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Anonyme
29/6/2013
a aimé ce texte
Bien
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Une anecdote joliment mise en forme à part le passage qui va de « Où la lune... à ceux du lendemain », plutôt laborieux et pas très clair. J'ai du le relire plusieurs fois pour bien comprendre.
Si ce n'était cette partie légèrement confuse, j'ai apprécié ce poème qui dénonce en alexandrins l'hypocrisie d'une forme de charité où l'on cherche avant tout à satisfaire son amour-propre. |
Robot
10/7/2013
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Rien à dire sur la forme. Vos phrases sont bien amenées. Quoique la ponctuation et leur longueur parfois n'aident pas à la respiration quand on le dit à haute voix.
Je dirais que c'est une poésie orientée. Votre texte opère une généralisation qui me dérange et fait d'un cas une attitude globale. Je trouve quelque peu méprisant les vers: "J'arborai mon billet en gardant la distance Qu'imposait mon dégoût du corps à l'abandon." Comme si la misère ne rebutait point le narrateur par rapport à l'autre mais relativement à lui même. Ces insultes peuvent-être induites justement par le ressenti d'une certaine suffisance de la part du passant qui donnerait moins par générosité du cœur que pour se débarrasser d'un sentiment coupable. j'aurais aimé voir développer cet aspect. |
Anonyme
10/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Salut pieralun. Pour la forme je te fais confiance, c'est une écriture classique sans faille si ce n'est la césure du vers suivant -Un fils perdu de nos cités, regard avide- que je trouve mal placée.
Quelques difficultés également dans la compréhension du passage- Où la Lune n'est plus sur un i comme un point Quand un ciel de grand froid fait le lit de l'étoile ; Où, quand l'aube s'allume, il faut taire l'humain Qui trouble les passants, puis glisser sous le voile Liant les jours d'hier à ceux du lendemain. Un peu touffu et peu fluide à la lecture, à mon goût bien sûr ! Pour ce qui est du fond, si j'ai bien compris, le "bourgeois" est en droit d'attendre du naufragé des trottoirs une certaine reconnaissance. Oui, sans doute, mais en contrepartie... Comme on jette à son chien un vieil os à ronger On donne, indifférent, quelque menue monnaie, Parfois accompagnée d’un sourire forcé Aux naufragés des rues qui hantent le pavé… Puis l’on s’en va, léger et la conscience en paix, Retrouver sans remords la douceur d’un foyer Sans songer un instant qu’au fond du gobelet, Souvent plus que l’argent, juste de quoi manger, Ces gens cherchent aussi un brin d’humanité… N'ayant pas vraiment saisi le sens de ton texte je m'abstiendrai pour l'instant d'y coller une appréciation... Edit : c'est clair et Très bien |
leni
10/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonsoir Pieralun
Le texte est superbement ciselé comme à l'accoutumée Mais je ne comprends pas le rapport entre "l'indigent" et "le bourgeois" "J'arborai mon billet en gardant la distance Qu'imposait mon dégoût d'un corps à l'abandon"????En fait quand le"bougeois " a donné il reçoit de "l'indigent"des insultes de mots vomis Ce cas particulier permet-il une conclusion?? C'est la question que je me pose sur un sujet qui m'interpelle Bien cordial salut Leni Désolé d'avoir compris si tard Merci de ton Com très utile |
Mona79
10/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Il semble ressortir de ce texte que l'indigent a compris avec quel mépris on lui faisait l'aumône, d'où le vomi d'insultes en retour du geste qui se voulait débonnaire, mais n'était que façade pour se donner bonne conscience.
"Que jamais plus au gueux mon trop grand cœur ne donne !" Ce vers me semble bien alambiqué c'est un peu comme M. Jourdain avec sa "belle marquise, vos beaux yeux d'amour mourir me font"... Mais on vous pardonne cette petite contorsion puisque le poème est par ailleurs de très bonne facture. |
pieralun
10/7/2013
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Commentaire modéré
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Anonyme
11/7/2013
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour
Soyez donc bon avec les autres ! quels remerciements ! Bon texte dans son ensemble d'où je ressors quelques beau vers : De ma ville où le ciel infiltrait son humeur Où la haine parfois brille de vilains feux Où la Lune n'est plus sur un i comme un point. Bien à vous. Hananké |
Anonyme
11/7/2013
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Je suis désolé mais si nous sommes censés généraliser ce qui se présente, semble-t-il, comme une parabole, l'auteur ne sait pas ce qu'il dit. Les pauvres sont reconnaissants dans la mesure où ils savent qu’en recevant poliment de l’aide matérielle, ils donnent envie aux donneurs de réitérer leur geste et du moins ils ne veulent pas les dégoûter. Si leurs remerciements sont intéressés, ils n'en sont pas moins touchants et les pauvres n'ont pas cette sophistication snob que des consciences torturées développent, dû au retrait d'un christianisme qui ne perdure que sous ses aspects de traditions dépassées et rendues incompréhensibles par l'ignorance abyssale de mes contemporains concernant la religion. Aussi, il n'est guère étonnant que cette religion de remplacement qu'entend être la psychanalyse n'en finit pas de décrire le combat du surmoi (soyez altruiste) et du ça (ah non, c'est pour moi !), une religion décidément très inférieure à celle qu'elle se permet de critiquer, drapée qu'elle est de pseudo-scientificité.
