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Poésie classique
pieralun : Sans histoire
 Publié le 26/09/16  -  27 commentaires  -  2119 caractères  -  470 lectures    Autres textes du même auteur


Sans histoire



Sur les linos brillant d'un fini gras de cire
Et le long des murs blancs aux cimaises de bois,
Semblant poser les mains sur le temps qui soupire
Dans leurs rêves profonds, ils émettent des voix :
Ce sont des mots d'avant, brouillés entre les lèvres,
D'une gorge de craie un rire qui s'endort,
Quelques frémissements sourdant de fausses fièvres…
Ne les réveillez pas ! ils embrassent la mort.
L'un regarde, égaré, l'œil étonnamment fixe,
L'image défilant sur un écran juché ;
L'autre cherche, oscillant dans une étrange rixe
Son crâne blanc de nacre, un bien qu'on a caché.
Certains restent cloués à leurs chaises intimes,
Leurs doigts parcheminés tremblent sur les barreaux.
Ceux qui luttent encore, en révoltes ultimes,
Font aller leurs fauteuils vers l'éclat des carreaux.
Elle emprunte aux enfants le rire qu'elle échange,
La dispute et, parfois, quelque méchanceté ;
Or son regard, soudain, luit du frêle mélange
D'un reste de réel empreint d'étrangeté :
Se souvient-elle alors un instant qu'elle existe ?
Lance-t-elle un appel que nul ne peut saisir ?
L'œil se perd à nouveau… ne la pensez pas triste !
Elle a rejoint son pré, vierge de souvenir.
Ainsi qu'un vieux bétail, au son de la clochette,
Ils gagneront le lieu des dîners obligés,
Puis ils tendront leur cou, pour nouer la serviette,
Comme on offrait la nuque aux bourreaux affligés.
Le soir les troublera d'un déclin de lumière ;
Qu'importe le sommeil ou qu'importe l'éveil,
Ils y tètent le sein d'une douce chimère
Qui du faux ou du vrai fait un philtre pareil.

Étaient-ils seuls gardiens d'un secret de famille ?
Ce père dont le fils n'est plus qu'un inconnu,
Cette mère aux vieux airs d'une petite fille…
Quelle ombre serons-nous, demain, et l'esprit nu ?
Si dans ce monde à part, mon âme un jour s'exile,
Mes chers ! ne souffrez pas même à la retenir ;
Peut être est-il plus doux, quand la nuit se profile,
D'ignorer le néant que de le voir venir.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cristale   
6/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'atmosphère est étouffante, angoissante et ce poème aux grandes qualités ne peut que me plaire. La prosodie me semble parfaitement maîtrisée.
Une plume classique du meilleur cru.
Bravo !
Cristale (en E.L)

   bolderire   
6/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème bien écrit, mystérieux.,secret...d' une vacuité pleine et curieusement pour du classique, très fluide; je n'ai pas décroché de la lecture...Donc bravo!

   Ramana   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Vue de l'extérieur, la maison de retraite, c'est pas la joie ! On a beau se dire qu'on est pas à leur place pour ressentir le contexte comme eux le ressentent, mais quand-même, on se doute bien que c'est pas la joie, car fatalisme n'est pas toujours synonyme d'acceptation.
La mort, présente en ce lieu plus qu'ailleurs, est dans toutes les têtes, et le fait d'être ici pensionnaire est une étape intermédiaire vers la traversée du fleuve (même si l'on veut "ignorer le néant").
Cependant, le fil monocorde des jours, les traitements médicamenteux, la télé allumée en toile de fond, l'infantilisation due aux réactions d'un personnel trop rare et mal formé, participent d'un endormissement ("un filtre") qui accentue le fatalisme, et ce faisant précipite l'issue finale. Les défenses tombent, et beaucoup souhaitent "en finir" (disent-ils) devant cette absurdité qu'est devenue ici leur vie.
Ce texte est tellement rempli d'images et d'expressions belles et fortes que je m'abstiens de les citer. De même, je suis épaté par votre maîtrise des alexandrins, et le fait que je n'y vois apparaitre aucun remplissage, aucune redondance. Les deux derniers vers sont à eux seuls une prouesse, et résument le texte de façon magistrale.
Je ne puis que vous donner mon appréciation maximale, merci.

   dom1   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très bel écrit qui emporte le chaland et se lit sans complexes.

domi

   Anonyme   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour pieralun... La qualité de ce poème me fait oublier tes trop longues absences parmi nous.
Absences mises à profit pour ciseler ces alexandrins dont tu as le secret et je dois avouer que je n'avais pas lu depuis longtemps un texte d'une telle qualité que ça soit pour la forme et le thème traité...
Pas le moindre bémol bien que le "vieux bétail" m'ait tout de même un peu choqué.
La chute est de toute beauté et je te rejoins tout à fait concernant les deux vers ultimes.
Fasse le ciel que nos chers ne cherchent pas à nous retenir...
Superbe ! Je n'ai pas l'habitude d'apprécier un texte en me servant des extrêmes, dans un sens comme dans l'autre, mais j'ai pris connaissance de celui-ci avec Passion !
Bravo et merci...

