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Anonyme
26/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour
Je ne sais plus comment sont classés les concurrents du concours, si c'est par catégories de poésies ou pas. Mais si c'est par catégories je pense que ce très beau poème classique ne sera pas loin de la vérité. Devant le vide créé par l'immeuble, le narrateur de ce texte doit-il sauter ou pas ? On ressent avec l'auteur tout le questionnement de ses derniers instants, ses souvenirs : quatrain n°5. Il n'est juste, peut-être ce "n'y connût" qui m'interroge quelque peu, je ne vois pas pourquoi l'imparfait du subjonctif alors que le reste de la strophe est au présent. Mais bon, c'est une broutille et ce joli poème où les beaux vers sont tellement nombreux qu'on ne peut les citer tous, ne sera à mon avis pas loin de la première place, du moins dans sa catégorie. EDIT le 27/12 : la rime sensoriel/ciel, diérèse/synérèse ne me gêne pas. Hérédia et bien d'autres ont employé de nombreuses fois une rime semblable. EXEMPLE Hérédia extrait du sonnet qui se nomme L'exilée : ...Sur la roche moussue, au chemin d'Ardiège, Penchant ton front qu'argente une précoce neige... Ou dans le sonnet La Dogaresse : ...Conversent des seigneurs que peignit Titien, Et les colliers massifs au poids du marc ancien... Hananke en E.L. |
Anje
9/12/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Classique
Ce cinquième vers sorti tout droit du langage parlé populaire me semble malvenu. Il manque de la variété aux rimes (la grande majorité sont des substantifs) ce qui rend la lecture, un peu longue, monotone. Seuls et seul à la quatrième strophe se font écho. Le premier surtout aurait mérité de disparaître. Hormis ces détail, la prosodie me paraît respectée comme les contraintes du concours. Je n'ai pas bien compris de quel saut on parle ici. Même s'il semble être celui de la mort, certaines strophes m'ont égaré entre la première et l'ultime. Pardon mais je n'ai pas su trouver du plaisir à cette lecture. Le thème du grand saut m'a crispé et l'éccriture ne m'a pas détendu. Anje en EL |
troupi
9/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ça démarre fort ce concours.
Un poème présenté en classique qui nous emporte littéralement, le vide est ressenti tout au long de l'écrit et chaque quatrain recèle un trésor. Jusqu'au 5 eme quatrain j'imaginais un sauteur de Base jump mais le dernier nous indique clairement qu'il s'agit d'un acte extrême et définitif. A la relecture on trouve effectivement des indices disséminés qui orientent vers autre chose qu'un sport. Je ne suis pas qualifié pour juger du classique mais sans aucun doute l’écriture est experte. |
archibald
25/12/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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J'ai bien l'impression que l'auteure donne un indice au vers 6 ; si je me trompe, je ferai amende honorable en edit. Si je ne me trompe pas, j'apprécie grandement ce renoncement -sûrement temporaire- au romantisme pour un sens du tragique que je sais chez l'écrivaine, et qui est davantage de ma sensibilité. Le thème est bien trouvé et le vers inaugural sonne juste, compte tenu de la contrainte imposée. Le vers conclusif l'est moins à mon goût. Je perçois quelques chevilles mais certains vers m'ont frappé : 8, 14, 15, 19, 23... En tout cas, ça vole pas mal au-dessus de ce qui m'a été donné de lire en EL. Dans le top 3 assurément. Première ? Laisse un peu la place aux autres STP.
Edit : Je me suis planté dans les grandes largeurs quant à la paternité (maternité -que la grammaire inclusive est contraignante !-) de ce poème. Que l'auteur(e) ne m'en tienne pas rigueur, ce sera mon premier choix lors du vote fatidique. A moins que les trois derniers textes... (A la relecture, beaucoup de "quand" rapprochés, non ?) |
Corto
25/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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En première lecture j'ai été frappé par la fluidité de l'écriture de ce poème.
