|
|
embellie
14/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
J’aime beaucoup cette évocation d’un passage émouvant des Misérables de Victor Hugo, la rencontre entre Cosette et Jean Valjean.
Le premier quatrain plante le décor, un peu effrayant – instants funèbres – hibou hululant tristement dans les ténèbres – soupirs plaintifs. Ensuite on nous montre la fillette ; sa mise, son allure, ses gestes nous permettent de l’imaginer aisément. Pour l’arrivée de son protecteur, un vers nous suggère l’impression qu’il a dû produire sur l’enfant - Quand un spectre surgit et soudain la domine - Le lecteur qui, par hasard, n’aurait pas reconnu l’histoire, pourrait aussi ressentir un petit frisson, mais il serait vite rassuré par le début du dernier quatrain : - Ils repartent tous deux doucement à la brune, L’homme tenant la main de l’enfant secouru - Happy end. Cette scène est décrite avec une grande précision et de façon poétique. Les rimes me paraissent valables. J’ai pris du plaisir à la lecture de ce texte, ni trop court, ni trop long. Merci à l’auteur(re). Un tout petit détail, je trouve le mot « bassin » pas très adéquat, mais je ne trouve rien à suggérer. |
Lebarde
5/10/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
|
Un poème proposé en classique qui mêle sans trop d’artifices les contraintes du concours et une scène « arrangée » des Misérables.
Pourquoi pas après tout, la poésie est là dans le froid, éclairé(e) par la lune mais l’histoire reste un peu « éventée » malgré la surprise finale, Dommage pour le premier vers bancal de la dernière strophe qui court sur 13 syllables. La lecture fluide et simple n’est pas désagréable et peut séduire. Je le suis modérément. Bonne chance pour la suite. Ed: je ne sais pas où je suis allé chercher cela? Le vers mentionné bancal est un bel alexandrin.. pas très sérieux Lebarde sur ce coup là ! Toutes mes excuses. |
papipoete
16/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
classique
C'était par une nuit glauque, où même le hibou ne quitte pas sa branche ; des bruits et des ombres déchiraient le décor, et pourtant une fillette revenait du puits si loin portant cet énorme seau... Quand un spectre surgissant le lui prit des mains, et sans en verser la moindre goutte, l'accompagne au long du chemin... NB bien sûr que l'on devine immédiatement de quoi il retourne, et on peine avec Cosette sous le poids de ce seau rempli ! Valjean, sous des allures de spectre, va tout changer dans la vie de la petite héroïne ! Le décor, où rien ne manque pour glacer les sangs, est bien planté et cette nuit est glaciale à souhait, comme l'ancien bagnard pourchassé... le premier quatrain me plaît particulièrement des alexandrins sans faute conviennent parfaitement, à la narration poétique de cette grand aventure qui bientôt va commencer... papipoète |
Ornicar
16/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Les nuages couraient... éclairés par la lune. Avec ces figures imposées, difficile de ne pas tomber dans l'ordinaire d'un poème banal purement descriptif. Ce qui n'est nullement le cas dans ce texte d'une facture très classique et sans défaut. Un sacré bon point par rapport à la concurrence.
Si la première strophe est descriptive, histoire de planter le décor et l'ambiance lugubres du cadre, le poème s'anime et prend vie dès la deuxième strophe avec l'apparition d'un personnage mystère ("elle") et l'amorce d'un récit avec une action. A la première lecture le mystère s'est dissipé pour moi très précisément au vers 14, deux vers seulement avant la chute : "L'homme tenant la main de l'enfant secouru". J'ai alors compris qu'il s'agissait de Cosette et de Jean Valjean. Le suspense est bien mené et le mystère, bien gardé. Deuxième bon point. L'écriture est fluide et très maîtrisée. Je n'ai que deux remarques absolument mineures à formuler. - vers 10 "Le portant à deux mains..." : pour cette scène d'action, j'aurais évité le participe présent, préférant la formulation suivante : "Le porte des deux mains..." - vers 15 "Et l'on voit dans la nuit un spectacle incongru" : j'aurais mieux vu "ce" spectacle plutôt "qu'un" spectacle : Jean Valjean n'est pas n'importe qui. Mais j'imagine que les sifflantes ("ce s...") vous ont fait opter pour une solution prudente et plus sage. C'est une excellente idée d'avoir calé cet épisode célèbre des Misérables entre "nuages" et "lune". Le tout s'emboîte parfaitement et me semble parfaitement "raccord", sans que l'on perçoive le côté artificiel ou forcé de l'exercice. Le tout dans un temps limité. Bravo ! Au petit jeu des pronostics, je verrai bien ce poème sur le podium. |
Cyrill
5/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
À la lecture de ce poème, j’ai le souvenir exact de mes frissons d’enfant lisant les misérables. La larme au coin de l’œil qu’on retient.
