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Eskisse
4/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Je ne suis pas calée pour juger de la métrique de ce sonnet classique mais j'ai trouvé les quatrains aussi lisses que le piano...
Mais ma préférence va aux tercets que je trouve de toute beauté, plus originaux, avec l'image de ces mains -araignées qui m'a rappelé la description des mains du joueur de Stefan Zweig dans Vingt quatre heures de la vie d'une femme. J'aime vraiment bien ce zoom sur les mains, l'expression " leur courbe arachnéenne" et la rime avec "céruléenne". Cela donne une majesté à l'ensemble. Le vers final est magnifique ! |
inconnu1
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
Un sonnet italien classique dans sa forme. Rien à dire. Du travail de pro. J'ai un peu de mal avec le dernier tercet. "L'air le plus beau" me semble un peu cheap. "Le sombre et grand tombeau", j'ai du mal à voir de quoi il s'agit (la mort?). Si c'est cela, la métonymie me semble avoir été trop utilisée et je trouve cela décalé avec le reste qui ne demande que contemplation. Vous me direz. Sur le plan euphonique "public grinça" n'est pas des plus simple à prononcer et nuit à la fluidité. Bien à vous |
Anonyme
6/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Ah, mais oui. J'ai vraiment apprécié la solennité de vos vers en accord avec le sujet ; pour une fois, je regretterais presque l'emploi d'un mot comme "phalange" qui me ramène à terre quand justement on s'envole vers la beauté, alors qu'en principe j'applaudis ce genre de contraste et que, en l'occurrence, j'adore
Dans le public grinça le fer d’un accoudoir, Mais c'est que l'accoudoir grince avant l'essor vers les hautes sphères, quand on patauge encore dans le quotidien ! Une mention pour la nuit céruléenne qui pleure, pour moi ça en jette. Une réticence sur le pas noble que rien n’altère Je trouve que le vers patine un peu, ressasse. Quatre dernières syllabes chevillesques à mon avis. |
Lebarde
9/6/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Bel « avant récital » très bien observé et sobrement décrit
. L’artiste s’avance, s’assoit et pose ses « doigts blêmes et longs » sur « l’ivoire et l’ébène « : magnifique. Un siège craque! Chute le concert commence….la soirée sera superbe. Dommage ce petit bémol à la césure du vers 5, les mélomanes ne l’entendront peut être pas! Beau travail, je suis comblé. En EL Lebarde |
Anonyme
15/9/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour,
EDIT : il aura fallu que je relise ce poème et la vision des autres pour y voir toute la beauté que j'avais cru faussée à ma première lecture... Merci pieralun (avec moi il ne faut jamais se décourager^^) Anna |
papipoete
17/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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bonjour pieralun
Chacun retenait son souffle ; on aurait pu entendre le bruit des éventails, quand elle entra sur scène, la pianiste. Même la Lune semblait troublée derrière son halo en guise de réverbère...Chut ! alors qu'un accoudoir vint à grincer. Bientôt, la magie par ses doigts, à l'ivoire à l'ébène se manifesta ; divin ! NB pour qui n'a pas assisté à ce genre d'événement musical, ces vers donnent le regret d'avoir manqué un moment magique... à bien vite réparer quand l'occasion à nouveau se présentera ! La seconde strophe a ma préférence, et le premier tercet rutile aussi ! L'avant-dernier vers doit évoquer le piano je suppose ? Mon cousin Christian à l'orgue ou au piano, est une autre personne face à l'ivoire et l'ébène, je jubile en mon for intérieur, puis la Nocturne de Chopin interprétée, nous redescendons sur terre... y'a sûrement un grain de sable qui traîne, mais je ne le vois pas, empêchant la forme classique ! PS pour moi, la plus belle scène de piano, demeure celle de la fin du film " le pianiste ", quand l'officier allemand écoute jouer ce pauvre juif... |
ferrandeix
17/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Par le vocabulaire employé, par les éléments évoqués et la scène décrite, ce poème vise à créer un moment magique et solennel et il y parvient. Le choix du sujet s'y prête effectivement bien. Lorsque le soliste entre en scène, le public se tait, s'installe alors un moment pathétique rompu par les premières notes de l''œuvre. Un moment presque miraculeux que l'auteur a transcrit poétiquement. Cependant, j'ajouterais une restriction: c'est la présence de 2 cacophonies graves (parmi bien d'autres moins graves) qui empêchent l'esprit de pleinement adhérer à cette évocation. Évidemment, on pourra objecter que c'est mon obsession personnelle. Sauf que je ne réagis pas toujours aux cacophonies quand je commente un poème, mais là impossible pour moi de ne pas les ressentir.
