Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
pieralun : La migraine
 Publié le 23/10/22  -  14 commentaires  -  1264 caractères  -  223 lectures    Autres textes du même auteur


La migraine



Quand d'intenses douleurs palpitent sous mon crâne,
Qu'un marteau dur et lourd y plante un large clou,
Je vois dans un brouillard le clocher un peu flou
Qu'un abbé fait sonner, le vent dans la soutane.

Montant et descendant au rythme du ballant
De la cloche qui bat le tocsin de mes tempes,
Il me contraint à fuir la plus pâle des lampes
Et loge sous mon front un pouls horrible et lent.

Flottant sur l’océan d’une informe migraine
Que le corps du battant enfle à tous les contacts,
Du bronze résonnant je ressens les impacts
Et les tressaillements des ondes qu’il égrène.

Une vieille gargouille offre toutes ses dents
Au rire qui jouit de mes pires souffrances,
Singeant à chaque gong les laides apparences
Que Satan donne aux jeux qu’il voudrait décadents.

Lorsque l’ultime cri de douze heures résonne,
Faible sur mes genoux, transpirant, épuisé,
Oubliant mon courage à jamais remisé,
J’implore le sonneur pour qu’un chant carillonne.

Qu’il flatte mes tympans mélodieusement !
Que son tintement clair soit comme la caresse
D’un accord qu’offrirait du laiton qui paresse,
Et qu’il ôte au moqueur son sourire dément.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
10/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve bien exprimées les sensations douloureuses, les idées aberrantes qu'elles apportent et qui épuisent le narrateur souffrant. La forme est rigoureuse, la syntaxe parfois peu claire à mon avis (j'ai eu du mal avec le dernier quatrain) mais bon, ça se comprend vu le sujet. Les quatre premiers quatrains me plaisent vraiment, j'entre en sympathie avec les affres du migraineux et, si l'image des cloches sous le crâne n'a rien de nouveau, au moins est-elle déclinée avec force et constance, me dis-je.

Un poème bien composé selon moi, qui « sature » peut-être en qualificatifs ; l'éternel problème de l'alexandrin et de ses douze syllabes à « remplir ». Le tintement est clair, les souffrances pires et les apparences laides.

   Anonyme   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Pieralun,

Qui s’est déjà tapé une migraine carabinée ne peut que résonner avec ce poème. Bon moi, ce n’est pas trop un curé qui se secoue la cloche dans mon crâne mais plutôt des sortes de vers qui forent des galeries dans le peu de cervelle qui me reste. Vous me direz que le résultat est tout aussi odieux. Grave… Et surtout, quel bonheur ineffable quand ça s’arrête. Comme d’habitude avec vous, les vers sont ciselés au fer fin. Attention toutefois à l’usage des adverbes, faut bien que je trouve un truc à redire, vu que j’ai pris la carte Pieralun GOLD et quand tant que VIP, je m’autorise le droit au pinaillage. D’ailleurs inutile de me remercier à l’avenir, c’est aussi inclus dans le forfait, ai-je lu dans les conditions de ventes.

Donc, merci pour ce moment de poésie et le travail fourni dessus.

Bon, je vais me coucher du coup…

Anna Spirine

   Donaldo75   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pieralun,

Dès le premier quatrain, j’ai lu de la poésie maitrisée avec des images bien senties et un rythme fluide. La progression narrative – si le terme est judicieux mais je crois que tu vois ce que je veux dire – rend la lecture intéressante ; de plus, j’aime bien le champ allégorique utilisé qui me semble donner un double sens à ce poème.

Du beau travail !
Bravo !

   poldutor   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour pieralun
La migraine cette chose horrible que j'ai la chance de ne jamais ressentir, mais vivant dans le voisinage de migraineux, j'imagine le handicap!
Je crois que le premier quatrain résume tout :

"Quand d'intenses douleurs palpitent sous mon crâne,
Qu'un marteau dur et lourd y plante un large clou,
Je vois dans un brouillard le clocher un peu flou"

"Montant et descendant au rythme du ballant
De la cloche qui bat le tocsin de mes tempes,...
...Et loge sous mon front un pouls horrible et lent."

et l'espoir que le tocsin se transforme en "chant (qui) carillonne.

