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Poésie libre
Pouet : Mamée
 Publié le 20/05/24  -  25 commentaires  -  1536 caractères  -  302 lectures    Autres textes du même auteur


Mamée



Je relis ce poème que tu n'as pas écrit
quand sur ce fil de fer pour cigales funambules
tu étendais le linge de ma jeunesse épique.

Espiègle, je me cachais parmi les amandiers
pour observer tes mains courant sur la tendresse.

Jamais tu n'as pesté contre mes salissures,
mes genoux écorchés.

Tu laissais faire l'instant, la source et le mistral.

Je te suivais du cœur,
toi,
ailée par ton cabas
dans ta blouse à fleurs jaunes,
qui partais au village
en revenant parfois
pourvue d'un gros poulet de la ferme des Genêts
ou de quelques olives, d'une livre de tomates, de belles gousses d'ail…

Au matin minuscule,
sur la toile cirée, tu pétrissais le jour
avec de la farine, du sucre, des œufs frais.

Je restais suspendu à la douceur du geste,
à l'insigne certitude qu'un gâteau préparé
pour ton cher petit-fils valait tout l'or de l'aube.

Et le soleil cognait à la porte du four…
Est-ce lui qui berçait notre complicité,
mêlant à ses rayons le miel sautillant
de ton accent perlé d'eau de songes d'oranger ?

Mamée, je t'ai à l'âme.

Ma mémoire pétille au chahut de tes yeux
qui jouaient en secret à me faire croire aux fées ;
j'écoperai toujours au cyan de ton regard
et aujourd'hui je sais l'enfance derrière les rides.

___________________________________
Texte avec un mot changé avant publication.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Polza   
2/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Très bel hommage réel ou fictif à cette Mamée, j’ai trouvé l’ensemble musical et poétique, bien écrit et sans vaines fioritures.

L’excellence dans la simplicité n’est pas chose aisée, mais vous maitrisez parfaitement cet art !

C’est d’une tendresse sans nom, à part celui de Mamée peut-être ?
L’histoire est brève et pourtant elle en dit beaucoup, tout est à sa place.
Je ne sais que dire de plus qui vous apporterait quelque chose de constructif, pour moi c’est impeccable, bravo, si cette Mamée est réelle, elle peut être fière de vous, mais si elle était fictive, très bonne imagination poétique !

Polza en EL

   poldutor   
2/5/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Bonjour
Belle, très belle déclaration d'amour à sa grand-mère, à sa Mamée !
En des mots simples, mais infiniment aimants, ce petit-fils fait preuve d'une grande tendresse pour cette aïeule hélas aujourd'hui disparu.
J'ai adoré ce cri du cœur : "Mamée, je t'ai à l'âme ".
Magnifique !
Je ne suis pas vraiment fan de poésie libre, mais j'ai apprécié le thème et la façon simple de le traiter.
Bravo.
Cordialement.
poldutor en E.L

   Eki   
4/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
"Et aujourd'hui je sais l'enfance derrière les rides"...tout est dit de l'innocence joyeuse qu'on garde en nous.

Le bonheur est servi et fait entrer le soleil dans le coeur...
Quel bel et émouvant hommage à une grand-mère aimante !
Ah ! les adorables souvenirs qu'elle vous a laissés et vous la faites revivre pleinement et avec beauté.
Vos mots, brisures de tendresse...
La première strophe annonce toute la poésie de ce texte.

"Tu laissais faire l'instant, la source et le mistral"...Le temps de l'insouciance est évoqué très joliment. De l'éphémère à l'éternel...

De douces images nous sont offertes, de l'émotion pure...
J'ai aimé cette candeur.

   Robot   
4/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Emouvant hommage d'un petit fils à sa "mamée"
De beaux vers poétiques jalonnent ce poème.
"le miel sautillant de ton accent"
"Ma mémoire pétille au chahut de tes yeux"
Belle image
"sur la toile cirée, tu pétrissais le jour
avec de la farine, du sucre, des œufs frais."
Beaucoup d'amour dans ce texte.

   Myndie   
5/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

« Mamée, je t'ai à l'âme » Tout est dit dans ces quelques mots .

