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Poésie contemporaine
pieralun : Xeroderma pigmentosum
 Publié le 30/04/16  -  15 commentaires  -  719 caractères  -  390 lectures    Autres textes du même auteur


Xeroderma pigmentosum



Chère rotondité, ô source ténébreuse !
Fausse étoile ! Vapeur quand s'éclaire le ciel.
Bonne rousseur joufflue au sourire de miel,
Faucille de dentelle en ta phase gibbeuse.

Ma mère, ô toi ma louve en tout point généreuse,
Offrant ton œil lacté à mon péché véniel :
J'ai, dans le goût d'avoir mes parents au pluriel,
D'un astre être l'enfant, l'envie impérieuse.

Comme il doit être bon d'être un fils du soleil !
J'admirerais un père en costume vermeil,
Si quelque code obscur à mélanine brune

Venait garder ma peau de ses ardents rayons,
Si son feu ne mettait ma prunelle en haillons,
Oh ! si je n'étais pas un enfant de la lune.


 
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   Anonyme   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un sonnet presque classique (à un hiatus près) sur cette maladie
rare.
J'aime bien la description de la lune dans le premier quatrain.
J'aime moins l'inversion du vers 8 avec son astre être pas facile
à prononcer.
Ses ô répétitif me semblent également quelque peu superflus.
Deux bons tercets viennent clôturer cet ensemble
de bonne facture.
Pas aisé en général de traiter les maladies par l'écriture poétique,
les thèmes s'y prêtent mal.

   Pimpette   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
je ne comprends pas le titre mais c'est sans importance!
Je ne vois pas le hiatus et c'est sans importance!

Tout est merveilleusement clair dans ce texte...rien de laborieux dans ce sonnet très classique.

Pierraluna...bravo!

J'imprime et je garde?


La première strophe est mon chouchou:

Chère rotondité, ô source ténébreuse !
Fausse étoile ! Vapeur quand s'éclaire le ciel.
Bonne rousseur joufflue au sourire de miel,
Faucille de dentelle en ta phase gibbeuse.

   Robot   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le titre m'avait intrigué car me rappelant vaguement quelque chose et je me suis souvenu d'un poème lu dans un cabinet de dermatologie sur ce thème.

Je trouve que le sujet est bien rendu, sans appesantissement, une sollicitation sans grandiloquence aux deux astres.

J'ai apprécié ces vers qui résument la condition:

"J'ai, dans le goût d'avoir mes parents au pluriel,
D'un astre être l'enfant, l'envie impérieuse.
Comme il doit être bon d'être un fils du soleil !
J'admirerais un père en costume vermeil,"

Un sonnet qui a su se servir des rimes avec ingéniosité pour des sonorités douces dans les quatrains et plus fortes aux tercets.

Une vraie réussite pour parler d'un sujet médical, jamais facile à aborder. Et là c'est fait avec art.

EDIT: Peu importe le hiatus du 1er vers "rotondité, Ô". L'essentiel c'est que classique, néo ou contemporain le texte soit de qualité.

   papipoete   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour pieralun ;
D'un clic, je sais ce que signifie tel ou tel mot que je n'entendis jamais ( il faut faire l'effort de vouloir savoir ! ) .
l'enfant de la lune qui ne sort qu'une fois le soleil couché, rêve d'avoir 2 parents comme tout un chacun ; il voudrait tant de Phébus être le fils aussi, l'admirant dans son costume vermeil...
Mais point de mélanine brune dans ce corps juvénile, et l'astre solaire ennemi mortel, à jamais le restera .
Un poème lumineux, à ne pas mettre cependant à la vue d'ignorant, pour en saisir toute la subtilité !
Je n'épilogue pas sur la forme " contemporaine ", car je ne sais si elle fut voulue, ou " retenue " en raison de quelques défauts prosodiques ?

   Lulu   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pieralun,

le titre ne me parlait pas, alors je suis allée voir sur Internet ce qu'on en dit. Cela m'a aidée à lire un peu mieux ce texte que je n'aurais pas compris tel que je l'ai saisi.

Après relecture de votre texte, je l'ai trouvé original relativement au sujet traité. Le sonnet se tient et me plait beaucoup. J'aime beaucoup le premier quatrain, pour ses mots et son ton, ainsi que ce vers : "Ma mère, ô toi ma louve en tout point généreuse" et l'ensemble du quatrain d'ailleurs... ou encore l'image de la "prunelle en haillons".

Bonne continuation.

   Anonyme   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
évidemment, à la lecture du titre, je me suis précipité vers Wikipédia.
Je savais vaguement l'existence de cette maladie mais guère plus à son sujet.
Le thème est traité ici de façon subtile avec des images recherchées.
" Comme il doit être bon d'être un fils du soleil ! "
" Si son feu ne mettait ma prunelle en haillons, "

   Cristale   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour pieralun,

Une grande délicatesse émane de votre plume sur un sujet aussi grave que cette maladie génétique héréditaire. Pour les enfants atteints, le soleil est une bombe à fragmentation, la nuit est donc leur seul terrain de jeux ad vitam æternam.

Une supplique à la lune-mère d'une poésie absolument touchante, le premier quatrain donne le ton avec éclat.

En contemporain, la technique diffère du classique, je n'en dirai donc rien car l'auteur en sait certainement bien plus que moi.

Le vers final résume (comme l'exige le sonnet) en peu de mots l'ensemble du poème :
"Oh ! si je n'étais pas un enfant de la lune."

