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Poésie libre
Pouet : Vache
 Publié le 14/04/23  -  22 commentaires  -  1126 caractères  -  410 lectures    Autres textes du même auteur


Vache



on nous assomme toutes dans une boîte en fer

parfois un meuglement
plus souvent le silence

la mort sait se taire

on tombe sur un tapis
rouge comme nous en dedans

y rester allongées molles et solitaires

avec des crochets on nous pend à des rails
d'un coup d'un coup le sang
du sang beaucoup de sang

et ça fait sur le sol
comme un petit ruisseau couleur coquelicot
qui coule dans des auges où on buvait avant

nous ficeler les pattes
parce que nous tressaillons

oui la vie est têtue

une machine en métal arrache notre peau
nous devenons carcasses de tulipes écarlates

après c'est le moment de nous couper la tête
de faire sortir nos tripes

souvenirs verts et nus en mémoires d'herbages
de la chair en enclos

alors je me demande si nous rêvons encore
aux pâtures ou aux trèfles

le temps à ruminer ce ciel un peu humide


un homme avec des yeux me parle doucement
caresse un peu mon flanc il me pousse et j'avance


 
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   Miguel   
30/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Ce texte m'ouvre l'appétit car il me met devant les yeux la bonne entrecôte, le bon cervelas et les bons gras-doubles qu'on me prépare. Ce gentil anthropomorphisme ne m'atteint pas. Les états d'âme d'une vache me semblent relever de la plus aimable fantaisie. S'il faut se mettre à plaindre son repas, maintenant ... Les animaux ne pensent pas; le seul être qui pense c'est celui qui a aussi l'outil pour exprimer la pensée, c'est-à-dire le langage; avec des "meuh" on ne va pas bien loin dans la communication. La langue de boeuf n'est pas faite pour parler mais pour être cuisinée. Aussi cette prosopopée d'un bovidé me fait-elle plutôt sourire. C'est du pathos à l'état pur.

Miguel, en EL

   Gemini   
31/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Ah la vache ! Ça sent le vécu !
On croirait une diatribe du 269 Libération animale ou du L214.

J'ai particulièrement aimé parce que je mange sans vergogne du steak, sans me demander comment il est arrivé dans mon assiette. Du veau aussi... du cochon sous toutes ses formes... du poisson... du poulet... des œufs.
Parce que je ne veux pas savoir (mais pour me donner bonne conscience, je refuse le cheval, le dauphin et les tortues).

On est tous aveugles devant ce qu'on ne veut pas voir ; vieillesse, maladie, handicap, mort. Malheur en général. Tout ça c'est pour les autres, n'est-il pas ? J'ai adoré "oui la vie est têtue".

Ce texte coup-de-poing vient nous rappeler à la triste réalité. Nous sommes encore des animaux qui tuent pour se nourrir. Plus chasseurs que cueilleurs, plus viandards que végétariens, et les vaches pendant ce temps se font abattre sans jamais avoir vu passer un train.

Je ne sais pas si je vais arrêter mes mastications dès demain, mais je vais y penser. Merci !

   Myndie   
31/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Alors moi, dont le petit cœur saigne dès qu'il s'agit de la souffrance animale, moi qui suis incapable de regarder un reportage de L214 en caméra cachée, moi qu'on accuse souvent d'anthropomorphisme (j'assume), d'abord saisie d'un frisson d'horreur au fur et à mesure de ma lecture, j'ai bien évidemment été tentée de vouer votre texte aux gémonies.
C'est après la tête coupée et les tripes sorties que j'ai compris.
La fin sauve tout, rattrape ces descriptions au scalpel, si j'ose, et cette crudité de ton et d'images à la Francis Bacon (sans jeu de mots).
Car oui, votre poème est à lui seul une peinture de Bacon, pleine du sang qui inonde la toile, et qui expose sans détour ni atténuation le traumatisme fait aux corps que l'on réduit à l'état de charogne dépecée.
Mais le choc que ce réalisme et cette violence ne manqueraient pas de générer est ici pondéré par la douceur et la tendresse qui émanent des 9 derniers vers.
«  le temps à ruminer ce ciel un peu humide » : jolie trouvaille et belle image.
« un homme avec des yeux me parle doucement
caresse un peu mon flanc il me pousse et j'avance » :
Là je fonds complètement, je craque et j'essaie de refouler la question qui me hante : comment peut-on donner des petits noms à chacune de ses bêtes en sachant qu'on finira par les mener à l'abattoir ?