Déjà guidé par le titre, j’étais sûr dès le vers 5 de qui et quoi il était question. Les mots-clés sont là, en cela je trouve que ce poème est une réussite. Le décor, au premier quatrain et ensuite, est décrit à hauteur d’enfant. Je trouverais dommageable l’emploi de bassin qui pour moi ne tient du seau qu’en ce qu’il contient de l’eau, mais peut-être est-ce pour évoquer sa taille, immense entre les mains de la fillette ? Ce n’est qu’au dernier quatrain que la scène se pare de douceur, sous l’œil à présent extérieur du narrateur, l’enfant étant protégée de ses frayeurs et aidée dans sa tâche difficile. Je trouve ces derniers vers d’une grande bénignité. Ils sont la bonté même, avec la lune pour projecteur. Je sais donc pertinemment ce qu’il va se passer mais cela ne m’empêche pas d’apprécier la progression de l’action et des émotions qui l'accompagnent. Bravo pour ce poème qui ne se contente pas de raconter, il fait vivre la scène. Nous la connaissons tous, l’auteur se base sur ce savoir des lecteurs pour éviter les écueils d’une narration exhaustive. |
fanny
9/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
|
Ce poème nous remémore nos cours de français et j'aurais éte ravie de pouvoir l'intégrer à un exposé, cela m'aurait bien facilité la tâche, sans compter que j'aurais pu frimer devant la classe :
- heu ce poème cé mon grand-père quila écriteu et si vous voulez y peut venir hanimer un atelier de poésieeu... Heu...quelle adresse dans l'écriture, normal me direz-vous quand on est pauvre ça dépanne toujours un peu d'être adroit, Heu...que c'est propre, normal me direz-vous avec une histoire de servante et de seau d'eau il manquerait plus que ça soit sale, Heu...subtils les dosages, normal me direz-vous, la contenance d'un pot de fer, c'est bientôt la dose qu'on va tous avoir pour se laver alors il faut qu'on s'entraîne. Alors là je vous arrête tout de suite, j'ai pas mal voyagé et j'ai testé : c'est pas pratique du tout, surtout quand on a les cheveux longs, ça va pour les pays en voie de développement mais pour nous quand même...on va pas tous revenir au temps de Jean Valjean non plus, aussi je propose qu'on rase toutes les Cosettes qui de toutes manières ne peuvent pas se payer le coiffeur comme ça il n'y aura pas de frustration et puis tant qu'on y est on a qu'à épiler totalement tous les Cosets : sans dents/sans poils c'est c'est quand même plus harmonieux. Et puis c'est une mesure écologique, c'est bon pour la planète et très bon pour ceux qui pourront encore prendre de grands bains. Bref, je pense que Victor Hugo est ravi de cette lecture mais que si tous les misérables votent pour vous, les autres participants au concours pourront vous accuser de concurrence déloyale parce que vu que la paupérisation est quand même bien lancée, ça va chiffrer gros les points. Bien joué. |
Louis
7/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
|
À la frontière entre fiction littéraire d’emprunt, réalisme et fantastique, ce poème nous donne à voir, avec émotion, sous la forme de beaux et impeccables alexandrins, une enfant sauvée d’une souffrance mortelle, une enfant tirée d’un enfer vécu.
