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Poésie libre
Provencao : Incandescence
 Publié le 02/11/22  -  10 commentaires  -  985 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur

En fermant les yeux…


Incandescence



Le buisson oscille en mots déposés,
Le souvenir s'accorde à l'ombre au tain profond,
J’écoute le silence crénelé, rebelle,
Déluré. Madré. Dans cette garrigue délavée.

Je ferme les yeux,
et me laisse guider par la voix du lointain.

Le pépiement du rouge-gorge,
M'invite à suspendre le temps… il s'est ancré.
Rien ne frissonne. Merveille !
Seule, la magie infime prend sens.

Je ferme les yeux,
et me laisse guider par la voix du lointain.

Le sentier se hâte
Sous l'arche des oliviers,
Seul, légèrement achoppe
Le bruissement du millepertuis délicat.

Je ferme les yeux,
et me laisse guider par la voix du lointain.

Chaque raidillon a la saveur du romarin,
La colline éveille sur l'allégorie
Le présage, au rythme égoïste du temps

L'instant seul l'étreint.

Je ferme les yeux,
et me laisse guider par la voix du lointain…


 
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   Queribus   
27/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

De bien jolis mots emplis de poésie "Le buisson oscille en mots déposés", ""Le souvenir s'accorde à l'ombre au tain profond", ", etc. le tout sous une forme très libre ou libérée mais avec, quand même un côté chanson avec ce refrain qui revient régulièrement: "Je ferme les yeux, et me laisse guider par la voix du lointain". Qui sait si, avec une bonne musique, on n'aurait pas là une bonne chanson. De toute façon, le texte tel qu'il est ne manque pas de qualités: les phrases sont courtes, les mots simples e facilement compréhensibles par tous. Bref de la belle ouvrage.

Bien à vous.

   Donaldo75   
27/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai bien aimé ce poème en forme libre ; autant son découpage avec le refrain « je ferme » les yeux lui donne un petit côté « ostinato », autant la progression de ce qu’il expose permet de découvrir ce qui se passe derrière ces yeux quand ils se ferment pour laisser remonter ce qui ressemble à des souvenirs. Et c’est la force d’évocation du texte qui en plus des images qu’il utilise le rend poétique, dans ce découpage, dans ces petites touches, ces bribes instantanées qui remontent à la surface mémorielle comme si elles étaient de nouveau au présent. Il y a du travail derrière ce texte mais ce travail ne pèse pas des tonnes à la lecture; il reste dans l'ombre, permettant au lecteur de s'immerger dans cet intérieur. Et ça aussi, ce n'est pas facile à réussir.

   Eskisse   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Joli poème, comme une invitation à goûter la plénitude de l'instant à travers les cinq sens. A être au monde. En éveil justement parce que l'on ferme les yeux.
Les mots choisis transfigurent la nature, lui donnent un petit côté jamais vu: " J’écoute le silence crénelé, rebelle,
Déluré. Madré. Dans cette garrigue délavée"
ou " chaque raidillon a la saveur du romarin" .

Je trouve que l'auteure avance " à pas de vent de loup de fougère et de menthe" ( C. Roy ) dans son cheminement de poétesse.

   papipoete   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Provençao
La nature, de mille bruits de mille couleurs, de mille senteurs s'éveille alors je ferme les yeux, et la voix ( la tienne ) me guide depuis le lointain.
NB comme c'est délicatement écrit ; suggéré à nos sens en éveil et toute page de ce précieux livret, nous enrobe de velours alors que l'héroïne ne dit pas qu'elle a le coeur lourd...
Quand les merveilles de notre Terre viennent nous dire, " j'aurais tant aimé qu'avec cette voix du lointain ", vous me savouriez...
Un de vos plus beaux poèmes chère amie...
Les refrains sont cette vague ondulant sur la mer des garrigue...

   Corto   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je vois ici un poème d'intériorité.

L'insistance de "Je ferme les yeux" ou "J'écoute le silence" permet d'entendre une résonnance intérieure en même temps que quelques perceptions du monde extérieur comme "Le pépiement du rouge-gorge".
De belles formules viennent en écho à cette démarche tel:
"Le sentier se hâte
Sous l'arche des oliviers,
Seul, légèrement achoppe
Le bruissement du millepertuis délicat."

Etre au monde tout en étant à l'écho de son répit intérieur, voilà qui mérite quelques applaudissements.

Le final apporte confirmation de cet état d'attention extrême, je n'ose pas dire de 'méditation'.

Merci Provencao.

   Robot   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Au travers d'une promenade, je ressens dans ce texte le parcours intime guidé par cette voix du lointain qui me semble venir de l'intérieur, du souvenir.
Je le comprends comme un pèlerinage sur des lieux arpentés autrefois où la promeneuse recherche et paraît retrouver des sentiments qui s'accordent à ses souvenirs.
L'écriture libre rend bien ce parcours d'une marche réelle ponctuée par la mémoire des sens.

   Lotier   
2/11/2022
Un très belle poésie du dépouillement, du recueillement, même. « Seule, la magie infime prend sens » : une clef sans serrure !
Il y a la frustration de ne pouvoir fermer les yeux, comme vous, vue la nécessité de lire, mais cette répétition méditative nous plonge dans un état de conscience où l'égo se délite. C'est d'autant plus magique que l'environnement de la garrigue est riche, varié, lumineux, mais ici, aucune velléité de maîtrise de la création, d'appropriation, de description savante, juste le glissement vers un état de communion.
Je suis très touché.

   Jemabi   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème qu'on devrait réciter en séance de sophrologie afin d'installer une sérénité parfois lente à venir. Tout y est zen, serein, apaisé comme pour mieux écouter la nature, recevoir les sensations qu'elle nous offre, à condition bien sûr d''avoir le temps et la volonté de le faire. On vous envie.

   Anonyme   
6/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé cette poésie naturiste pleine de senteurs et de sensations. Le vocabulaire est riche. Une invitation au voyage très sensuel qui sent les herbes aromartiques et le soleil. Bravo !

   Eki   
12/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
L'instant seul l'étreint.

Je ferme les yeux,
et me laisse guider par la voix du lointain…

Voilà par ses mots, le voyage du poème...menant nos sens en éveil...

Il y avait bien là matière à peindre un joli texte, vous l'avez fait de votre plume délicate.


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