Merci en tout cas pour ce tableau plein d'humanité, qui pousse à la réflexion.
J'aime beaucoup.

   jeanphi   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

Une vache qui expose son martyre, délicieuse idée !
De quoi faire songer plus d'un au végétarisme ... le temps de leur lecture. Étant donnée l'exposition des faits par son principal intéressé, je conclu qu'il est bien question de condamner la cruauté animale. La vache incapable de dresser son bilan carbone ne tente pas ici de souligner l'impact écologique désastreux de l'élevage massif.

Je retiens évidemment des images très fortes :
"d'un coup d'un coup le sang
le sang beaucoup de sang"
On entend la vache meugler et l'on pleure en même temps qu'elle.

"nous devenons carcasses de tulipes écarlates"
Très poignant.

Je ne peux me prononcer sur l'absence de ponctuation, selon moi, c'est la forme demanderait à être revue. Aération des paragraphes, passages charnières, etc.
Je trouve la vache très bien rendue, naïve, affirmative. Et les intentions s'enchaînent bien : révolte ("on nous assomme ..."), fatalisme ("la mort sait se taire"), horreur (tt la description), anxiogènéité (un homme avec des yeux me parle doucement).

Hauts les cœurs va, elle a vécu, Marguerite !!

   fanny   
4/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'aime bien, mais j'ai quand même un peu envie de vomir ;
- C'est normal c'est voulu,
- Ha d'accord, vous êtes commercial.e pour une société de steaks végétaux peut-être, si ce n'est pas le cas vous pouvez postuler direct, c'est parfait.

Très loin des mega-fermes, un texte rendant hommage aux vaches, en souvenir de paisibles ruminations, de pâturages et de trèfles, original et bien traité.

Et puis on n'est pas volé sur la marchandise, on en a pour notre abattoir, c'est cruel et sanguinolent à souhait, froidement, presque mécaniquement structuré, ce qui rajoute au plaisir de ces images toutes plus ravissantes et appétissantes les unes que les autres, je ne cite rien les lire me suffit.

Un beau plaidoyer pour l'élevage traditionnel, le bien être animal, une consommation raisonnée de viande et tout cela sans excès de prouts méthanés azotés.

Le dernier vers porte en lui une ambivalence : cet homme doux au regard conscient la pousse-il vers la boite en fer ou vers l'herbage humide ?
Pour finir sur note positive, j'opte pour le 2ème solution, qui pose un léger voile de douceur sur les horreurs, une image tranquille, un peu d'espoir, ce qu'il reste de liens forts entre certains éleveurs et leurs bêtes.

Bon c'est pas le tout, c'est l'heure de manger, à table, et que ça saigne.

   Eskisse   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Salut Pouet,


"un homme avec des yeux me parle doucement"

J'aime beaucoup ce "avec des yeux" qui traduit bien le point de vue de la vache mais qui surtout interroge sur l'humanité ou la bestialité de l'homme.

Ce qui me frappe aussi ce sont les images florales qui outre qu'elles renvoient à la couleur me semblent particulièrement adaptées dans ce contexte pseudo-bucolique (car la prairie est loin ) pour évoquer la tragédie.

Le poème est construit sur la succession des actes qui mènent sûrement à une fin digne de la Tragédie et sur le monologue du bovidé qui ne comporte aucune adresse à quiconque ce qui renforce sa solitude et la dénonciation puisque son discours ne met en cause personne directement.
La scène, c'est "le tapis rouge comme nous en dedans".
Qui est ce "nous" ? les animaux, les hommes-spectateurs de la pièce ? L'ambigüité subsiste.