Sur un fond qu'on pressent tendu voire dramatique, les mots coulent innocemment comme pour regarder ailleurs que vers "Ce géant de vertige". Étonnante cette expression "ce flux sensoriel Qui vante à ma raison ses charmes de vampire"; elle ne lâche plus le lecteur chez qui monte la tension. D'autant que le titre est en affût sans jamais nous quitter. Tout le décor semble planté en double sens pour ne rien laisser échapper de ce qui pourrait advenir "C’est ce vide abyssal qui voudrait m’enlacer". Le final n'est pas affirmatif mais très explicite " Sans même avoir souffert l’impact sur le bitume ". Bravo à l'auteur pour une qualité d'écriture et d'évocation remarquable. |
hersen
25/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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C'est un très beau poème, douloureux, qui dit le mal de vivre venant de très loin, de l'enfance, quand il fallait déjà batailler.
l'appel du vide, un appel comme un autre, un appel pour tenter de fuir une réalité contre laquelle on se sent impuissant, contre laquelle on n'a plus la force de lutter. J'aime le poème dans sa totalité, pour sa qualité d'écriture, mais je suis considérablement plus émue à partir de la troisième strophe où on lâche le descriptif- de très belle facture !- pour entrer au coeur de l'abîme. De l'humain. Merci de cette lecture. |
Anonyme
26/12/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour,
C'est une très belle poésie sur fond dramatique : le suicide. On sent bien ce vide vertical décrit du haut de ce gratte-ciel :"Où tout semble petit dans un immense bal" par exemple. Le narrateur hésite, et pourtant ce vide l'attire, lui "fait du charme " . Quand la vie ne lui apporte plus rien, ce vide semble lui souffler à l'oreille que sauter serait la solution : "Si mon livre n’a plus un seul mot sur ses pages, C’est ce vide abyssal qui voudrait m’enlacer." "Il me dit que le souffle, au cœur de ses entrailles, Pourrait être le vent qui charmait mes bateaux, Pourrait être l’enfance, où pelles et râteaux Sous le sable enterraient les maux de mes batailles" J'ignore si je me trompe mais ce quatrain me fait penser aux quelques secondes avant la mort où il se dit que l'on voit défiler sa vie en quelques secondes , où l on revoit entre autre son enfance. Le "vide" semble lui promettre ceci. Les contraintes du concours sont très bien respectées et la forme classique parfaite. Magnifique écrit, tant sur le fond que sur la forme maîtrisée et soignée. BRAVO EDIT: J'ai supprimé une erreur de compréhension. |
Castelmore
25/12/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Enfin un classique ... moderne !!!
ancré dans notre époque, ses paysages urbains, son rythme de vie, son vocabulaire, sa grammaire, et son mal de vivre peut-être singulier. Vive la poésie classique qui n’étouffe pas sous le poids des copies maniérées... Maîtrise de la prosodie, de la construction, limpidité dans l’expression, musicalité présente malgré le caractère sombre du fond ... une œuvre marquante à plus d’un titre ! Bravo s !!! Ps : v22 ... la plage au lieu de l’orage ? Celui ci n’est-il pas derrière soi à cet instant? |
Vincente
26/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Sensation terrible d'une tentation… de se laisser tomber… dans l'aspiration odieuse " Qui vante à ma raison ses charmes de vampire. ". Oh la terreur de se sentir l'espace d'un instant capable du pire ! " C’est ce vide abyssal qui voudrait m’enlacer. ". Oui ce serait trop bête de rendre nulle et insignifiante, le charme des bateaux (ces voyages rêveurs…) et les larmes repoussées et soignées de l'enfance.