   Anonyme   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai eu l'occasion de cotoyer, dans un service de gérontologie, des personnes atteintes d'un Alzheimer.
Je retrouve, présentes dans ce texte, les situations qui m'avaient attristé dans le comportement des gens souffrant de cette pathologie.
Un langage sobre, des images poétiques pour décrire cette réalité angoissante.
" Ils y tètent le sein d'une douce chimère
Qui du faux ou du vrai fait un philtre pareil."

Peut être est-il plus doux, quand la nuit se profile,
D'ignorer le néant que de le voir venir.

Un fort beau texte.

   Marite   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un regard différent, respectueux et attentif aux êtres qui peuplent ces lieux où la société actuelle regroupe les personnes âgées qui n'ont plus de place parmi les leurs, pour diverses raisons.
Admirablement écrit, une fois commencé, aucun mot ne heurte l'oreille ou le coeur et, pour ce thème particulièrement délicat ... c'est une prouesse. La chute, j'en suis certaine, "parlera" à nombre d'entre nous ...
" Si dans ce monde à part, mon âme un jour s'exile,
Mes chers ! ne souffrez pas même à la retenir ;
Peut être est-il plus doux, quand la nuit se profile,
D'ignorer le néant que de le voir venir."
Je pense que je vais recopier ces derniers vers et peut-être les mémoriser.

   papipoete   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour pieralun,
Je viens, juste avant de vous lire, de suivre sur le journal le parcours d'une femme chez elle, qui assume " alzeimer et parkinson " de son mari ...coîncidence ? Cet époux devenu l'enfant, qui ne reconnait même plus sa mie .
Vous décrivez cet univers avec tant de détails, que l'on croit voir une photo sans trucage, rien n'est inventé .
Je revois dans la salle de détente d'une maison de retraite, tous ces visages " ailleurs " quand les autres regardaient tous dans le même sens, vers la porte d'entrée rêvant d'une hypothétique visite ...
" Elle a rejoint son pré, vierge de souvenirs .
Ainsi qu'un vieux bétail, au son de la clochette,
ils gagneront le lieu des dîners obligés ... "
Comme c'est vrai !
NB Cristale et Alexandre n'ont pas trouvé de faute prosodique, aussi leur fais-je confiance !

   leni   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pieralun
La première sensation que j'ai éprouvée à la lecture est l'anxiétéJ'étais entré dans une maison de retraite Ce long couloir mène pour certains à l'Orient éternel LE style est dépouillé et d'une grande sobriété est presque dans l'irréel JE ne citerai que ces deux vers

Peut être est-il plus doux, quand la nuit se profile,
D'ignorer le néant que de le voir venir.

merci pour ce superbe texte
mon salut très cordial leni

   Anonyme   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour,
Cruelle vision des jours d'après, de ces heures en dehors de notre société déshumanisée. Ils sont nos rebuts, nous les posons là dans ces lieux pour mourir, dans un semblant d'existence qui nous déculpabilise, occupant et ennuyant un personnel rare et décalé, branché sur son époque et les écrans tactiles sans que chacun ne cherche à comprendre que ce job, c'est autre chose que le simple fait de gagner sa vie. Nous y allons tous, un à un vers ce grand entonnoir.
Votre écriture est parfaitement maîtrisée, les alexandrins se boivent comme du petit lait, montrent si bien ces lieux que j'ai quelquefois fréquentés (ma conjointe y a travaillé).
Il serait de salubrité publique de présenter vos vers à ces élèves aide-soignantes et qu'ils leur soient parfaitement expliqués.
Bravo pour ce poème réaliste et délicat. "au son de la clochette,
Ils gagneront le lieu des dîners obligés,
Puis ils tendront leur cou, pour nouer la serviette,
Comme on offrait la nuque aux bourreaux affligés." c'est si authentique et si touchant. Si émouvant. Je pense à cet instant à ces personnes oubliées dans leurs vieilles années.

Mille bravos à vous de nous avoir montré cela.