Quel bel hommage vibrant d'émotion ce poème dédié à votre grand mère !
Votre mémoire « pétille » et nous offre ces images du passé indélébiles pour l'adulte que vous êtes devenu et tellement touchantes pour nous, lecteurs.
L'ensemble est fluide, très imagé et plein de pudeur.
J'aime beaucoup le mélange de simplicité, presque de dépouillement, gage de sincérité, comme ici :
« Jamais tu n'as pesté contre mes salissures,
mes genoux écorchés. »
« toi,
ailée par ton cabas
dans ta blouse à fleurs jaunes,
qui partais au village
en revenant parfois
pourvue d'un gros poulet de la ferme des Genêts
ou de quelques olives, d'une livre de tomates, de belles gousses d'ail... »

et l'intense poésie qui s'exhale d'un foisonnement d'images plus riches les unes que les autres , telles ce «fil de fer pour cigales funambules »
ou encore là :
« sur la toile cirée, tu pétrissais le jour »  
« Et le soleil cognait à la porte du four... »
ou dans ce magnifique vers final :
« et aujourd'hui je sais l'enfance derrière les rides. »

Merci infiniment pour ce poème délicat, vibrant de sensibilité et dénué de toute mièvrerie.

   Cristale   
5/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quel joli poème !
J'aimerais juste le lire encore sans l'entâcher d'un long discours maladroit.
"sur ce fil de fer pour cigales funambules" "pour observer tes mains courant sur la tendresse" "mêlant à ses rayons le miel sautillant
de ton accent perlé d'eau de fleurs d'oranger "
...et le sublime : "Mamée, je t'ai à l'âme."
La poésie est présente à chaque ligne, j'adore !

   Donaldo75   
11/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La poésie délivrée ici au lecteur matinal respire l’émotion ; son format libre permet d’en rayonner toute la palette, à travers des souvenirs, des images, des formules qui colorent ce poème à foison. Que dire de plus ? Parfois, nul n’est besoin d’un long commentaire composé pour dire à l’auteur combien son écrit a enchanté la lecture ; ressentir sans expliquer le pourquoi du comment de cette impression ça va bien avec le concept de la poésie libre, je trouve, c’est un peu comme écouter du John Coltrane dernière époque sans avoir à expliquer aux gars de Jazz Magazine pourquoi cette musique est envoutante. Ici, la poésie coule d’elle-même et la lecture passe tranquillement, un peu comme ces souvenirs ; la force de la première strophe rend l’ensemble homogène, prépare le lecteur, symbolise ce poème.

Bravo !

   Ornicar   
12/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Voici des souvenirs d'enfance empreints d'une douce et tendre nostalgie. L'évocation respire la poésie et la tendresse. Les images, nombreuses, séduisent par leur justesse et disent en creux la force de l'attachement et des liens familiaux. Exemple : "le linge de ma jeunesse épique", "tes mains courant sur la tendresse", "tu laissais faire l'instant, la source et le mistral", "au matin minuscule... tu pétrissais le jour", "le soleil cognait à la porte du four" ou encore ce magnifique "je t'ai à l'âme". Et bien d'autres encore.

Et puis, il y a ces autres vers, plus "terriens", ancrés dans le réel, la matière première des fruits et légumes, soulignant l'importance de la nourriture dans l'expression des sentiments quand elle est authentique et généreuse comme "ce gros poulet de la ferme des Genêts" parmi tant d'autres victuailles roboratives.

L'écriture et les mots simples, de tous les jours, oscillent d'une belle façon entre ces deux facettes du poème : extrapolations poétiques / empreinte du monde matériel. L'équilibre entre ces deux pôles est préservé. J'aime beaucoup cet ensemble qui parlera à beaucoup d'entre nous. Une parfaite réussite qui, à chaque fois que je la relis, me met toujours l'eau à la bouche.

   fanny   
20/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un avantage d'avoir tant de prédécesseurs quand on a pas le temps de commenter, la brièveté de mon passage passera un peu plus inaperçue. Je me calle sur eux, et mamée fanny qui ne fait pas de gâteaux applaudit des deux mains sans farine sur les doigts. Vraiment très touchant, bien traité et d'une grande poésie. Bonne journée Pouet.

