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Gemini
16/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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On pense tout de suite à l'écume des jours.
Dans cette scène loufoque et plaisante à suivre, j'ai bien aimé ce dialogue avec l'autorité, symbole du pragmatisme avec ses œillères (bien que l'agent, inévitable moustachu, ait l'air bonhomme). A ce sujet, le manque de guillemets (il n'y en a que deux) ne permet pas de savoir tout à fait qui parle. Je suis aussi circonspect sur la présence de ce tercet : "Mais qui a percuté qui ? Et surtout pourquoi ? Je vous le demande Monsieur l'Agent." qui laisse penser à une recherche de vérité qui s'accommode mal avec la poésie du narrateur incidenté. Par contre, "Et oui, nous trompons souvent les apparences" laisse sacrément à réfléchir (personnellement, j'ai renoncé). Enfin, j'ai bien aimé le dernier vers qui pointe du doigt un désordre sur le visage de la force de l'ordre. |
jeanphi
17/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
La situation choisie vous permet de convertir haut la main votre absurde en surréalisme. Une certaine perplexité m'envahit dès qu'il est question d'émettre un avis au sujet de l'absurde. Moi, qui ne possède aucune expertise littéraire, en général, je donne juste mes impressions et mes ressentis. Du surréalisme m'aurait permis de saisir quelque chose au passage pour le brandir, comme on brandit un parre choque détaché après un accrochage en guise de justification à ce qui va suivre ... comme ce fut le cas. Plus sérieusement, je trouve ça très bien dosé, la situation est très bien choisie. Je n'ai pas de quoi payer une caution ! Merci pour cette lecture distrayante |
natile
17/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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Impression d'un gros délire soit psychiatrique , soit suite à une bonne cuite. Mais où est la poésie? On peut juste en rire mais pas être bouleversé par ces vers.
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Lebarde
19/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Un sujet un peu loufoque qui cache peut être, mais permettez moi d'en douter un peu, des pensées plus profondes sur le hasard des choses et les dangers de la circulation, surtout quand les platanes traversent hors des clous, dans "la rue de la Liberté "; quelle idée absurde Monsieur l'Agent de l'avoir mise "à sens unique", je vous le demande?
J'ai tout vu, j'ai tout noter Monsieur l'Agent, pour qu'on ne retrouve plus jamais "cet hôtel gisant sur le trottoir"; (belle trouvaille assurément). Tout cela vole dans l'absurde et le saugrenu ( pléonasme) et on peut tout dire si on veut, ( c'est ce que je fais en ce moment dans mon commentaire). Mais le propos est tellement enlevé, désopilant et déjanté que je me surprends à sourire et même à rigoler franchement. A l'occasion quand même, vous nous direz ce qu'il y a de sérieux à retenir, pour l'heure je me refuse à trop chercher sur le "pourquoi du comment". Je retourne à mes occupations. Merci pour cet intermède déjanté. En EL Lebarde |
Miguel
23/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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Tristan Tzara n'eût pas mieux fait. On met un peu d'idéologie convenue ("liberté à sens unique") dans ce chef d'oeuvre de l'absurde, on abuse du procédé d'inversion de formules habituelles, bien éculé depuis Prévert ("Un vieillard en or avec une montre en deuil") et on est censé recueillir les suffrages. Ce sera sans le mien.
Miguel, en EL |
Anonyme
29/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Je me dis que l'inspiration à l'origine de votre poème vient peut-être du nom de la chaîne hôtelière Ibis, et cela me fait sourire. J'aime assez cette déclinaison d'un absurde léger mais où rôde une menace : d'emblée on parle d'accident, collusion, collision, peut-être le ciel s'est-il fait ratiboiser pour avoir traversé en dehors des clous, et la fin pointe une violence passée, probablement policière ; la rue de la Liberté à sens unique précise méchamment les choses.
Je songe fugitivement à la chanson « Les chaussettes à clous » de Boris Vian, le ton de votre poème m'en semble similaire, en moins dur. Un poème réussi pour moi, une balade agréable sur un chemin apparemment bien balisé, bordé d'un jardin à l'anglaise qui, si on s'y enfonce un peu trop, se révèle jungle dangereuse. |
Cyrill
29/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Quand on tombe sur un tel opni, le réflexe est de se demander si c’est de la poésie. C’est celui que j’ai eu et tu m’en vois bien contrit.
Parce que ce texte m’a réjoui du début à la fin. je le caserais bien dans "scène de théâtre" s'il y avait possibilité de. Un absurde pas si absurde dans son absurdité de tous les jours où je me demande si l’Ibis n’a pas démissionné de l’hôtel pour faire la circulation à sa manière et avec ses clins d’œil trompeurs. Serait-ce que le ciel nous tombe sur la tête, ou est-ce monsieur l’agent qui a la vue basse ? Je vois en tout cas les gens se baisser pour échapper à la migration des fenêtres ( de l’hôtel ? On sait pas ). J’ai perdu en route l’ordre des locuteurs dans les interventions, qui dit quoi je ne sais plus mais je raccroche les wagons vers la fin quand y’a des libertés qui se perdent et des brutalités policières qui laissent des traces sur la police, c’est tout de même plus inquiétant que cette histoire de platane. Puisque hasard et destin font cause commune dans la collusion avec le vide, on peut tout y mettre et se permettre, les contredanses ont dû valser au même instant que l’avènement de l’ère de rien. Bravo Pouet ! |
Catelena
29/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J'aime bien comme nous est narré, de façon alerte, ce microcosme surréaliste partagé entre ''un hôtel aux fenêtres trop basses cette année'' qui a perdu ses ailes, et ce ciel qui ne traverse plus au passage piétons.
