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Chansons et Slams
Pouet : L'Orchidée
 Publié le 13/03/19  -  18 commentaires  -  1270 caractères  -  296 lectures    Autres textes du même auteur


L'Orchidée



On picole pour parler
On parle donc on picole
Au bar de l’Orchidée
Sur le boulevard Faust roll

On aime à déclamer
Nos vers de génie
On s’entraide pour vider
Nos verres de génépi

Sur des tables de bois
On sculpte nos douleurs
On pisse du vin d’Arbois
Sous le comptoir des leurres

On s’invente des vies
Pourtant on crie famine
Dans les salons fortuits
Du concours l'épine

On jacte d’Éluard
Et de Maïakovski
De Desnos et de Char
De nos langues whisky

On picole pour parler
On parle donc on picole
Au bar de l’Orchidée
Sur le boulevard Faust roll

Accoudés au néant
On est un peu aigris
On chiale en sirotant
Des larmes de tokay gris

On recherche la gloire
Sous la panse d'un bock
Magnifiant l'illusoire
De nos rimes en toc

Nos mots sont ballottés
Sur l'encre de l'amer
Et nos rires dilués
Par des embruns de bière

Alors on se proclame
Prélats des incompris
L’auréole de nos âmes
Éclaire la jalousie

On picole pour parler
On parle donc on picole
Au bar de l’Orchidée
Sur le boulevard Faust roll


 
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   Gemini   
16/2/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Veni, bibi, scribi.
J'aurais aimé en savoir plus sur ce "on" (peu recommandable en littérature). Combien êtes-vous ? 2 ? 20 ? des mecs ? des filles ? Sans plus de précisions je m'imagine trois-quatre soudards pour qui je me demande si la poésie n'est pas un prétexte pour boire (ou se saouler, vu les mélanges !). Comme l'alcool, je trouve ce "on" bien pratique pour esquiver ses responsabilités.
Il y a une certaine conscience de la vacuité de la démarche qui tourne en boucle : boire/parler. Pas forcément créatrice. C’est dommage, car on n’apprend pas si le refuge alcoolique sert plus à se mentir sur sa valeur qu’à la faire progresser. La Pléiade des médiocres ?
Quelques remarques sur l’écrit avec, d’abord, ce boulevard Faust roll, improbable pataphysicien dont le nom découpé renvoie au diable. Belle trouvaille. Il me semble qu’ayant choisi "nous" pour s’accorder à "on" v6 et 8, par accord logique v6 "génie" et v26 "aigri" doivent être au pluriel. J’ai eu un doute sur l’intention de jouer du mot sur le nom propre Lépine v16. Quel intérêt à la faire ? Ça m’a eu l’air gratuit.
On sent dans la deuxième partie du texte une certaine auto dérision. L’insuccès aidant, on imagine que le circuit de récompense s’est emparé de la part sombre des rime-sans-soif, mais encore une fois je trouve dommage d’en être resté au constat, sans avoir cherché à comprendre les ressorts de cette conduite (ou ses résultats !), dans le genre : n’est-ce pas pratique d’avoir deux passions ? ou encore : bulletin météo d’une tempête neuronale, ou mieux : Verlaine et on.
Pas non plus compris la majuscule à Orchidée dans le texte (nom du bar) et pas dans le titre (nom de la fleur ?).

   Corto   
16/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vive les "Prélats des incompris" qui comme tous les artistes maudits font et refont le monde, l'art, la société et vilipendent tous ceux qui ne les comprennent pas.

"Au bar de L’Orchidée" l'ambiance doit être chaude vu le mélange de boissons ici annoncé.

Est-on à Montparnasse ou dans le secteur pour entre deux verres "On jacte d’Eluard Et de Maïakovski De Desnos et de Char" ?

Sans répit "On picole pour parler On parle donc on picole".

Bravo l'ambiance pourvu qu'elle nous prépare un chef-d'oeuvre...

   Anje   
19/2/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
S'agissant d'un nom de taverne, le titre aurait mérité sa majuscule. Comme dans le texte.
Il me semble que pour une lecture plus agréable, le lecteur sudiste doit oublier son accent et effacer beaucoup de "e" afin d'obtenir des vers de six syllabes plutôt que de sautiller de six à sept puis cinq.
Cette ritournelle m'est apparu assez banale. Il est vrai que les histoires de refaiseurs du monde alcoolisés ne sont pas ma tasse de thé.
Anje en EL

   Vincente   
14/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le lieu parle de lui-même et dit de ceux qui s'y abreuvent et y épanchent tant de choses… La première strophe nous plonge sans méandre dans les aléas des réflexions enivrées qui conviennent au lieu. L'on comprendra assez vite ensuite que l'Orchidée, flamboyant emblème des chants du cygne, justifie bien le nom de la scène désabusée de ses "Faust" personnages.

J'ai beaucoup aimé le ton mi figue mi raisin, assez alcoolisé bien que non alambiqué de l'évocation. L'emploi du "on" est à la fois impersonnel et adoptable par chacun, on se trouve ainsi dans ce bar tour à tour dans la tête du poète (on est bien chez des poètes ?...) ou de celle du buveur, voire de celle du spectateur. Bien que ne connaissant pas l'ivresse de l'alcool, je goute à celui du verbe jusqu'à en tituber, ici j'ai apprécié l'expérience-expérimentation.