Dans les deux derniers vers forts et salvateurs, j'ai vu la peur tomber pour cette fois-ci dans ce "vide" sans le narrateur qu'elle tourmentait. L'écriture classique se fait suffisamment discrète pour que soit saluée sa teneur adéquate, bien que le rythme qu'elle impose avec les césures systématiques à l'hémistiche m'a paru un peu trop cadencé, à la limite de la lancinance. Ce vers 5 n'est pas élégant par sa syntaxe, presque trivial : " Ce géant de vertige, il est là sous mes pieds ! ", ce "il est là" choque dans un registre travaillé. Je n'ai pas trop aimé l'expression "flux sensoriel", entre le médical et le technique. J'ai beaucoup aimé la formulation de ce que voit/ressent le narrateur dans les quatre premières strophes, les images sont originales et intéressantes. Et en particulier ce passage : " Ses murs sont de cristal quand le soleil ruisselle, Languissants quand la brume éteint toute étincelle Et vous chiffonne l’âme en boules de papiers. Je me penche parfois sur le flot dérisoire Où tout semble petit dans un immense bal, Cet essaim du trottoir où je me fonds si mal Que jamais un ami n’y connut mon histoire. " Dans la cinquième strophe, la compréhension n'est pas très clair, il faut s'y reprendre à plusieurs fois pour saisir le sens assez "étiré" de cet enchaînement : "ce vide abyssal …/… dit que le souffle …/ pourrait être le vent qui charmait mes bateaux" |
Anonyme
26/12/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
"Le saut", l'ultime saut. Une belle écriture, un style soigné. Non spécialiste du classique, j'ai un peu hésité sur les vers deux et trois, où il convient de ne pas appliquer la diérèse à "ciel" mais à "sensoriel" pour respecter l'alexandrin. J'ai beaucoup aimé : "Et vous chiffonne l’âme en boules de papiers." "Pourrait être l’enfance, où pelles et râteaux Sous le sable enterraient les maux de mes batailles ;" Merci du partage, Éclaircie |
papipoete
26/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour concurrent ( e )
je dois être déjà mort... je n'ai rien senti en touchant le bitume... et je me vois voler du haut de ce géant de verre, et je vois la foule en bas si minuscule surgir soudain avant...d'être happé par ce vide abyssal, " onguent qui panse les douleurs ". NB une façon de perdre la vie, sans la moindre vision d'horreur, juste la vie d'avant qui défile et serait le pourquoi de mon choix ? Un suicide qui ne dura que quelques secondes, mais dont le flash-back tourne des pages au décor qui enflamme la pellicule ! je ne vais ausculter la prosodie, plus haut de grands oniriens n'y ont trouvé aucun défaut ! ( juste à la rigueur " sensoriel " dont la diérèse en fin de vers est déconseillée... ) la dernière escouade d'alexandrins est celle que je préfère ! |
Cristale
29/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Quand un détail me titille, ma nature, d'ordinaire enjouée lorsque je découvre un bon poème classique, freine un peu mon allant. L’exigence envers ma propre écriture fait que le moindre défaut de prosodie dans un texte en concours ressemble à une épine qui jaillirait d'une rose que l'on m'aurait offerte.
J'évoque un doute concernant la légitimité des rimes "ciel" (synérèse) et "sensoriel" (diérèse) dans cette catégorie. Quelques redondances auraient pu être évitées : quatre "quand", dont 2 dans le même quatrain, "seul" et "seuls" dans le même quatrain, je comprends la répétition de "pourrait être" du cinquième quatrain mais l'effet est gâché avec à nouveau l'emploi du verbe "être" au premier vers du quatrain suivant. Un peu plus de richesse de vocabulaire, de recherche de verbes, auraient donné l'élan poétique qui manque à ce, et malgré mes observations qui peuvent sembler négatives, bel écrit. La simplicité ne doit pas devenir synonyme de facilité. Ma corde sensible n'a pas assez vibré pour que je sois totalement conquise mais il s'en faudrait de peu. Avec tous mes voeux pour le concours. Cristale |
Lebarde
31/12/2019
a aimé ce texte
Bien
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Assurément l'oeuvre d'un très grand auteur qui sera à la bagarre pour le palmarès, mais à ce niveau, on se doit d'exiger toujours plus et de traquer les moindres imperfections.
Sur la forme, on a là un poème d'une belle facture, qui cependant ne mérite peut être pas le classique ( diérèse/synérèse, sensoriel/ciel), que je trouve superbe mais que mon incompétence ne m'autorise pas à juger plus avant. ÉDITION: J’y reviens: synérèse pour ciel et diérèse pour sensoriel s’imposent dans la métrique mais le classique ne permet pas ce double choix non? J'ai bien aimé: "Lorsque la lune dort dans le lit des nuages" Ma réticence, toute personnelle bien sûr, se porte plutôt vers le sujet lui même, évoquant la tentation du suicide que ma nature profonde n'aime pas voir aborder (ma méthode Coué à moi). Je reconnais pourtant un joli travail. Lebarde |
Donaldo75
28/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
J'avoue que ce poème m'a d'abord frappé par sa tonalité même si je l'ai trouvé inégal mais ne sait pas vraiment expliquer en détail pourquoi. Je souligne la qualité du travail - bravo, il en faut pour composer un ensemble pareil - sur la prosodie classique avec des vers riches et parfois tumultueux. Parfois, il m'a semblé trop travaillé, dans le sens laborieux du terme, du genre les spécialistes de la prosodie qui passent leur temps à recoudre des fils déjà cousus parce que l'un d'eux n'est pas aligné d'un millimètre, mais ce labeur ne lui a pas enlevé sa tonalité et c'est finalement ce qui importe à mon goût. Bravo, s'il fallait une nouvelle preuve que les participations à ce concours sont de haut vol, en voici une belle. |
jfmoods
28/12/2019
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Ce poème est composé de 6 quatrains en alexandrins à rimes embrassées, suffisantes et riches, égalitairement réparties entre féminines et masculines, majoritairement consonantiques.