   Malitorne   
20/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La preuve que vous êtes capable de sortir du surréalisme souvent impénétrable, pour moi en tout cas. Avec des mots simples et touchants vous décrivez parfaitement ces images du passé qui collent à la mémoire. Des images qui peuvent être douloureuses tant elles nous ramènent à la fuite du temps, à ce qui n'est plus. Demeure la magie des mots pour les faire revivre et nous replonger un peu dans ces instants bénis.

   EtienneNorvins   
20/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un très émouvant rayon de soleil jailli de la mémoire du coeur. Comme Eki plus haut, ma préférence va au dernier vers – merci !

   Provencao   
20/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,

" Et le soleil cognait à la porte du four…
Est-ce lui qui berçait notre complicité,
mêlant à ses rayons le miel sautillant
de ton accent perlé d'eau de songes d'oranger ? "

Je me suis laissée le droit d'être dodelinée par la caresse, la délicatesse, la douceur et la tendreté qui sont de véritables mystères enfouient en chacun de nous

Sublime poésie qui réchauffe le coeur...mon coeur.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Yannblev   
20/5/2024
Bonjour Pouet,

De « l’art d’être grand père » à celui d’être petit-enfant, pourquoi pas.

Bien sûr en relatant les événements banaux qui composent la vie quotidienne on n’évite jamais trop les poncifs. Pour l’auteur tout réside alors dans l’art, en effet, de les rapporter sans trop d’emphase mais avec les touches métaphoriques et impressionnistes qui traduiront sensiblement ses sentiments et émotions que le lecteur sans barguigner partagera alors intimement.
Personnellement je n’ai pas ou si peu connu mes grands parents mais avec vos mots je crois connaître un peu votre aïeule.

Donc merci du partage.

   papipoete   
20/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Pouet
Mamée, si tu savais comme je t'aimais, autant que toi pour moi, avec tes mots non dits ; et tous ces gestes du banal, qui pour moi valaient tant, et surtout tu me faisais croire aux fées...alors aujourd'hui que je n'y crois plus, je retourne non loin de la ferme des Genêts, pour y puiser toute la tendresse, que sans jamais sourciller tu me dispensais.
NB en un vocabulaire des plus ordinaire, mais si tendre notre poète nous tourne une page de l'album du temps d'avant, où l'on ne nous disait pas
- je t'aime ; viens là que je t'embrasse
mais au contraire des silences, aux marionnettes gentilles, à travers un regard muet qui en dit tant !
des passages particulièrement touchants
" Mamée, je t'ai à l'âme
et toute ligne de l'ultime strophe, dont ce pouvoir magique, de " faire croire aux fées "
Ninon, ma petite chérie, du haut de ses 18 ans, me dire :
- tu sais papi, je faisais semblant de croire à
" dans la tour du château du Pin, la princesse qui coiffait ses longs cheveux, à sa fenêtre
- dans la C5, la dame qui parlait sous le siège avant ( si possible, faites demi-tour ) "
Mais, ce jour si tout cela est bien loin, et je pourrais croire que tout n'est pas que du " flan retombé ", ne l'entends-je pas alors que je cite
- faut se méfier des vaches dans un pré !
- oui papi, comme ce jour où tu découpais une souche d'acacias, pour ta volière aux canaris, et qu'on était cerné par ces génisses charolaises !
J'aime bien l'ensemble de ce poème dont le thème, pourra émouvoir bien des mamies ou mamées et des papis...

   Lebarde   
20/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bien sûr que j'avais repéré ce superbe texte et je m'étonne de ne pas y avoir déposé mon commentaire en EL comme je le fais volontiers d'habitude.

Maintenant tout a été dit et redit et pourtant je le re-redis ; ce poème est émouvant de simplicité, de tendresse, de poésie délicate et douce;
Un hommage touchant à une grand mère discrète et attentionnée dont se souvient avec nostalgie un petit enfant jadis turbulant qui a maintenant grandi.
Un très bel hommage pour une grand mère que tout le monde a eue et alors quelle chance à eux, ou aurait souhaité avoir.