piano noir ; Rien d’autre (r r) public grinça (k gr) Il s'agit de 2 cacophonies consonantiques directes. Sur le plan prosodique, rien ne me choque. La place de la césure dans le vers suivant: Elle entra de ce pas" noble que rien n’altère pourrait étonner. Certains la critiqueront peut-être, je serais plus permissif là-dessus. Une des particularités de la césure, à mon avis, c'est de créer une tension par suite de la contradiction avec la charnière syntaxique impliquée: ici entre "pas" et "noble" la liaison grammaticale est effectivement forte. La soumission de la syntaxe au rythme est un des grands principes poétiques. Il apparaît pleinement dans l'hexamètre dactylique de la poésie grecque ancienne. Donc, au final, je pénalise d'un niveau en raison des cacophonies. |
Anje
17/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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"En joyau, sous sa lampe..." Voilà deux images qui s'allument dans ma tête, un bijou ET une lampe au dessus. Alors que "en joyau sous sa lampe..." fait jaillir un magnifique présentoir de bijoutier superbement éclairé pour magnifier l'objet. Ce n'est que mon imagination mais une virgule, une petite virgule peut changer bien des choses. Si l'auteur voulut montrer deux choses, il a réussi. Mais moi, çà fit grincer mon fauteuil car je n'aurais voulu voir qu'un piano dans un écrin de lumière.et mon voisin de devant étant une grande virgule, j'ai dû remuer ! Je dérape en souriant, pardon.
L'hémistiche entre le nom et son adjectif au cinquième vers me trouble. Personnellement, je ne me le serais pas autorisé (si je l'avais vu car la paille...). Ceci dit, j'aime les images que véhiculent ces vers. J'imagine la scène d'un théâtre de verdure où la lune ajoute au mystère, les longs doigts d'une momie promenant ses phalanges sur l'ébène et l'ivoire jusqu'à faire pleurer la nuit bleue. Je veux bien un billet pour le prochain spectacle. |
Provencao
18/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour pieralun,
"Sur l’ivoire et l’ébène elle posa ses mains, Ses doigts blêmes et longs paraissaient inhumains, Les touches soulignant leur courbe arachnéenne," J'aime beaucoup cette harmonie des mains que la pianiste travaille qui s’inscrit naturellement dans la scène des images de l’art .Belle empreinte presque 'esthétique ". Au plaisir de vous lire Cordialement |
Miguel
18/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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On se voit au concert, avec même la touche réaliste du grincement d'accoudoir (il aurait pu y avoir aussi, par exemple, la toux d'un spectateur : on n'y échappe jamais ! Mais un exemple suffisait bien sûr, il ne fallait pas rompre le charme). On a l'impression de voir arriver sur scène Barbara. Puis le jeu, donné à voir en gros plan, finit presque par s'entendre. Toutefois "inhumains " et arachnéenne", connotés négativement dans l'inconscient collectif, même s'ils donnent des images justes, peuvent gêner la lecture.
Petite objection grammaticale de l'intégriste que je suis en la matière : il faudrait "qu'eût jamais" et non "que n'eût jamais" : l'adverbe "jamais" a des sens différents selon qu'il est construit avec ou sans "ne" |
Cristale
18/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour pieralun,
Petit tableau charmant coloré et musical de cette ambiance romantique qui plaît à mon âme sensible aux choses simples, écrites doucement sans faire d'esbrouffe. L'ensemble est reposant. Quant à la technique, je laisse ce soin aux connaisseurs tant que je n'aurai pas toutes les clés de la versification. Lang Lang ! L'un des meilleurs pianistes. Merci pour ce lien musical. Petit cadeau pour un samedi brûlant. (demande à ton épouse de te laisser un peu seul quelques minutes, invente ce que tu veux ;) https://www.youtube.com/watch?v=7FdDLvED_4E |
Anonyme
18/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Pieralun,
Le vers 5 semble être la cause du classement en néo, je ne vois que ce passage qui "bloque" l'accès à la catégorie classique. Mais je me trompe peut-être. "Sur l’ivoire et l’ébène elle posa ses mains, Ses doigts blêmes et longs paraissaient inhumains, Les touches soulignant leur courbe arachnéenne" Je retiens ce tercet, magnifique avec l'image bien trouvée de la courbe arachnéenne. Une scène (le décor, l'arrivée de l'artiste puis lorsqu'elle commence à jouer) habilement illustrée par de belles images, si bien qu'on s'imagine spectateur. Les alexandrins fluides et d'une grande élégance m'ont charmée. |
chacalchabraque
18/6/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Épure de la scène avec le noir du piano et le blanc de la lumière, le noir et blanc des touches. C'est romantique.