À la solitude abyssale qui se murmure au centre du poème (vers 12 : "jamais un ami ne connut mon histoire") répond, au faîte d'une ville-monde totalement déshumanisée (vers 2 : "du haut d'un gratte-ciel", vers 5-6 : "Ce géant de vertige, il est là sous mes pieds / Ses murs sont de cristal", vers 9-10-11 : "Je me penche parfois sur le flot dérisoire / Où tout semble petit dans un immense bal / Cet essaim du trottoir où je me sens si mal"), ce défi ("Quand je le toise ainsi"), cette tentation de l'abîme qui vous assaille (vers 6 : "quand le soleil ruisselle", vers 7-8 : "quand la brume éteint toute étincelle / Et vous chiffonne l'âme en boules de papiers", vers 13-14 : "Quand les phares, la nuit, seuls restent pour danser / Lorsque la lune dort dans le lit des nuages"). Une charge ensorcelante vous parle (vers 3-4 : "Il verse lentement ce flux sensoriel / Qui vante à ma raison ses charmes de vampire", vers 17 : "Il me dit", vers 21 : "Il dit"), vous berce de douces illusions (vers 17 : "le souffle, au coeur de ses entrailles, / Pourrait être le vent qui charmait mes bateaux / Pourrait être l'enfance, où pelles et râteaux / Sous le sable enterraient les maux de mes batailles"), vous présente la mort sous l'angle le plus enchanteur (vers 21 à 24 : "l'onguent qui panse les douleurs, / L'orage où je verrai, sous une arche posthume, / Sans même avoir souffert l'impact du bitume, / Mille grains irisés de toutes les couleurs"), tente, enfin, de vous précipiter vers l'anéantissement ("vers 1 : Un vide vertical vers l'asphalte m'aspire", vers 20 : "C'est ce vide abyssal qui voudrait m'enlacer"). Que faudrait-il pour passer à l'acte ? Peu de choses en vérité... sinon avoir épuisé l'espoir ténu qui subsiste (vers 15 : "Si mon livre n'a plus un seul mot sur ses pages"). Merci pour ce partage ! |
plumette
28/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Le poète nous fait partager son vertige.
Il contemple le vide , s'y sent aspiré , y ressent l'écho d'une solitude et d'un mal-être, ancien, de toujours peut-être. Il pourrait sauter... il se contente d'imaginer sans détours ce que serait ce saut, et trouve peut-être dans cette évocation le désir de continuer à habiter le monde. un très beau poème dont l'avant dernière strophe est ma préférée. |
Lulu
29/12/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
J'ai bien aimé ce poème au titre général qui m'a fait découvrir agréablement l'ensemble au fil des mots. J'ai particulièrement été séduite par cette impression de vertige qui "vante ses charmes de vampire". J'ai trouvé cette image fort belle et si bien exprimée. Certaines images me semblent très belles et joliment ajustées aux sensations, comme "l'âme en boules de papiers", par exemple, à la seconde strophe. Cependant, j'ai été très gênée par le pronom "il" dans "Ce géant de vertige, il est là sous mes pieds !" Cela choque, en fait, dans un tel poème qui semble avoir été fort bien travaillé et ralentit la lecture un temps. J'ai aussi peu aimé le pronom "vous" ; cette forme d'interpellation que je n'aime pas du tout et qui me donne l'impression d'une façon familière dans "Et vous chiffonne l'âme…" à la seconde strophe. De même, j'ai trouvé dommage ce démonstratif "C'est ce vide abyssal" au niveau de la quatrième strophe. Impression également d'une tournure familière dans un ensemble qui ne l'est pas. Mais passé ces détails, il reste de belles images et de beaux effets liés au vertige, notamment lorsque le locuteur évoque "le vent" ou "l'enfance"... Très beau dernier vers qui semble conférer au poème une tout autre tonalité. Le sujet du concours l'appelait, et il me semble que de ce point de vue, c'est très réussi. Bonne continuation à l'auteur(e). |
Queribus
29/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un grand bravo pour ce texte d'une grande rigueur poétique, avec un très grand respect de la prosodie (à l'exception de ciel: 1 syllabes et sensoriel: 4 syllabes mais faut-il, en 2020, continuer à appliquer ce genre de règle complètement obsolète); évidemment on trouve quelques toutes petites maladresses stylistiques déjà notées mais cela n'enlève rien à la beauté du texte; j'ai cependant noter aussi qu'aux quatrains 4 et 5 vous faisiez rimer des verbes avec des verbes et surtout des noms avec des noms; peut-être aurait-il été bon de varier un peu.