Bravo Pouet d'avoir su écrire avec autant d'émotion, de simplicité et de naturel cette merveilleuse poésie,
Merci c'est superbe

Lebarde

   ALDO   
23/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Et un très grand bravo !!!
Je n'ai pas de réseau mais tout a été dit déjà.
Les images , magnifiques
Magnifique l'émotion

Nous sommes de nombreux effarés devant le soupirail du boulanger.
Le pain est chaud, un morceau d'enfance .
La bonté est son levain .

   Luz   
20/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
« Mamée, je t’ai à l’âme »… Qu’ajouter de plus qui vient d’être dit par tous ; un poème d’émotion qui entaille l’âme.
Vrai et magnifique, bravo !

   Marite   
20/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Les souvenirs ainsi contés, en toute simplicité, nous transportent en ces temps priviligiés d'une enfance entourée d'une Mamée ...La délicatesse et la qualité de la plume du poète nous les rend infiniment touchants.

   Zeste   
21/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une poésie nourrie de l'affection partagée de l'enfant et de celle qui fait lever le jour et l'illumine! J'en parle au présent car l'espace d'un instant vous faites revivre avec beaucoup de tendresse cette part d'enfance bénie qui est en chacun de nous.

   Louis   
21/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce beau texte ne se veut pas l’écriture d’un poème, mais une lecture, plus précisément, une relecture :

« Je relis ce poème que tu n’as pas écrit »

Il y a donc des poèmes non écrits. Des poésies vécues. Des poésies en actes.
Lire de tels poèmes, bien sûr, revient ici à se souvenir ; c’est retrouver par la mémoire et l’imagination reproductrice les scènes vécues d’autrefois, en ressaisir l’état d’esprit, le climat psychologique, les sensations et émotions de ce passé, en l’occurrence une période de l’enfance du locuteur.

Ce poème non écrit a été vécu par le locuteur, mais "composé" par cette grand-mère, cette « mamée » à qui s’adresse le locuteur.
Cette lecture est aussi une écriture ; c’est l’écrit actuel d’un passé qui n’est plus ; c’est l’écrit qui redonne vie dans une lecture-mémoire à ce qui a été composé par les actes de la grand-mère ; c’est la production-reproduction qui met en mots et en forme poétique littéraire des actes et des comportements dignes du qualificatif de « poétique » qui renvoie, non pas au malheur et à la noirceur, mais à des moments heureux.
Le « poétique » recouvre ici une dimension éthique. Mamée, par sa tendresse, qui s’exprime dans ses gestes « ses mains courant sur la tendresse », par sa bienveillance, par son amour, permettait à l’enfant de mener une vie libre, une vie « épique » associée à tout le ludique de l’enfance. Elle ne posait pas d’interdits, elle ne se répandait pas en reproches et récriminations :

« Jamais tu n’as protesté contre mes salissures,
Mes genoux écorchés »

Elle rendait à l’enfant la vie possible.
Elle laissait libre cours aux jeux et aventures juvéniles.
Elle favorisait la vie dans son libre déploiement sans dresser, par une autorité excessive, des obstacles ou des empêchements.
Elle permettait ainsi que se compose la poésie d’une existence.
Son poème s’inscrivait dans une liberté bienveillante, en acte plutôt qu’en mots.
Et dans une confiance :

« Tu laissais faire l’instant, la source et le mistral »

Nul désintérêt, nulle indifférence de sa part, mais au contraire une attention confiante.
La vie prenait le ton de la poésie des aventures, des exploits épiques, de l’épopée enfantine, ainsi que du merveilleux, « tes yeux / qui jouaient en secret à me faire croire aux fées », et le comportement bienveillant de Mamée en était la condition de possibilité.

