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Lebarde
10/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Ce n'est pas du tout mon style et pourtant dès les premiers mots j'accroche. Ils m'invitent à commenter...
L'"Endroit" est lugubre fait froid dans le dos; on voudrait l'éviter ou même l'ignorer et pourtant on sait bien qu'il existe. L'écriture sans ponctuation, ni majuscule, percutante, d'une rare efficacité est là pour vous l'imposer, pas question de détourner les yeux. Quel est donc cet "Endroit"? Une maison de retraite pour personnes âgées qui seraient toutes dépendantes? Non les termes sont trop violents et les situations trop extrêmes. J'y vois plutôt un asile psychiatrique où les attitudes et les comportements, difficiles à supporter sont décrits avec des mots agressifs et des images tellement fortes qui font mal à la lecture: "les couloirs sont peuplés de regards déserts " et puis aussi "l'accolade est offense la grimace salut" Et puis tout le reste du poème qui n'est que trouvailles d'écriture. Pour accepter cet "Endroit" il faut le secours de la médication puissante tant pour les résidents que peut-être aussi pour le visiteur (sans doute très rare ) ou le lecteur. et vous le dites si bien: "un rythme une cadence la danse des molécules on distribue l'attente" Superbe texte qui interpelle nécessairement sur un sujet difficile. En EL Lebarde |
Cyrill
19/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Un très beau poème. Pour qui a connu l’enfermement, ou simplement un épisode de sa vie en HP, je trouve que ce poème évoque parfaitement l’atmosphère, le truc qui plane au dessus et entre les êtres de ce lieu, juste nommé « Endroit » en titre, par une forme de pudeur qui préserve l’anonymat.
Des êtres pas vraiment solides sur leurs fondations, ou des hêtres cherchant racines de qui tenir, racines à qui tenir, et racines plongeant profond dans leur histoire. Le langage est particulier, fait de gestes et de bruits. C’est bien assez pour le désert. On s'économise, prudent. Mais un regard poétique les voit dans toute leur complexité, par le jeu de formules et images frappantes, toutes frappantes, et touchant au plus juste. Je devrais n’en citer aucune, ou toutes. Mais « le sol au ras des yeux » me semble absolument à-propos, tant les limites du corps, celles du moi et du non-moi, sont incertaines dans ces moments de fragilité. « ne pas se croiser soi-même / en l'autre », une question de vie ou de mort, pour les même raisons de limites corporelles citées plus haut. Le poète évoque en un tableau sensible l’assujettissement à la « cadence », les médicaments qui permettent cela : l’attente toujours recommencée de repère en repère… … Jusqu’à ce que « Tombe un bruit ». L’incongru, peut-être une faille dans le rouage, on peut tout imaginer. Un chute, une lourde clenche de portail qui retombe sur l’insu. L’état des lieux est convaincant et terrible. Merci pour le partage. |
Eskisse
19/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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C'est plein de justesse. Même la distance à laquelle se positionne l'auteur est juste : pas loin, pas trop près.
Sous un regard bienveillant, on nous peint l'humanité; pas une humanité différente ou anormale, on nous peint, nous. En passant par les corps : " regards déserts" , " la grimace salut" , " têtes baissées". L'écriture procède comme par diffraction : par déviation des mots attendus : on attend tête cabossée , on lit tête baissée puis "rires cabossés" comme pour épouser le désordre intérieur des humains. L'évocation de la "maison" et de ses habitants me fait l'effet d'une grande didascalie à la Beckett sorte de mise en scène de l'humanité "oubliée". Les patients patientent " on distribue l'attente" . En dehors des médicaments, on ne sait ce qu'on attend. " Le sol au ras des yeux" me renvoie aux matelas gris posés à même le sol qui reçoivent les malades en crise. L'antithèse : peuplés / déserts créé un sentiment de solitude. Mais "ne pas se croiser soi-même en l'autre " montre que chaque individu ne se cherche pas dans le miroir que lui présente l'autre, que chacun ne voit pas sa part de folie, son double. Le poème atteint l'universalité. |
Donaldo75
19/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Du libre dans toute sa puissance évocatrice ! J’aime beaucoup l’utilisation de l’espace pour déployer ces images fortes. La poésie est présente à tous les étages, ce jusqu’à la dernière phrase, celle en italique.
C’est très réussi. Bravo ! |
Ornicar
19/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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C'est un très beau poème sur l'enfermement psychiatrique avec des formulations sobres qui tapent juste : "il y a les impotents, il y a les enragés", "les couloirs sont peuplés de regards déserts", "l'accolade est offense, la grimace salut", "des traces de rires cabossés", "la danse des molécules on distribue l'attente". J'ai aimé ces vers très courts et incisifs qui donnent un impact "chirurgical" à ce libre inspiré. Le propos se montre à la fois puissant et poétique.