Merci du partage

   Dugenou   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pouet,

Bien que tire-larmes, voici un texte auquel je ne peux rester insensible. L'évocation des différentes étapes de l'équarissage par la vache pourtant inconsciente, puisqu'assomée, est une bonne trouvaille. Votre texte est également empreint d'un fatalisme certain, résumé par la fin du poème,

"un homme avec des yeux me parle doucement
caresse un peu mon flanc il me pousse et j'avance" :

Merci de cette lecture.

   Vincente   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
J'ai été étonné de la placidité de ce regard bovin qui nous retransmet son état d'âme sans révolte face à la scène tout de même très gore qui ne lui écorche qu'à peine les yeux.
C'est cette posture très décalée qui fait la poésie ici, car les images sont assez pauvres, presque littérales… mais vient en final cet "homme avec des yeux", étonnant là-aussi comme le banal puisse tracer l'orignal de la proposition, car alors que l'horreur est totale, l'homme lui "parle doucement / caresse un peu [son] flanc"… Sympathique ce relent d'humanité… anthropomorphique !

   Marite   
14/4/2023
Prêter à un animal, en ce cas une vache, des pensées et états d'âme qui pourraient être les nôtres à nous humains ... Le faire sous forme poétique c'est plus surprenant mais j'avoue ne pas avoir été déstabilisée au point de remettre en question ma consommation carnée. Croiser le regard d'un animal de compagnie éveille parfois, souvent, en nous une empathie réelle alors ... pourquoi pas ? Après tout qu'en savons-nous ? Malgré certains vers où se nichent quelques images poétiques c'est quand même un sujet étrange traité dans cette catégorie.

   Geigei   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Une vache attend son tour à l'abattoir.
Le titre peut tout aussi bien désigner l'homme et la bête.
La lecture est simple. Il y a peu de transpositions. Aucune ponctuation mais la disposition des phrases et leur simplicité le permet.
Une réserve sur l'évocation de la "tulipe". Ce mot nous donne à entendre l'auteur et pas la vache.
Pareil pour "alors je me demande si nous rêvons encore
aux pâtures ou aux trèfles" quand les animaux ont été étourdis depuis un bon moment. Et comme il y a un message sur l'aspect industriel de l'élevage, la double lecture "trop mort pour rêver/nous n'avons jamais mangé de trèfle" a arrêté ma lecture 2 s.

Le texte est à la fois doux, clinique et critique. Même ce "un homme avec des yeux" est d'une placidité bovine alors qu'il questionne l'Humanité.

   troupi   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Salut Pouet

En EL je n'aurais pas reconnu ton écriture ce qui n'enlève rien au texte très inattendu.
Je sais bien qu'en poésie tous les sujets sont abordables mais certains sont surprenants.
Les deux derniers vers suggèrent un questionnement et je pense que c'est voulu par l'auteur.
Comment peut-on élever des animaux en disant les aimer pour une seule finalité : les amener à l'abattoir.

   Catelena   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La force de ce poème, c'est qu'il nous propose un tartare de vérité dans son plus simple appareil, sans fioriture, ni échalotes, ni estragon, mais juste assez de sang pour barbouiller l'estomac et brouiller la conscience.

Je n'y vois non plus, aucune directive, aucune injonction. Devant l'illustration crue, chaque lecteur se retrouve maître à bord devant ses propres doutes et interrogations.

La poésie jointe à l'image ne fait que rajouter son grain de sel à l'envie de vomir. Ah, la poignante ''carcasse tulipe écarlate'' reçue comme un uppercut !

Pourtant, comme à chaque fois où il est question de manger ou pas de viande, je ne peux m'empêcher de penser à nos lointains ancêtres. Ces hommes préhistoriques qui, avec leurs sagaies, ridicules dards, au risque de leur vie partaient avec un courage immense à la chasse aux mammouths. Car vivre d'eau fraîche, de cueillette et de racines bouillies n'aurait jamais suffi à la survie de notre espèce.

C'est seulement une fois nos ventres bien garnis et repus, que la conscience faux-cul a émergée.

La seule chose qui est à dénoncer, c'est l'abattage indigne, sans respect pour l'animal qui nous offre sa vie.

