Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Pouet : Papapaparaye
 Publié le 22/02/25  -  13 commentaires  -  1330 caractères  -  251 lectures    Autres textes du même auteur

Par-dessus les « toi ».


Papapaparaye



Tu observais le ciel avec un air d'oiseau qui a perdu ses ailes,
Papapaparaye.


Tu prétendais nager sous l'encre des souvenirs,
pourtant tu pleurais noir en te noyant de rire.

Cette petite chaise bleue où tu trouvais refuge,
bariolé de silence, existe-t-elle encore ?

Les histoires te lisaient,
il y avait tant de mots dont tu ne voulais pas.

Tu disais les ratures et puis la poésie,
un peu la même chose.

Tout au fond du regard, tu retenais l'enfance
et jouais à la vie dans nos parties de billes.

Le jardin paraissait trop petit pour nos rêves
lorsque nous décidions de strier le réel.

Tu connaissais les pentes d'oniriques contrées
que je pouvais gravir sans besoin de marcher.

Le zèbre n'a jamais été tenu en laisse,
selon toi l'harmonie annulait les frontières.

Ainsi, tu m'as appris le parler du nuage
et l'envol de la pluie.

Tu savais l'arbre seul en pleine forêt pâle,
l'humus de soleil qui grandit le chemin.


Aujourd'hui les rides de ton cœur polychrome
sont autant de rainures creusées en ma mémoire.


Je ne crains plus la guêpe, le tigre m'émerveille,
comme un reste d'émoi,

Papapaparaye.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Dimou   
12/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour, un poème qui parle d'un être perdu voilà des lunes et des lunes, certes je me goure deux fois sur trois, mais on a le droit de commenter non mais ho !

"Tu disais les ratures et puis la poésie,
un peu la même chose." :

oui on corrige le réel quand on écrit de la poésie c'est bien vrai.

Dans tout ce qui est évoqué, je vois la personne dépeinte comme quelqu'un ayant su rester jeune et ayant inculqué des valeurs, plus encore appris le bon sens ou la sagesse à l'auteur,

il en faut pour écrire ce genre de pièce.

"Ainsi, tu m'a appris le parler du nuage
et l'envol de la pluie." :

c'est goutu tout ça, les images restent simples mais sont bourrées d'affection et sont inédites pour le simple auteur de base que je suis.

j'aime bien votre poème

merci du partage

Dimou en EL

   Eskisse   
15/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quand on fait sien un héritage ( réel ou imaginé) et qu'il vous coule dans les veines... Il coule aussi sur la page.

Un héritage fait d'encre, de nuages, de pleurs, de noyades, de livres, de poésie, d'enfance, d'arbre seul.

Mais cette liste est bien sûr bien pauvre à côté de ce que chaque distique recèle : une pépite de tendresse à la minute. Des antithèses, des inversions de mots à foison, oui il y a beaucoup d'oppositions qui reflètent le décalage entre le réel et le rêve, l'étriqué et l'élan, ou la complémentarité entre les deux éléments, du négatif, au positif, comme ces "rides" qui deviennent traces.

Et l'apostrophe n'est pas pour rien dans ce poème tout en sensibilité.
Merci.

   Ornicar   
15/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Poème du souvenir et de la transmission.
Un poème en forme d'hommage du narrateur à son ami aujourd'hui disparu. Un ami qui lui a transmis beaucoup de choses, d'enseignements à base d'expériences sensibles, de leçons de vie. Une sorte de "sage" doublé d'un "passeur".

Tout semble "lointain" à la fois dans le temps et géographiquement. Un pays d' Afrique ? (voir par exemple : "Le zèbre n'a jamais été tenu en laisse" ; et à la fin : "Je ne crains plus la guêpe, le tigre m'émerveille"). C'est imagé, les vers ont du rythme. L'ensemble de ces distiques se lit d'autant mieux qu'il n'y a nulle volonté de rechercher la rime. A leur lecture, on sent néanmoins toute la tendresse, la reconnaissance, la gratitude qui les habitent. Une réussite.