Qu’il flatte mes tympans mélodieusement !
Que son tintement clair soit comme la caresse"

C'est tout le mal que je vous souhaite.
Cordialement.
poldutor

   Lotier   
23/10/2022
La migraine permet de revisiter l'univers de Notre-Dame de Paris (le roman d'Hugo) et Quasimodo n'est pas loin. Les assonances « an » sont un peu trop présentes à mon goût, peut-être est-ce un effet voulu, histoire de partager généreusement ladite migraine ? En tout cas, il y a vingt-quatre vers, mais pas de treizième heure…
Soignez-vous bien !

   papipoete   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour pieralun
Je m'attendais à une épique joute entre " inconnu " et Vous, au sujet d'onanisme ou autre course aux ovocytes, mais non ce sujet épuisé put vous donner mal à la tête, et décupler les méfaits de cette satanée migraine !
Sous la forme d'un clocher prêt à exploser, le crâne du héros n'en finit pas de subir les battements d'un tocsin, à foutre le bourdon ; dans la nef du migraineux, comme si les coups de battants ne suffisaient pas, une affreuse gargouille rit à jouir de plaisir... " pitié, que ça cesse ! "
NB une migraine fort imagée, qui ne nous prend pas la tête, saute aux yeux, résonne à nos oreilles jusqu'à se joindre au héros, pour implorer le sonneur de muer le glas en doux carillon.
Qui n'a pas connu telle épreuve, où même le chant du rossignol parut insupportable ?
je revois une scène de The Wall, de Pink Floyd où les personnages se tiennent la tête, où s'acharne une folle migraine.
L'ultime strophe, quand enfin calme et sérénité reprennent place sous ce pauvre crane, est mon moment préféré.
j'aime bien aussi l'image du 4e vers, où je vois l'abbé monter et descendre rivé à la corde de la cloche ; cela me rappelle ce temps, où l'enfant de choeur remplissait cet office avec grande ardeur !
ça doit sauter aux yeux, mais je ne vois pas la raison qui classe ces alexandrins, en " contemporain ? "
...si finalement, ce " a " de crâne prononcé avec l'accent franc-comtois " ahhh " face au "a " pointu de soutane, ne s'accordent pas ensembles ( l'on en débattit ici en quelques houleuses vagues )

   Anonyme   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Ah ces maudites migraines, comme elles sont bien exprimées.

Dommage pour la rime crâne-soutane qui condamne au contemporain
mais n'est rien à coté de ces fichus abbés et leurs cloches
qui sonnent sans arrêts.
Je vous l'ai écrit qu'il faut se passer de religion, vous voyez
jusque dans les migraines !

Un bon texte plein d'humour.

   Yannblev   
23/10/2022
Bonjour Pieralun,

En ces jours de rationnement de paracétamol voilà un texte qui remet en tête, c’est le cas de le dire, les affres impitoyables d’une migraine carabinée. Description par le menu des symptômes et des délires joints du mal de crâne XXL. La composition est orthodoxe et les images illustrées justement. C’est clairement décrit et respectueusement écrit, je suppose que ce fut une fois le problème dépassé, les cloches enfin muettes.

   Lebarde   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour pieralun

Crâne, soutane, de quoi avoir "la tête comme une cabane à frites" pour bien peu de choses en effet.
Alors si on ajoute le bourdon de Notre Dame actionné par Quasimodo, il y a de quoi "avoir le tocsin dans les tempes".
Imaginez en plus que le paracétamol vienne à manquer comme on nous l'annonce, la situation serait critique!
Mais qu'importe, le sujet est original et superbement traité avec ce qu' il faut de fluidité, de légèreté et de poésie dans l'écriture et le propos pour faire passer la migraine.

