Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Pouet : Un peu de contenance
 Publié le 18/09/14  -  10 commentaires  -  1582 caractères  -  201 lectures    Autres textes du même auteur


Un peu de contenance



Dehors

On assassine

Les regrets de la lune,

On fouille
À coups de pioche
Dans le ventre du ciel.

Tombent sur les trottoirs des anges balafrés,
Certains balaient encore le parvis du printemps…

À nos cous décharnés
Un chapelet d’œillères,
Sur l’autre,

Se balance.

L’ignorance n’attend pas
La fêlure des ans.

Quand le destin cisaille ses veines de cristal,

Maculé d’écarlate
Le miroir d’un cri
Reflète le silence

De nos regards voilés,
De nos gestes inutiles,
De nos voix emmurées :

Le
Vide
Nous
Appartient.


Si les droits se tarissent
Crachons pour humecter
Si les bagnes fleurissent
Fouettons le jardinier

Si les rêves s’épuisent
Buvons aux sabliers
Si l’espoir s’amenuise
Payons le menuisier

Si la passion s’endort
Levons nos encriers
Si l’argent s’évapore
Assommons l’usurier

Si nos feuilles jaunissent
Gravons la liberté
Si nos lèvres pourrissent
Parlons au prisonnier

Si l’injustice règne
Gueulons la vérité
Si la colombe saigne
Braquons le policier

Si la misère lasse
Griffons pour partager
Si le peuple s’efface
Plantons nos peupliers



Ainsi le vide aura






Un peu de contenance.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Uranie76   
30/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Belle musicalité qui m'a emportée dès les premiers vers, une belle énergie de plume et l'agencement, les vides, ne desservent pas la poésie, au contraire.
Ce qui me gêne en outre, sans que ça ne m'entrave, c'est de ne pas avoir saisi le sens de certains vers qui m'intriguent comme :

"Si la colombe saigne
Braquons le policier"

"Si la misère lasse
Griffons pour partager"

Déboussolée donc je suis, mais paradoxalement, j'aime l'être.
Aussi votre poème, je vais le garder sous le coude, je m'en imprègne d'avantage, et j'éditerais si c'est nécessaire le jour de sa publication.

   Anonyme   
5/9/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Les 12 premières strophes sont d'une beauté glaciale.
Ensuite la répétitions des "Si" me donnent le vertige à cause des vers qui suivent que je trouve aussi sublimes, dont les images qui m'ont semblaient au départ farfelues reflètent la vision du narrateur:

"Si les droits se tarissent
Crachons pour humecter
Si les bagnes fleurissent
Fouettons le jardinier"

Cette belle énumération des solutions est si joliment et puissamment exprimées, ne pas se complaire dans le pessimisme, et "Ainsi le vide aura
Un peu de contenance."

J'ai aimé lire cette façon tout à fait originale de voir le monde. Les images ne se contentent pas d'être belles il y a un vrai message derrière auquel je suis tombée sous le charme: Il y a de l'espoir, relevons-nous! "Un peu de contenance"!
Un bonheur de lecture.
Bravo!

   margueritec   
9/9/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
De belles images
"On fouille / À coups de pioche / Dans le ventre du ciel."

ou

"Quand le destin cisaille ses veines de cristal,"

Quelques facilités aussi :

"De nos regards voilés, / De nos gestes inutiles, / De nos voix emmurées :"

Mais après

Le
Vide
Nous
Appartient.

dont j'apprécie la disposition et son effet visuel d’appropriation de l’espace, donc du vide, l'accumulation de la structure sur deux vers

"Si Vb présent ...
Nous Vp présent ..."

présente douze fois en six strophes, vient détruire par sa longueur le rythme et l'harmonie du poème, alors que ces strophes présentent quelques trouvailles :

"Si les droits se tarissent / Crachons pour humecter
Si les bagnes fleurissent / Fouettons le jardinier

"Si le peuple s’efface /Plantons nos peupliers".

En revanche vous avez bien su jouer de l'espace, du vide, pour en marquer l'appropriation, comme je l'ai signalé pus haut, mais également pour les deux vers qui closent le poème.

   Pimpette   
18/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime tout!
Il y a dans la succession des "Si" une sorte d'incantation tout à fait laïque, mais qui me remue....les mots sont évocateurs à souhait...

