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Poésie contemporaine
poldutor : Le Français
 Publié le 30/06/19  -  16 commentaires  -  1928 caractères  -  231 lectures    Autres textes du même auteur

Attaqué de partout, surtout par les pseudos intellectuels, qui le dénaturent avec des anglicismes souvent inutiles et des simplifications absconses, le Français doit être défendu.

Défense et illustration de la langue...


Le Français



Qu’il est beau le Français, qu’elle est belle notre langue !
On peut sans s’égarer célébrer la harangue
De ceux qui ont pourvu à sa large diffusion :
De Ronsard à Zola, de Hugo à Villon.

Et j’en oublie bien sûr, il y en a tellement eu ;
Qui, anciens ou modernes, l’ont tous bien défendue.
Je ne peux pas hélas les nommer un à un
Et pourtant quelle gloire ce serait pour chacun.

Le Français si bien fait pour la déclamation ;
Langue des belles idées et de la précision.
Parfois si difficile et parfois familière,
Elle n’en demeure pas moins la langue de Molière.

J’aime son orthographe qui n’a rien d’innocent.
J’adore les virgules, je déteste les accents,
Accents graves ou aigus qui me laissent perplexe
Mais pas autant hélas que l’accent circonflexe.

Et que dire de ces verbes parfois irrationnels
Ces verbes défectifs qui sont impersonnels :
Crachiner ou dracher, quelle forme perverse.
Et cela pour parler de la bruine, des averses.

Ce sont ces raretés qui en font tout le charme
Mais qui ne devraient pas provoquer trop d’alarmes
Car ils donnent à la langue en plus de sa richesse
Du brillant, de la grâce et beaucoup de noblesse.

Cependant mes amis, défendons-la quand même ;
Elle qui sait si bien embellir les poèmes,
Sublimer la pensée de nos grands philosophes
Et de ceux qui ont fait de si charmantes strophes

Telle qu’on la parlait au Grand Siècle de Louis.
Attaquée maintenant, et qui sans notre appui
Risque de devenir un patois marginal,
Un idiome, un parler, un dialecte régional

Ou bientôt pire encore, oh l’absolu malaise,
Inférieure surtout à la langue anglaise...
Nous saurons quelle honte, tant pis pour notre ego,
Que notre beau Français a atteint le zéro.


 
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   hersen   
7/6/2019
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
je ne suis pas d'accord, mais alors pas du tout d'accord, avec le fond du poème et franchement, je n'ai pas envie ni de la parler, ni de l'écrire, tel qu'on le faisait au grand Siècle de Louis !

les auteurs classiques usaient de leur langue à une époque donnée, et c'est très intéressant de les étudier pour justement voir l'évolution de cette langue.
L'auteur cite Villon et Zola (par exemple). Il me semble qu'il y a une sacrée évolution entre ces deux auteurs et, si bien peu de personnes aujourd'hui sont capables de comprendre Villon dans le texte, combien le pouvaient à l'époque de Zola ?

Ceci dit, peut-être que c'est un débat intéressant : si nous enlevions tous les mots du dictionnaire issus de langues étrangères...

Dans la forme, je trouve l'écriture sans relief, c'est assez monotone à lire et le vocabulaire n'est pas vraiment recherché, un comble pour un tel sujet.
j'avoue même que les strophes concernant le goût du narrateur finissant par "mes amis, défendons-la quand même" est non seulement incongru, mais pas franchement poétique.

   Coeurdeloup   
10/6/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je ne m'aventurerai pas à commenter la technique, ne maîtrisant pas les règles prosodiques.
Par contre, j'ai vraiment apprécié votre défense de la langue française, de la richesse de notre vieux "françois" et de ses auteurs qui ont enchanté ma jeunesse et m'enchantent encore et toujours.

"Crachiner" c'est tellement plus original que pluvioter…

"Le Français si bien fait pour la déclamation ;
Langue des belles idées et de la précision.
Parfois si difficile et parfois familière
Elle n’en demeure pas moins la langue de Molière."

me semble résumer parfaitement ce qu'est notre belle langue et pour moi, les mots désuets ne sont pas un frein à ma lecture, ils chantent à mon oreille.