J'ai particulièrement aimé "Accoudés au néant" – "On recherche la gloire / Sous la panse d'un bock / Magnifiant l'illusoire / De nos rimes en toc" – "Nos mots sont ballottés / Sur l'encre de l'amer / Et nos rires dilués / Par des embruns de bière".

Voilà donc une réjouissante chanson triste à l'extra-lucidité troublée par les vapeurs d'alcool.
Allez, gageons que demain ça ira mieux !

   plumette   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Elle me plait bien cette petite chanson, même si je bute un peu sur le nom du boulevard" Faust roll " où donc es-tu aller chercher ça?

bon, tu mélanges sacrément les alcools, ça me plait bien que tu commences par le génépi, mais c'est plutôt un digestif qui ne se marie pas bien avec le reste! j'imagine que rime oblige.

j'adore le concours l'épine, je trouve l'équipe érudite, tu m'invites?

Plumette

   senglar   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pouet,


Je préfère le mélange judicieux des poètes cités au mélange malheureux des alcools évoqués. Je n'ai pas trouvé que cette chanson tournait trop comme auraient pu le faire supposer les têtes échauffées ; sans doute au vu du rythme plutôt heurté s'agit-il d'un slam mais cette révolte m'a semblé trop policée, pas assez primaire ou primitive, mais d'un esthète. L'orchidée allie la plus extrême beauté à la plus capiteuse des puanteurs ; on loue dans ce bar des poètes de génie il doit bien s'en trouver un parmi ces jacteurs... Pouet ? (lol je plaisante)


- pas aimé la pisse, ai aimé les prélats
- pas aimé le whisky, ai aimé le vin d'Arbois
(j'en ai plein comme ça...)

Le fond n'est pas neuf mais le symbole de l'orchidée est judicieux.


Senglar/Brabant

   Robot   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il a l'air sympa ton petit bar Pouet?

On picole pour parler
On parle donc on picole - In Vino Véritas !!! pour ceux qui refont le monde en se frottant au zinc tout est possible.

Faut croire que ton alcoolo en consomme pas mal du vin d'Arbois pour le pisser au comptoir, même des leurres. J''espère qu'il pisse jaune chardonnay ou savagnin parque s'il pisse trousseau ou ploussard il faut qu'il consulte rapidement un urologue.

Orchidée d'un dérivé du latin qui veut dire testicule: Faut-il voir une allusion dans le nom du bar ?

Sérieusement, je vois nostalgie et regrets dans cette chanson plaisante à découvrir même sans sa mélodie. Comme un slam.

   Cristale   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
En lisant le titre je me suis dit "chouette" Pouet a écrit un poème romantique qui parle de fleurs, sans doute de femme et d'amour...forcément. Et ben non, que couic ! Et me voilà tout chavirée par les embruns d'alcools et de tabac douteux. Et le bruit, ah le bruit des voix avinées et des verres qui tintent me fracasse la tête.

En fait un monde qui m'est totalement inconnu mais vu que je sais que les auteurs dont je suis peuvent se projeter dans des univers parallèles aux leurs, rien ne m'étonne.

Plus amusée que conquise et dans l'espoir incommensurable de lire une élégie de votre plume un jour improbable, je vous félicite pour vos vers...hips !

Cristale
sobre à vie

   Castelmore   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
In vino veritas !
A Verlaine sa « verte » ou « bleue » à tous ces potes leur « fée » inspirante ou inspirée : Génépi, vin d’Arbois, whisky... et autre tokays ... car ce n’est pas une beuverie ordinaire...

Non ! pas dans un bar qui s’appelle « Orchidée » du nom de cette fleur symbole de l’ultime beauté.

Les fées leur soufflent des vers de génies, ouvrent leurs plaies qu’elles aident à vider, guident leurs rêves, affûtent leurs émotions...

Mais elles ne les rendent pas dupes... non
Ils gardent la conscience du néant, de l’aigreur, de l’illusoire de leur rêves de gloire, de la pauvreté de leur rimes... leurs rires gardent l’amer de la bière ... et lorsque les fées s’évaporent dans trop d’alcool ils se proclament « prélats des incompris »

Comme Faustroll a voyagé de Paris à Paris par la mer, cette chanson nous a fait voyager de « nous à nous » par un chemin de vers toniques, virils et rythmés à souhait.

Merci
Ps j’ai trop parlé... j’ai la gorge sèche
Puis je m’asseoir à la table?

   hersen   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je ne trouve pas ici l'originalité qui souvent habille tes vers.
j'ai l'impression (fausse ?) que tu t'es laissé aller; normal, me diras-tu, entre amis, on oublie vite l'essentiel.

Ce n'est absolument pas grave, mais je ne suis pas convaincue, j'ai du mal à être embarquée cette fois-ci.