   Lulu   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pieralun,

je lis bien l'effort de composition dans ce texte et le salue. Je trouve que c'est fort bien écrit, et que vos vers sont assez limpides. Pourtant, il m'a fallu du temps pour comprendre de qui vous parliez. Le premier pronom explicite "ils émettent des voix" laissent d'ailleurs, alors qu'on se trouve au quatrième vers, encore un peu de doute au départ. Cela m'a gênée, car je ne suis pas entrée facilement dans le texte, ce que je déplore. Parlait-on de vieilles personnes ou de fantômes ? Il m'a fallu lire plusieurs fois pour entrer vraiment dans le fil de votre écriture.

Cela dit, commencer par les linos, pourquoi pas ? C'est très visuel, comme l'est l'ensemble du poème, finalement.

Enfin, j'aime assez votre réflexion à la fin. On peut s'interroger sur son propre sort...

Bonne continuation.

   Annick   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai ôté ce que je n'ai pas apprécié (ce qui était mal dit ou peu compréhensible) et écrit ce que j'ai aimé voire adoré :


Sur les linos brillant d'un fini gras de cire
Et le long des murs blancs aux cimaises de bois,
Semblant poser les mains sur le temps qui soupire
Dans leurs rêves profonds, ils émettent des voix :
Ce sont des mots d'avant, brouillés entre les lèvres…
Ne les réveillez pas ! ils embrassent la mort.
Certains restent cloués à leurs chaises intimes,
Leurs doigts parcheminés tremblent sur les barreaux.
Ceux qui luttent encore, en révoltes ultimes,
Font aller leurs fauteuils vers l'éclat des carreaux.

Elle emprunte aux enfants le rire qu'elle échange,
La dispute et, parfois, quelque méchanceté ;
Or son regard, soudain, luit du frêle mélange
D'un reste de réel empreint d'étrangeté :
Se souvient-elle alors un instant qu'elle existe ?
Lance-t-elle un appel que nul ne peut saisir ?
L'œil se perd à nouveau… ne la pensez pas triste !
Elle a rejoint son pré, vierge de souvenir.

Ainsi qu'un vieux bétail, au son de la clochette,
Ils gagneront le lieu des dîners obligés,
Puis ils tendront leur cou, pour nouer la serviette,
Comme on offrait la nuque aux bourreaux affligés.
Étaient-ils seuls gardiens d'un secret de famille ?
Ce père dont le fils n'est plus qu'un inconnu,
Cette mère aux vieux airs d'une petite fille…

Quelle ombre serons-nous, demain, et l'esprit nu ?
Si dans ce monde à part, mon âme un jour s'exile,
Mes chers ! ne souffrez pas même à la retenir ;
Peut être est-il plus doux, quand la nuit se profile,
D'ignorer le néant que de le voir venir.

   plumette   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pieralun

voici un thème dont on pourrait penser qu'il ne se prête pas à la poésie. Vous prouvez le contraire avec ce poème en alexandrins qui nous délivre des images fortes et belles même si elles sont oppressantes.

"Certains restent cloués à leurs chaises intimes,
Leurs doigts parcheminés tremblent sur les barreaux.
Ceux qui luttent encore, en révoltes ultimes,
Font aller leurs fauteuils vers l'éclat des carreaux."

La maladie d'Alzeimher (ou toute autre dégénerescence cognitive) qui n'est pas nommée est pourtant remarquablement évoquée.

je pense que vous avez délibrement chois de retarder l'entrée en scène de ces hommes et de ces femmes qui n'ont plus de noms ni de mémoire. C'est vrai que j'ai été un peu déroutée au début jusqu'à " Ne les réveillez pas! ils embrassent la mort." pour comprendre de quoi parlait ce texte.

Bravo! et un grand merci pour ce partage;

Plumette

   Johannes   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un très beau texte, rédigé avec réalisme et naturel, malgré l'écriture classique si difficile à maîtriser.
Cela m'a fait penser à la fin de vie de mon père, alors qu'il voulait obstinément "partir" et que nous n'avions plus d'autre solution que de le placer dans un home.
Quel univers étrange que celui des pensions de vieillesse ! Il y a un moment où nous ne pouvons plus rendre les gens heureux, où, quoi que l'on fasse, ils n'ont plus de goût pour la vie. Et comme j'ai admiré l'altruisme des médecins et des infirmières qui se dévouent sans compter pour le bien être de leurs semblables !
Merci pour ce partage.