Merci

   Anje   
10/6/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Néo-classique.
Rimes suivies pour des vers à la métrique irrégulière qui feront, selon le classement oririen, plutôt un contemporain.
Dans un vocabulaire et des tournures simples, l'auteur encense la langue française citant de grands écrivains. Mais, à mon sens, ce plaidoyer manque justement de ce qu'il vante comme dans ce quatrième quatrain où le mot accent (écrit trois fois) n'a pas trouvé de synonyme.
Le choix de la rime suivie (ou plate) écrase le poème. Il aurait mérité plus de volume. Voici, en intervertissant simplement les vers, ce qu'auraient été les deux premières strophes en rimes croisées.

Qu’il est beau le Français,qu’elle est belle notre langue !
De Ronsard à Zola, de Hugo à Villon,
On peut sans s’égarer célébrer la harangue
De ceux qui ont pourvu à sa large diffusion.

Et j’en oublie bien sûr, il y en a tellement eu.
Je ne peux pas hélas les nommer un à un
Qui, anciens ou modernes l’ont tous bien défendue.
Et pourtant quelle gloire ce serait pour chacun.

Mais laissant de côté la technique, je dirais simplement que j'adhère à l'idée générale.
Anje en EL

   Lebarde   
10/6/2019
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Défendre la langue française, tout le monde est bien sûr d'accord! Encore faudrait il y mettre la forme et les moyens.
Or ce poème qui ne peut en aucun cas entrer en néo-classique, ne sert absolument pas le sujet avec sa versification approximative ( beaucoup trop de vers à 13 voire 14 et même 11 pieds!), sa poésie douteuse et son argumentation banale présentant peu d'intérêt.

Avec une refonte profonde, pourquoi pas, dans l'état ce poème me laisse indifférent. Je regrette.
A une autre fois peut être.

   Corto   
11/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette "défense et illustration" de la langue française est fort bien desservie par ce poème.

Les trois premières strophes sont une belle introduction et j'aime particulièrement ce "Le Français si bien fait pour la déclamation". Les vrais amateurs de poésie savent d'ailleurs que pour s'imprégner d'un poème et le juger (le commenter sur Oniris?) il ne faut pas hésiter à avoir recours à la déclamation. Très bonne expérience à tenter.

Ensuite on applaudit l'orthographe et l'on massacre les accents.

Dans la strophe introduite par "Et que dire de ces verbes parfois irrationnels" j'aurais personnellement mis une diatribe contre la complication ahurissante du participe passé, mais l'auteur ne s'y est pas aventuré.

Un coup de nostalgie apparaît avec "Telle qu’on la parlait au Grand Siècle de Louis" que tout le monde ne partagera pas heureusement...
L’inquiétude que notre langue devienne "Inférieure surtout à la langue anglaise" est toujours d'actualité malgré la progression de la Francophonie. Mais l'auteur peut se consoler en remarquant que très peu de Chinois parlent anglais...

Ce poème-réflexion sur notre langue est facile à lire, bien construit et enrichissant.

Bravo à l'auteur.

   Robot   
12/6/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Bien sûr, si on élide les "e" ça peut passer pour un néo-classique, mais alors quelle horreur à l'oral. Parfois il faut élider, parfois non, ça coupe le rythme sans raison.

Pour un texte voulant célébrer le français, c'est un composé disharmonieux et sans aucune grâce ou légèreté.

Et puis, sur le fond, nous ramener à la langue de Louis, pourquoi pas à Ronsard ou à Marie de France. Comment comparer ces époques ? D'autant que la langue du "siècle" n'a jamais été la langue populaire ni la langue universelle. On oublie ici tout ce que les grandes langues d'oc, la prosodie de Mistral par exemple, ont apporté comme richesse au Français même au 19ème et 20ème siècle.