En plus ton titre...des coups à tomber du tabouret :)

A te lire une autre fois.

   papipoete   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonsoir Pouet
" on picole pour parler " et " de parler on picole ", ouais ça donne soif de jacter ! et on a tellement de sujets de conversation, qu'on s'en sert, on sen ressert un p'tit coup ! et on refait le monde...on part dans des tirades de poètes qu'on a à la bonne et des fois on y met tant de nous, que ça nous fait chialer...alors on picole, on reboit un bon coup !
NB atmosphère, atmosphère ! ces gens ont vraiment une gueule d'atmosphère, aurait goualé Arletty, accoudée au bar de l'Orchidée . Et l'auteur met de l'ambiance, dans ses vers avec tous ces verres " génépi, Arbois "
L'avant dernière strophe est lumineuse avec cette " auréole des âmes qui éclaire la jalousie " !
Sans être musicien, on improvise aisément un air qui colle au " bar de l'orchidée ", les assonances se prennent par la main, et les phrases chantent .
NB " on pisse du vin d'Arbois " pourrait offenser le jurassien ; il s'agit aujourd'hui souvent d'un nectar à siroter ; mais il y a quelques décennies, on buvait " le vin fou " qui celui-ci était plutôt du " direct " ...

   STEPHANIE90   
13/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Et bien Pouet,

Désolée, je n'ai pas les vapeurs d'alcool
m'en vais siroter ma verveine menthe
en pleurant sur vos rimes viticoles
sous page blanche qui ce soir me hante...

M'exporter à l'Orchidée
Sous l'encre de l'amer
Balloté par vos bières
En dégustant un Tokay !

A la votre, poch' tron !!!
Évidement, vous faire le plein... Rire

StéphaNIe, un peu pompette sur le boul'vard Faust Roll

   Anonyme   
14/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Génépi, vin d'Arbois, whisky, Tokay, bière. Là, faut tenir la route !!

Un rendez-vous des poètes qui viennent pour parler et picoler, réciter leurs vers ; avec, en filigrane peut être, un rien de mélancolie.
" Sur des tables de bois
On sculpte nos douleurs "

" Accoudés au néant
On est un peu aigris "

" Magnifiant l'illusoire
De nos rimes en toc "

" Nos mots sont ballottés
Sur l'encre de l'amer "

En passant, un clin d'oeil aussi à Jarry avec ce Bd " Faust roll ".

Beaucoup plus que des vapeurs d'alcool dans ce texte...

   Luz   
14/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je suis complétement d'accord avec le commentaire de Vincente, alors je ne vais pas tout réécrire...

Je préfère la chanson de Brassens "Le bistrot" :
"Dans un coin pourri
Du pauvre Paris,
Sur un' place,
L'est un vieux bistrot
Tenu par un gros
Dégueulasse.
... etc."

Mais je préfère aussi la chanson de Pouet, il suffit de trouver la musique qui va bien avec ; pas facile, mais il y a des spécialistes sur Oniris...

Merci, et bonne journée.

Luz

   leni   
14/3/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
salut Pouet
Je suis comblé parce texte Des images qu 'on reçoit comme des coups de poing sur la gueule C'est un mélange de ZOLA et de BREL
C'est un tableau un film avec arrêt sur l'image C'est des idées projetées à la lanterne magique OUI nous allons tous pisser du vin 'Arbois
Oui nous allons pisser dru DU vin bourru
Tu es un magicien C'est superbe MERCI Camarade MP suit

   solo974   
15/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet,
J'aime beaucoup votre poème.
Le chiasme des deux premiers vers ("picole", "parler", "parle", "picole") fait selon moi merveille dans ce contexte où les vapeurs de l'alcool sont omniprésentes. Il renforce, en effet, l'impression de circularité inhérente aux effets de ce "produit".
J'ai beaucoup apprécié, également, le fait que le champ lexical de l'alcool soit très développé ("picole", "bar", "verres", "génépi", "vin", "nos langues whisky", "sirotant"), car cela renforce l'unité poétique de votre poésie.
Enfin, l'usage du pronom indéfini "on" est - de mon point de vue - un gros plus, en ce sens qu'il favorise l'identification du lecteur.
Merci pour cette belle découverte, excellente continuation à vous, et surtout bravo !

   BlaseSaintLuc   
22/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis saoul, sous ton balcon , quoi que ivre de vent terrible je ne parle pas poésie avec l'aviné !
J'ai souri pourtant au déboire des vers, mais à l'adresse du bar je n'irais point cueillir la moindre orchidée.
Ce n'est pas déplaisant n'ont plus, ça ne décroche pas la timbale, mais va pour le bal des pompiers.

   Queribus   
23/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Le sujet a été traité maintes fois par plusieurs poètes et le thème des alcoolos qui refont le monde derrière un comptoir est éternel. Ceci dit, on trouve dans votre poème de l'humour et dérision avec de nombreuses belles images poétiques déjà citées par ailleurs. L’écriture me semble très régulière avec une bonne maitrise de la prosodie; votre écrit m'apparait quand même comme un peu long mais pourquoi pas.

Comme toujours, dans les chansons ou le slam, c'est la musique ou la diction qui font la différence. J'espère que vous saurez trouver le bon compositeur qui saura mettre vos mots en valeur.

Bien à vous.


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