   Anonyme   
5/10/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pieralum

Le sujet venant tardivement, l’introduction m’a légèrement perturbé. Mais à part cela quelle plume !
La maladie d’Alzheimer superbement décrite, mes vers préférés « Se souvient-elle alors un instant qu’elle existe » « Ce père dont le fils n’est plus qu’un inconnu ». J’ai moins aimé l’allusion au vieux bétail qui généralement ne souffre pas de cette maladie.
Par contre, la chute est superbe et sonne si juste.

Félicitations pour une écriture que vous maniez avec un talent rare

   Ora   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve le message de ce poème touchant, qui invite à laisser dans son monde celui qui s'y réfugie… Je me suis laissée portée par votre poème en oubliant que c'en est un! Mon commentaire enthousiaste s'ajoute à celui des autres lecteurs :) Merci

   Vincente   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Pieralum,

Du classique très fluide et touchant, sans théâtralité, j'en redemande !
Le thème a une âme mélodramatique qui pourrait emporter tout un chacun, tant personne ne peut se dire, ça parle d'une histoire qui m'est étrangère. Chacun a par la porte entrouverte sur ces lieux de fin de vie un œil inquiet mais un devoir de clairvoyance. Sur ce plan vous n'abusez pas du côté émouvant du sujet, pour faire dans la facilité, votre regard est digne et sans échappatoire.
Et puis merci d'avoir formulé pour ces locataires cette attention en final, joliment écrite et pensée :
"Peut être est-il plus doux, quand la nuit se profile,
D'ignorer le néant que de le voir venir."

   MissNeko   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
À la première lecture, je me suis demandée de qui vous parliez oubde quoi il s agissait. C est à la
Seconde lecture que tout s est éclairé et que votre poème est devenu pesant et angoissant. Vous dépeignez admirablement bien ce qu il se passe dans les maisons de retraite.
C est dur ...
Merci pour ce partage

   archibald   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bravo, rien à redire, de la belle ouvrage. Je ne renchérirai pas sur les éloges mérités qui t’ont été faits. J’ai repensé aux visites de mon grand-père en EPHAD, d’où je ressortais avec la pressante envie de décéder sur le champ pour m’éviter une telle décrépitude.
Et j’ai repensé aussi aux “Sept vieillards” et aux “Petites vieilles” de Baudelaire. Il y a dans ton poème beaucoup d’humanité et de compassion. C’est dur, certes, mais encore plein d’empathie pour ces gens. Chez Baudelaire, les portaits sont poussés jusqu’au grotesque et au fantastique. Il y a dans ses textes de l’humanité, mais c’est une humanité terrible. La tienne est beaucoup plus mélancolique.
Ce n’est nullement un reproche, pas même une réserve, une réflexion en passant, voilà tout. Encore une fois bravo, ton poème sort du lot. Je ne sais pas si tu aimes les plumes, mais prépare-toi.

   JulieM   
27/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très émouvant, tout en restant sobre, ce poème nous renvoie en quelques touches, justes, l'image cruelle de notre société (nous) dans son rapport avec les "inutiles", vieux et malades.

Les images sont d'une précision diabolique pour nous décrire sans forcer le trait, ces exilés du monde.

Merci beaucoup.

   Anonyme   
27/9/2016
Bonjour

C'est un excellent texte classique mais que j'ai trouvé touffu
et brouillon par endroits comme un petit bosquet mal entretenu.

J'aime largement mieux la version qu'en a fait Annick, bien épurée
et débarrassée des "gourmands" qui n'apportent rien à la compréhension, bien au contraire.

   Vincendix   
27/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’interviens régulièrement dans un EHPAD et je retrouve quelques « lieux communs » dans ce texte mais j’estime le trait un peu noirci, ces situations sont plutôt visibles dans l’unité protégée où malheureusement il est difficile de faire mieux, malgré la patience et le dévouement du personnel.
Dans le secteur « normal », beaucoup de pensionnaires semblent satisfaits de leur sort, ils ne sont pas isolés comme c’était le cas chez eux, le personnel est à leur écoute, ils ont quelques distractions en plus de la télé, des animations avec l’intervention de bénévoles, les dames bénéficient de soins spécifiques, coiffeur, manucure.
La « cérémonie » du nouage de serviette autour du cou s’effectue dans la bonne humeur, les repas sont attendus, c’est un moment convivial et les menus sont corrects et bien équilibrés. Quand le temps le permet, les pensionnaires vont faire la sieste sur la terrasse, avec vue sur la forêt voisine et un jardin fleuri, les moins handicapés participent à l’entretien des fleurs.
Les personnes ne recevant pas ou peu de visites sont particulièrement « chouchoutées » par le personnel.
C’est vrai qu’il peut y avoir quelques tensions, il y a des caractères plus difficiles à vivre que d’autres.
J’ajoute que cet établissement fait partie du groupe SOS, qu’il est « populaire ».

