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Anonyme
6/7/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
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Première impression, immédiate dès le début : la majuscule systématique en tête de chaque vers entrave ma lecture ; il m'est vraiment difficile de partir à la recherche là-haut, tout en haut, de ces trouées magistrales qui abriteraient l'hiver le soleil, alors qu'un boulet me ramène en bas à chaque changement de ligne.
La suite ne fait que confirmer pour moi cette gêne issue d'un détail purement formel, et je trouve cela dommage. Malgré la symétrie trop systématique à mon goût du en bas/en haut hiver-soleil/été-frimas, la force du contraste me parle, il me semble voir un tableau aux couleurs clash d'où se dégage une harmonie mystérieuse. Mes vers préférés : Des puits de silence et d'eau Aux contours de terre meuble Puis je retombe assez brutalement, je ne vois pas du tout ce que vient faire la tour Eiffel en clôture. Pour moi, une fin ratée. Je remonte de deux vers : ah oui, la boule à neige… Mouf. La blague n'a pas fonctionné en ce qui me concerne. |
Jahel
9/7/2022
a aimé ce texte
Bien
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Une belle idée que cette inversion du temps; des saisons.
L'hiver abritant l'été en dormance dans des puits célestes. L'été se faisant le gardien, au fin fond de puits terrestres, de l'hiver qui, les mois passant viendra blanchir la campagne et la ville pardi et pas la moindre puisque la tour Eiffel, elle aussi, sera poudrée de blanc. Et ces deux refrains: " un jour tu sais...", "puis "un autre jour tu verras..." sont comme les deux ampoules d'un sablier que l'on peut inverser à loisir. Merci pour cet instant de lecture agréable. Jahel |
Eskisse
11/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai trouvé original ce poème sur la réversibilité du temps construit en diptyque, un volet pour la chaleur, l'autre pour le froid.
Ce qui m'a plu aussi c'est l'absence de catastrophisme : tout est amené en douceur et en lenteur avec l'évocation de ces puits caractérisés avec précision. Beaucoup aimé " des puits de silence et d'eau" Les folles saisons sont habilement personnifiées, marquées par l'inéluctable et des parallélismes sont créés : "Où nichent et brûlent d'impatience La folie des saisons qu'on attend" "Où dorment et frissonnent d'impatience Ces folles saisons qui .. nous attendent" La comparaison avec la boule à neige me semble particulièrement bien choisie pour illustrer cette réversibilité et donne une touche finale légère, loin de la dramatisation. |
Cyrill
13/7/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Étonnant poème, qui, j'ai l'impression, a l'air de s'adresser à un enfant inquiet des bouleversements climatiques et prêt à croire ce joli conte pour être rassuré.
Il y a donc de la naïveté, du moins l'ai-je ressenti ainsi et ce n'est pas une critique, dans cette manière de raconter et dans cet optimisme à tous crins. La magie fonctionne et le mystère permet de rêver encore. |
Anonyme
19/7/2022
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Le titre m’a interpellé. Qui plus est un(e) auteur(e) que je connaissais pas, c’est toujours intéressant. L’idée est originale et son traitement passe assez bien. L’image de la boule à neige Tour Eifel est très judicieuse ! Bonne continuation Anna |
Provencao
19/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Proseuse,
"Un autre jour, tu verras, Le temps se retournera … À l’envers, Et comme une boule à neige L'hiver blanchira les bois, les champs" J'ai adoré cette candeur, fraîcheur, innocence qui à mon sens sont une de ces consciences aux évocations et compréhensions contradictoires qui décèlent un endroit et un envers, où "la bascule des entre-temps" peut être fléchie positivement ou négativement. Belle poésie où vous avez su ajuster â cette sincérité , la grâce et la simplicité agrées aux mots s'accompagnant du grain de crédulité. Au plaisir de vous lire Cordialement |
papipoete
19/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour Proseuse
