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Poésie libre
Pouet : Le marin et la mouette [concours]
 Publié le 06/10/23  -  8 commentaires  -  1400 caractères  -  238 lectures    Autres textes du même auteur


Le marin et la mouette [concours]



Ce texte est une participation au concours n°34 : De l'un à l'autre
(informations sur ce concours).





C’était l’heure où la nuit
portait un masque bleu
aux yeux laissant filtrer
des étoiles mica.

Ma mémoire d'épave
s'est lassée du naufrage
et mon cœur, ce rafiot,
tangue au gré de l'instant.

Moi ce marin d'eau rêche
j'ai le sanglot houleux,
le sourire de récifs,
la tempête en partage.

La terre m'a déçu,
l’océan rien appris.
De mes tribulations
demeure l'inchangé.

Les embruns de mon ombre
sédimentent la grève
où s'enlise l'estran
de la mélancolie.

J'ai le geste croupi,
la barbe goémon,
je fume l'amertume
dans ma pipe de quête.

J’ai tant foulé la vase,
le sable, l’herbe salée
que ma route s’est flétrie
en lambeaux d’aventure

Aux écumes de l'être,
les couleurs sont les mêmes
chavirant les silences
ou amarrant le cri.

Il me reste le ciel,
comme un plafond de mer,
à choyer du regard
en habits de nuages.

Je contemple le port
et la pluie qui s'en va,
une mouette m’abandonne
des ailes vagabondes.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Eki   
16/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est très probablement le texte que j'attendais depuis que ce concours est ouvert.

De la poésie libre nous livrant le bon vent de l'inspiration.
Peu m'importe la longueur du texte si les vers ne sont pas trop longs comme ici.
Dans le long souffle de la poésie, chaque strophe offre sa respiration profonde.

La première image que l'écrit nous offre est très belle avec ce masque bleu clouté des étoiles mica.
La mer comme toile de fond/tréfonds de l'âme solitaire joliment dépeinte avec ses vagues d'abandon à la tristesse.

Des expressions évocatrices comme ce ciel devenu un plafond de mer, le sanglot houleux, aux écumes de l'être...

J'aime beaucoup cette strophe simple mais dessinant la peine de l'auteur.

Les embruns de mon ombre
sédimente la grève
où s'enlise l'estran
de la mélancolie.

Pas d'hermétisme, d'emphase, de plume emmêlée au filet de sauvetage de la poésie...

Je trouve aussi que la fin est très bien amenée..."Une mouette m'abandonne des ailes vagabondes"...un trait d'union qui lie, termine en douceur et en beauté cet écrit.

   Lebarde   
21/9/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
La mer, la mouette, le marin avec ses sentiments et états d’âme, c’est ce qui ressort de ce poème libre…mais alors que le propos, certes souvent poétique, m’apparaît artificiel et alambiqué avec des expressions “difficiles “, de choix de mots hasardeux et des métaphores bien “forcées” a en devenir maladroites ou risibles.
“Je fume l’amertume/ dans ma pipe de quête” (soit!)

   papipoete   
6/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour concurrent
La mer, son élément est cette confidente, à qui le marin ouvre grand son coeur ; il eût bien des tourments là-bas sur Terre mais là au gré des vagues, il sanglotte son vague à l'âme.
NB l'auteur s'aventure dans l'exercice de jonglage de mots, avec maintes images dont le monde marin est l'illustration, dans ce texte où tout n'est que gris.
Pourtant à travers ces lignes, on est tenté d'applaudir à telle ou telle métaphore comme celles de la première strophe qui a ma préférence.
Du sombre comme on ne peut guère l'être davantage, si ce n'est le dernier quatrain...

   Jemabi   
6/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'ai ressenti dans ce poème la même mélancolie qu'à l'écoute de la chanson de Léo Ferré "Le vieux marin". Il ne manque plus qu'une musique triste pour nous faire pénétrer pleinement les états d'âme de ce pauvre marin à la dérive, revenu de tout y compris de lui-même, et qui, après avoir parcouru la terre et les océans, se retrouve au même point de solitude. Une belle ambiance désabusée parcourt ce texte empreint d'un fort pessimisme.

   Eskisse   
7/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
L'élégie d'un marin à l'âme ébréchée, ça me parle. ( l'âme ébréchée parce que j'ai pas connu de marin...)

Le portrait de ce marin est effectué en une multitude de métaphores ; certaines me sont très évocatrices comme celles qui sont visuelles : "les embruns de mon ombre" qui fait oeuvre picturale dans mon esprit et cette " barbe goémon" idem je vois une sorte de Poseidon un peu amoché.
Cette strophe laisse des traces :
"Aux écumes de l'être,
les couleurs sont les mêmes
chavirant les silences
ou amarrant le cri." J'aime bien l'entremêlement souffrance / lexique de la mer.
Il y a dans le portrait de cet homme contemplatif un glissement doux de mélancolie sévère, oui.

   Donaldo75   
15/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je lis ce poème en fin de concours et je me demande encore comment j'ai pu passer à côté. Il coule facilement par ses vers courts, sa structure narrative qui me fait penser à de la chanson ne serait-ce que par le fil du récit, son rythme prenant et sa musicalité. L'usage de la première personne du singulier accentue ce côté musical. Quant aux images déployées, alors que les vers sont courts elles frappent fort et s'ancrent dans ma lecture. Vu spatialement sur la page, le poème semble long mais en réalité il défile à la vitesse de l'éclair tellement il est fluide. C'est une très belle réussite dont je salue la qualité. Merci encore et bonne chance pour le concours.

   Cyrill   
16/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Revenu de tout, ce marin de pacotille fait un état des lieux qui ne manque pas de charme dépressif. J’ai apprécié ça et là les idées qui semblent avoir guidé l’écriture et le sens de la pensée : « Les embruns de mon ombre/sédimentent la grève/où s’enlise l’estran/de la mélancolie ». Le champ sémantique de la marine est largement employé.
Chaque quatrain comporte une idée mais je ne sens pas de progression, juste une variation métaphorique de ses états d’âme. C’est ce qui me déçoit un peu dans ce poème, cette rigidité, bien que par là-même elle témoigne d’une profonde mélancolie, où il n’y a rien qui vaille d’être sauvé.
Seuls les deux derniers quatrains font bouger un peu cette pensée comme prise dans une gangue.
J’’apprécie particulièrement le « plafond de mer » qui infirme ce qui pouvait être perçu comme un début d’espoir, du moins une consolation : « Il me reste le ciel ».
Les deux derniers vers me plaisent beaucoup. Non seulement on ne sens pas la contrainte, mais j’ai l’impression d’une sorte de contagion dans l’indifférence qui atteint également la mouette.
Il semble aussi que le marin ne fera rien de ces ailes abandonnées.

   Catelena   
1/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très belle première strophe, qui laisse présager de la beauté du poème tout entier.

Elle m'a offert toute sa fougue en la lisant d'un tenant, sans aller à la ligne, « C’était l’heure où la nuit portait un masque bleu aux yeux laissant filtrer des étoiles mica... »

Je n'ai plus qu'à me laisser embarquer vers un horizon sémantique où les tribulations entre les naufrages, entre la terre et l'océan sont d'une poésie dingue.

Ah, la barbe goémon !

C'est beau !
Oui, je sais, je me répète

Merci Pouet


Cat (Elena)


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