Je n'ai pas envie pour autant d'aller à la chasse au sens, ni d'essuyer le sang au coin des moustaches de l'agent. Je savoure les images comme elles se présentent... Il se laisse deviner que tout n'est pas aussi tranquille qu'il y paraît. Le danger rôde. Mais dans cette ''collusion entre l'instant et le destin'' (quelle belle image!), où, à contresens de la liberté formelle prise par le poème, la rue de la Liberté, elle, se trouve à sens unique, je note que c'est nous qui trompons les apparences, et non le contraire... Et tout cela laisse transpirer le cafouillage entre le songe et le réel dans des associations d'idées plutôt bien inspirées. Sans oublier ce fameux calepin qui recueille les confidences utiles pour faire le lien... Bref, c'est du Pouet tout cru dans son univers, du sur-mesure à chaque entournure. Merci pour le dépaysement, et son désordre. |
papipoete
29/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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bonjour Pouet
Comme je ne suis pas érudit, je ne peux faire le rapprochement, entre vos lignes et celles d'un fameux auteur ! Simplement, je parcoure ce texte tel que j'ai pu le vivre, lors d'un réveil chirurgical pénible : sentant ( mon esprit songeait ) un poids sur mes pieds ( un plâtre jusqu'aux genoux, sur mes deux jambes à 15 ans ) maman m'entendit lui dire " enlève-moi mes godasses ! " Ou bien lors de mon 1er ictus amnésique, déconner à fond dans mes propos, tels que ceux ci-dessous ! NB vos lignes me font rigoler, comme lorsque j'insistai " vous êtes sûrs que j'disais ça ? " J'aime bien ce " n'importe quoi ", jusqu'à la fin mais de ( Ah jusqu'à désordre ) me plaît moins. " le platane avait-il attaché sa ceinture " tout-à-fait ; ne les accuse-t-on pas d'avoir causé cet accident mortel ? " si, il s'est jeté sur la voiture ! " alors on le coupe !!! |
Quistero
30/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Une écriture rocambolesque, cocasse, où des personnages sans épaisseur naissent sans s’affirmer vraiment au grė des mots sensiblement aléatoires de l’auteur. Une plume qui convoque aussi chez moi un certain Plume de Michaux, et j’ai aimé. Merci.
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Eskisse
30/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Pouet
Un dialogue flottant dans l anonymat et la candeur de ses personnages. Un agent un peu plus rivé au réel. Un incident flou et presque sans incidence ou sans accident. L hotel , le calepin à rêves, le ciel ancien piéton, autant de situations poetiques annoncées par un témoin incertain ( " j ai tout vu" ,"sous nos yeux"). Le témoin pose la question de la perception du réel et de la véracité. Seule la poésie ici semble vraie. Qui trompe qui ? Le mot collusion est capital. C est un mot trompeur qui appelle ou cache son paronyme collision. Une collusion semble se produire au détriment de l homme.Le réel serait il celui dont il faut se méfier ? Selon moi l écriture surrealiste est très difficile à realiser.alors bravo ! |
Louis
6/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Le locuteur se présente comme un témoin, spectateur visuel d’un événement : « J’ai tout vu Monsieur l’Agent ! »
Voyant peut-être mais, comme le texte le confirmera, non pas de manière passive. Il s’adresse à un « agent » de police, à un représentant de l’ordre, avec pour intention de rendre compte d’un désordre. Non pour le dénoncer. Tout au contraire. Un incident s’est produit : une infraction à l’ordre du réel, à ses normes, à ses règles de lecture et de visibilité. Pas une infraction au code de la route, comme il pourrait sembler, non, mais plutôt l’affirmation d’une déroute des codes du réel. Il s’est mis à délirer, le réel, à s’écarter ‘du droit chemin’, des passages obligés, et ce qui s’y produit ne traverse plus dans les clous : voilà ce dont il peut témoigner. Il l’a vu : « L’ibis clignotait rouge » Une promenade du regard et, dans une déroute des conventions, la vue a mené les choses sur une ligne filante de métamorphoses, du feu clignotant à l’ibis rouge, de l’oiseau à l’hôtel, de l’hôtel à l’être gisant sur le trottoir. Sur cette ligne les signes cessent d’être signes, l’ibis cesse de symboliser, de trôner, figure, emblème, et abandonne même les noms, fraye quand même avec un signal, pour être oiseau, juste oiseau, un ibis. Bis, il clignote, ne répète plus que lui-même, et le feu de sa couleur. L’écart s’estompe entre les mots et les choses. Tout flue, brouillé, du mot à la chose, d’une chose à l’autre, et aussi des mots entre eux, coulant de l’un à l’autre par effet de paronymie. Ainsi ‘collision’ glisse vers « collusion ». Et confusion. Il y a eu collusion : cela se voit dans l’événement, dont la cause se donne à voir autant, sinon plus, que le fait. Les yeux du corps ne sont pas seuls à ‘voir’. On la voit là : « regardez donc cet hôtel gisant sur le trottoir » : la collusion « entre l’instant et le destin » ou « le hasard et le vide ». Pas de heurt entre eux, mais l’heure du destin, à la rencontre de l’instant, ou le mal-heur d’une connivence entre « le hasard et le vide ». Un glissement s’opère entre l’ordre du temps évoqué par le destin, et le chaotique, le désordonné du hasard. À cette heure du désordre qui parcourt le vide. Le ‘témoin’ se fait écho exclamatif de la question de l’agent, qui veut réintroduire de la cohérence et de l’ordre, en difficulté ainsi à ‘démordre’ de l’ordinaire du réel : « Où sont passées ses ailes ? » De l’oiseau-ibis-feu clignotant-hôtel où sont passées ses ailes ? Question trop terre-à-terre que celle des ailes en connexion avec le ciel, pour laquelle il n’y a de réponse que dans une logique trop rationnelle. Le ‘témoin’ n’a donc pas de réponse. « Bon » Sinon celle qui justement lui vient du ciel : « Je sais bien que le ciel ne traverse plus au passage piéton depuis longtemps » Pas de cause explicative, mais l’effet poétique d’une belle image insolite. L’agent de l’ordre qui ne veut pas en démordre semble pourtant se laisser happer, par un lâcher-prise momentané, dans le délire de son interlocuteur, ou bien feint-il par ironie d’y pénétrer, quand il laisse entendre : « En effet, les fenêtres sont trop basses, cette année », ou bien plutôt encore l’écho de ses paroles n’est-il pas lui aussi l’effet d’un détournement, d’un glissement de sens, d’une fuite signifiante qui s’opère dans la machine à délirer le monde quotidien, banal et prosaïque, du ‘témoin’. Trop basse les fenêtres, cette année : tout peut varier, y compris ce qui paraît invariable. La balade-délire du monde refuse toute fixité immobile. Oui, les fenêtres qui ouvrent sur le monde peuvent se déplacer, elles effectuent un changement de point de vue, donnent une nouvelle perspective au regard et à la vue : le délire n’est pas l’absence de tout sens. Eh oui, « nous trompons souvent les apparences » Nous nous fions trop souvent aux apparences, croit-on, mais non, à l’inverse, trop souvent nous les trompons, nous leur sommes infidèles, et les supplantons par un ordre logique, les soumettons à un code de visibilité, à un ordre perceptif normalisé. Il faut prendre le contre-pied de ce qui se dit communément. Contrepied des lieux-communs. Le locuteur nous entraîne en des lieux singuliers. Il s’explique : « J’écris chaque songe sur un calepin Pour me confier au réel Et cela s’est déroulé sous nos yeux » Un songe est confié, donné, attribué au réel. Le songe est devenu réel. Si les apparences sont ‘trompées’, les songes sont « confiés » Le réel serait fait de songes et d’apparences. Non pas de fantasmes personnels, « sous nos yeux », précise-t-il, mais construit sur le chemin d’une trajectoire qui compose un nouvel espace perceptif, un nouveau contexte de vie, un nouveau territoire, par la traversée, le mélange, le bouleversement des structures et ordres, minéral, végétal, animal, enfantin et social. La machine à percevoir et à imaginer que nous constituons avec le réel s’est branchée sur le flux des songes et de l’imaginaire. Rêve-délire plutôt que rêve-souvenir, il s’écrit comme machine à communiquer avec le monde extérieur. Que s’est-il passé ? La machine à rêve est-elle venue heurter le mécanisme du réel soumis à la rationalité du pouvoir ? « Mais qui a percuté qui ? » Peu importe. Il y a eu heurt. Et c’est l’essentiel. Tout à l’Heurt : ils se sont ‘rentrés dedans’ : songe et réel. Dans un bouleversement de l’ordre établi. Mais l’agent du maintien de l’ordre veille, l’agent de la répression finit par un rappel à l’ordre : « La rue de la Liberté est à sens unique ? » Il y a donc des voies permises et d’autres interdites. On ne peut pas avancer en tous sens. Juste le ‘bon sens’, et le bon ordre, le reste n’est que dangereuse extravagance. La folie est à enfermer. Le dévoyé-témoin, lucidement, lui fait remarquer « le sang gris et granuleux » au « coin de sa moustache » : authentique témoignage, lui, de la violence répressive du pouvoir et de l’ordre, et dans un retournement d’idée le dévoyé ajoute : « ça fait désordre ». Le ‘bon ordre’ n’est qu’un désordre, un désordre parmi d’autres. Mais brutal et répressif quand il se veut exclusif, voie unique laissée à la liberté. Merci Pouet pour ce texte poétique non pas à lire, mais à délire. |