Ceci dit, le texte est superbement bien écrit, un classique agréable à lire, sans fioritures inutiles.
Seul point qui me déroute un peu, c’est que ce poème débute par ILS puis passe à ELLE sans transition avant de revenir à ILS ! Pourquoi ?

Pour conclure, j’adhère entièrement à la philosophie des cinq derniers vers !

   Pouet   
27/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bjr,

Un texte sur les maisons de retraite et la maladie d’Alzheimer bien écrit, bien tourné.

Je ne suis pas persuadé de partager l'avis émis par l'auteur en fin de texte.

Peut-être qu'au final il me manque un peu d'émotion, on reste un peu ici dans le constat, le descriptif, le clinique, le détaché.

Un poème qui tient bien évidemment la route.

   GeorgesSang   
29/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un vrai délice, si facile à lire, si mystérieux pourtant, si saisissant toujours. On reconnait cet hôpital, ses tristesses, ses espoirs et ses vaporeux souvenirs..

Bravo Pieralun !

   Anonyme   
29/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir,

Pas moins de quarante alexandrins pour ce poème monumental dont j'apprécie autant la difficulté que l'élégance. Une seule chose, cependant : je ne m'explique pas l'absence de majuscule après les points d'exclamations aux vers 8 et 38. Est-ce correct ?

Bravo à vous,

Wall-E

   Anonyme   
6/10/2016
Bien que les meilleurs poètes aient exprimé leur ravissement
à la lecture de vos alexandrins, j'émets une appréciation différente.
Le titre (par "les Vieux") et l'entame sont à changer, indubitablement.

Apocope (linos). Brillant D'un fini gras de cire?
Le sens du premier quatrain : ils émettent des voix….. sur le sol et les murs ?
Semblant poser les mains sur le temps qui soupire ?

Pour la compréhension, il faudrait changer les 8 premiers vers.
Plutôt par exemple :

A ce terne parquet dont on bannit la cire …….(risque de glisser)
Autant qu'à ces murs blancs, aux cimaises de bois,
Ils semblent résignés, comme au temps qui s'étire.
N'y pouvant échapper, ils émettent parfois
D'inaudibles appels, dans un frisson de lèvres,
Et par les tremblements de la sénilité
Leur corps devient l'objet de trop fréquentes fièvres,
Preuves, s'il en fallait de leur anxiété
……..
"Blanc" répété (mur, crane)
Plus poétique : Ainsi que le troupeau répond à la clochette
Bourreaux affligés ? " méjugés" conviendrait d'avantage

De magnifiques passages mais ce début m'a vraiment dérangé.

   jfmoods   
19/10/2017
Ce poème en alexandrins de 40 vers est composé d'une strophe de 32 vers et d'un huitain. Les rimes, croisées, suffisantes et riches, sont alternativement féminines et masculines.

Le thème du poème, vaguement esquissé au fil des vers 3 à 7, est précisé par l'allégorie du vers 8 ("ils embrassent la mort").

Les individus rassemblés en ce lieu ont déserté la vie, égaré leur conscience sur le chemin (titre du poème : "Sans histoire").

Le poète, sollicité par l'étendue de cette misère, oscille entre l'étude du groupe ("Certains", "Ceux qui luttent", "Ils") et celle de l'individu ("L'un", "L'autre", "Elle", "Ce père", "Cette mère").

Il interpelle le lecteur (impératif : "Ne les réveillez pas !", "ne la pensez pas triste !"), le conviant à s'interroger, lui aussi, sur cet échouage intime (questions fermées : "Se souvient-elle alors un instant qu'elle existe ? Lance-t-elle un appel que nul ne peut saisir ?", "Étaient-ils seuls gardiens d'un secret de famille ?").

Projetant alors sur son propre avenir un questionnement propre aux gens qui ont encore toute leur tête (question ouverte : "Quelle ombre serons-nous, demain, et l'esprit nu ?"), le poète invite son entourage ("Mes chers !"), en pareille circonstance (subordonnée hypothétique : "Si dans ce monde à part, mon âme un jour s'exile", subordonnée de temps assortie d'un euphémisme : "quand la nuit se profile"), à accepter ce coup du sort avec philosophie (litote : "ne souffrez pas même à la retenir", comparatif : "Peut-être est-il plus doux... / D'ignorer le néant que de le voir venir").

Merci pour ce partage !


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