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Anonyme
19/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Tout d'abord le halo de la lune dans une salle m'interroge. J'aurais préféré :
Dans le public grinça le fer d’un accoudoir, Désignant l'importun, bruyant retardataire. Ensuite les rimes en "éenne" alourdissent le texte. Pour finir le dernier tercet me semble léger pour un texte qui devrait finir en "apothéose". Pour les six premiers vers, que je trouve superbes, je noterai "Beaucoup". |
Mintaka
19/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Pieralun,
Sauf sur quelques détails qui m'ont juste égratigné comme la césure du V5, ou le tombeau dont je ne saisis pas la comparaison avec le piano, mais vous me l'expliquerez peut-être.. L'allitération en L du vers 8 "halo, la lune" dont je ne sais si elle est agréable ou pas à mon oreille; je suis un peu dans le "en même temps" comme on dit.. Hormis ceci, je trouve votre texte à la fois réaliste, romantique et envoûtant: le fer qui grince, leur courbe arachnéenne...qui évidemment veut bien dire quelque chose; avec la rime céruléenne qu'il fallait tout de même trouver. Merci pour ce beau moment musico-littéraire. |
Myo
19/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une évocation tout en retenue et finesse de cette émotion intense qu'un artiste peut communiquer au travers de son instrument.
Le dernier tercet en est pour moi un bien joli concentré. Du travail de maître. Merci du partage |
Polza
23/6/2022
a aimé ce texte
Un peu
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Je ne suis pas musicien, aussi, parlerai-je de mon ressenti et non en fin connaisseur.
J’ai lu votre poème comme j’ai écouté les morceaux choisis pour l’accompagner. La technique est parfaite (me semble-t-il), je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi il est dit néo-classique quand je crois lire du classique. Rimes ABBA ABBA CCD EED, alternance masculine féminine respectée, pas de E non élidés, 6/6 parfait. Quelque chose a dû m’échapper, mais n’en faisons pas tout un fromage. Mais si parfait me parait ce sonnet, je n’ai malheureusement ressenti aucune émotion, comme je n’ai ressenti aucune émotion en écoutant les deux morceaux des deux pianistes, aussi virtuoses soient-ils. C’est trop mécanique pour moi, presque froid serais-je tenté de dire. Vous n’y êtes absolument pour rien, c’est ainsi. Je trouve juste qu’il manque de folie et dans les liens proposés et dans le poème les accompagnant (à moins que ce ne soit l’inverse), j’ai eu l’impression d’assister à un concert ordinaire. Moi j’ai besoin que ça vibre, que ça vive, avoir l’impression que les artistes ont joué leurs partitions comme si leur vie en dépendait. Alors je ne dis pas qu’ils ne l’ont pas fait, mais pour bien comprendre ce que j’essaye de dire (moi-même j’ai du mal parfois), il faut écouter The Khöln concert (le concert à Cologne du 24 janvier 1975) interprété par Keith Jarret. Une minute avant le début du concert, il ne savait même pas ce qu’il allait jouer, le piano n’était pas celui qu’il voulait, il n’était pas au mieux de sa forme avant d’entamer les premières notes. Et là, le public entend quelques notes de musique émises par la sonnerie d’avant concert. Keith Jarret se met au piano et soudain décide de commencer son concert en improvisant sur ces quelques notes. La suite est tout simplement un instant de grâce, le musicien est en parfaite osmose avec son piano, quasiment en transe mystique. Il pousse des cris, presque des râlements et nous offre ce que peut-être personne n’a jamais offert avant lui, c’est tout simplement sublime, ça donne envie de chialer sa mère ! Je n’ai pas ressenti cela dans La pianiste ni dans le cadre et je ne l’ai pas ressenti non plus dans votre poème, aussi technique soit-il. Je n’achèterai donc pas ma place pour votre concert, ça sera sans moi, mais je ne suis pas inquiet du tout pour vous, je suis sûr et certain que vous trouverez votre public et que vous jouerez à guichet fermé, cela ne fait aucun doute. |
Anonyme
27/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour ma petite Pierre d'Alun :)
Comme j'adore te lire, les quatrains sont comme toujours joliment ciselés pour que le rythme colle parfaitement, le choix des mots est bon également. Je regrette l'utilisation du terme Artiste. Je crois le comprendre, mais je trouve que ça casse l'élan gracieux, je sais pas te l'expliquer autrement. Les tercets sont juste parfaits pour finir. Là on revient sur la grace, sur le côté sombre et pourtant attirant, sur le coté un chouilla gothique (le cercueil, la nuit céruléenne, BTW well done jolie utilisation au bon endroit d'un terme que je trouve particulièrement zoli pour un biess bleu profond, la courbe arachnéenne...) et j'apprécie la fin. C'est un poème contemplatif, voir carrément descriptif et (même sans écouter le lien) on parvient pourtant à entendre le son des doigts sur les touches, à sentir le soupir de surprise quand les notes retentissent. Quel boulot pour en arriver là! j'aime ta plume Pierre :) Merci pour ce partage |