   ALDO   
22/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un grand aplat de vie
et des hachures... des ratures, rainures, zébrures, striures, tigrures...

Un vinyle, des sillons,
et le diamant, en les parcourant, lirait des images.

La confiance dans les mots est totale,
tant chaque ligne veut subjuguer.


Manque peut-être, pour moi, une petite rainure dans cette confiance ...

mais c'est un Bravo !

   papipoete   
22/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Pouet
tu colorais mes jours, en bleu ou opale les jours gris ; tu mettais du baume sur mes gerçures de l'hiver ; tu enchantais mes nuits lorsque la chevêche boudait ; tu partageais mes jeux d'enfant, les billes où tu misais cher ; tu m'enseignas le parler aux arbres, ils me flattent d'un bruissement de feuillage ; tu étais mon ami Papapaparaye; là-bas désormais loin de moi, mais au fond de mon coeur, je te retrouve quand j'ai le mal de toi.
NB fallait-il que ce personnage soit important pour le héros, pour évoquer tant de palettes colorées, des voix emplies de sagesse ( quand des rois de la Terre disent tant de conneries, profèrent tant d'horreurs, la main aux fesses des femmes ), le courage d'affronter le mal, trouver la plénitude... rien qu'en songeant à ce papapapapapap'
" ainsi tu m'as appris le parler du nuage et l'envol de la pluie " est une pépite, ma préférée.

   Provencao   
22/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,

J'ai été littéralement sous le charme de cette poésie douce, tendre, pleine d'émotions de l'enfance qui forment, créent, rendent plus fort...
Que de jolis mots presque oniriques qui nous envoient vers d'autres destinées, vers d'autres ressentis sous la houlette de ce délicat Papapaparaye...

Mon passage coup de coeur:

"Tu connaissais les pentes d'oniriques contrées
que je pouvais gravir sans besoin de marcher.

Le zèbre n'a jamais été tenu en laisse,
selon toi l'harmonie annulait les frontières"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Boutet   
23/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Adieu, beaux jours de mon enfance,
Qu’un instant fit évanouir
V-Hugo

Une bien jolie poésie avec cette pensée particulière à un ami d'enfance qui, hélas n'est plus. Le temps passe, les souvenirs restent

   Marceau   
23/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Magnifique tombeau littéraire, des mots ciselés de main de maître - tu prétendais nager sous l'encre des souvenirs, pourtant tu pleurais noir en te noyant de rire - Merci, Pouet, pour cet excellent "Papa pas pareil".

   Myndie   
24/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,
un petit passage ben tardif pour te dire que je retrouve avec délectation cette poésie toute personnelle, l'originalité et la suggestivité des mots et des images qui forcent l'imagination. I
C'est un beau voyage à rebours, un hommage émouvant à cette figure essentielle de ton enfance, un texte où la mélancolie coule avec la douceur du miel.

« Le zèbre n'a jamais été tenu en laisse, »  Pour des raisons personnelles, voilà qui me parle partculièrement .

Pour le partage de l'émotion, je retiens ces vers là :
« Tu prétendais nager sous l'encre des souvenirs,
pourtant tu pleurais noir en te noyant de rire. »
« Je ne crains plus la guêpe, le tigre m'émerveille,
comme un reste d'émoi, »

Plus que son souvenir, c'est son âme qui plane sur ton poème.
Merci pour cette belle lecture.

   Catelena   
24/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Par dessus les « toi » le souvenir enfle et s'habille d'une nostalgie qui allume l'amour au cœur, étoilée par la douceur de la reconnaissance infinie envers ces clés du bonheur offertes sans compter par un Papapaparaye unique, puisque papa pas pareil. Lui, qui fera resplendir les yeux de l'enfant pour l'éternité.

J'aime beaucoup, beaucoup, cette petite chaise bleue bariolée de souvenirs... Elle matérialise à elle seule la fragilité du moment et en même temps, la force du souvenir ancré à tout jamais dans le cœur qu'il réconfortera tout le long d'une vie.