La première strophe installe une ambiance lugubre, et nous place à la fois dans un paysage réaliste où s’élèvent les ifs, courent les nuages, hululent les hiboux et celui d’un autre monde, sinistre, fait de « ténèbres », en un temps du règne non de la vie mais de la mort, « dans ces instants funèbres » ; celui d’un arrière-monde comme lieu de douleur et de souffrance d’où résonnent « des échos et des soupirs plaintifs ». Ainsi le monde terrestre est-il l’écho et le reflet d’un autre, funeste et inquiétant. Là, dans cette ambiance, qui mêle terre de la vie et monde des morts, nous assistons à la scène indiquée par la deuxième strophe. Une enfant vit un véritable supplice. Dans le froid glacial du matin, elle porte un seau. C’est un « pot de fer ». L’enfant vit un « enfer ». Ce ne sont pas des flammes qui caractérisent l’enfer, mais la dureté, celle du métal, l’enfer est en fer ; ou cette dureté du gel d’un froid glacial. L’enfer est le produit de la dureté et du froid, et avant tout de cette dureté et de ce froid des cœurs et des âmes ; ceux inhumains, démoniaques, qui contraignent la jeune fille, sans protection, « sans abri, sans manteau », à cette corvée, qui « déchirait ses doigts gelés ». L’enfant est "morte" de froid. Elle avance dans « une lueur perverse », encore de ce monde et déjà une ombre de l’arrière-monde infernal ; dans la lumière d’un "Luci-fer". Image pourtant d’une âme innocente, qui ne mérite pas un tel châtiment. Elle est porteuse d’eau. Porteuse de vie. Mais d’une vie aux dépens de sa propre vie. Une vie réservée au pouvoir d’où émanent la dureté, le froid, et la cruauté. Elle meurt d’inhumanité. Se "tue" à la tâche. On vient à son secours, dans la troisième strophe. Un « spectre » allège le poids de sa peine. Il surgit de façon inquiétante, comme issu de l’arrière-monde, comme si un passage s’était ouvert entre les mondes en résonance. Très vite, on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’un démon. Au contraire de ce qui est attendu par l’inquiétude naissante de son apparition, Il apporte un secours : « L’homme « tenant la main de l’enfant secouru ». Il délivre la fillette de l’enfer. Un « spectre » ici fait preuve d’humanité. Spectre, il connaît l’enfer, il l’a éprouvé, il l’a traversé. Il y a puisé une profonde humanité. Capable de compassion, quand des humains sur terre se comportent comme les démons. La dernière strophe met en avant un troisième monde, celui romanesque de Hugo, reflet littéraire des deux autres. Elle identifie l’enfant et le spectre aux personnages de Cosette et Jean Valjean. Le passage de l’un à l’autre monde se fait dans le passage qui met en lien avec l’enfant, placé à la croisée de ces mondes : la cruauté inhumaine d’une part, par la médiation du froid et du fer ; et une main tendue de l’autre, pour un secours plein de commisération, un pur don de vie et d’humanité. |
Eskisse
7/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Une transposition poétique réussie.
J'ai été marquée par cette " lueur perverse" , adj qui me rappelle la Thénardier qui semble poursuivre l'enfant dans la forêt. J'ai été surprise que dans le poème Jean Valjean soit un spectre mais je sais que Cosette voit des fantômes dans le bois, aussi la confusion est-elle judicieuse. Le poème nous conduit à l'empathie sans excès, sans être tire-larmes. |
Donaldo75
15/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Voici un poème élégant, bien composé, qui montre une grande maitrise de la technique. Evidemment, le cadre du concours est respecté et il ne pèse pas sur la composition. Les vers sont riches. Les images prennent forme à la lecture et la rendent incarnée. La structure narrative tient bien la promesse sans phagocyter les effets poétiques. Il y a dans ce poème un classicisme dans l'expression même, au-delà de la forme, qui passe bien et ne fait pas daté. C'est réussi et je l'ai relu à deux reprises pour écrire ce commentaire alors que j'en avais déjà un bon souvenir lors de ma première lecture. De la poésie comme celle-ci, cela fait plaisir à lire sur Oniris où les poètes nous livrent de beaux textes.
|
Cristale
20/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Quel joli poème !
... et quel doux hommage pour les personnages des Misérables. L'ambiance est là, dans la façon d'assembler les mots et de les poser sur les lignes de vers fluides aux rimes embrassées. J'aime beaucoup l'enjambement de la deuxième strophe à la troisième. Le grand Victor Hugo ne s'en privait pas et je trouve l'effet grandiose. sincèrement, je voyais ce poème sur le podium du concours mais je pense qu'il s'en est fallu de peu. |