La trop fameuse "bonne conscience bourgeoise" qui fournit un excellent prétexte pour ne pas voir les trésors que nous gagnons en aidant les autres, est un cliché qui ne survit pas à l’expérience. Quand on donne, l’hypocrisie se dissout, en même temps que les autres affres qui constituent la luxueuse névrose du riche au christianisme subi au lieu d'être connu et vécu, monstruosité abstraite qui accouche de choses comme la publicité pour l'humanitaire à la manière de grandes entreprises mécènes qui cherchent à renouveler leur image (là où Jésus demande de pratiquer la charité en secret) ou comme donner en essayant de ne pas se faire plaisir, comme si c'était pénible (là où le Nouveau Testament décrit qu'il faut aimer les pauvres et que le sacrifice de soi donne des ailes). Essayez et vous comprendrez combien notre idéologie est stupide d’une toute-puissance de la structure rivalitaire, pleine d'une bouillie psychanalytique qui éloigne de toute rationalité, tout bon sens, et préfère magnifier l'ego. Quant à la peur de mettre le doigt dans l’engrenage et de ne plus pouvoir se dépêtrer d’une obligation toujours grandissante de pratiquer la charité, c’est une réalité que l’on combat de façon simple, en fixant une fois pour toutes la durée qu’on souhaite consacrer à telle activité humanitaire. Un grand HOU pour les ignorants qui se gargarisent de cynisme, d'auto-critique de cynisme et qui enseignent doctement sur des dossiers qu’ils ne connaissent pas. Espérons qu'ils sachent se dépêtrer d'une idéologie qui n'a de but que celui d'inférioriser l'humain au social. La forme est pas mal, le tout reste à mon goût insuffisant pour que je gratifie l'auteur d'une évaluation. |
KIE
11/7/2013
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L’oyant, je pivotai, en empoignant mon flingue :
« Si je te déplais, faut pas prendre mon fric Rends le moi fissa, mec, sinon je te seringue ! » Savez-vous qu’il héla, pour se sauver, un flic ? Morale, elle a du bon, quand même on est en marge La loi qui nous défend contre un putain de barge. L’idée est simple. C’est le langage (et pas seulement verbal) qui divise les hommes. Bien charpentée et conduite sans à-coups jusqu’à sa conclusion. Vocabulaire et syntaxe, nous sommes dans le très bon. Dans l’expression quelque réserve peut-être sur : « De ma ville où le ciel infiltrait son humeur » (en fait, j’ignore pourquoi ça me gêne, il me semble que « infiltrer » n’est pas le bon verbe). Et : « Il faut taire l’humain / qui trouble les passants » On voit très bien ce que vous voulez dire, mais peut-être était-il possible de trouver mieux. Sans que ce soit mauvais, du reste. Mais c’est l’inconvénient d’un texte très bien écrit. Qu’un passage ne soit que bien et on ne voit plus que lui. J’aime bien ce vers 7 – carrément anti-classique ! - à trois mesures. Lorsque les entorses à la règle sont justifiées, il faut les applaudir. En effet, dans le onzain, c’est lui qui saute aux yeux : « Un fils perdu / de nos cités, / regard avide ». Et, sauf erreur de ma part, il est le plus important de ce passage. Car si je réduisais l’idée de cette strophe pour n’en conserver que la substance, je garderais : Comme je cheminais …, je croisai… un fils perdu de nos cités, regard avide… Donc, il faut bien qu’il ressorte et quel meilleur moyen pour ce faire, sinon de rompre le rythme à quatre mesures jusqu’ici respecté ? Là, c’est un coup de maître. |
Miguel
12/7/2013
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J'arrive avec un peu de retard. J'ai lu les autres coms mais pas encore la réponse de pieralun. Je suis un peu hésitant. Si la versification est parfaite, évidemment, les vers me semblent peu mélodieux, avec quelque chose d'un peu prosaïque.J'ai lu mieux sous la plume de pieralun.
