Apparences !
Un corps paré dans l'apparat des ocres favorables, arborés comme un autre corps, et le langage des signes ordonnés pour le magique de la fête rituelle comme baiser de l'argile à la peau sanctifiée, comme plumage vivifiant au printemps revenu, comme dessins venus des anciennes âmes purifier l'huile étalée,
Apparences !
Les cicatrices alignées dansent en musique fébriles, les argiles se fendillent et révèlent d'autres figures complémentaires, les sueurs régulent les plis enivrants sous la teinture des colliers,
Et nous les cauris sommes tout autour, ajoutés dans l'offrande lyrique de notre chant, fertiles mots des racines de la mer pour la ronde féconde des noces, caresse délivrante à l'oreille dans la parole de nos accords, lenteur enivrante des envoûtements grisants du rythme,
Et nous les cauris sommes les cercles purificateurs dans l'esprit des saisons,
Apparences !
Le monde sème ses reflets sur les nattes horizontales et la main cherche le sens caché, si près, du message délivré ici comme lecture divinatoire au lancer des écritures du hasard, comme ordre préparé à comprendre sur le ténébreux des termes visibles, comme lieu à rejoindre dans le sens profond de notre désordre,
Apparences !
Les mélanges deviennent les cris des supérieures révélations, les alignements se lisent dans le sans-égal de notre brillante pureté, les ondes se multiplient vers les primordiales destinées lues à nos jeux,
Et nous les cauris sommes là tout autour ajoutés, éternelle mémoire préservée, dans le véritable sens impérissable des avenirs déchiffrés sur la connaissance de l'ordre, unique prière des fréquences immédiates d'une vie dans le dialogue des premières racines, nécessaire compréhension exprimée du visible lisant l'invisible des signes,
Et nous les cauris sommes là les cercles purificateurs dans le silence des devins,
Apparences !
Presque tous les mystères soudain plus accessibles, presque toutes les fautes retrouvées dans la quête des doigts lanceurs, presque tous les futurs sur la science du passé dits au retournement de notre retombée, presque tout un rêve déterminant comme une main sur les fronts,
Apparences !
Une force libératoire, sur les stries de la terre, menant les vies et la figure brisant les interdits sur nos réponses intentionnelles comme cosmos allongé dans la compréhension des exactes poussières, comme sable, suffisante source renforçant les moindres indices, comme pouvoir purificateur sur la clairvoyance des mensonges dits,
Apparences !
Notre jeté soudain dévorant les incertitudes, notre voix disant le surnaturel des jours importants, notre chant prenant l'ampleur du feu marquant les sueurs du doute,
Et nous les cauris sommes là pour les trois âges d'une vie, pour les trois heures du jour, pour l'unicité des nuits impérissables et lentes, pour les deux faces liant la joie et la douleur,
Apparences !
Fêtes des rires sur les fêtes des douleurs, fêtes des rites sur les fêtes publiques, fêtes des dieux sur les fêtes guerrières,
Et nous les cauris sommes les apparences d'une première et naturelle réalité, sur le mensonge identique d'un monde diversifié, sur le cri infini des immédiates renaissances, sur le sommeil voilé des paupières où s'aveuglent les visions,
Et nous les cauris sommes là pour dire les apparences du désir dans le plus juste de nos silences, où meurent la douleur et la larme incomprise, où meurt l'écho sensible des gestes dans l'ombre, où meurt la fragilité des apparences trompeuses.
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