le retour ! Un récit troublant avec ce ciel au puits " en l'air ", d'où l'été finira par naître ! il est au fin fond du monde, des puits " en bas " d'où une autre saison viendra en nous surprenant ! NB il pourrait neiger en plein été sur la Tour Eiffel ; il pourrait rôtir en Antarctique... Sombre prémonition, mais sans mots qui font peur ! Pour l'instant, il fait très chaud cet été de Juillet, mais n'est pas exclus qu'il gèle en Aout ! Un poème façon clepsydre, d'où pourrait sortir tout autant, un lapin, un ours polaire, un volcan en éruption hérissé de pics de glace... Les derniers vers, avec cette " boule de neige " à retourner, avec son monument, pourrait avoir une fameuse destinée ! Un poème très mélodique, avec ses vers très étonnants ! |
Miguel
19/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ce que ce poème apporte de nouveau, c'est que d'ordinaire on évoque la lente maturation des saisons à partir de la terre, et ici, elle se fait à partir de l'espace infini des cieux. C'est là-haut, dans ces immensités, que semblent s'impatienter, derrière des portes, les différents phénomènes du climat. Tout cela semble s'impatienter et se bousculer dans le désir de sortir et de venir envahir la terre ; ça pourrait faire peur, surtout dans le contexte actuel, mais c'est raconté sur un ton de fraicheur et d'optimise qui apporte de l'espoir ; on a les canicules et on a les frimas, on a les sécheresses et on a les déluges : tout vient à son heure, et ce "tu verras" qui revient nous invite à la patience (tant il est vrai qu'on n'est jamais content du temps qu'on a).
L'évocation inattendue de la Tour Eiffel apporte à la fin sa touche de fantaisie. |
Jemabi
19/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Apparemment léger sur la forme, très bien construit, ne se prenant pas trop au sérieux, ce poème possède un vrai fond poétique à la limite du fantastique, comme si le rythme des saisons était réglé selon une machinerie parfaite et secrète échappant totalement au cartésianisme humain. La nature vue sous son aspect le plus surnaturel...
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Proseuse
19/7/2022
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Lulu
20/7/2022
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Proseuse,
J'ai adoré ce texte qui m'a d'abord fait penser à "La légende de la vie" d'Albert Jacquard (ancienne lecture qui m'a marquée). Dans cet ouvrage, le philosophe aborde l'idée que la Terre s'est renversée littéralement huit fois... Les pôles s'étaient alors inversés. Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est surtout la tonalité du texte que je trouve belle, enjouée, et à ce titre, poétique. L'apostrophe par "tu sais" rend le texte touchant et nous rapproche de cet interlocuteur imaginaire qui écoute la locutrice à la façon d'un récit, d'un conte relaté avec bienveillance. J'ai aussi beaucoup aimé les images du ciel que l'on imagine à la fois avec ce que l'on sait de l'Univers - pas forcément grand-chose - et ces images récentes qui viennent se greffer sur le texte. Les couleurs s'adjoignent alors à ces "puits / Profonds et insondables". J'ai adoré cette idée et cette image par laquelle vous décrivez "l'hiver [abritant] le soleil / Des puits secs et sombres / Aux remparts réfractaires]. Imginons seulement ce "déluge d'or"... Un soleil, de la lumière... Magnifique. Le questionnement sur "d'autres puits" m'a paru intéressant, car il est vrai que tournés vers le ciel, nos yeux n'ont pas fini de chercher ou de s'interroger. Ce poème le dit bien à sa façon, tout en donnant quelques clés poétiques en réponse : "Un autre jour, tu verras, Le temps se retournera … À l’envers, Et comme une boule à neige L'hiver blanchira les bois, les champs … Et la tour Eiffel aussi !" L'issue de ce poème libre est superbe, tranquille et toute ouverte à l'imaginaire. La poésie est là. Merci beaucoup du partage et au plaisir de vous relire ! |
hersen
20/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un déboulera "l'été déboulera" que je n'ai pas trop aimé en première lecture, mais il faut arriver à la fin pour comprendre cet inversement.
