cristal de bohème. Bien à vous |
Anonyme
25/4/2021
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Beaucoup ↓
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Bonjour
Un beau sonnet classique comme souvent chez l'auteur où l'ivresse est bien poétiquement décrite. Mais ... Je trouve le premier quatrain quelque peu fabriqué avec toutes ses inversions et le second avec ses 2 si répétitifs n'est pas d'une fluidité à toute épreuve. Les 2 tercets sont d'un autre "tonneau" si j'ose dire et là je retrouve l'auteur que j'ai souvent apprécié. Un superbe dernier vers clôt cet ensemble poétique. |
papipoete
25/4/2021
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Beaucoup
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bonjour pieralun
lorsque mon coeur a du vague à l'âme, et que mes larmes font des vagues, je succombe à Bacchus et pousse mon mal au fossé... et j'oublie... jusqu'à ce que je regrette de n'être plus " moi " ; à maudire ce démon geôlier de ma prison ! NB si tous les " noyeurs de peine " et ceux qui n'en ont aucunement, si non que soif tout bonnement, pouvaient après ivresse écrire ainsi leur regret d'avoir succombé... j'en serais admiratif et fort indulgent ; mais personnellement je ne connus que des " boit sans soif ", que l'ivresse rendait détestable alors... Aussi, de votre sonnet je retiendrai le tercet final, dont la substance me rassure... le temps du dégrisement ! l'on put me haïr de pérorer ainsi, mais le souvenir que l'ivresse me fit subir, ne me réconciliera pas avec ce fléau. je ne vous ferai pas l'injure de vérifier votre prosodie ( un peu comme si je passais vérifier le béton, qu'un maçon est en train d'utiliser... ) |
Damy
25/4/2021
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Beaucoup ↑
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Oui, mais l’on peut s’enivrer sans tomber dans l’alcoolisme, non ?
C’est un peu ce que j’ai fait en lisant votre superbe sonnet dont je n’abuserai pas. J’ai simplement dégusté et notamment le premier tercet qui reste raisonnable et poétiquement parfaitement maîtrisé. « Je songe aux midis clairs, à ces rayons qu’ils dardent Sur le pampre lascif des étés qui s’attardent, Et j’invoque la Lune, en pleurs sur le gazon. » C’est vraiment très beau. Le dernier vers est très réussi avec l’ambivalence du mot « palais ». Un réel plaisir de lecture comme si j’avais dégusté un délicieux Sable Fauve. Merci, pieralun. |
jfmoods
25/4/2021
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"J'ai jamais eu le vin mauvais, plutôt affectueux, même grotesque." (Michel Audiard, "Un singe en hiver")
Entamée par trois subordonnées de temps à la file - en cela très baudelairienne - la première phrase du sonnet suscite un effet d'attente particulièrement bienvenu. Derrière l'image attirante du comblement ("peau de velours", "élégamment", "enrobée", "ruisselle", "le nectar idéal"), quelques éléments inquiétants préparent déjà la suite... Ainsi l'adjectif qualificatif "lourd" qui laisse planer le coup de massue de l'ivrognerie. Ainsi le verbe "empourpre" qui suggère divers sentiments négatifs comme la colère, la honte, la fureur, la confusion. Ainsi le participe passé "dérobée" qui laisse entrevoir la malignité, la malhonnêteté. La principale qui surgit au vers 5 met en relief un participe passé ayant fonction d'adjectif qualificatif. L'ennui, chancre de toute existence, nous pousse vers les paradis artificiels. L'alcool est l'un de ces lieux de perdition où l'on se croit roi ("trône") et où l'on n'est rien d'autre qu'un esclave, qu'un individu sans conscience, dépossédé de son libre arbitre (rime : "mal"/"féal", image de l'abrutissement : "ma bouche bée", métonymie : "ma raison vainement est courbée"). On peut s'extasier tant qu'on voudra sur la naissance miraculeuse du vin (champ lexical addictif de la lumière : "Je songe aux midis clairs", "ces rayons qu’ils dardent / Sur le pampre lascif des étés qui s’attardent"), l'abus que l'on en fait nous transforme en créatures ridicules ("j'invoque la Lune", "j'insulte ce démon"), pathétiques ("en pleurs sur le gazon", "tout étoilé de larmes"), impuissantes face à un séducteur roué (hyperbole : "jouant de mille charmes") qui, prétendant nous offrir les clés d'un monde paradisiaque, nous livre, pieds et poings liés, à l'enfer de la solitude (métaphore : "faire un palais des murs de sa prison"). Merci pour ce partage ! |
GiL
25/4/2021
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Beaucoup
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Très beau sonnet classique, j’aime bien le premier quatrain, moins le deuxième que je trouve un peu emprunté dans son évocation de l’ivresse. Les deux tercets me ravissent . Magnifiques, « la lune en pleurs sur le gazon » et « le firmament étoilé de larmes ». Savoureuse, la chute avec le clin d’œil de « palais » !
