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Poésie contemporaine
poldutor : Désespoir de Rodrigue
 Publié le 19/02/23  -  6 commentaires  -  711 caractères  -  163 lectures    Autres textes du même auteur

Rodrigue a bien vieilli hélas !


Désespoir de Rodrigue



Maintenant que les ans ont ridé mon visage
Que le temps sur mon front a blanchi mes cheveux
Que le siècle sournois, ennemi cauteleux,
A tiédi dans mon cœur la fougue, le courage

De voir mon corps usé, triste et laid paysage
Où ne résident plus les élans généreux
Qui faisaient défaillir les jaloux, les peureux
Je découvre à présent le poids d’un noir outrage.

Il a fait de ma chair un amas de décombres
J’étais fort, j’étais craint et je semais l’effroi
Ma vigueur disparaît comme la nuit les ombres.

Ne reste de cela plus rien que ma mémoire
De hardi destrier me voici palefroi
La vieillesse est douleurs trahison et déboire.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
5/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
classique
" Oh rage et désespoir, oh vieillesse ennemie... " s'applique à tout le monde, au timide comme au " vert galant "; et ici nous lisons un énième épisode de ce thème sans âge !
Dans le premier tercet, l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuiller, et Don Juan est fort décati... alors qu'il fut si fort et craint !
NB rien de nouveau avec cette contemplation amère, de ce que l'on devient quand l'hiver de la vie s'avance !
Le second tercet a ma préférence ( son second vers )
un sonnet au classique sans faute
papipoète

   Ornicar   
9/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
C'est pas mal du tout. C'est une excellente idée de départ que celle de recourir à la figure de Rodrigue pour traiter classiquement d'un sujet classique et pas nouveau, celui de l'outrage du temps. Sous le masque du héros usé et fatigué par le "poids" des ans, je ne peux m'empêcher de voir en filigrane la jeunesse éternelle et insolente d'un Gérard Philippe. Le contraste entre les splendeurs d'un passé révolu et les désastres du temps présent est bien rendu. Aussi, le recours à la forme classique s'impose tout naturellement.

Du point de vue de la catégorie justement, le pari me semble tenu. Sous les réserves d'usage, je ne remarque aucune rime fautive, ni la présence d'un malencontreux "e" non élidé à la césure. Restent les hiatus, toujours fourbes et prompts à se dissimuler. Je n'en vois pas vraiment, mais certains passages à la césure et ailleurs me semblent manquer d'aisance à l'écoute. Ainsi :
- vers 1 : ans - ont
- vers 2 : front - à
- vers 3 : sournois - ennemi => son : "oi -ai" et sinon la liaison avec le "s" de sournois n'est pas très belle
- vers 10 : craint - et => son : "hein - é"
- vers 13 : de - hardi => son : "euh -Ah" - Ah ! ces "H" aspirés...

C'est un bon texte mais qui pourrait encore être meilleur si vous l'aviez relu, et poli et relu encore et poli de nouveau, chose que vous n'avez pas du faire comme en attestent les petites coquilles, les fautes de frappe ou d'orthographe, les virgules absentes que ne manqueront pas de relever les correcteurs. J'ai vraiment l'impression que ce poème n'a pas mûri et a été mis en ligne trop rapidement. C'est un peu dommage. Un conseil : un poème, quelqu'il soit, dont on est légitimement fier, c'est comme un vin ou un bon fromage. Il faut l'affinage, le laisser à la cave, laisser du temps au temps, y revenir, le goûter un peu...Enfin, vous voyez.

Tout cela pour vous dire que certains vers pourraient être plus fluides, moins lourds. Ainsi, si j'avais eu votre inspiration, j'en aurai formulé quelques uns autrement :
- vers 2 : Que de mon front, les jours ont blanchi les cheveux
- vers 6 : D'où se sont esquivés les élans généreux
- vers 8 : Je découvre à présent l'irrémédiable outrage - Le qualificatif "noir" ne me semble être là que pour chausser vos douze pieds. Et puis si vous voulez conserver l'idée d'un poids, je verrais mieux : je "supporte" à présent plutôt que "je découvre".
- vers 10 : J'étais fort, j'étais craint, je répandais l'effroi
- vers 12 : Ne reste de cela que ma chère mémoire - La tournure "plus rien que" me paraît moins légère.
- vers 13 : De ce fier destrier, me voici palefroi. Ou encore : De ce fier destrier, je suis le palefroi.

Désolé de m'immiscer si profondément dans votre texte, pour des points qui peuvent sembler de détail, mais j'attache une grande importance au rythme, à la musicalité des vers. La rime, sans défaut ici, je le répète, ne fait pas tout. Et heureusement.

   Anonyme   
19/2/2023
Bonjour

L'idée de s'en prendre à la vieillesse de Rodrigue n'était pas mauvaise, mais, hélas, le texte est à retravailler presque complètement.

Le phrasé sans interruption des 8 premiers vers est beaucoup trop long. Le premier tercet qui eût du commencer par une rime masculine est le meilleur du texte.
Mais bon, je ne vais pas répéter tout ce qu'un commentateur
a dit avant moi.
Un ensemble à refaire.

Un peu comme appréciation pour le premier tercet.

   Boutet   
25/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Quelque chose me choque mais peut-être est-ce autorisé? je m'explique , en parcourant la fiche auteur du pseudo j'ai vu que le désespoir de Rodrigue avait été publié en 2020 en néoclassique. je note bien qu'il y a eu des changements mais supprimer le texte précédent eut été plus logique non? Bon sinon le thème du vieillissement du Cid et son désespoir est intéressant .

   Edgard   
19/2/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour Poldutor,
Franchement, je m'attendais à un trait d'humour à la fin. Point. Traiter un thème aussi vu et revu sur un mode aussi sérieux, je ne vois pas vraiment l'intérêt. Vu que le temps nous ravage la gueule à tous, je ne vois pas l'intérêt d'en remettre une couche. Mais ça c'est trop perso. Je n'aurais pas dû le dire.
J'aurais aimé un trait un peu plus Donquichottesque...donc (J'ai 26 ans mon vieux Corneille, et je t'emmerde en attendant...)
C'est bien écrit, bravo, je ne serais pas capable de voir les défauts de prosodie. Mais ça se lit facilement. C'est déjà ça. Ça n'a pas illuminé mon dimanche. "La vieillesse est douleurs, trahison et déboire" un peu banal tout de même. Mais rassurez-vous, c'est très loin de l'avoir gâché.

   Miguel   
19/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
"Le nombre des années a fait fuir la valeur..." Décidément ce Rodrigue-là rejoint son Don Diège de père dont il faut relire la tirade "Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie" et celle de son plaidoyer devant le roi, " ... Qu'on est digne d'envie /Lorsque en perdant la force on perd aussi la vie ..." Eh oui, on ne peut être et avoir été, Si jeunesse savait si vieillesse pouvait, et tous les lieux communs que l'âge et ses misères ont inspirés à l'homme. Comme quoi cette plainte est intemporelle. Les vers de ce sonnet sont d'une tonalité élégiaque tout en délicatesse. Peut-être ne parleront-ils guère à ceux qui sont encore dans la force de l'âge, mais les autres les comprennent parfaitement. Il aurait fallu peu de choses à ce sonnet pour être classique, un autre disposition de rimes ; mais cela n'ôte rien au charme de l'écriture, malgré quelque justes remarques déjà exprimées.


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