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papipoete
10/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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bonjour PlumeD
Toi mon coeur qui battis jusqu'à mon dernier souffle, ne m'en veux pas de ne t'avoir jamais parlé ! alors que je vais bientôt faire mon ultime valise, celle que l'on remplit de vent, je voulais te dire le grand mérite qui fut tiens, de ne pas me lancer un avertissement, quand de toi je ne me souciais guère lors d'excès en tout genre...bientôt tu pourras enfin te reposer... NB il est vrai que l'on se confie davantage à notre " moi ", l'intellectuel alors que la pompe à sang contre vents et marées assure la bonne mécanique, malgré des à-coups qui pourraient inquiéter ? Mais bien avant que l'on naisse, Maman l'avait déjà initié, comme disant " tu en baveras, mais tu pomperas quoi qu'il advienne ! " L'auteur laisse entendre que son coeur put être déçu de son maître ? je ne le crois pas à lire ces douces confidences ; je suis même certain que sans un mot...il se confiait à lui ! la dernière strophe est très belle, et ce coeur tel un chien fidèle, quand le héros mourra, viendra s'étendre près de son âme, et dormir à jamais... |
Hiraeth
10/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une belle ode, pleine d'intelligence, qui nous présente le cœur humain sous un nouveau jour (ou plutôt, sous une nouvelle nuit) à la fois réaliste, tragique, léger et mignon (j'adore la deuxième strophe avec le bébé cœur qui apprend auprès de maman cœur).
C'est vrai que le cœur n'est pas très crédible dans son rôle traditionnel de siège des émotions : il est aveugle et sa fonction est plutôt de réagir, de réparer, de maintenir la machine en état de marche, tout cela sans rien savoir de son maître. Travail de bête, travail de l'ombre, ingrat assurément mais ô combien nécessaire. J'aime beaucoup le contraste apporté par la dernière strophe : la vie du cœur est marquée par l'obscurité et un labeur aussi intense qu'incessant, mais sa mort est toute légère, semblable à la chute d'une feuille ou un vol d'insecte, qu'on se représente à la lumière du soleil : c'est l'éclaircissement de la fin, la lumineuse libération. Côté technique rien à redire, l'auteur a choisi une forme libre sans rimes pour véhiculer un ton simple et prosaïque qui sert bien le propos, tout en injectant ici et là quelques alexandrins pour muscler le texte. Le tout m'a rappelé Supervielle, grand poète du corps humain et de l'obscurité ("Quand dorment les soleils sous nos humbles manteaux, / Dans l'univers obscur qui forme notre corps..."), ainsi que la seconde strophe du poème suivant d'Auden, en anglais désolé : https://laudatortemporisacti.blogspot.com/2012/08/no-plato-no.html?m=0 Merci pour ce partage. |
ANIMAL
10/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bel hommage à cet organe majeur, travailleur de force qui n'a pas grand chose à voir avec la vision romanesque qu'en ont en général les gens de lettre.
Je vois aussi à travers ces lignes une allégorie de la vie et la mort de celle/celui qui travaille dans l'ombre, rouage méconnu mais indispensable de la société "Et de son long travail, aucun remerciement". J'ose croire, néanmoins, que ce coeur qui bat sans repos dans notre poitrine sait, en vérité, qu'il fait partie d'un tout, d'un corps, et que son rôle, il le prend à... coeur. J'ai éprouvé un manque de musicalité sur certains vers comme "Il lui faudra répondre, faire face, accélérer son flux." ou "Cœur de mère, qui l’a nourri et formé à la tâche." pour lesquels j'ai accroché à la lecture. Mais cela n'entache pas la qualité de l'écrit. Un très beau poème sur un thème loin des sentiers battus. |
Vincente
11/5/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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J'ai trouvé sympathique le fait de le regarder, ce cœur auquel l'on doit de nous permettre le meilleur… ou le pire. Organe vital, de son importance capitale nous sommes bien souvent ni bien conscient de sa primauté, ni bien reconnaissant. Ainsi le poème montre une belle attention.
J'ai par contre trouvé un peu "prosaïque" l'expression. Le côté "fonctionnel" prend le devant sur celui plus relationnel agissant sur le corps qu'il fait vivre. Ainsi cet objet organique au centre de l'intérêt est comme ressorti de son rôle participant d'un "collectif" d'organes, il est personnifié en un être capable d'émotions, énoncées par le filtre du regard du narrateur, et pourtant l'auteur n'a pas poussé l'intention jusqu'à aborder le côté sentimental du cœur symbole et vecteur de l'Amour. Du coup, j'ai ressenti comme un manque ; un peu comme si l'on s'adressait dans ce poème à la pompe qui distribue et non à la métaphysique de l'organe formidable. Un petit détail dans l'écriture, il y a six "qui" en dix-sept vers, c'est un peu trop, d'autant que, par exemple, ce couple de vers aurait gagné une meilleure "sonnance" écrit comme ceci : "Aussi ténu que le souffle d'une feuille tombant Viendra l'heure d'un dernier battement," |
Amandine-L
17/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour PlumeD
Le poème se lit aisément, pas de méandres qui demandent plusieurs lectures ou un gros effort intellectuel. Une lecture plaisir, malgré les mots « condamné », « obscur », « nuit », « sans espoir ». Ce poème souligne le fonctionnement régulier de ce cœur comme une force inouïe face aux sursauts et imprévus de la vie. Un poème, prise de conscience de ce qui vit à l’intérieur de soi. Un cœur dont les battements peuvent s’arrêter et stopper toutes les fonctions de notre être. Merci pour ce partage. |