J'ai lu du Bobin en son temps, du Cioran aussi, et aujourd'hui je lis du Pouet.

   Cyrill   
25/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'essaie de prononcer cet imprononçable Papapaparaye et je crains chaque fois d'oublier un pa.
Je crains aussi de me ridiculiser en racontant le mien et en disant son nom ici en commentaire, mais je lui réserve un poème en sa mémoire.
Ton Papapaparaye se décline en duolets de pépites poétiques. L'enfance est partout dans l'expression, dans les raccourcis sémantiques, dans l’absurde, le réel contrarié, la mémoire imaginée.
Mon pragmatisme le pense existant, ma candeur le croit ici et maintenant dans les mots du poète prestidigitateur et épris d’utopies. Merci pour ces illusions fantaisistes, aberrantes et tellement manifestes. La poésie est là pour ça.

   Louis   
28/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Papapaparaye : ce nom bien étrange s’avère être non seulement le sobriquet affublé à une personne, mais aussi la figure allégorique d’un principe actif.
Cette dénomination se termine, en effet, par un verbe d’action : « raye ». Ainsi, se trouve donc essentiellement désigné par ce nom propre celui qui "raye". Et le texte déclinera la variété des rayures : les « ratures », l’acte de « strier le réel », « le zèbre » et ses zébrures, « les rides », « les rainures », « le tigre » et ses mouchetures.
Cette appellation indique que son porteur est éminemment principe de rayure ; il en est le père, il en est le "pape".
Il sera pour le locuteur un « père spirituel », un maître initiateur.
Allégorique personnage, il figure donc la rayure en acte.

« Rayer » : cette action ne se réduit pas à une simple négation, à un simple refus, même "s’il n’y a qu’un pas" entre les syllabes « pa » du nom paternel qui le précède et le « pas » des refus et négations.
Il apparaît être aussi principe de création positive.
S’il est en effet refus du net et du poli, du lisse et du soigné, de l’immaculé et du vierge, ou encore de l’uni et du vide, par ses stries, ses ratures et ses rainures, il est créatif d’espaces nouveaux de vie et de poésie.
En tant qu’opérateur de « rature », il n’est pas négation de l’écriture, mais la condition de l’écriture poétique.
Pas de ‘litté-rature" sans rature.
Ainsi Papapaparaye est-il un "père" géniteur de poésie, celle de l’existence et des mots de l’existence ; il en est une de ses figures emblématiques.

Sous les traits d’un compagnon d’enfance (eh, comment Papapaparaye pourrait-il manquer de "traits" !), il apparaît, contemplatif, dans les premiers vers qui l’apostrophent :

« Tu observais le ciel avec un air d’oiseau qui a perdu ses ailes »

Présenté dans une situation d’impuissance, comme un oiseau qui ne peut plus "sillonner" le ciel, parce qu’il a perdu ses ailes, il aspire au vol pourtant, à l’altitude, aux prodigieuses hauteurs, à l’immensité céleste où il voudrait tracer son sillon, mais il n’a plus le pouvoir de s’élever du sol.
Si l’impuissance, le limité, la finitude constituent le "premier mot" du personnage, ils n’en forment pas le dernier.
Ce dernier sera dans « l’émoi ».
Et si Papapaparaye est convoqué, tutoyé, c’est que quelque chose est passé entre lui, un « toi » et le locuteur, un « moi », par l’intermédiaire d’un émoi. Il est mis à jour dans le poème pour lui donner une dimension universelle.
Papapaparaye ne se réduira pas à l’impuissance, et à la contemplation passive, bien au contraire.
La limite n’est qu’un point de départ, pour chacun et pour tous.
Mais la limite ne sera pas impuissance.
Sa puissance est celle de la rayure ; elle n’est pas celle de la négativité mais la puissance du « tigre » qui « émerveille ».