Ainsi de l'idée reçue que notre langue s'appauvrie des apports extérieurs. C'est certes une opinion mais franchement je ne souhaite pas la conforter. De tout temps la langue a reçue des mots venus d'ailleurs - ref. le dictionnaire des mots français d'origine étrangère - (elle en a exportée aussi). Le Romand helvétique, les mots importés des pays colonisés d'Afrique et d'Asie, le Wallon ou le canadien ont alimenté la langue. Il serait malvenu de considérer que ce n'est pas un français aussi pur que la langue hexagonale. N'oublions pas que c'est le temps qui fait l'usage et même certaines entrées au Larousse ne résistent pas à la durée.

Terminer sur le fait que le français serait au niveau zéro, on se demande au final si l'angle d'appréhension le plus adapté pour aborder le sujet.

A moins que ce soit du second degré, mais alors il n'en a pas l'évidence.

   Anonyme   
30/6/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
" Qu’il est beau le Français, qu’elle est belle notre langue ! " Tiens ça m'a rappelé le lavabo (sourire).

Veiller à défendre notre langue afin qu'elle n'aboutisse pas à un charabia, d'accord.
Bouder les anglicismes snobinards, ok.
Appendre aux journaleux et commentateurs à mieux s'exprimer, sans doute.
Mais revenir au langage grand siècle, je ne saisis pas trop l'intérêt.

Accepterions-nous de rétrograder les transports, la science, la médecine, la société ?...
N'admettre en poésie que le classique ?

J'ai trouvé le propos assez manichéen.
Je lui aurais préféré plus de discernement.

   Vincente   
30/6/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Ici la poésie se fait toute petite, à la marge, en fait si elle se fait si discrète, il me semble que c'est pour rester honnête.
Oh pas envers le français, langue dont le poème se veut le chantre, non parce qu'elle craint que l'on croit qu'elle se prête à cette négation des autres, autres langues, autres "parlers" plus généralement.
D'assertions en préjugés, de manichéisme en idéalisme, le propos déverse son intention vraisemblablement honnête, mais tellement sans nuances. Or ce qui fait la richesse d'une langue, ce sont bien ses finesses, ce sont bien les invitations qu'elle autorise dans l'interligne, tout le chargé qu'elle associe à partir de ces quelques signes.

Reconnaissons que le sujet est difficile, tant s'y sont essayés, tant s'y sont égarés... Mais aborder le sujet en soulignant la qualité de nos anciens en la matière et le terminer en affirmant que l'anglais nous éteindra de nous avoir phagocyté, avoue des raccourcis tout de même faciles. Pour un sujet difficile, l'argumentaire doit être très charpenté et très discernant.

Mais... une dernière chose, pourquoi avoir pris ce risque, presque une démonstration, de chanter la mort imminente du Français. Il est bien vivant, évolue, attractif quand il se parle et convaincant quand il excelle à dire, alors attablons-nous à cela plutôt qu'à pleurer sur son sort.

   Cristale   
30/6/2019
Bonjour Poldutor,

Permettez-moi une petite remarque concernant le titre : "Le Français".
Sauf erreur, employé avec une lettre majuscule, Français est un nom propre et désigne un habitant de la France.

Le sujet du poème me semble évoquer la langue utilisée en France, le parler, dans ce cas le mot "français" est un nom commun et devrait s'écrire sans majuscule, non seulement dans le titre, mais également à l'intérieur du texte aux vers 4, 9 et 36.

Ce détail orthographique m'a quelque peu gênée du fait de son inadéquation avec le thème développé.