Merci et bravo pour ce beau texte classique comme vous savez si bien les faire.
Un travail de maitre que j'aime beaucoup.

Lebarde

Ps: pour l'allusion médicamenteuse, je suis désolé, on est passé avant moi.

   Miguel   
24/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Mais que n'y ai-je pensé plus tôt ! La migraine, c'est tout à fait ça. La grande volée des dimanches dans la tête, le charme des vraies cloches en moins ! La tonalité humoristique du texte donne à ce dernier une dimension stoïcienne, puisque l'auteur sait prendre quelque distance avec sa douleur. La forme, classique à souhait, ajoute au plaisir de lecture qu'apporte ce poème. Le laiton qui paresse, un peu obscur, me semble moins heureux que le reste (je crois comprendre que le laiton, plus léger et moins sonore que le bronze, aurait moins d'effet négatifs). Mais l'ensemble est une vraie jubilation.

   Raoul   
23/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir,
Dès la première strophe, on perçoit la dentelle et la maîtrise de l'ouvrage.
Tout est construit et se lit avec une grande fluidité. Les images cathédralesques sont bien rendues, elles sont même assez bd. et humoristiques parfois. Délicieux à lire, mais, pour pinailler un brin, juste un peu gêné par les nombreux participes présents et adjectifs verbaux dont la sonorité répétitive n'est pas très agréable.
Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
24/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pieralun,

Hélas abonnée aux migraines, celles-ci sont parfaitement exprimées :

"Quand d'intenses douleurs palpitent sous mon crâne,
Qu'un marteau dur et lourd y plante un large clou,"

Oui, c'est bien ça.

De très beaux alexandrins dans l'ensemble parfaitement maîtrisés et dont j'apprécie l'humour malgré les intenses douleurs provoquées par ces migraines.
Dommage que ce petit grain de sable ( crâne/soutane) reclasse cette poésie en contemporain, mais un très bon contemporain quand-même, il faut le souligner.

   GiL   
28/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour pieralun,

Mais ce poème est baudelairien ! C’est le genre de thème qu’affectionne Baudelaire ; les images (marteau, cloche, gargouille), la construction des strophes, le rythme des vers sont baudelairiens, et, à la lecture des deux premiers quatrains, je n’ai pu m’empêcher de penser à « Spleen » et à « Chant d’automne ».

J’applaudis sans réserve aux seize premiers vers, tout en tiquant quelque peu sur l’hémistiche « qu’il voudrait décadents », j’applaudis moins fort le cinquième quatrain et cesse mes applaudissements au sixième. En fait, je verrais bien ce final résumé en seul quatrain, plus compact, plus percutant. Mais ce que j’en dis – hein ? – vous en penserez bien ce que vous voulez, c’est vous l’auteur…

En fin de compte, malgré ces réticences, j’ai adoré ; quel dommage, cette rime âne/ane qui vous condamne le classique !
Merci, pieralun, pour ces moments passés avec ce beau poème.
GiL

   senglar   
1/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pieralun,


C'est bien fait, bien structuré ; à lire toutes ces étapes je te crois capable de fondre une cloche Pieralun. Bon du travail d'orfèvre on a l'habitude.

Le quatrain que je préfère est celui de la gargouille, parfaite accompagnatrice et illustratrice de cette migraine. J'aime beaucoup les gargouilles, moins les migraines.
J'aime aussi cette prière au sonneur à transmuer le bronze en laiton et passer de l'épée qui se brise à la jupe qui modèle en bonne pâte à appellation d'origine contrôlé.
Je serais bien en peine d'expliquer cette dernière image, le laiton, de la pâte à modeler ? Voilà que la migraine me gagne mais contrairement à la tienne la mienne est improductive.

J'ai compris, je m'en vais... clopin clop..; euh.. ballant ballot...

Ding Dong !


Oniris Copyright © 2007-2023