Bravo et merci pieralun.
Cristale

   leni   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Affection dramatique pour ceux qui sont des fils de la lumière Ils deviennent fils de lune

une description dermatologique en vers est une surprise

Bonne rousseur joufflue au sourire de miel,
Faucille de dentelle en ta phase gibbeuse.

et ces 3 vers finaux sont superbes Merci Et Bravo Salut cordial Leni

   Anonyme   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un très beau poème sur un sujet difficile à traiter, qui aurait mérité de figurer dans la catégorie néo-classique, mais cela importe peu finalement. Ce qui compte est que la prosodie est magnifique.

Bravo à vous,

Wall-E

   David   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pieralun,

Bon, je me permet de proposer - offrant ton œil lacté sur/pour mon péché véniel - pour éviter le hiatus, si jamais le poème voulait concourir sur les eaux du classique. Ça changerait le sens, je crois, c'est pas bien clair pour moi : est-ce que l’œil est posé ou offert. De pluriel à soleil, il y a un jolie décalage dans la rime, et plus discrètement, la fin sur la rime rayons/haillons me rappelle qu'elle débute le dormeur du Val, mais j'aime bien ces deux tercets allant du soleil à la lune. Il me semble que c'est la lune qui est décrite au début, les six premiers vers, j'aime bien le troisième notamment, ça fait un peu comme si les couleurs du poème passaient du roux au jaune.

edit : ah ben j'ai raté un second hiatus... je n'avais que l'oeil sur l'oeil :)

   archibald   
1/5/2016
Commentaire modéré

   diptyque   
13/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Prêter ainsi votre plume aux enfants de la lune pour écrire un mot, ou plutôt ces mots, empreints de tant de douceur et de tendresse...Une sensibilité qui me touche.
Belle poésie pour décrire l'astre maternel " chère rotondité au sourire de miel, faucille de dentelle en ta phase gibbeuse".
Ne m'en veuillez pas car il est tard et la fatigue se fait sentir mais, j'avoue un sourire au deuxième quatrain: A la lecture des vers 5 et 6 "Ma louve-généreuse-offrant ton-lacté", le lait avait un petit goût de Rémus et Romulus. Mon esprit divague alors et puis se perd dans le cosmos des deux vers suivants
"j'ai, dans le goût d'avoir mes parents au pluriel,
D'un astre être l'enfant, l'envie impérieuse"
Une nébuleuse pour moi à la première lecture, au sens figuré.
Qu'importe, la poésie demeure. Le charme, le rythme et la musicalité ne sont pas rompus.
Pour finir, ce très beau second tercet et ce vers final, vraiment superbe.
"Oh! Si je n'étais pas un enfant de la lune."
Merci Pieralun pour cette lecture

edit :pour terminer mon com.
Je trouve généralement que la poésie n'a guère sa place dans les pathologies, l'humour, oui, par endroits et par moments, mais la poésie...C'est plus délicat.
Ici, vous avez su aborder le handicap à grand renfort de tendresse. L'utilisation de la première personne du singulier, ce "je", est judicieuse et donne un ton juste, un éclairage adapté à cette génodermatose.

   archibald   
1/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Mon premier commentaire n’était qu’un simple amical salut qui a été modéré car jugé trop succinct, je tâche de développer la référence à Jules Laforgue auquel ton sonnet m’a immédiatement fait penser : il avait une dilection particulière pour cet astre que tu chantes joliment. Le style, surtout, est très emprunt de celui de ce poète maudit : les points d’exclamation, l’inversion syntaxique (“J’ai, dans le goût d’avoir mes parents au pluriel, / D’un astre être l’enfant, l’envie impérieuse.”). Et puis il y a l’évocation de la maladie… On pense aussi à Cyrano qui parle de “la rotondité de cette cucurbite”.
Une seule interrogation : la lune en sa phase gibbeuse n’a justement plus l’aspect d’une faucille (vers 4). Un détail.
Bravo et merci.

   archibald   
1/5/2016
pas "emprunt", "empreint". Ah ! décidément, l'orthographe et moi…

   MissNeko   
3/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour,

Votre poème est tout simplement sublime.
J'ai pu voir plusieurs reportages et lire des articles sur cette étrange maladie.
Vous parvenez à mettre en vers la dure réalité de cette anomalie qui gâche la vie à ces pauvres enfants de la lune.
j'ai du mal à dire ce que je préfère dans votre poème mais j'ai un gros coup de cœur pour le deuxième quatrain :

"Ma mère, ô toi ma louve en tout point généreuse,
Offrant ton œil lacté à mon péché véniel :
J'ai, dans le goût d'avoir mes parents au pluriel,
D'un astre être l'enfant, l'envie impérieuse."

quelle sensibilité et quelle subtilité.
merci et bravo, j'ai hâte de vous relire.

   banni   
16/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

D’un point de vue purement technique, le sonnet enfreint quelques règles de la poésie classique.
Il n’y a pas qu’un hiatus : vers 1 « é/ô » mais également vers 6 « é/à ».
Par ailleurs, pluriel et véniel font chacun 3 syllabes (« plu-ri-el » et « vé-ni-el »), les vers 6 et 7 font donc 13 syllabes et ne sont donc pas des alexandrins.
Les consonnes d’appui des quatrains sont absentes et les rimes en « euse » ne sont composées que d’adjectifs donc pauvres.
Enfin il y a un rejet entre les deux tercets, ce que les règles du sonnet n’autorisent pas.
Donc, non, le sonnet n’est pas « presque classique ».


Mais le poème est classé en contemporain par son auteur qui a toute liberté pour s’affranchir de ces règles!

J’ai bien aimé son élan presque lyrique et l’envolée pour traiter de cette maladie.

Merci
Banni


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