Un autre "trait" du personnage apparaît dans les vers suivants :

« Tu prétendais nager sous l’encre des souvenirs
Pourtant tu pleurais noir en te noyant de rire »

Infirme sous le ciel, il se prétendait capable de « nager sous l’encre des souvenirs », l’encre qui écrit, et réécrit le passé.
Par cette prétention de "nager" comme à contre-courant, sans se laisser emporter par le flot du passé, il se veut au présent, élancé vers l’avenir, parcourant d’un trait l’existence, tirant un trait sur le passé.
« Pourtant », pourtant… son comportement dément ses dires, son comportement les rectifie, tire un trait sur sa parole, la raye ; ainsi « pleurait-il noir », et de ses yeux coulaient les larmes qui brillent de cette lumière en émanation d’un "soleil noir", celui fameux de la mélancolie et de la nostalgie.
Cela en se « noyant » dans « le rire ». Ce rire railleur, qui se moque de lui-même, ce rire de l’ironie.
Papapaparaye : à la fois "rayeur" et railleur.
C’est en rayant que l’on se fait railleur.
Il a le trait d’humour satirique.
Il est une vivante rayure.
Et quand la raillerie se fait rayure, elle se fait profonde "rigole".

Papapaparaye n’est pas un homme d’action, son refuge se trouve dans une « petite chaise bleue »
Bleue comme le ciel qu’il contemple, lui pareil à l’oiseau sans ailes.
Bleue comme l’encre des souvenirs, mais lui, paré de toutes les teintes du silence, « bariolé de silence », quand les rumeurs du monde sont enrayées, quand un trait est tiré sur les paroles et sur chaque mot, lui, Papapaparaye, se met en retrait sur sa chaise bleue.
Dans ce silence à soi, il écrit. Sur ce silence glissent les histoires. Les mots ne viennent pas de lui, il n’est pas leur sujet, mais leur objet ; les mots qui font des histoires viennent à lui :

« Les histoires te lisaient »

Il n’écrit pas ; il est écrit.
Il n’est pas l’auteur des histoires, mais leur thème et leur trame.
En lui, un fond déjà écrit, imaginé, que les histoires lisent pour raconter.
Comme il se tient au fond des souvenirs ( « tu prétendais nager sous l’encre des souvenirs » ), du moins sous leur surface, il se tient posté au fond des histoires, il en est le sous-jacent.

Si celles-ci lisent en lui, elles ne s’effectuent que par des mots choisis :

« il y a avait tant de mots dont tu ne voulais pas »

Avant d’être l’homme des stries, Papapaparaye est l’homme du tri. Une sélection de mots se fait en lui à partir de laquelle l’histoire se raconte.

S’il est conté par les histoires, de façon plus personnelle il « dit la poésie » :

« Tu disais les ratures et puis la poésie,
Un peu la même chose »

Il dit les ratures au sens des surcharges, des mots nouveaux qui surmontent ceux qui sont biffés, radiés, rayés, auxquels ils viennent se substituer.
La poésie s’établit par-dessus les radiations des paroles banales, des stéréotypes, des locutions impersonnelles en propos figés, aussi bien des mots que de la réalité vécue saturées de platitudes.
Aussi bien, elle amende les ratés de l’existence.
La poésie redonne à sa vie, pour l’homme assis sur sa « petite chaise bleue » et qui ouvre les yeux vers le ciel, les ailes perdues, une envergure nouvelle.
Par des radiations, un être irradie.

Papapaparaye possède donc une puissance d’écriture et de vie, liée à une puissance de radiation.
Il a conservé en lui le pouvoir d’imaginaire ludique du temps de l’enfance :

« Tu retenais l’enfance » :

Il ne s’agit pas de simples souvenirs de ce temps-là, mais de sa perpétuation, de conservation de l’enfance qui ne passe pas, ne sombre pas dans un passé qui n’est plus.

