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Poésie néo-classique
Pluriels1 : Fuyons notre démon !
 Publié le 12/09/12  -  8 commentaires  -  848 caractères  -  274 lectures    Autres textes du même auteur

...


Fuyons notre démon !



Au lit du vent – traînard ! – fuite à cordes et mât
Devant ce noir démon soulevant haut la mer
Et l'embrun, à la lèvre où touche un sel amer,
Imprime le pouvoir des ténébreux amas.



Plus vite, ô mon navire ! Où souffle un brin de vent
Arrime ton grand corps sur ces eaux encloué,
Raidissons ton cordage à ses queues énouées,
Enchevauchons la vague et fuyons au courant.



Clapotage exalté, patenôtre votive
La lame bigarrée anime enfin l'essor,
Sous le basculement d'un coup de vent retors,
Et c'est une liesse, aux éclairs invective.



Tout ton bois est en cris sous la houle et l'élan,
Tes pataras raidis, tes voiles et ton mât
Galvanisent ton corps et moi, d'un hosanna,
Remercie son sauveur sur le pont ruisselant.


 
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   Pimpette   
12/9/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La mer est grosse et je ne sais même pas ce que sont les pataras...et pourtant je crois que cet hymne à la tempête est de bonne facture!

C'est bien écrit, bien envoyé, simple et la musique, quand on lit à voix haute est là, en tempête mineur,une belle partition!....fortissimo!!!

Que sont ces'queues énouées'??? restons corrects devant les dames s'il vous plait...ahahahaha!

Il fait trop chaud pour mégoter...

   Arielle   
12/9/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Enchevauchons la vague ..." l'impression d'être devant une sorte de centaure des mers. Le marin et son voilier ne font qu'un dans l'effort et le plaisir de naviguer. Du coup le lecteur embarque avec enthousiasme même s'il est novice et s'effraie un peu du "basculement d'un coup de vent retors"
J'ai beaucoup aimé cette sortie en mer plutôt mouvementée mais exaltante
"Tout ton bois est en cris sous la houle et l'élan"
un très beau vers !

   brabant   
12/9/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pluriels1,


Texte certes métaphorique, ainsi que le sous-entend Pimpette, et c'est ainsi que je veux le lire, car "..." (moi/vous/nous/il) se fait rattraper par sa fuite et la mer est femme ; ceci dit, je dois toujours m'y prendre à deux fois pour subodorer ce genre de métaphores. Mais oui :) !...

Ce navire semble être resté trop longtemps en cale sèche au vu/lu de la peine qu'il a à prendre son essor, mais voilà qu'il craque sous le vent et la houle, la patenôtre votive s'est faite hosanna !

Dieu merci !... pour être tapecul ce mât-là n'est pas d'artimon et le navire dûment blasonné s'est mis en branle et a quitté la rade pour l'écume et la fleur de sel !


"Elle préfère l'amour en mer
Elle se laisse aller sur les flots

Elle préfère l'amour en mer
C'est juste une question de tempo "

(Philippe Lavil)


lol

   Charivari   
12/9/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Du tout bon !

Une métaphore filée qui tient vraiment la route et réussit à éviter les écueils. Les mots à double sens, "lit", "queue"... Mon dieu, il ne manque plus que la bitte (d'amarrage bien sûr) !!!

Mais le texte va beaucoup plus loin que ce "jeu" de correspondances entre la tempête et l'acte sexuel, on a des tournures vraiment réussies, des sonorités très belles, des recherches lexicales... "enchevauchons la vague", "patenôtre votive", et toute la dernière strophe sont vraiment magnifiques... (même si moi non plus, je ne sais ce que signifie "pataras")

Alors, pourquoi pas "l'exceptionnel +" ? ->
la répétition de "mât", dommage
les ténébreux amas, j'ai moyennement accroché
au fond, cette comparaison n'est pas si originale, même si elle est traitée de façon maigstrale.

bravo en tout cas.

   fredericprunier   
13/9/2012
je n'ai pu m'empêcher de lire ce poème de façon détournée
imaginant une naufragée
au grand mat accrochée
luttant contre vents et bordées
emportant vers son "il"
en éclair fracassé.

merci pour ce petit moment de sourire dans vos lignes dévoilées !

amitié

   Miguel   
13/9/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Moi, ce poème m'enchante au premier degré et ma naïveté n'a pas besoin d'y voir plus loin. J'y trouve une dynamique extrême, expression du mouvement impétueux de la tempête, une exaltation du héros, un souffle, une force, une harmonie des sonorités qui lui donnent une allure épique suffisant à en faire une belle oeuvre et, je vais faire mon cul-serré, le texte à mon avis perd de sa noblesse dans le double sens qui lui est prêté. Je perçois bien tous les termes équivoques qu'il comporte ; mais je veux voir dans cette sensualité la pure expression d'un rapport passionnel à la mer.

   Lagomys   
13/9/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
"C'est pas l'homme qui prend la mer c'est la mer qui prend l'homme, tatatin…"

La maîtresse idéale des poètes en quête d'embruns soufrés et honorée ici de façon magistrale.

Tout juste chagriné par deux légers clapotis : les "ténébreux amas", pas très sensuels, et le double mât (un seul aurait eu plus de portant).

Cependant, pas de quoi écoper quand le talent est à la hune :

Je gite de l'abordage d'un lexical pertinemment accastillé et gréé de vocables judicieusement 'embrumieux'.

Je tangue sous la houle d'une écriture savamment démontée.

Je suis chaviré par de tempétueuses sirènes : " Arrime ton grand corps sur ces eaux encloué, Raidissons ton cordage à ses queues énouées, Enchevauchons la vague et fuyons au courant."; "… et moi, d'un hosanna, Remercie son sauveur sur le pont ruisselant."; "Clapotage exalté, patenôtre votive La lame bigarrée anime enfin l'essor,"

Expliquerez-vous les "pataras" ? (De fond de cale, j'y vois une pâte-à-rat qui me rend patatras !)

Beau travail, jamais vieux rafiot désarmé n'aura été si bien chaloupé >>>


Lagomys, marin d'eau douce

   Lunar-K   
13/9/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pluriels1,

Quelle claque ! Franchement... Un poème grouillant de vie, et ce à tous les étages. Que ce soit au niveau du rythme, du lexique, ou de l'action qui se déroule sous nos yeux de lecteurs... Partout, tout semble en mouvement et en débordement. Il est extrêmement rare qu'un poème (néo-)classique me laisse cette impression. Et pourtant... vous l'avez fait, et avec la manière qui plus est !

Quelques regrets néanmoins viennent entacher mon appréciation... D'abord avec ces répétitions : mât, vent et corps, au moins. Ce sont en tout cas les trois qui m'ont marqué. A des degrés divers puisque les deux occurrences de "corps" sont suffisamment éloignées pour pouvoir passer dessus sans trop de problèmes. Ce qui n'est pas le cas pour les deux "vent", relativement rapprochés, et les deux "mât" qui, bien qu'assez lointains l'un de l'autre, se situent tous les deux en fin de vers. C'est dommage...

Dommage aussi pour le "brin de vent" qui souffle au début de la seconde strophe. Ça me semble bien léger, juste un "brin", lorsque j'imagine une tempête... Presque un contresens, je trouve, venant quelque peu affaiblir votre propos.

Mais bon... Ces quelques critiques paraissent bien anodines face à l'immense qualité du reste. Une franche réussite à mon sens !

Bravo, et bonne continuation !


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