Le sujet du poème ne me semble pas très facile à traiter et je pense que très peu auraient pu l'aborder de si belle façon; de plus, il démontre que la poésie classique peut parfaitement sortir des éternels sujets ressassés mille fois et que le classicisme n'est pas forcément vieillot et dépassé quand il se trouve sous les doigts d'une très belle plume. Encore une fois bravo et faites-nous vite, concours ou pas, d'autres écrits de ce tonneau-là. Bien à vous. |
Miguel
31/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un fort beau texte, fascinant et, c'est le cas de le dire, un peu vertigineux. De beaux vers (le vers 5, critiqué, me semble au contraire, par ce procédé d'insistance du double sujet, très expressif). Je serais un peu réservé sur le pluriel du mot "papiers", dont je comprends la nécessité pour la pureté de la rime, mais qui n'est pas très grammatical car le complément de nom ne s'accorde pas au nom qu'il complète (on n'écrirait pas "des tables de marbres" ni "des fers à chevaux"). Mais c'est un détail.
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Anonyme
31/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un sujet dramatique traité avec une grande délicatesse. Une certaine douceur émane du rythme créé par les alexandrins.
Bonne idée que d'avoir donné une parole ; ( " il me dit que" ) à ce vide qui attire, cela renforce l'inéluctable. Ce vide métamorphosé en vent, enfance... comme un consolateur. Le poème est traversé par la solitude, le passé et la mort bien sûr mais elle est dite à demi-mots, euphémisée dans la dernière strophe. Bravo . |
Lariviere
3/1/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour
J'ai d'abord lu ce texte une première fois, puis une deuxième, sans être vraiment convaincu. Vu le nombre de plûmes déjà obtenu, je me suis dis quand même que je devais être idiot - ca je gère !- mais surtout que je devais passer devant quelque chose d'intéressant sans le voir et ca c'est vraiment dommage !... j'ai donc relu avec un peu plus de concentration, puis avec un plus de lâcher prise ; et je n'ai pas été déçu de ma persévérance, car effectivement ce texte vaut bien le coup de lecture, même si je ne suis pas aussi enthousiaste dans l'absolu que certains de mes zamis commentateurs... J'ai surtout compris pourquoi dans un premier temps j'étais resté injustement hermétique à la poésie de ce texte, malgré le très bon ouvrage de celui-ci, et pourquoi je n'avais pas capté la réelle beauté du traitement du thème et de "l'ensemble", Sur la forme, déjà, même si bien sur, je trouve ce rythme vraiment bien mené, je lui reprocherai quand même d'être un poil trop propre, sans surprise, ni véritable relance et de facto légèrement ronronnant. Ensuite sur le fond, j'ai été heurté par la qualité moyenne du premier quatrain, qui est important en tant que strophe d'entame et donc de "vitrine" du texte à découvrir. Je le trouve assez banal et convenu, autant sur les métaphores que sur les rimes (pauvres) exprimées : "Un vide vertical vers l’asphalte m’aspire. Quand je le toise ainsi, du haut d’un gratte-ciel, Il verse lentement ce flux sensoriel Qui vante à ma raison ses charmes de vampire. " En revanche, j'ai beaucoup aimé la fantaisie et le rendu musical (et rythmique!) du quatrain 2 : "Ce géant de vertige, il est là sous mes pieds ! Ses murs sont de cristal quand le soleil ruisselle, Languissants quand la brume éteint toute étincelle Et vous chiffonne l’âme en boules de papiers." Le rendu du quatrain 3 est assez semblable au 1 ; il n'est pas mauvais, mais il est moyen, à mes yeux, coeur et oreilles... Sur le quatrain 4, je trouve que c'est déjà beaucoup plus poétique et impactant. (fond/formes/allitérations) Enfin, je trouve le rendu des deux derniers quatrains simplement magnifique (beauté poétique des images, fond, forme, thème, utilisation de la contrainte...) "Il me dit que le souffle, au cœur de ses entrailles, Pourrait être le vent qui charmait mes