J'ai interprété le texte comme une sorte de règle de vie roborative que je n'ooublierai pas

"De nos regards voilés,
De nos gestes inutiles,
De nos voix emmurées

Vraiment bien dit nos faiblesses, quand ce n'est pas nos bassesses!

   leni   
18/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Pouet
après un bilan glacial et sans appel six propositions humanistes présentées de façon symbolique à notre imaginaire Là est le rendez-vous poétique où nous pouvons avoir nos préférences Je les retiens toutes maisje cite deux groupes de vers

Si la passion s’endort
Levons nos encriers
Si l’argent s’évapore
Assommons l’usurier

l’injustice règne
Gueulons la vérité
Si la colombe saigne
Braquons le policier



Ce texte est un cri aux barricades

j'ai vraiment apprécié
Bravo Pouet Mon salut cordial
Leni

   Anonyme   
18/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien
depuis « Dehors » jusqu’à « Le Vide Nous Appartient » je lis un premier poème et ensuite un second.
Si la première partie révèle son pesant d’images assez originales et un sens du rythme évident, la seconde partie semble plus une énumération désordonnée de « solutions » auxquelles je ne souscrirais pas en l’état.
La seconde partie servirait à remplir le vide. Mais je ne trouve pas d’harmonie dans ce remplissage, enfin pas de fil conducteur, pas assez de souffle à ce cri, pas assez personnel peut-être, ça manque de « Je ».

J’y voie aussi un rythme binaire « si » « alors » qui me rappelle l’algorithmique qui est un assez pauvre langage à mon sens. Le vide mérite mieux que ça.
Une autre coupure qui me gêne un peu est opérée par le point de « Se balance. »

Vous pourriez en faire deux poèmes un très bien et un autre plus moyen d'où le Bien.
Voilà mon ressenti.

C.

   Francis   
18/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Sur la page blanche, cette plume bannit l'indifférence, le fatalisme.
"si la passion s'endort, levons nos encriers ". Oser rêver, bâtir un royaume même si certains l’appelleront utopie. J'aime ce poème car il reflète cette sensation de grand vide que beaucoup partagent actuellement ! Les images, sa musique m'ont séduit.

   Anonyme   
19/9/2014
J'ai également eu l'impression de deux poèmes en un.
Le premier se terminant à cette cascade "le vide nous appartient".
Cette première partie, à l'inverse de la seconde, manque, à mon avis, d'un liant. Il y a un ensemble de belles formules qui auraient, chacune, pu être davantage fouillées.
On passe des regrets de la lune, du ciel fouillé, des anges qui chutent aux cous décharnés, ornés d'un chapelet d'oeillères (sur l'autre ?) qui balance (pourquoi ce double retour à la ligne ?) d'ignorance au destin qui cisaille (là oui, j'y trouve un lien avec les coups de pioche) puis aux veines de cristal, au miroir d'un cri qui, maculé d'écarlate, reflète le silence de nos regards voilés, de nos gestes inutiles, de nos voix emmurées. Il y a plein de belles choses dans tout cela malgré quelques images, notamment dans le choix des adjectifs, un peu faciles.
Et ce parvis du printemps ? Oui c'est beau mais que vient faire ici ce mot "printemps" alors que le lecteur que je suis attendait "de nos errements" ou quelque chose qui avait à voir avec l'ignorance.
La puissance du texte s'éparpille.

La seconde partie, par sa "cohérence" de ton, de rythme et de style est beaucoup plus claire. Elle incante.

Quelques jeux de mots me laissent percevoir le fait que l'auteur écrit en dilettante (peuple - peuplier, s'amenuise -menuisier,...). Et pourtant les faits "dénoncés" sont graves : droit, injustice, misère...
L'incantation, l'appel à une réaction dérapent dans la légèreté.
Alors que, ici, il garde une belle gravité et avec beaucoup de poésie :
"Si la passion s’endort
Levons nos encriers
Si l’argent s’évapore
Assommons l’usurier".
Oui, ne pas se complaire dans le pessimisme, mais alors garder une unité de ton...
Cela, je l'avoue, m'a un peu agacé compte tenu des conclusions des deux parties "le vide nous appartient" - "ainsi le vide aura un peu de contenance".

Il m'est donc difficile de donner une appréciation, mitigé comme je suis sur le contenu sans renier la force de quelques images.

   Robot   
20/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est la force de l'expression qui m'a emporté dans ce beau poème dont la rédaction et le format ajoute à l'originalité. A haute voix, les intonations qu'on y apporte renforce encore l'énergie de la prosodie.
La succession des si est un exemple de ce qu'on peut faire avec qualité dans l'utilisation des répétitions. Ici, l'effet est employé à bon escient.

   Anonyme   
5/11/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
c'est lapidaire, et ce n'est pas pour me déplaire.
c'est surtout fort en émotions, et n'est-ce pas ce que chacun cherche dans la poésie?
je suis donc un lecteur heureux d'avoir pu lire ceci, ce soir.

merci, pouet, de ne pas vous contenir dans l'écriture, et bravo!


Oniris Copyright © 2007-2023