À bas donc la cruauté gratuite, et vive Kōbe-ushi !

C'est, sommairement dit, ce que j'ai retenu de votre poème.


Merci pour le partage, Pouet.

   Castelmore   
14/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
Bonjour Pouet

“Tapis rouge” pour le scénariste, le réalisateur, le cameraman, le preneur de son… ! tous en un seul réuni … l’auteur …
Si je ne partage pas tous les signes de culpabilité qu’il est de bon ton de montrer sur presque tous les sujets aujourd’hui… dont celui de la « cause animale », je salue le talent déployé dans cet angle « d’attaque»…
… et le dernier vers qui ouvre sur tellement d’interprétations …

   Anonyme   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Pour moi, ce poème est une réussite ; j'aime vraiment sa manière de prendre les choses à rebours, de nous plonger d'emblée dans l'horreur pour évoquer un souvenir des douces pâtures au lieu du mouvement inverse : la vie paisible, puis le périple jusqu'à l'abattoir, les cris, l'odeur du sang, l'angoisse. De belles images prenantes je trouve, ainsi les carcasses de tulipes écarlates, l'omniprésence de la couleur rouge, et cette fin admirable à mon avis où l'humain est désigné explicitement pour la première fois, comme une révélation de l'identité du coupable.

Une qualité égale d'écriture de bout en bout, de la force, un arrachement à mon être quotidien. Voilà ce que j'attends de la poésie.

   Mintaka   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour Pouet,
Je me demande ce qu'un chasseur pourrait penser de ce texte; lui qui parfois rate sa proie qui va agoniser des heures sous un buisson sépulcral.
Chacun hiérarchise la mort à sa façon.
Difficile en tous les cas de poétiser sur un tel sujet, l'horreur l'emportant sur les mots...parfois sur la culpabilité : "regarde un peu ce qui se cache derrière ton steak ?" Genre "l'oeil était dans la tombe et regardait Caïn"
Hormis ceci le poème est osé et bien écrit, il mérite notre attention à cet égard.
Pouet, la prochaine fois, fais nous un truc sur les haricots verts histoire de dire deux mots sur les végétariens😃
Au plaisir

   papipoete   
14/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Pouet
La vache beugle, quand elle a peur, lorsque l'on lui fait mal, non point comme les poissons, dont on pourrait penser que rien ne peut leur faire avouer la cachette d'un trésor, ou simplement souffrir au bout de l'hameçon...
Je mange des deux, aussi ne puis-je donner de leçon à quiconque, mais jadis, je fis parler ( quand j'avais du succès... ) une vache dont le " boeuf "partait au salon de Paris pour y être admiré, quand Elle, fut emmenée là d'où elle ne reviendrait jamais.
NB je crois comprendre que notre Marguerite a fait un mauvais rêve, quand une voix lui parle doucement, la fait avancer.
Je me demande seulement qui a bien pu lui raconter ce scénario " façon Tarentino ? "
En tous cas, son histoire fait horreur du début jusqu'à la fin et " ça fait sur le sol... " est le passage qui me fait le plus mal !
Un récit fort bien écrit et émouvant !

   Lebarde   
14/4/2023
La vache doit bien savoir qu’elle n’est pas née pour regarder passer les trains. Elle se doute bien que les prairies fleuries quand elle y a droit, ne lui sont pas offertes sans contrepartie….et l’abattoir est un lieu qui peut légitimement choquer même les plus insensibles des humains qui ne sont pas prêts de se priver d’un steak saignant.
Bien sûr il y a les végétariens.
Une remarque sur l’hypocrisie de leur pensée. Pourquoi diable un steak végétarien, pour devenir comestible, doit il ressembler à un bon steak haché de bœuf charolais.
Curieux non?

Je ne note pas pour cette fois.
Merci Pouet.
Lebarde qui se permet de manger tout mais modérément, sachant bien que les êtres vivants qui arrivent dans mon assiette sont rarement morts de leur « belle mort naturelle «  si je peux dire.