bateaux, Pourrait être l’enfance, où pelles et râteaux Sous le sable enterraient les maux de mes batailles ; Il dit être l’onguent qui panse les douleurs, L’orage où je verrai, sous une arche posthume, Sans même avoir souffert l’impact sur le bitume, Mille grains irisés de toutes les couleurs." Vraiment, un grand bravo pour ces deux derniers quatrains ! En conclusion, j'ai lu et relu ce texte sans qu'il m’imprègne malheureusement comme il le devrait, malgré un joli travail de construction et la présence certaine de poésie forte, que ce soit dans les images comme dans l’atmosphère globale et sa façon de décliner très subtilement et très plaisamment son thème. Je pense que mon manque de ressenti poétique n'est ni la résultante de la lecture d'un idiot, ni d'une écriture trop lisse, mais peut être d'une certaine inégalité dans le rendu et la qualité des vers et des images, non pas sur l'esprit (le texte à une bonne unité), mais bien sur la force de l'évocation et du travail poétique (musicalité, rimes), dans certaines strophes. Bien sur, le travail d'ensemble reste réussi en poétique et en qualité, mais si tout avait été du niveau des 3 strophes de qualités citées, avec en prime, une ou deux petites relances rythmiques un poil plus appuyées (pas trop non plus!) par moment, mon évaluation aurait été bien plus positive encore. En tous cas, merci beaucoup pour cette lecture et bonne chance pour le concours ! |
fried
10/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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La première chose qui me vient à l'esprit ce sont mes souvenirs d'approche d'abysses, falaises ou failles en montagne. Cette terrible sensation d'être attiré par le vide. Une frayeur autosuggérée, une introspection qui questionne.
J'ai retrouvé cette évocation dans un livre "stupeur et tremblements" d'Amélie Nothomb, elle relate sa fascination quand au sommet de gratte-ciels au Japon elle s'amuse à se projeter en esprit dans le vide. De même l'auteur de ce joli poème nous fait d'une part la description de ce paysage citadin bien vivant et d'autre part de son introspection. Je ne vois aucun désir réel de suicide juste une réflexion sur ce que le vide au cœur d'une ville peut susciter quand on est à l'abris derrière une vitre. Alors bravo pour la description du paysage et l'introspection qui s'en suit toute en poésie. |
Michel64
11/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce poème me donne le vertige et froid dans le dos. L'aspiration, la tentation d'aller rejoindre ce bitume en bas sont vraiment bien rendues.
Le deuxième quatrain me plait beaucoup avec cette âme chiffonnée en "boules de papiers" très poétique. Le troisième qui nous parle de la difficulté du narrateur à tisser des liens avec ses contemporains se résume bien avec son dernier vers très beau : "Que jamais un ami n’y connut mon histoire. " Dans le quatrième quatrain, je ne sais pas si l'inversion "seuls restent pour danser" est judicieuse pour la diction du vers ; je trouve qu'il perd un peu en fluidité du coup. "Quand les phares, la nuit, restent seuls à danser," me parait mieux. Mais je ne suis pas sûr finalement car cela pourrait changer légèrement le sens, ça dépend qui danse. "Si mon livre n’a plus un seul mot sur ses pages," Très beau. Le cinquième quatrain qui renvoie à l'enfance est très émouvant et le dernier amène naturellement la contrainte du concours. Puisse le narrateur ne pas croire ce bonimenteur de vide abyssal qui semble le charmer comme une sirène. Un très beau poème. |
Robot
12/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Ce texte emporte le lecteur dans son vertige, une sorte d'angoisse mêlée d'envie, malaise écrasant, rappel des souvenirs, appel tentateur du vide. Cette lecture fait surgir tous ces sentiments au lecteur lui même aspiré par les mots dans ce désir de chute vertigineuse.
J'ai beaucoup aimé dire ce texte. (Commentaire déposé lors de la publication anonyme) |