Vous m'en voyez désolée.
Cristale

Edit : Le Littré en ligne, le Dictionnaire de l'Académie française en ligne également, sont de précieux outils de travail.

   papipoete   
30/6/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour poldutor
Le sujet de dissertation est on ne peut plus intéressant, alors que radio, télévision, et médias " papier " nous abreuvent de ces insupportables anglicismes !
Mais le comble est atteint dans la bouche de certains, avec ces " voilà... à la base " et j'en passe !
L'écriture du français, peut me provoquer des migraines ophtalmiques, lorsque je parcours un commentaire, un CV ou une lettre à Elise !
La richesse en expression française, est par contre suggestive et je suis mal placé avec mon langage prosaïque, pour critiquer la beauté d'un vocabulaire, mais quand tel est le cas, j'avoue être impressionné !
Mais, comme dans toute affirmation, il faut savoir raison garder ! J'aime la série télé " commissaire Lefloc " où l'on parle ce français du Roi Soleil, mais je peine à imaginer dire ou écrire " le gredin qui homicida monseigneur le baillis, se fit occir par nos gens en armes... "
NB pour revenir à votre texte qui fut ( je crois deviner ) présenté en " néo-classique ", je dois humblement reconnaître que ses vers boitent quelque peu ?
Je vois davantage une chronique linguistique, qu'un journaliste pro-vieux-françois put rédiger, dans l'intention d'un mémoire...sans faute d'écriture ni ponctuation !
vous écrivez " qui risque de devenir un patois marginal... " est plutôt maladroit, car l'on jeta aux enfers ce " parler " et ceux qui avaient le malheur de rouler les R, souffrirent de moqueries et quolibets et les alsaciens ( mon père put en disserter longuement ) furent punis comme d'un terrible vice !
Mais votre idée première a toute ma considération, et nous devons oeuvrer autour de nous, sous notre toit en disant par exemple : " comment ? je n'ai pas bien compris ? peux-tu répéter ? " et enseigner à lire, lire...
Techniquement ; des majuscules manquantes ; métrique irrégulière et trop de hiatus ( bien que permis en néo-classique ) et tous ces " qui " qui qui qui...

   senglar   
30/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour poldutor,


J'aime ce plaidoyer enflammé pour la défense de la langue française. Il vibre de la gloire des grands écrivains que vous avez nommés, égrenés comme les perles diamantaires d'un chapelet.

J'aime que ce soit l'accent circonflexe qui vous cause du tracas, toujours à chinoiser celui-là ;) quand il ne fait que remplacer un "s" disparu.

Ne méprisez pas trop cependant les dialectes car le français (Merci Cristale :) ) n'est autre chose que la généralisation du dialecte de l'Ile-de-France à toutes les provinces du royaume. Et qu'y a-t-il de plus savoureux qu'un patois ?

Quoi qu'il en soit Bravo pour votre enthousiasme. Détenteur de la langue scientifique qui prévaut à toutes les découvertes je pense néanmoins que l'Anglais ne nous laissera pas grand-chose à terme. Et puis il est de très beaux textes littéraires dans les deux langues, le français (encore merci ;) ) étant, je suis bien d'accord avec vous, infiniment plus nuancé.

J'ai aimé ici votre foi, c'est que je vous vois comme un Croisé de la Langue française. Croisé de la langue claire. Intelligible. Encore Bravo !


senglar

   STEPHANIE90   
1/7/2019
Bonjour Poltudor,

me voilà fâcher avec le français de Molière...
Et fâcher pour au moins une journée entière tant vous me peiner à décrier haut et fort les maux de la langue française. Moi qui trouve qu'il y a une jolie évolution de la langue française grace à nos patois justement du > linage franchois.
Me voilà contrarié par ce français outrancier...

Navré pourtant le sujet offre de beaux débats !
J'ai particulièrement détesté ce vers moche à l'oreille :"On peut sans s’égarer célébrer la harangue".

Bref ! si j'avais du noter cette poésie sur le fond, ma note aurait frôler le zéro.
Par contre, heureusement cette strophe est fort jolie :
"J’aime son orthographe qui n’a rien d’innocent.
J’adore les virgules, je déteste les accents,
Accents graves ou aigus qui me laissent perplexe
Mais pas autant hélas que l’accent circonflexe."

Je ne donnerai aucune appréciation aujourd'hui car mon état d'esprit du moment face à votre décrie-ment m'ayant chagriné, je ne serais pas impartiale sur l'ensemble.
Si je puis me permettre, vous avez pour moi, ce coup-ci rater le coche...