Pour le contenu, je rejoins volontiers la réflexion de Renaud. Je pense que le cliché du bourgepis faisant ostensiblement l'aumone date un peu, comme par exemple ce lieu commun, qui a la vie dure, selon lequel on va à la messe pour montrer ses beaux habits. Pour le monde qu'il y a ... Ce texte me semble jeter le discrédit sur un geste accompli si souvent dans un authentique altruisme! Et maintenant je vais voir ce que dit l'ami pieralun. |
Marite
12/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ce texte m'a amusée "Juste un instant d'égarement" ... quel égarement ? Celui du bourgeois ou celui de l'auteur qui nous offre ici une caricature de la générosité et de la bonté ? Je ne me souviens pas de tous les textes de Pieralun mais vaguement il me reste la sensation que ce registre ne lui est pas courant, du moins sur le site.
Peut-être aurait-il suffit à ce "généreux" d'entamer d'abord une petite conversation avec " Un fils perdu de nos cités, regard avide Où la haine parfois brille de vilains feux." Tout simplement ... comme ça ... lui manifester un intérêt sincère avant de le quitter en lui laissant son obole ? Mais l''orgueil et la suffisance étaient si forts que même un aveugle les aurait perçus. Il a eu ce qu'il méritait finalement. Enfin c'est la lecture que je fais pour le fond de ce poème. La forme quant à elle porte admirablement le fond. |
brabant
12/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Pieralun,
Il peut être aussi difficile/délicat de donner que de recevoir, le donateur se fendant ici d'un billet eût pu attendre un meilleur accueil de la part du récipiendaire/de l'obligé, une pièce anonyme tombant dans une sébile ne méritant pas l'effort d'un merci ni celui de tendre le bras. La charité se satisfait de cette médiocrité où l'on oeuvre quasiment d'égal à égal, alors le chaland qui donne un billet doit s'attendre à recevoir la monnaie de sa pièce, à savoir la révolte de celui qui n'est plus ce que l'autre lui fait savoir qu'il est. L'insulte de la sorte remet les deux quidams sur un pied d'égalité, qui, l'un se penche et l'autre se relève. Quelle idée aussi que d'offrir une image avec la représentation d'un bâtiment de riche, c'est une insulte au plus sophistiqué des cartons ! Belle écriture classique, j'y vois un Boileau qui actualiserait Plaute, "latrine" et "vomi" obligent et bien plus... dit de façon moins odorante mais tout aussi sentie où le péremptoire s'allie à l'implacable. Sur ce, m'en vais lire ton fil, tu dégaines plus vite que ton ombre dis-donc Pieralun :) Lol |
TheDreamer
15/7/2013
a aimé ce texte
Bien
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Vous lisant on pourrait penser à plusieurs grands poèmes classiques. Permettez-moi de penser aux « Pauvres gens » de Victor Hugo et au recueil douloureux publié en faveur des indigents « 100 poèmes contre la misère » sous la férule de l’abbé Pierre.
Votre texte prend le contrepied de ces auteurs et de la littérature sur le sujet. Il montre sans hypocrisie une autre forme de la relation que l’on peut ressentir vis-à-vis de la déchéance sociale. Ce poème ne me choque pas, sinon sa conclusion par trop généraliste. Si certains hurlent leur colère en vomissant des injures, je n’oublie pas qu’avant ce fut la société qui elle-même les a vomi… Beaucoup détournent le regard face à la pauvreté, par indifférence parfois, par peur de se retrouver dans le visage de l’Autre, souvent, au sein d’une société où chacun peut plonger dans les méandres de la misère du jour au lendemain. |
Ioledane
19/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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J’avais lu et commenté en espace lecture la première version de ce poème, et celle-ci me plaît beaucoup plus, l’autodérision y est plus évidente.
Je ne peux m’empêcher de relever à nouveau la longueur des phrases dans les deux premiers paragraphes : 8 vers pour la première, 12 pour la deuxième ! Et l’on ne s’y perd pas, c’est fluide, malgré la profusion des « Où, qui, quand, que ». Les deux quatrains sont plus brefs, plus incisifs, plus mordants … surtout en défaveur du narrateur lui-même, et c’est bien réalisé. Bien aimé « le ciel infiltrait son humeur / De pluie de brouillard sur la Garonne offerte », la « vieille latrine », et l’image « glisser sous le voile / Liant les jours d'hier à ceux du lendemain ». |