   Atom   
14/4/2023
Ni végé ni viandard, j'apprécie ce poème qui nous rappelle quand même que la vache à définitivement un destin sordide - qu'elle soit laitière ou à viande.
Alors évidemment, on ne peut que s'apitoyer sur le sort de cette pauvre bête nonchalante qui semble si sereine, broutant dans un pré (sans idée de contrepartie) en ne sachant clairement pas qu' elle finira sa courte vie dans un stress épouvantable, abattue comme une merde, et ce, de manière industrielle.

Après, je ne suis pas fan du vers :
"comme un petit ruisseau couleur coquelicot"
car on a plutôt affaire ici à des rigoles noires de sangs agglutinés.
Ceci étant, je pense qu'il il y avait une volonté de rappeler une dernière fois les champs aux yeux de la bête sacrifiée.

Je ne comprends pas par contre la dernière strophe qui semble laisser entendre une certaine compassion du gars qui vérifie sans doute l'intégrité de la viande avant de la pousser vers la découpe.
Pourquoi lui parlerait il doucement ?

   Robot   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Je ne suis pas fan de l'anthropomorphisme qui prête des sentiments d'humanité aux animaux (et aux plantes).
Le récit est un pathos qui veut émouvoir et c'est je crois le défaut qu'il recèle.
Et puis, en bonne logique, pour pouvoir parler de l'abattoir il faudrait que la vache y soit déjà passé. Alors comment pourrait-elle venir en parler aprés. La vache on ne l'emmène pas visiter avant pour lui montrer comment ça se passe. Le récit n'est pas trés logique de ce point de vue.
Rien à dire sur l'écriture, c'est bien réalisé, mais je n'accroche pas à ce récit d'une "bovinité" artificielle.

   Myo   
17/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Pouet,

Votre texte me fait penser à la Corrida de Cabrel à la différence qu'ici la cruauté n'est pas gratuite mais le résultat d'une chaîne alimentaire.

L'homme est carnivore depuis le début de son histoire, tout comme nombre d'autres animaux.
J'ai vu mon père tuer ses lapins la larme à l'oeil pour nourrir sa famille.

Je pense qu'il est important de faire la part des choses.

Toutefois, je ne suis pas indifférente à votre plaidoyer et je trouve votre écriture toujours aussi intéressante. " oui la vie est têtue"

Merci du partage

   embellie   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonne idée de faire parler une vache pour nous raconter sa fin de vie, dans un abattoir.
C'est très réaliste, mais comme l'auteur a choisi la forme d'une poésie libre certains vers tentent une image "comme un petit ruisseau couleur coquelicot" - "nous devenons carcasses de tulipes écarlates" - "souvenirs vert et nus en mémoires d'herbages"...
C'est un poème qui incite à la réflexion.
Nous sommes des êtres vivant sur la même planète, avec les mêmes droits, et aucune raison valable n’autorise les uns à avoir des prérogatives sur les autres. Faut-il être fier (parce que nos dons, nos capacités intellectuelles nous le permettent) d’asservir les animaux, de les faire travailler pour nous, de les traiter comme des objets, de les commercialiser et pour finir même de les manger ?
Ces questions, pour moi, m'ont conduite au végétarisme et je ne m'en porte que mieux.

   Cyrill   
24/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cette parole de vache a de la classe je trouve. Bien entendu on est en plein dans l’anthropomorphisme, mais ne se met-on pas sans arrêt à la place d’un narrateur autre que soi en poésie ?

J’ai trouvé que le pouet a vachement su s’effacer pour laisser à la vache la place de se raconter, de raconter son parcours de vache. Le pouet, nègre d’écriture est caché je ne sais où dans l'abattoir et me montre un animal confondant de candeur, allant vers sa mort en toute ignorance. Pouet et vache, de concert, décrivent un itinéraire absurde avec des mots simples et sensibles, des images parlantes qui minimisent l’horreur, comme ce « petit ruisseau couleur coquelicot ».
À contrario de ce chemin létal, je lis une ode à la vie dans ces « souvenirs verts et nus en mémoires d'herbages » et cet homme, le dernier, qui parle doucement. Serait-ce le pouet ici posté au bout du parcours pour consoler le sort ?


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