Il a ce pouvoir qu’il partage avec le locuteur : la puissance de « strier le réel »
Strier le réel, comment comprendre cette belle idée, sans lui présupposer pour l'homme un mode d’être spatial, une manière d’être et de vivre l’espace réel.
Strier le réel : tracer, par la pensée et par l’imagination, des lignes sur l’espace du monde ; c’est aussi le creuser, le rainurer, lui enlever son côté lisse et ouvert, homogène et monotone, c’est lui donner du relief.
C’est vivre l’espace "en strie" et non "en lisse".
C’est séparer et trier.
C’est disposer des grilles sur le réel, des lignes qui s’entrecroisent, comme les longitudes et les latitudes sur l’espace lisse de la mer ; c’est lui donner des grilles de lecture.
Comme le personnage de J.L. Borges dans L’Aleph en quête de « l’écriture du dieu », titre même de la nouvelle, lire jusque dans les mouchetures d’un jaguar ou d’ « un tigre ».

C’est lire
« tu m’as appris le parler des nuages »
pour pouvoir l’écrire.

Dans l’ouverture du lisse, c’est trouver les routes d’un voyage, d’une odyssée.
Le voyage ne tient pas, en effet, à la quantité mesurable du mouvement dans l’espace, - il peut même être immobile ; mais à la manière d’être et de vivre l’espace, dans le renversement l’un dans l’autre du strié et du lissé.
C’est encore donner une épaisseur au réel, l’enrichir de motifs à la fois variés et répétitifs

Le striage du réel enrichit celui-ci, le dilate dans de multiples dimensions supérieures à celles qui le distendent par l’imaginaire onirique :

« la jardin paraissait trop petit pour nos rêves
Lorsque nous décidions de strier le réel »

Les stries structurent l’espace, et s’abolissent sur l’ouvert nomade du voyage avant de se reconstituer.

Ainsi le zèbre est-il libéré :

« le zèbre n’a jamais été tenu en laisse »

Allégorie animale du zébré, du rayé, du strié ; l’animal rayé galope sur toutes les strates de la terre et du ciel.

Papapaparaye a joué un rôle d’initiateur, il est ce principe d’initiation et d’apprentissage qui a agi sur le locuteur.
C’est en termes des variantes de la rayure, en « rides » et en « rainures », qu’il se tient toujours vivant dans l’âme de son disciple :

« Aujourd’hui, les rides de ton cœur polychrome
Sont autant de rainures creusées en ma mémoire »

Toujours présent dans la mémoire rainurée, dans les creux de cette mémoire en "creux-rainures" qui la structurent.

Merci Pouet pour cette poésie d’une initiation, qui repose sur cette conception originale et pertinente d’un espace vécu du "strié", en opposition et en interaction avec le "lisse".

   David   
3/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,

Il m'a tout de suite plu ce poème, mais j'ai mis un temps à me rendre compte que c'était la colère que j'y trouve qui m'emportait. Il y a ce titre : "Papapaparaye", il n'est suivi nulle part dans le texte de point d'exclamation, et pourtant, le mot a quelque chose d'exclamatif. Je l'imagine comme un mot d'enfant - le texte y entraine - il a un ton d'onomatopée, on lit "papa" deux fois mais c'est un bruit de mitrailleuse qu'on entend, une rafale.Le titre fini sur "raye", et dans les vers on retrouve : "bariolé/ratures/strier/zèbre/rides/rainures/guêpe/tigre", il y a un même dessin qui se répète, la guêpe est raturée, le tigre est raturé, c'est dit doucement mais c'est comme une rage.

J'ai beaucoup aimé ce vers : "Les histoires te lisaient", c'est une sublime inversion, comme un comble de la sagesse, quelque chose d'inatteignable, comme dans ce début : "Tu observais le ciel avec un air d'oiseau qui a perdu ses ailes". C'est un avion qui n'en avait pas pour un chanteur, et ça m'évoque aussi un autre joli bout de poème :

"Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !"

Marceline et Charlélie parlait d'autre chose, ou pas, surtout, ils se mettaient à la place du protagoniste de ce poème-ci, il est une autre inversion de cet artefact amoureux.


Oniris Copyright © 2007-2025