StéphaNIe Française au français qui crachine aujourd'hui

   Donaldo75   
3/7/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour poldutor,

Je ne sais pas vraiment si ce texte m’a énervé, agacé ou juste attristé. Toujours est-il que le fond m’a sincèrement déçu car je pensais ne pas lire ce genre de diatribe sur un site littéraire de cette qualité. Et c’est d’autant plus dommage que la forme, malgré des longueurs, n’est pas mauvaise du tout.

« Qu’il est beau le Français, qu’elle est belle notre langue !
On peut sans s’égarer célébrer la harangue
De ceux qui ont pourvu à sa large diffusion :
De Ronsard à Zola, de Hugo à Villon. »

Le quatrain d’entrée aurait pu me plaire, s’il avait également cité Aragon, Eluard ou Desnos. J’avoue que citer des références dont la plus récente a plus de cent quinze ans, ça tend à me rappeler les vieux barbons qui nous bassinent avec le général de Gaulle et le bon vieux temps d’avant, quand on roulait en DS en écoutant Charles Aznavour sur les ondes policées de l’ORTF. Bien entendu, je suis injuste puisque le quatrain suivant emploie une formule rhétorique pour légitimer ce choix. Mais, c’est un signe, comme disait ma grand-mère, une femme pleine de bon sens qui adorait Jacques Brel.

« Le Français si bien fait pour la déclamation ;
Langue des belles idées et de la précision.
Parfois si difficile et parfois familière,
Elle n’en demeure pas moins la langue de Molière »

Là, c’est un peu léger au niveau du souffle, comparé aux deux précédents ; le lecteur que je suis a plus l’impression du début d’une tentative d’essai d’argumentaire. La poésie s’éloigne, le discours se rapproche. Jean-Luc Mélenchon est en train de pousser Maxime Gorki hors de la scène.

« J’aime son orthographe qui n’a rien d’innocent.
J’adore les virgules, je déteste les accents,
Accents graves ou aigus qui me laissent perplexe
Mais pas autant hélas que l’accent circonflexe. »

Marrant, celui-là. Il possède un petit côté Bobby Lapointe. Bon, les trois quatrains suivants commencent à allonger la sauce, et je me demande quand est-ce qu’on va aborder le vif du sujet plutôt que de tourner autour du pot.

« Telle qu’on la parlait au Grand Siècle de Louis.
Attaquée maintenant, et qui sans notre appui
Risque de devenir un patois marginal,
Un idiome, un parler, un dialecte régional »

Je ne suis pas déçu. Je le sentais venir, ce quatrain qui fleure bon la décadence de la France éternelle, la mondialisation, et toute la tripotée d’ennemis invisibles. Je vois déjà la horde de migrants envahir Poitiers, bouter Charles Martel hors de France, profaner notre langue et bruler le Littré.

« Ou bientôt pire encore, oh l’absolu malaise,
Inférieure surtout à la langue anglaise...
Nous saurons quelle honte, tant pis pour notre ego,
Que notre beau Français a atteint le zéro. »

Et le texte se termine en beauté, encore plus fort que je ne l’avais imaginé. Je ne voudrais pas polémiquer mais il n’y a que les Français pour imaginer leur langue supérieure aux autres et surtout à l’anglais, tout ça parce qu’ils ont du mal à apprendre les langues étrangères. Et pourquoi se braquer sur l’anglais ; William Shakespeare n’a jamais demandé à ce qu’elle soit la langue internationale. Emily Bronté n’en ferait pas tout un plat. L’anglais, ce n’est pas la langue des seuls Américains avec leur modèle de civilisation qui, je le concède, a tendance à prendre beaucoup d’importance dans cette vieille Europe dont certains ont oublié les excès d’avant 1914. Cette langue est parlée différemment au Canada, en Grande Bretagne, en Irlande, en Australie, au Nigeria, en Afrique du Sud, j’en passe et d’autres beaux pays dont les poètes fleurissent les livres de leurs mots.