Une connivence s’était créée entre la grand-mère et son petit-fils, une « complicité », et l’un accompagnait l’autre, dans une proximité qui préservait l’indépendance de chacun :

« je te suivais du cœur… »
« Espiègle, je me cachais parmi les amandiers
Pour observer tes mains courant sur la tendresse »

Et cette complicité laisse penser que Mamée aussi suivait « du cœur » le garçon dans ses aventures, dans une surveillance bienveillante, sans contraintes.
L’amour de Mamée pour son petit-fils se révélait, sensible, dans ses gestes doux et tendres, dans ses attentions, dans ces gâteaux préparés de grand matin pour le plaisir de l’enfant, témoignant avec « une insigne certitude » que la pâtisserie, parce que préparée pour le jeune garçon « valait tout l’or de l’aube ».
Chaque jour ainsi était pétri de sa tendresse. Chaque jour pouvait se déguster comme un dessert.
Aimer vraiment, c’est vouloir le bonheur de l’autre, Mamée était aimante.

« Mamée, je t’ai à l’âme » : s’écrie le locuteur.
Plus que la déclaration d’un attachement affectif, c’est signifier dans ce cri du cœur qu’elle a marqué de son empreinte l’identité du locuteur.
Ainsi : « aujourd’hui je sais l’enfance derrière les rides »
Ces rides, signes de l’âge qui avance, recouvrent l’empreinte pour toujours, la marque pour toujours ineffaçable, de l’enfance, de l’enfance heureuse, de la poésie de l’enfance.
Une équivoque pourtant à propos des rides. Celles de Mamée ou celles du locuteur ?
La réponse est sans doute dans l’une et dans l’autre. L’enfance préservée dans le grand âge de Mamée est reçue par le locuteur en héritage ; elle constitue un idéal éthique pour un art de vivre adulte, part d’enfance à ne pas oublier ; le poème de l’enfance est à lire et à « relire », poésie de l’existence à réécrire dans les mots et dans les actes, adaptée aux conditions de l’âge adulte.

Merci Pouet

   plumette   
21/5/2024
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très aboutie
et
aime beaucoup
il y a dans ce poème hommage tout ce que j'aime:
des images nostalgiques, de la complicité et de la tendresse, un vrai regard qui redonne vie à des moments du quotidien comme nous en avons tous engrangés pour peu qu'on ait eu une Mamée.
c'est simple, c'est beau, ç'est mieux que les promesses d'éternité de la religion, nos absents vivent en nous par ce qu'ils nous ont transmis et que nous transmettrons à notre tour.
Merci!

   Rosaura   
24/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Les cigales funambules
Les mains sur la tendresse
Le soleil à la porte du four
Le miel à la fleur d'oranger
L'enfance derrière les rides...

Pour toutes ces images
de tendres connivences
entre une grand-mère et son petit fils...

Pour le gros poulet que se partagent nos mémoires
Pour la douceur du geste...

Un grand plaisir de lecture aux saveurs méridionales.

   Catelena   
27/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Pouah, quel magnifique non-poème ! ^^

De ''tes mains courant sur la tendresse" à "ma mémoire pétille au chahut de tes yeux... " en passant par "Au matin minuscule,
sur la toile cirée, tu pétrissais le jour", comment ne pas succomber au charme indéniable qu'il dégage d'une mémoire passée. Mémoire commune à ces petits-enfants que nous aurions tous (ou presque) aimé être.

Merci d'avance, Pouet, pour le retour sur commentaires. ;))

Cat

   Airjai   
6/6/2024
Énormément d'émotions dans ce poème, où l'Amour suinte à chaque mot.

Qui n'a pas connu la tendresse de ces mains pleines de rides, est en partie un Orphelin de la vie.

Merci pour cet ode à toutes les Mamies.

   Eskisse   
16/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Salut,

"j'écoperai toujours au cyan de ton regard
et aujourd'hui je sais l'enfance derrière les rides."

Je comprends le verbe " écoper" comme un oxymore : être prisonnier du regard de la Mamée-fée /être "condamné" au bonheur c'est à dire que cette grand-mère a crée un lien indéfectible qui reste ancré dans la mémoire et perdure toute la vie.

Le mot "cyan" (doté ici de qualités positives celles du regard de la Mamée) évoquerait peut-être les lagons de la sérénité sur lesquels le locuteur se "trouve" .

Le dernier vers me parle tout particulièrement. C'est le propre des oeuvres littéraires qui touchent à l' universel. Ici à l'amour.

J'ai ici commenté le final mais tout le poème est beau.


Oniris Copyright © 2007-2023