Par contre, je donne ma langue au chat pour les deux derniers vers en italique dont le sens m'échappe totalement. |
Vincent
26/1/2025
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Bonjour Pouet
Ce qui est le plus difficile lorsque on a un immense problème de ce ce genre c'est de voir à quel point l'horreur vue de l'intérieur de ses murs virtuels n'a absolument aucun rapport avec ce que les "autres" "normaux" n'auront jamais un petit aperçu de notre monde, le très bon texte que vous avez écrit propose un regard de l'humain sur cette odieux enfermement, même et surtout les psychiatres à part leurs classifications avant de distribuer la pilule du bonheur ne comprennent rien . Vive la littérature |
Cristale
26/1/2025
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Bjr Pouet,
Terrible et tellement réaliste ! "le sol au ras des yeux ne pas se croiser soi-même en l'autre fixer l'absence" Un regard vrai, sans ambages, sur les 'hôtes' de cet "Endroit" en ces vers brefs mais denses qui me touchent particulièrement. |
Dimou
26/1/2025
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très aboutie
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Crèche Wars II : Le retour du ravi de la crèche
Encore une pièce de choix alors : zut. Les humains ? Sacrés bestiaux ces sales bestioles. L'homme est son propre, et pour ainsi dire son unique adversaire. Le poète est détaché mais aura eu facile à faire pour nous le gratiner. La Somme de bêtises, qui sont peu nombreuses à être énoncées, pétrifient. L'homme ne l'aura pas échappé moche. Avec une pointe de morgue sur l'addition. Je tente des trucs Pouet hein. Je débute encore. Je continue : Eternel en bien des aspects, quand provisoire ou dispensable à la création en d'autres : face art, pile guerre ; ça ne pardonne pas, un oeil de poète. Pas de demi-morts la page en les griffes ; les poètes, ils pansent chaque maux de ce(ux) qu'ils écrivent (saignent) ; en vrai pas toujours, comme ici. Je veux dire : les poètes ne sont pas toujours fatalistes. À part quand ils planent haut. Trop haut pour leur salut spirituel ; là où l'implacable recul est suffisant pour s'apercevoir que le combat est perdu. Fidèle au libre, Pouet aura tissé des vers à soi. Bien à luit. Ce poème porte votre marque. Ça brille de noirceur et d'esprit. j'aime. Bon dimanche à ( toi ) vous Pouet |
Boutet
26/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Un poème qui frappe fort. Asile psychiatrique ou prison ou ehpad, on n'a que l'embarras du choix.
On distribue l'attente en + des médocs ? Il n'est juste que les 2 derniers vers que je ne saisis pas. Tombe un bruit ? |
Vincente
26/1/2025
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La rencontre de ce genre "d'endroit" qui a tout d'un "cafardnaüm" inhospitalier, un hôpital psychiatrique comme le visiteur en rencontrera s'il le regarde au premier degré, est très inconfortable.
Ici, l'impression première va se voir remise en question par le regard profondément attentif que propose l'écriture. Pas de fioritures descriptives, pas de bavardage littéraires, mais une économie de langage comme celui des "silhouettes vaudoux", incongrues, qui se colorent et prennent corps en ces personnages-patients. Ils reprennent vie alors d'une manière saisissante, offrant une invitation à l'empathie la plus profonde. Mes passages les plus forts : "quelques têtes baissées se cognent à la lumière sur les murs des traces de rires cabossés" "le sol au ras des yeux ne pas se croiser soi-même en l'autre fixer l'absence" |
Ascar
26/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Endroit : titre bien trouvé pour décrire, de manière clinique, ce lieu où vivent des êtres "à l'envers".
C'est d'une justesse impéccable ! Bravo |
Yannblev
26/1/2025
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Bonjour Pouet,
Endroit infréquentable qu’en soi-même on redoute un peu de devoir peut-être fréquenter un jour à notre corps défendant. Je crois que cette idée qui n’épargne pas grand monde permet de prendre ce poème de plein fouet… d’autant que l’écriture et la composition « saccadée » renforcent la percussion en imposant avec des termes sans fioriture une succession d’images et d’impressions auxquelles on n’échappe pas. Ne soyons pas pressés pour cette « distribution d’attente ». Merci pour cette évocation, dure mais nécessaire |
Provencao
26/1/2025
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très aboutie
et
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Bonjour Pouet et douce et belle année,
"Tout juste un peu après, là-bas ! Sous les heures sourdes… Tombe un bruit." Beau texte et sublime réalisme : non pas simplement d’un approfondi état du visible, mais d’une réflexion si absolue au visible qu’elle finit impérativement par se chiffonner à ses limites ; à l’effréné que le visible semble tantôt assagir, tantôt draper, bouder, ou éveiller. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Volontaire
26/1/2025
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Bonjour,
Je suis impressionnée par la force de suggestivité des images, tant du point des lieux, des gestes, de l'atmosphère sonore que des émotions. La représentation de regards fuyants me frappe le plus ("le sol au ras des yeux" = littéralement renversant, comme si tout le corps chutait dans le regard qui ne se lève plus) Merci beaucoup pour cette lecture, Bonne journée |
Ioledane
26/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
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aime bien
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Je me sens malhabile à commenter ce poème, mais je peux dire qu'il m'a touchée. Je le vois cet univers, celui des "presque-pas", des "oubliés" ... Les regards déserts, les rires cabossés ... Et ce bruit qui tombe, italique, à la fin, la chute définitive, sans doute ...
J'avais écrit sur ce même univers, "Les yuccas". (Cette partie de mon commentaire peut bien sûr être modérée si elle n'a pas sa place ici, c'était juste histoire de partager une émotion sur le même thème.) |
Eki
27/1/2025
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aime beaucoup
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Criant de vérité, puissant, bouleversant...
Descente aux enfers, prison mentale, l'endroit est effrayant, hanté de fantômes, vous connaissez le lieu et il trouve par votre plume une dimension humaine. Dans les ténèbres, c'est beau cette petite lumière qui s'agite, Je parle de votre texte qui reste une parole contre l'oubli, presque un éclair de leur lucidité que n'ont plus ces êtres. Éki touchée |
BlaseSaintLuc
28/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
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Pouet nous emmènes dans "vol au-dessus d'un nid de coucous"
https://youtu.be/LQEYisXqdg8?si=HM6Y1SXIhpkfMooc bonne scéance à tous ! |