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Poésie classique
Polza : À ma sœur…
 Publié le 19/06/24  -  10 commentaires  -  750 caractères  -  230 lectures    Autres textes du même auteur

« – Tu sais, Eddie, j'ai enchaîné, elle court après quelque chose qui existe pas. Elle est comme un animal blessé, tu vois, et elle retombe toujours un peu plus bas. Je crois que le monde est trop petit pour elle, Eddie, je crois que tous les problèmes viennent de là… »

(37°2 le matin)


À ma sœur…



Un démon invisible, instable et torturé
Obnubile son monde, avant peu funéraire.
Sans cesse il la poursuit, ardu de s’en soustraire !
Dans ses griffes son cœur se trouve capturé.

Cheyant de la fenêtre, un corps s’est fracturé ;
Le sien, sombre pulsion. Mensonge envers le frère,
Il faut le préserver, choix des plus arbitraire,
Car lui-même connaît le supplice enduré !

Au loin j’entends le glas, terrible tragédie
Que de perdre sa sœur ! Ces mots, je lui dédie.
Mais si vit son essence au royaume des morts,

Les moires m'ont livré d'effroyables présages !
Et je pleure en secret mon vide et mes remords.
Quand vient la nuit je songe à l’ange aux deux visages…


 
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   cervantes   
29/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bien triste sonnet dont on espère qu'il peut constituer un début de catharsis pour l'auteur.
Maitrisé de bout en bout, il nous conduit au fond de sa désepérance et de ses remords.
Que rajouter! Mon esprit de lecteur est aux côtés de celui de l'auteur, une forme d'empathie. Continuez à écrire pour vous et pour nous. Vous avez un remède...

Techniquement, mais est ce bien important, même si le grand Edmond a urilisé cheyant, je préfère chutant dans le contexte de ce poème...

   dom1   
2/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Délicat, tant dans la forme que le fond, ce poème respire le talent de l'écrivain à faire valoir un état d'esprit flanqué de la tristesse inhérente à ce genre de fin. Fin d'une relation filiale au cours de laquelle on ne peut que constater son incapacité à aider, à aimer au point de sauver. On ne sauve pas celui ou celle qui ne le veut pas. On ne peut que constater l'échec d'une relation ; et pleurer... Tout est dit ici, avec talent.

   Cristale   
4/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un poème qui part d'un bon sentiment difficile à commenter sans prendre de la distance avec le sujet, ici, l'évocation du suicide d'une soeur.
Les reflexions isolées en deuxième hémistiche "ardu de s'en soustraire" "Mensonge envers le frère" "terrible tragédie.../...Que de perdre sa sœur" appauvrissent le vocabulaire avec des images non verbalisées un peu sèches.
Un sujet qui aurait mérité l'emploi de plus de métaphores, de douceur, pour délivrer la voix douloureuse du deuil et de l'absence.
Techniquement l'ensemble est correct, il manque juste un peu de poésie.

   papipoete   
19/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
bonjour Polza
Ma soeur, que je croyais si proche de moi, qui me disait tout... elle est partie là-bas alors que j'aurais pu la convaincre du contraire ; je lui en veux !
NB est-il un être sur Terre qui, lassé de tout s'en va en prévenant... même son meilleur ami ?
Plutôt :
- je viens d'avaler une boîte de Lexomyl ; je viens te dire Adieu !
et l'on saute dans l'auto pour venir au secours, juste à temps ! ( je connais si bien la question ! )
la première strophe place bien le décor, mais la suite de votre texte, m'apparait bien " téléguidée " , et ces enjambements !
" cheyant " est certes français, mais le côté " vieux françois " détonne un peu ( pourquoi pas " tombant " ? )

   Robot   
19/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Si le premier quatrain m'a retenu sur ce texte, j'ai trouvé la suite un peu décevante. En effet, aprés ce quatrain ou l'on nous délivre un peu de la personnalité, ce qui vient aprés est trop dispersé dans l'exposition des ressentis.

Des expressions lourdes aussi.
Cheyant un peu daté.
La référence au frère n'est pas trés claire et présentée mécaniquement, sans sentiment.
L'inversion "ces mots je lui dédie" n'est pas trés heureuse poétiquement tout comme l'introduction par "mais si vit" au dernier vers du premier tercet.
Le tercet final manque de précisions; Quels sont ses présages des moires ? Va pour le vide mais pourquoi des remords, ce qui laisse à penser que le narrateur ou la narratrice serait coupable de cette mort prématurée.
Un bon point pour le dernier vers qui, enfin, exprime un sentiment.