C'est un très bon libre, dommage que tu l'aies alourdi, à mon sens, de majuscules qui donne trop le pas à une grandiloquence, alors que le poème n'en a pas besoin. Une bonne lecture, merci ! |
Louis
22/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Le poème nous fait imaginer des « puits » où se réfugient les saisons.
Ces puits constituent des « trouées magistrales », « là-haut, tout en haut », ou bien « là-bas, tout en bas ». Ainsi le monde n’est pas clos sur lui-même, mais percé d’abîmes, sous nos pieds tout comme au-dessus de nos têtes. Les saisons s’en vont, disparaissent, mais ne meurent pas ; elles trouvent un abri, quand l’une chasse l’autre, dans les profondeurs des fosses célestes ou terrestres. Les puits ne sont pas le tombeau des saisons, qui ne sont jamais mortes. Elles demeurent, comme en suspens, en « attente », dans les profondeurs pour nous invisibles, imperceptibles, « insondables », préservées en ces refuges de tout ce qui pourrait les altérer ou les détruire, les entamer ou les abolir. Et les puits ne sont pas "de science’’, mais d’imaginaire et de poésie. Alors elles reviendront, les « folles saisons ». Non pas en un cycle, il n’y a pas de ronde des saisons, mais un «basculement ». Le modèle en est dans la « boule à neige », la sphère de verre ou de plastique, on la retourne, on la bascule, et tombe la neige en hiver, et tombent les flocons « d’or » en été. Le poème s’adresse, dans les strophes ponctuées d’une locution familière : « tu sais », à un allocutaire qui est tutoyé, à un proche donc. Un semblable par la capacité de partager la vision imaginaire et poétique de la locutrice. Dans cette adresse : « Un jour, tu sais, le temps s’inversera » le temps est affirmé en un double sens. Le temps au sens de ce qui passe, de ce qui change et bouleverse un état de chose, qui donc ne se perpétue pas indéfiniment. Mais avec le temps, « un jour », il y aura un autre temps, au sens temporel comme au sens météorologique. Se produira une inversion : « le temps s’inversera », un renversement du ‘"temps qu’il fait’’, une inversion du "temps qui passe’’, comme une oscillation, un balancement, un basculement de ce temps-là, qui secoue la boule de verre et permet le retour des saisons enfouies. Le temps puise les saisons au fond des gouffres, et dans ce mouvement toujours renouvelé, lui ne s’épuise pas. L’été « déboule », bien sûr, « à l’endroit », lui qui chute de haut, du puits des hauteurs, et se « renverse » pour se tenir debout, de la terre illuminée, rayonnante, jusqu’au ciel azuré ; et l’hiver, qui se tenait tout en bas, dans les zones profondes et obscures, se «retournera » pour, tout de blanc, déverser du ciel ses flocons. « Y a plus de saisons » dit-on. Ce poème répond : il y a toujours, il y aura toujours des saisons. Dans la mesure où nous les désirons, «Folie des saisons qu’on attend ». Tant que nous les « attendrons », les espérerons, mieux, les voudrons, et alors empêcherons que les puits se transforment en oubliettes, elles demeureront avec leur part de « folie », elles qui ne sont pas sages, elles qui, lorsqu’elles reviennent, se présentent identiques et pourtant différentes, toujours pleines d’imprévus, de diversité, parfois d’excès, jamais dépourvues du pouvoir d’enchantement. Si nous les « attendons », réciproquement elles nous attendent : «Ces folles saisons qui nous attendent ». Ils se trouvent dans une mutuelle attente, les humains et les saisons, ce qui suppose une personnification des saisons, mais pour dire combien les uns et les autres sont en convenance, combien ils sont en corrélation, et mettre poétiquement en évidence que l’existence des uns doit tant à la permanence "boule-versante’’ des autres. |