Voilà, ce texte m’a pratiquement fait rédiger un commentaire au moins aussi long qu’un demi commentaire de Stony. Mon clavier souffre, mes doigts sont en sang et mes neurones lancent des S.O.S – diantre, encore un acronyme tiré de cette diabolique langue anglaise – tellement j’ai passé de temps à l’écrire au lieu de composer un tout petit poème sur la France d’aujourd’hui, celle au verbe coloré.

   Pouet   
8/7/2019
Bjr,

il serait intéressant de savoir si les chinois s'inquiètent de l'appauvrissement voire de la disparition du mandarin, les maliens du bambara, les anglais de l'anglais, les finlandais du finnois, les sri lankais du cinghalais, les sourds muets de la langue des signes...

Pour ma part, il me semble que la langue est un mouvement perpétuel, qu'il n'y a rien de moins figé, de plus malléable, de plus vivant. Ainsi la "nostalgie" en la matière me parait pour le moins incongrue.

La langue est aussi le témoin de son environnement, on citera le fameux exemple de l'inuktitut et de ses cinquante vocables pour désigner la neige...

Après peut-on comparer les époques? Préférer Zola à Michon, Villon à Grand Corps Malade? On peut bien sûr avoir ses goûts et ses inclinations.

On peut aussi, et je le comprends, être attaché aux singularités orthographiques du français.

On peut moins, à mon sens, hiérarchiser les choses, et "dénigrer" comme dans le dernier quatrain la langue de Shakespeare, Faulkner, Hemingway... Même si je ne suis pas toujours un aficionado des anglicismes non plus. :)

Quant à savoir si notre "beau" français va "disparaître", eh bien non, il mutera, évoluera, comme il l'a toujours fait.

J'aimerais bien aussi savoir par "qui" la langue française est "attaquée" comme dit dans l'avant-dernier quatrain... Qu'est-ce qu'une "attaque" à la langue pour vous? Le verlan? L'argot? Dire corner à la place de coup de pied de coin? L'écriture inclusive?

La forme mi-sérieuse mi-humoristique n'est pas très convaincante, l'auteur semble hésiter entre les deux.

Il eût été opportun, je pense, d'insister dans la voie de "crachiner", de tenter d'introduire des termes sortant un peu de l'ordinaire, "d'instruire" le lecteur, de le faire rêver...

Car ici, il y a votre amour pour la langue française, mais pas les preuves de cet amour.

Au final si ce texte part certainement d'une "bonne" intention, il s'avère bien trop simpliste et manichéen pour emporter mon adhésion.

Bien à vous.

   MichelPierron   
29/7/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
J'aime ma langue natale le Français avec ses expressions ennoblies de romance Elle est ma passion mon amante dans mes écris .Ce qui manque dans votre poésie c'est de la légèreté et de la romance le sujet et bien choisit mais gauchement exprimé Vous auriez fait un poème mirifique si vous aviez construit autrement votre récit
Mais je vous félicite malgré tout
Bonne continuation

   Anonyme   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Poldutor,

Je trouve que c’est une noble cause de défendre sa langue, ses singularités et ses particularismes que vous énumérez avec une ferveur sensible. Et j’aurais tendance à penser que c’est la plus belle du monde, si chaque étrangère qui sommeille en moi ne venait pas me dire : chutt, la nôtre aussi est belle ! Je suis d’autant plus partiale que ce n’est pas ma langue « maternelle » au départ mais c’est le langage que j’ai appris à l’école, celui que j’ai étudié en détail à la fac, que j’ai appris à vénérer et dont je me sers pour écrire mes propres histoires et pensées, je ne me vois pas en user d’une autre.

Je suis un peu plus en porte-à-faux avec vos deux dernières strophes mais comme c’est un débat que je n’ai pas envie d’initier, j’ai raturé et fini votre poésie sur « charmantes strophes ».

Merci pour la lecture gratuite et le temps que vous avez passé dessus.

Anne de France


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