J'aime beaucoup cette façon délicate de rendre hommage à l'éphémère, à ces petites choses qui ont d'autant plus de valeurs qu'elles sont périssables, fugitives. Dans ces frêles instants broyés par la fuite du temps, les mots sont les plus exposés puisqu'à peine prononcés ils se sont envolés, surtout ceux qui ne sont que murmurés à la façon d'une confidence. Mais attention, certains mots peuvent aussi faire mal, et dans ce cas ils marquent durablement de leur empreinte celui où celle qui les a reçus en pleine poire. Ce n'est évidemment pas de ceux-là dont il est question ici.

J’ai trouvé ce poème un peu « perché », sans beaucoup de concret à quoi se raccrocher.
D’autant qu’il est court, du coup ce baiser palpitant, ce regard ou cette main, bien qu’elle soit absente, m’ont permis de me représenter en images fugaces quelque chose qui n’est pas une scène mais plutôt la représentation d’une pensée qui, à peine posée, m’échappe déjà.
Cet aspect vaporeux, renforcé par les points de suspension en fin d'écrit m'a intrigué. Et au final je me suis laissé embarqué un instant.

Bonjour,
Je n’ose taper fort sur mes touches par crainte de rompre le fil ténu de ce poème aérien qui effleure volontairement les choses comme un voile qui n’ose se poser de peur de briser une harmonie. L’apologie de la discrétion en quelque sorte. A lire sur la pointe des pieds avant de laisser l’auteure seule avec ses rêveries fragiles.

Chut…

Anna

Bonjour Provencao,

Un poème sur les pouvoirs de la parole..., ce n'est pas pour me déplaire... Evanescente mais puissante puisqu'elle a le pouvoir de la mémoire retrouvée :
"D'un mot l'autre
L'oubli réduit en souffle
Retient son âme lumineuse".

Et d'abord, il y a cette licence poétique " d'un mot l'autre" qui suggère pour moi l'enchaînement du langage, un mot en appelant un autre.
J'aime beaucoup ce qui est dit dans ces trois vers:
"Entre
L'arc-en-ciel harmonieux
Et la main absente."
Son pouvoir n'est-il pas d'aller du lumineux au douloureux et inversement ?
Un très beau poème que l'on pourrait accrocher dans toutes les salles d'attente des cabinets de psy...

bonjour Provençao
" Ami, Je te confie un secret ; pas besoin de le retenir, il s'envolera de lui-même ! "
Je le revois, un court instant et savoure ce baiser qu'il posait sur ma bouche...mais ce n'est qu'une image furtive de lui, qui m'effleurait.
Tu ne le vois pas ; il ne passait qu'à travers moi...
NB un poème velours sur un vélin satin, que l'auteure nous peint de sa plume si délicate. On a peur de le lire trop fort, risquer de l'abimer... aussi, c'est murmurant que mes yeux s'avancent pied à pied.
Je suis heureux de voir notre poétesse, paraître à nouveau dans ces colonnes, qui de ses tendres poèmes fut un moment privée.
La première strophe bissée au final, me plait particulièrement.

Bonjour Provencao,

Un court et si délicat poème que j' ai vraiment beaucoup apprécié.Dès le premier tercet ,pour moi le charme a opéré.
Ce poème distille en quelques mots une légèreté à la fois aérienne et profonde.Une réserve sur l'expression " à l'instar" que je trouve pas très jolie.
Merci pour le partage discret de cette confidence.

Bonjour Provencao,


Une porcelaine de Sèvres avec une anse très fine qui risque de se briser à tout instant, il suffirait pour cela qu'une flûte cristalline se mît à trémuler à son côté.
C'est bien de cela qu'il s'agit ici, posons délicatement le mot sur une soucoupe où il soupirera, musardera, se fera souffle diaphane et puis s'envolera son ouvrage accompli.

Beaucoup de douceur dans ce mot confié au secret d'une oreille amie ou même d'une étoile...

Il porte toute la richesse de l'éphémère et la fragilité d'un l'instant qui semble pareil aux autres et pourtant sera unique à jamais

J'aime cette simplicité porteuse de sens.

Je regrette juste " le regard fuyant" qui me met mal à l'aise.

Myo

D’un mot : subtil.
Je n’ai qu’une envie c’est de murmurer que j’aime beaucoup ce poème qui se fige déjà discrètement dans ma mémoire. Il ne s’envolera pas comme une confidence discrète et je ne le fuirai pas du regard, pour ne pas l’oublier…

Bonjour Provencao. Bien qu’écrite en peu de mots, j’ai aimé cette confidence murmurée. L’idée passe sans qu’aucune fioriture stylistique ne vienne la parasiter. C’est concis mais précis, je salue l’exercice qui s’avère parfois casse-gueule en poésie. En ce qui me concerne vos mots font mouche et me touchent…

Bonjour Provencao,


C’est une gageure que de tenter d’évoquer par le verbe la teinte émotionnelle qui baigne toujours l’instant de la confidence. Je vais vous en faire une : la subtilité de votre petit texte y parvient dans une sorte de chuchotement qu’on reçoit 5/5. La poésie n’a pas besoin de beaucoup plus.

Merci du murmure.