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Vincente
24/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Le titre annonce une "rétrospective". Il s'agirait donc là d'évoquer une exposition de sculptures, de tableaux.
L'écriture se voue à une représentation scripturale des œuvres disponibles à l'appréciation des visiteurs. Si bien que leur état originel, depuis leur matièrisation graphique établie comme objective se trouve dans le poème revisité et devient subjective. Nous lecteurs nous trouvons à devoir redessiner les œuvres et de reconstruire leurs arguments. C'est assez déroutant. Mais la formulation aide et participe généreusement à cette démarche, car elle est abondante dans ses indications, ses images, ses représentations. Belle écriture donc, très avenante, et il la faut, car sinon chacun pourrait aller où bon lui semble, et devrait se satisfaire de son seul propre chemin trouvé. Ce passage participe avec bonheur de cela, il m'a beaucoup séduit : "Le symbole sachant naître en dehors de l'esquisse, la lumière s'abandonne sous le calque de l'ombre." Comme dans ce final très ouvert qui passe du vide à la coloration d'un néant qui se trouve ainsi contesté. "L'exposition du vide / … / Les couleurs en discutent à l'abri du miroir". |
Eskisse
31/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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A l'ombre de l'encre, une genèse. Celle d'un dessin d'enfant en train de naître sous nos yeux.
Un poème sur la création qui distille une réflexion sur l'art, l'interprétation et sur la vie " l'envol s'entreprend" ou avec la précision sur les ailes broyées qui peut s'interpréter de mille manières. Souffrances passées, handicap, maladresse du trait.... On pourrait même parler d'une mise en abîme car le dessin représente des têtes en forme d'oeuf, l'oeuf étant lui aussi en devenir. J'ai beaucoup aimé ces passages : "À l'enfant somnambule d'inventer un sourire ou un déni d'espoir sur ces planes coquilles ;" ou "Le symbole sachant naître en dehors de l'esquisse, la lumière s'abandonne sous le calque de l'ombre." En revanche, j'ai été empêchée de trouver le sujet de : "Devant un paysage surplombent la sépia, s'obstinent à transvaser." Mais l'ensemble fait naître l'émotion par ce zoom sur les couleurs de l'art, sur les ailes broyées et les " sapins ( qui) s'éteignent" . Le texte traite subtilement le thème par son angle d'attaque ( encre-ombre) sans en faire des tonnes sur le lexique ombre-lumière. Merci du partage |
Cyrill
1/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ce poème m’a touché. Je me trouve devant trois ovales qui ne demandent qu’à devenir visages, et ces visages m’apparaissant porteurs d’émotion comme celui qu’Emmanuel Lévinas étudie. Dans ce poème, l’enfant est là pour offrir à ces ébauches la pensée et le regard sur le monde, la vie. Naissent les couleurs, les formes, les mouvements, les intentions : l’humanité, en somme. Dans ce don de vie, j’ai été particulièrement ému par : « Elles tiennent leurs propres mains, /aiment tenir des mains, / même si celles des autres ne sont qu'ailes broyées. »
Plus loin l’auteur se questionne et nous questionne sur la mémoire. Les « gouffres éclatants » seraient-ils une entité contenante d’avant l’accès à la pensée de ces silhouettes ? Je ne saurais y répondre, ni décrypter ce vide évoqué ensuite. Le vers de fin est d’une bien belle douceur poétique, qui me laisse penser que l’humain qui adviendra de cette silhouette n’est pas le maître de ses couleurs. |
Geigei
3/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Le titre, "Rétrospective". Un retour dans le temps. Je lis.
Les 3 premières strophes me disent qu'on a préparé des oeufs à peindre. C'est Pâques ! C'est de la poésie. Je ne chicane pas sur "planes coquilles", ni sur "un écho chamarré, une gaîté noir et blanc". Un distique suit, qui rappelle le sujet de façon assez hermétique. Mais le petit texte de Jacottet est là. Des silhouettes apparaissent dans un tercet un peu désordonné, sur un rocher, en hauteur. J'ai adoré la fin. C'est la partie surréaliste où les silhouettes peintes sur des oeufs (ou la toile...) prennent leur envol au dessus du vide, des gouffres, surplombant la sépia (le temps). J'ai pensé à Jean-Michel Folon. "L'exposition du vide n'a lieu qu'une veille sur deux." Le mot "exposition" résonne avec le titre. "Veille" pour insomnie. "Les couleurs en discutent à l'abri du miroir." Le miroir est le présent. Il ne doit pas intervenir dans cette rétrospective. C'est de la poésie. De la toute bonne. |
Errances
7/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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Il a quelque chose que je n'arrive à saisir dans cette suite.
Si le titre est la clé, alors tout s'éclaire ? Pas pour moi. Votre procédé est osé cependant. J'en comprends le challenge. Qu'en ressort-il ? Je n'ai pas pris le plaisir que vous avez eu à composer. Seul résonne en moi le dernier vers. |