Bravo et merci Pieralun |
Anonyme
25/4/2021
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Beaucoup ↑
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Bonsoir Pieralun
Trè beau sonnet décrivant l'état d'ivresse, poétique, et dont les alexandrins classiques sont élégants et sans faille . Puis, vers le firmament tout étoilé de larmes, J’insulte ce démon, jouant de mille charmes Pour me faire un palais des murs de sa prison. J'aime particulièrement le dernier tercet et ce démon jouant de ses charmes pour mener le narrateur vers l'addiction et par conséquent l'enfermement dans les murs de sa prison. Un très bel ensemble . |
Myo
25/4/2021
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Beaucoup
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Et bien voici un sonnet qui se laisse boire ... sans modération.
Derrière le côté enjôleur et festif du premier quatrain tout en volupté se cache le côté sombre de la divine boisson. Notamment lors du 2e quatrain et de l'envoi qui signe la solitude où se glisse le dépendant. Juste une petite interrogation, " Lorsqu'un vin, lourd de grappe,..." Ne doit-on pas mettre "grappe" au pluriel ? "Mon cœur désennuyé .." Je trouve cette formulation un peu en dessous. La répétition des deux si aurait pu être évitée. Merci du partage. |
Cristale
25/4/2021
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Passionnément
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D'entrée, je ne lis pas les propos d'une dépendance relative à l'alcool non, la description finement détaillée du cru dans le verre ainsi que l'aspect goûtu de ce vin là dénonce une connaissance particulière en œnologie et un goût pour la qualité.
Mais à siroter le doux nectar en quantité sans doute un peu exagérée nul doute que l'ivresse envahit la conscience et le corps de celui qui en jouit. Après, on ne répond plus de rien mais ce n'était pas le but, n'est-ce pas ? "Je songe aux midis clairs, à ces rayons qu’ils dardent Sur le pampre lascif des étés qui s’attardent, Et j’invoque la Lune, en pleurs sur le gazon." On croirait du Verlaine après quelques verres d'absinthe... Ah c'est beau ! Très très beau ! J'aimerais bien connaître le nom de cet élixir des dieux qui fait écrire de si jolis vers, je trinquerais volontiers avec la plume de Pieralun. Juste un petit truc pour dire quelque chose très terre à terre : des rimes internes aux hémistiches des vers 1 et 2, 5 et 6. Je sais bien que le narrateur voit double et à travers l'éther des vapeurs, en cela il est pardonné pour ses écarts. Excellent sonnet dont j'apprécie les rimes "bée-courbée" ainsi que l'originalité de "dardent-s'attardent" allégées par leurs finales dont le son s'amenuit sans se prononcer comme toujours en fin de vers (dard' s'attard'). Je naurais pas osé mais ça passe bien. Bravo et merci Pieralun. Cristale |
Anonyme
25/4/2021
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Beaucoup ↑
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Bonsoir PIERALUN
« Et j’invoque la lune, en pleurs sur le gazon Puis, vers le firmament tout étoilé de larmes. » Bien évidemment, ces deux vers sont très beaux et très tristes, nonobstant, c’est sur le ton de l’humour que je lis ce poème. Quand il boit jusqu’à l’ivresse le sang de Bacchus, le narrateur, même s’il pleure, semble tutoyer les anges. Je ne pense pas que le remords l’anime tant que cela quand il insulte « ce démon », même s’il a conscience qu’il est l’esclave de ce dernier. Le remords viendra plus tard… demain, au réveil sans doute ! Aïe ! Ma tête ! NB. Gageons que dans la confusion notre échanson ne se mette pas à plagier Verlaine en l’invitant à partager son verre familier. Merci pour ce très beau sonnet ! Je lève mon verre à votre « ivresse ». dream |
RomainT
26/4/2021
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Bien
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Je salue les merveilleuses trouvailles:
"Et j’invoque la Lune, en pleurs sur le gazon." "Puis, vers le firmament tout étoilé de larmes," "Pour me faire un palais des murs de sa prison." En revanche, le registre est n´est pas toujours suivi je trouve.. parfois léger ("élégamment", "idéal") et souvent très sombre ("en pleurs", "larmes") Je pense que le poème aurait gagné à choisir son camps Bravo! |
emilia
26/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un beau texte classique sur ce « nectar idéal… ! à la dégustation savoureuse et experte qui ouvre la porte du palais des plaisirs…, à condition de ne pas en abuser pour en devenir l’esclave soumis à son démon et ses tentations….
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Quidonc
4/5/2021
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Beaucoup ↑
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J’ai toujours eu un petit faible pour les alcools tristes et sensibles. Mais c’est évidemment un sentiment pervers qui vous séduit pour mieux vous détruire. Alors vient la colère de s’être fait prendre, encore une fois alors que l’on s’était jurer ses grands dieux que la précédente serait la dernière. Mais avant la colère, le vin nous désinhibe et nous rend plus sensible aux choses de la vie.
Merci pour ce partage |