Un poème classique réussi dans les règles mais dont l'écriture ne parvient pas à créer une véritable émotion autre que de la sympathie.

   Myndie   
19/6/2024
Bonjour Polza,

Avant la toute première lecture, le titre à lui seul me paraissait garant d'une émotion poignante. Il ne mentait pas : le poème aborde un sujet qui me touche infiniment et que vous avez traité avec délicatesse.
De ces vers écrits avec une grande sensibilité émanent les tourment de l'âme dans lesquels se confondent la compassion, le sentiment secret et douloureux de culpabilité et une profonde et pourtant douce tristesse.
J'aime en particulier ces deux vers qui viennent clore le poème : 
« Et je pleure en secret mon vide et mes remords.
Quand vient la nuit je songe à l’ange aux deux visages… »

Je suis plus mitigée sur le choix de la forme classique qui laisse entrevoir sans peine le travail de rédaction, la technicité de l'écriture et fait le rythme heurté et peu naturel des deux premiers quatrains .
Inversion («Dans ses griffes son cœur se trouve capturé. »), formulations précieuses, passéistes (« cheyant » « Les moires m'ont livré d'effroyables présages ! ») concourent également à l'artifice du style.
C'est dommage car pour moi, un tel flot d'émotion ne demande qu'à se libérer de ce carcan qui le bride et l'empêche d'emmener le lecteur avec toute sa force vers le bouleversement attendu.

   solo974   
19/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
Votre poème m'a profondément touchée et émue.
Le champ lexical du drame est très développé ("torture", "funéraire", "capturé", "supplice", "glas", "tragédie", "morts", "effroyables", "pleure"), ce qui confère à votre texte une grande unité poétique.
J'ai particulièrement apprécié le dernier tercet :
"Les moires m'ont livré d'effroyables présages !
Et je pleure en secret mon vide et mes remords.
Quand vient la nuit je songe à l’ange aux deux visages…"
En cas de suicide, en effet, le remords est toujours présent.
Un grand bravo à vous !

   Provencao   
20/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Polza,

" invisible, instable, torturé " vos mots reflètent tout à fait la détresse ressentie par votre soeur avec ce passage à l'acte suicidaire.

Un tourbillon émotionnel fort en votre poésie avec des affects forts et vous avez fort bien fait ressentir que "la solidite" de son choix était très incertaine...:

"Cheyant de la fenêtre, un corps s’est fracturé ;
Le sien, sombre pulsion. Mensonge envers le frère,
Il faut le préserver, choix des plus arbitraire,
Car lui-même connaît le supplice enduré !"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Ioledane   
28/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un thème certes terrible, dans un texte où j'aurais aimé toutefois trouver un peu plus de mesure et de subtilité.
Trop de points d'exclamation à mon sens, et des termes trop directs qui entravent ma propre imagination et émotion de lectrice, notamment : "supplice", "terrible tragédie", "morts", "effroyables", "vide" ...
"avant peu funéraire", la formule est bien trouvée.
"Dans ses griffes son coeur se trouve capturé" : image peut-être un peu convenue.
"Cheyant" : pourquoi pas simplement "Tombant" ? Le terme ici est précieux et un peu trop artificiel à mon goût.
Le dernier vers est très beau.
Côté prosodie, ne faudrait-il pas appliquer la diérèse sur "pulsion" ?
Hormis ce détail, l'exercice du sonnet est bien mené avec des rimes solides et une pointe intéressante. J'y relève même un détail qui a suscité ma curiosité : pourquoi le narrateur éprouve-t-il des remords et doit-il pleurer en secret ? Est-ce le "simple" remords du survivant qui n'a rien pu faire, ou cela cache-t-il autre chose ? ...
Merci pour cette lecture.

   solinga   
14/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
Une poésie transie d'émotion tout en charriant une grande solennité, comme qui dans le deuil conserverait un port de reine.
La forme classique offre une carapace (somptueuse) pour contenir les vannes d'un chagrin invincible, pour enclore ce qui échappe et ne peut humainement être dit.


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